WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Situation actuelle et perspectives d'avenir des exploitations familiales face à  un développement rapide de l'agro-business: diagnostic agraire, canton de Quininde ( Equateur )

( Télécharger le fichier original )
par Romain JAVAUX
Ecole supérieure d'agro-développement international Cergy, France - Ingénieur agronome international 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2. HISTOIRE AGRAIRE DU CANTON DE QUININDE

Pour mieux appréhender les dynamiques de ce canton, intéressons-nous à son histoire agraire, ce qui va permettre d'avoir une meilleure vision globale des systèmes agraires actuels, des tendances en termes de migration des populations, des différentes typologies de producteurs et donc des problématiques actuelles des exploitations familiales.

2.1. LA PREMIERE IMMIGRATION MASSIVE DU CANTON QUININDE (1800 - 1914)

2.1.1.LA COLONISATION SPONTANEE ET SES PREMIERS RESEAUX DE COMMUNICATION

Avant 1800, le canton de Quininde était formée d'une forêt vierge où il régnait un climat tropicale avec une grande diversité d'espèces arboricoles et animaux sauvages. De ce que l'on sait, il n'y avait pas de communautés indigènes implantées dans cette région. A partir de l'arrivée des premiers colons, d'origine afro-équatorienne, il y a eu une modification de cet écosystème, ce qui a provoqué une déforestation progressive du paysage.

Ce canton s'est vu colonisé de manière spontanée par de nombreuses entreprises de caoutchouc à partir de 1800, provoquant une arrivée massive de colons venant des côtes de l'Océan Pacifique par le fleuve Esmeraldas et par la Colombie, au nord du canton. Il n'y a pas eu de colonisation par la terre du fait que les seules voies praticables à l'époque étaient maritimes, celles du fleuve Esmeraldas ainsi que ses bras de rivières dont les deux principaux sont les rivières Blanco et Quininde.

A partir de 1812, commence réellement l'exploitation intensive du caoutchouc. Les colons s'implantèrent définitivement avec leur familles le long des rivières où ils ont commencé à prendre possession de grandes terres qui dépassaient facilement les 200 ha.

Figure 6: Colonisation spontanée du canton de Quininde (étude SIPAE, 2009)

28

ISTOM 2010 Mémoire de fin d'études Cycle INGENIEUR

29

De cette première colonisation spontanée, donc sans l'aide de l'état, sans titre de propriété, sans réglementation, il faut ajouter une migration importante de colombiens entre 1900 et 1903 où s'est produit la guerre des « Milles jour ». Cette population noire s'est réfugiée dans le nord de la province d'Esmeraldas pour s'installer ensuite le long du fleuve Esmeraldas ainsi que dans les zones voisines.

Remarque : la plus grande ville qui a été construite à cette époque, est la ville d'Esmeraldas, au confluent du fleuve Esmeraldas et donc de l'Océan Pacifique, point stratégique pour commercer avec l'extérieur et entrer dans le canton de Quininde.

2.1.2.LES PREMIERS MODES DE PRODUCTION

Pour accéder à une superficie cultivable, il était nécessaire de couper les arbres et de déforester les berges des rivières. Ce fut donc la première activité des colons à l'aide d'outils comme la hache ou la machette. Les arbres coupés servaient, comme encore aujourd'hui, à construire les habitats ainsi que des barques pour naviguer sur les rivières.

Les premiers modes de production restaient du domaine de la cueillette, de la chasse et de la pêche, suffisants pour assurer la sécurité alimentaire des familles. Afin d'assurer la subsistance de la famille, des parcelles étaient aussi utilisées pour planter des cultures comme la banane, la banane plantain, le maïs, du riz, de l'igname, des haricots, etc.

La première forme de culture de rente est arrivée réellement avec l'exploitation de caoutchouc et de la tagua à partir du milieu du 19ème siècle. L'exploitation de caoutchouc s'est commercialisée sur les marchés des Etats Unis et de l'Europe. Parfois il se vendait des « boules de caoutchouc ») en échange de nourriture sur la province d'Esmeraldas (nous reviendrons plus en détail sur ces échanges informels). Toute la commercialisation se faisait par voie maritime.

En 1830, conjuguée à l'augmentation démographique du canton, la demande en produits pour l'autoconsommation est devenue une évidence. C'est à ce moment que certains producteurs ont commencé l'élevage, une activité d'importance et adaptée au mieux aux besoins sur place : l'isolement, l'inexistence de voies terrestres, les fortes températures, les saisons des pluies, sont tant de facteurs qui ont poussé à une agriculture et un élevage local.

Toutefois, en cette seconde partie du 19ème siècle, émergea deux nouvelles cultures de rente, celle du cacao et du tabac ; nous savons qu'en 1854, il existait des haciendas situées au nord du secteur de Viche ayant une superficie de 800 ha qui se consacrait à l'élevage et à la plantation de cacao.

De plus, en 1896, l'Allemagne était en plein boom industriel ; il y eu une motivation d'implanter leurs entreprises dans toute la province de Quininde pour le commerce de la tagua.

ISTOM 2010 Mémoire de fin d'études Cycle INGENIEUR

30

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"