1.1.3.UN SECTEUR AGRICOLE DIVERSIFIE
Il est important de comprendre que le secteur de l'agriculture
est en aucun cas à négliger pour la croissance autant
économique que sociale du pays. Ses exportations basées
essentiellement sur la banane (leader mondial), le café, le cacao, les
crevettes, les fleurs et maintenant l'essor de la palme africaine, contribuent
à plus de 17% du PIB du pays. (Brassel, Herrera, 2002).
Ce secteur agricole représente 33% de la population
totale qui compte 13 millions d'habitants d'origine amérindienne (40%),
métisse (40%), hispanique (15%) et noire (5%) essentiellement
présents dans la province d'Esmeraldas, notre zone d'étude.
La population agricole est très contrastée : on
distingue, en effet, des haciendas (grands propriétaires terriens)
tournées vers des cultures de rente et d'élevage, basées
sur des systèmes d'exploitations très extensifs. Des grandes
firmes multinationales capitalistes se sont implantées depuis une
politique néolibérale mise en place depuis 1945. En
général, elles produisent pour exporter : banane, bois, ou palme
africaine. Ces productions rentrent dans des systèmes d'exploitations
extensifs et intensifs, dont la logique est de maximiser le chiffre d'affaire.
Au contraire, les exploitations familiales étant les plus nombreuses,
ont des systèmes de cultures diversifiées dans un but premier
d'assurer leur subsistance : ces exploitations familiales jouent un rôle
de souveraineté alimentaire au niveau local.
Pour autant, cette population souffre d'une absence de
services publics, de concentration et de fragmentation de terre croissant avec
la hausse démographique, etc.
Cette inégale répartition des terres et des
rapports de production a tenté d'être corrigée par
différentes réformes agraires ; leur but était de limiter
la concentration foncière, d'éliminer les formes précaires
de tenure de la terre et ainsi, de moderniser les structures agraires. Ces
réformes agraires ont par ailleurs été renforcées
par des plans de colonisations, des adjudications de terres et des mises en
place de crédit favorable à l'implantation de migrants. Ainsi, la
province d'Esmeraldas s'est vue devenir zone réceptrice de population.
Ces réformes, que l'IERAC9 était chargé
d'appliquer, n'ont pas permis de gommer ces contrastes.
7 L'indice de développement humain est un indice
statistique pour évaluer le niveau de développement humain des
pays du monde. Il est compris entre 0 (exécrable) et 1 (excellent),
calculé par la moyenne de trois indices
(santé/longévité ; niveau d'éducation ; niveau de
vie).
8 Ministère des Affaires Etrangères
9 Institut Equatorien de Reforme Agraire et de Colonisation
ISTOM 2010 Mémoire de fin d'études
Cycle INGENIEUR
16
Au niveau national, 63,5% des producteurs (plus de 530 000) en
Equateur ont moins de 5 ha de terre ce qui représente une
SAU10 totale de 6,26% seulement. La superficie moyenne de terre pour
ces petits producteurs est de 1,45 ha. A l'inverse, seulement 6600 producteurs
(0,78% du total) ont plus de 200 ha; cela représente 29,1% de la SAU
total. (Brassel, 2002)
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