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Situation actuelle et perspectives d'avenir des exploitations familiales face à  un développement rapide de l'agro-business: diagnostic agraire, canton de Quininde ( Equateur )

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par Romain JAVAUX
Ecole supérieure d'agro-développement international Cergy, France - Ingénieur agronome international 2009
  

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2.2.2.LE BOOM DE LA BANANE ET SES IMPACTS

Jusqu'en 1948, l'Equateur était un exportateur marginal de banane. Six ans plus tard, l'Equateur devient le premier exportateur et producteur de banane au niveau mondial. Essayons de comprendre en quoi cette spécialisation a tiré l'Equateur de la crise économique. En second point, nous montrerons quels ont été les impacts de cet essor économique, tant au niveau social qu'au sein des systèmes agraires de notre zone d'étude.

Au début des années cinquante, la plus grande demande en banane fut celle des Etats Unis, qui s'approvisionnait par le biais de deux grandes entreprises multinationales (United Fruit et Standard Fruit) à partir de leurs propres plantations en Honduras, Guatemala, Costa Rica, Panama et autres filiales secondaires aux Caraïbes. Durant l'après guerre, deux maladies, « le Mal de Panama » et « Sigatoka Amarilla » ont affecté gravement ces plantations qui correspondaient à la variété Gross Michel. Pour contrer ce désastre, ces deux multinationales ont opté pour lutter contre ces maladies par de grands investissements mais aussi en dégageant des filières secondaires à la recherche de nouveaux marchés. Le fait que l'Equateur était un pays sans « Mal de Panama » et qu'il s'ouvrait aux investissements étrangers, a été les deux raisons pour s'implanter là bas. (Larrea, 2006)

A partir de ce moment, les exploitations se sont construites sur des anciennes haciendas de producteurs de cacao partis après la crise ou sur des terrains vierges occupés par des colons comme pour le cas du canton de Quininde. En 1954, la province d'Esmeraldas représentait 23% de la superficie totale de plantation de banane, la plus importante production nationale. Les raisons sont liées à une forte injection de crédit pour la province qui a reçu un tiers du crédit destiné à la production de banane dans le pays. (Collin D. 1981)

Figure 7: Avancée des exploitations bananières en 1954 en Equateur (Collin D, 1981)

Le modèle agro-exportateur fut un succès total dans la zone : la majeure partie des terres du secteur de Santo Domingo et Quininde appartenaient à l'état, comme terre inoccupée. La stratégie de l'état fut de les vendre à petit prix, incitant les populations extérieures à venir s'implanter au niveau du canton.

C'est ainsi qu'une majorité de compagnies multinationales profitèrent de cet « élan de générosité » pour s'implanter : Calvet Martínez, Fruit Trading Corporation (Compañía Aztral) et Luis Novoa. En contre parti, les producteurs devenant salariés pour la plupart, avaient la garantie d'un emploi.

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A partir de cette époque d'ouverture des frontières et donc d'entrée massive de firmes multinationales, des pressions foncières commencèrent à se faire ressentir, des conflits de terre éclatèrent, des protestations de producteurs remontèrent jusqu'au palais présidentiel à Quito en 1958. Le problème venait essentiellement des titres de propriétés qui n'existaient pas au début du siècle. Comme nous le verrons, ceci est un des gros problèmes de sécurisation foncière pour les petits et moyens producteurs face à l'agro-business croissant dans ce canton.

Remarque : en 1960, grâce à ces nouvelles filières privées et cette dynamique industrielle croissante, il y eut un développement des transports marins (bateaux à moteur) mais surtout la création de routes reliant Esmeraldas à Quininde ainsi qu'entre Quininde et Santo Domingo ; ce qui changé radicalement le mode de commercialisation.

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