2.5. LES DERNIERES ANNEES (1995 - 2010)
2.5.1.EVOLUTION ACTUELLE DU CANTON
2.5.1.1. UNE DIVERSIFICATION DES PRODUCTEURS
On observe en zone avale un nombre infime de petites et
moyennes propriétés qui ont pu perdurer entre les grandes
exploitations de palme. Ces dernières années, il y a une tendance
de ces petits et moyens producteurs à planter de la palme africaine.
Bien que le coût de sa mise en place reste élevé, la palme
garantit un prix de vente ainsi qu'un rendement stable dans le temps pour le
producteur.
De plus, toutes les infrastructures requises pour sa mise en
place (crédit approprié), sa production (services publique,
privé) et son achat (implantation de nombreux extracteurs) sont
présentes dans la zone. Cette spécialisation de la région
permet un coût d'opportunité pour beaucoup de ces producteurs.
Remarque : ce changement cultural n'a pu se faire que
pour certains producteurs grâce à l'obtention d'un crédit
financé par la BNF, très difficile à avoir pour des
producteurs à faible capital et sans titre de
propriété.
L'élevage traditionnel, donc sans prendre en compte les
grandes exploitations, reste avant tout une manière d'épargner et
de sécuriser son capital. On observe pour autant une tendance pour
certains éleveurs à se mécaniser grâce à des
crédits concédés par la BNF.
Remarque : depuis 2007, de grands propriétaires
remplacent leurs parcelles servant de jachère pour le bétail par
des cultures de palme. Nous observons donc une tendance de mettre en
association la palme et l'élevage, ce qui semble maximiser leur surface
agricole utilisable.
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ISTOM 2010 Mémoire de fin d'études
Cycle INGENIEUR
Voici les grandes lignes directrices des
propriétés rencontrées sur le canton de Quininde en
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2010 :
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- Les grandes entreprises : comme Palmeras de
los Andes qui a acheté des terres aux
colons. Les possessions de terre ont été
facilitées par la manque de législation des terres.
- Les producteurs moyens : ils ont pu
augmenter leur superficie par des avantages de crédits afin
d'accéder à des cultures rentables, etc.
- Les petits propriétaires : ils sont
dans un processus de fragmentation de la terre, ont peu de capacités
à changer de cultures, et vivent d'agriculture familiale.
- Les sans terres : ils ont vendu leurs
terres à travers la colonisation ou au sein de leur famille,
travaillent en tant qu'employé dans les grandes exploitations.
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2.5.1.2. UNE AUGMENTATION DE L'AGROBUSINESS
En 1984, il existait 27 extracteurs d'huile de palme dans la
zone. Maintenant, il y en a 48 implantés dans la zone avale du canton.
En 2005, la superficie nationale de palmier africain était de 127 000
ha, dont 47% de la production se situait dans le canton de Quininde
(ANCUPA, Censo 2005 ).
[a demande d'huile de palme est chaque fois plus importante,
ce qui poussent les producteurs et l'Etat à augmenter la production dans
ce canton n'étant pas encore saturé en espace utilisable pour
l'agriculture. Par exemple, au nord du canton, dans la zone de Viche, seulement
10 % de la superficie totale utilisable est de la palme. La majeure partie
restante, 15 000 ha, est utilisée jusqu'à présent pour
l'élevage.
De plus, l'adjudication des terres pour l'exploitation de bois
a augmenté ces dernières années. En 1981, il y avait 10
entreprises forestières, qui étaient pour la plupart
clandestines, dont la plus importante est Plywood ayant une concession de plus
18 000 ha. Entre 1997 et 2001, plus de 14 000 ha furent adjudiqués
à l'entreprise Endesa - Botrosa. Ces firmes multinationales se sont
implantées à l'Est du canton. [a présence de ces
entreprises sont la cause de grands conflits. Plusieurs familles situées
sur la rivière Canandé revendiquent leurs droits de rester dans
cette région qui se fait déforester, et essayent en vain
d'obtenir leur titre de propriété.
Il existe pour autant des initiatives de la part des
producteurs pour exploiter le bois à moindre échelle. En 2002 se
créa « Ecomadera », formé par des groupes de petits
producteurs, association ayant pour objectif d'exploiter du bois de
qualité, Guayacan et Chontillo. Maintenant, cette association s'est
spécialisé sur la Boya suite à une forte demande sur le
marché.
Remarque : pour des exploitations familiales qui se
sont installées à l'est du canton, l'activité du bois est
toujours présente, considérant que chaque exploitation a encore
un pourcentage de terre n'étant pas exploité. Pour cela, il
résulte une dynamique facile à vendre du bois aux exploitations
forestières en saison difficile.
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