h) Synthèse des résultats de photolangage
du groupe
L'objet du travail de groupe était de comprendre ce que
révélaient les planches photographiques des
représentations du corps. En général les participants
manifestent dans leurs discours si variés, une tendance favorable vers
la grosseur qu'ils [les deux sexes] définissent comme critère de
la santé [du bien-être], de la beauté physique, de la
responsabilité, de l'autorité, de la maternité, du
succès, de richesse, etc.
Les participants évoquent aussi que les
représentations du corps ne sont pas un phénomène statique
mais dynamique. Elles sont liées au temps, à l'espace et aux
moyens [ressources] disponibles. Pour tout dire, ce sont les riches qui
dictent la loi et fixent les normes de la représentation.
Du fait que ces normes se basent sur la notion de choix, elles
sont susceptibles d'être à l'origine des confits de s'accepter et
d'être en accord avec soi-même. Ces choix poussent les gens
à ne plus s'accepter tels qu'ils sont naturellement. Ils se retrouvent
ainsi inconsciemment dans le cercle vicieux infernal de la grosseur en ayant
honte de leur silhouette. Ils se réfugient alors dans «le
manger» en compensation par les aliments de remplissage [souvent
hypercaloriques : les glucides et les lipides].
Les discours des participants révèlent aussi que
les personnes enveloppées sont victimes de la ségrégation
sociale les obligeant à transiger avec la société pour se
faire accepter. Dans l'entre-temps, pour certains participants les mannequins
ne devraient pas être considérés comme des anorexiques
tendis que pour d'autres les avis sont partagés.
Surcharge pondérale : Représentations du corps et
de l'alimentation des immigrés africains en Belgique [N'Chweki M. D.
P.-01/2006]
Comprendre les représentations est sans doute essentiel
avant même de tenter de modifier des habitudes
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Pour les participants les mannequins semblent plutôt
mener une vie en contre courant avec la nature pour des raisons
économiques [professionnelles] et faire plaisir aux communautés
des affaires. C'est-à-dire que l'on vit gros dans sa tête, mais on
apparaît mince aux yeux de la société. C'est une forme des
conflits créés par le désaccord entre ce que l'on et ce
que l'on est.
Ce déphasage entre l'intérieur et
l'extérieur indique que le corps est un «tout» : «on
mange pour être gros et on est gros parce qu'on mange». Il
existe ainsi une grande complicité entre les représentations du
corps dans sa dualité [visible et invisible] et de l'alimentation sur
lesquelles l'éducateur pour la santé doit fonder ses
interventions.
Surcharge pondérale : Représentations du corps et
de l'alimentation des immigrés africains en Belgique [N'Chweki M. D.
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