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Situation actuelle et perspectives d'avenir des exploitations familiales face à  un développement rapide de l'agro-business: diagnostic agraire, canton de Quininde ( Equateur )

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par Romain JAVAUX
Ecole supérieure d'agro-développement international Cergy, France - Ingénieur agronome international 2009
  

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3.3.3.LES POINTS IMPORTANTS DE LA NOUVELLE CONSTITUTION

Des réformes importantes vont se porter sur la situation des campagnes et plus précisément sur les droits à l'alimentation, la souveraineté alimentaire (étant de moins en moins assurée au niveau national), l'accès à l'eau et à la terre. Cette nouvelle constitution veut réengager la présence de l'Etat au sein des campagnes pour entre autres, intégrer les biens de consommation et les matières premières pour fortifier le secteur industriel moderne dans les villes principales (Quininde, La Union, Las Golondrias pour notre cas) ; donc pour créer un marché interne fort qui génèrera des conditions de bien être au niveau de toute la population, similaire à nos pays occidentaux.

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Les habitants des zones rurales se sont massivement prononcés en mars 2010 dans les urnes en faveur de cette constitution : à plus de 75% montrant à quel point elle ouvre un nouvel espoir pour ces paysans depuis la dernière réforme agraire de 1994.

Par exemple, l'article 281 établi comme responsabilité de l'Etat de « promouvoir des politiques de redistribution qui permettent un accès aux paysans à la terre, à l'eau et autres besoins productifs » ; « impulser la production, la transformation agroalimentaire, l'économie sociale et solidaire des petites et moyennes unités de production, communautaires ».

L'article 282 de la constitution est plus déterminant : « l'Etat décidera (et non l'INDA) de l'utilisation et l'accès à la terre, qui devra remplir la fonction sociale, environnementale (...) en interdisant les latifundios et la concentration de la terre ».

La loi sur la souveraineté alimentaire a été approuvée en mai 2009 dont l'article 6 ordonne une élaboration d'une « loi de la terre ». Cette loi régulera le régime des propriétés de la terre, elle permettra un accès égalitaire, privilégiant donc les petits producteurs et les femmes. Cette loi constituera la base nationale de l'accès à la terre ; elle définira les latifundio, leur extension, leur accaparement de la terre et leur concentration. Cela constituera un processus pour son élimination et déterminera les mécanismes pour remplir son rôle social et environnemental.

Figure 16: Relation de la nouvelle constitution avec les lois de la terre (Alerte Agraire, SIPAE, 2009)

Cette nouvelle constitution est une réelle rupture avec le passé de l'Equateur qui était à tendance agro-exportatrice et de libre échange. La colonne vertébrale de cet ancien modèle depuis la fin du 19ème siècle était comme nous l'avons vu en accord avec les grandes propriétés, la concentration de la terre, les ressources hydriques, la force du travail, le contrôle des axes principaux de commercialisation et de crédit, mais aussi l'essor des agro-chimiques et des semences améliorées.

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Il est important, au niveau de la politique de l'Etat que ces nouvelles lois via l'accès à la terre abordent précisément les problématiques suivantes : (article 15, Alerte Agraire, SIPAE)

Une nouvelle vision de la terre et les relations entre unités productives en respect avec la société, l'Etat et le marché ; la terre n'est pas une marchandise assujettie aux lois de l'offre et de la demande. C'est un bien affectant la vie des hommes et la nature. La société et l'Etat doivent réguler l'accès à la terre pour que son usage respecte les fonctions sociales, économiques et environnementales.

Il conviendrait de définir les critères politiques de redistribution de la terre, inverser la situation d'inégalité à l'accès de la terre pour laisser exister les minifundio et assurer à ces unités productives une terre suffisante pour garantir leur pérennité. Il faudrait fixer des limites de propriétés pour les grandes propriétés ainsi que favoriser le développement des organisations de producteurs et les associations.

Il conviendrait de définir une nouvelle réglementation sur la propriété de la terre, garantir des mécanismes de recensement et de contrôles nationaux des propriétés et ainsi éviter toute concentration de la terre et les multipropriétés.

Il conviendrait également d'établir une nouvelle institution publique qui affirme une politique de redistribution et de légalisation de la terre. Il est important de créer un Institut National de Terre et un nouveau cadre juridique pour la résolution des conflits de terres.

Enfin, il conviendrait d'implanter des politiques strictes comme des impôts sur les concentrations de terre ou les multipropriétés.

Cette constitution peut permettre un changement global de ce modèle productiviste régnant en Equateur. Une politique de redistribution des terres est une partie importante, mais non unique, vers la promotion d'un nouveau modèle productif pour l'agriculture équatorienne. Il est question de renforcer une politique de souveraineté alimentaire, renforcer les économies sociales et solidaires ainsi que d'affirmer un développement décentralisé et déconcentré pour une équité et une pérennité.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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3.3.3.1. LES REGIMES SPECIAUX DE PROPRIETE

Ce point doit préciser la nature juridique de la propriété agraire. Il est important que la loi considère que : (SIPAE, Percepciones sobre la reforma agraria, 2006)

[a terre est un patrimoine social spécifique en relation avec son caractère de ressource naturelle, de souveraineté alimentaire, de biodiversité et de culture des villages ; la terre fait partie intégrante de la vie des familles en campagne, c'est la base des droits à l'alimentation pour les équatoriennes et équatoriens. Par conséquent, son accaparement, quelque soit sa forme, doit suivre les régulations spécifiques de l'Etat.

[a propriété de la terre, quelque soit sa forme, sera garantie par l'Etat si elle remplie son rôle économique, sociale et environnementale.

L'Etat doit établir des politiques et stratégies en rapport à la démocratisation de la propriété agraire, comme un des mécanismes les plus élevés, à la redistribution de la richesse sociale et à une qualité de vie pour les ruraux.

L'état doit implanter des stratégies de rationalisation de la propriété agraire en assurant une moyenne optimale des unités de production, afin de garantir la reproduction économique et sociale des producteurs, éleveurs ou forestiers dans des conditions de dignité.

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Il est nécessaire qu'en relation avec les normes constitutionnelles, il soit reconnu des formes de propriétés agraires : les terres de propriété de l'Etat, de propriété publique, de propriété privée, de propriété associative, coopérative, mixte, communautaire, territoriale de villages et d'ethnies. D'autant que les terres communautaires au niveau municipal ou national doivent être administrées par des organisations correspondantes, représentant les communautés, les municipalités et les nationalités.

Remarque : il est indispensable qu'en aval du projet de la loi sur la terre, quil soit reconnu les droits de possession, d'usage des terres communautaires et territoires indiens, établis de forme autonome par les organisations les représentant.

Une loi de terre devra également établir des restrictions sur la propriété agraire, particulièrement via : (article 17, Alerte Agraire, SIPAE)

- [a précision de la limite maximum de la superficie sur la terre en propriétés privées.

- Des restrictions à la conformation ou au transfert des terres ayant des écosystèmes fragiles.

- Des limitations sur la croissance urbaine dans les zones à vocation agricole.

- Des restrictions en respect avec l'accès à la propriété de terres pour des personnes de statut naturel ou juridiquement étrangères.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius