CONCLUSION
La
question de recherche à la base de cette réflexion consistait
à savoir quels sont les déterminants associés à la
séroprévalence du VIH/SIDA chez les femmes enceintes au
Cameroun ? L'objectif en était de déterminer l'influence des
caractéristiques sociodémographiques et comportementales sur le
statut sérologique des femmes enceintes au Cameroun. L'hypothèse
émise stipulait que les caractéristiques
sociodémographiques et comportementales des femmes enceintes se
révélaient déterminer leur statut sérologique.
Les
données utilisées sont issues de la surveillance sentinelle du
VIH et de la syphilis chez les femmes enceintes en première consultation
prénatale au Cameroun, réalisée en 2009. La population
concernée est constituée de 6632 femmes enceintes
âgées entre 15 et 49 ans révolus. La variable
d'intérêt est le statut sérologique au test du VIH/SIDA des
femmes enceintes enquêtées. L'approche a consisté à
repérer les catégories de femmes enceintes pour lesquelles le
statut sérologique est positif. Les critères mis en jeu ont
été la région, le milieu de résidence, l'âge,
le niveau d'instruction, le statut matrimonial, l'occupation, l'usage de
méthodes contraceptives modernes et l'âge de la femme enceinte
à la naissance du premier enfant.
Le
modèle ayant permis d'expliquer le statut sérologique est
basé sur la méthode de la régression logistique. Elle a eu
pour but d'évaluer le risque d'être séropositive
associé à chacune des variables retenues comme facteurs. Il faut
préciser que les résultats émanant du modèle qui a
obéit à un certain nombre de critères liés aux
fondements qui régissent son utilisation devait tenir compte de la
manière dont la population cible a été retenue avant de
faire l'objet de toute interprétation. Il a été
montré que certains facteurs influencent le risque d'être
séropositive pour une femme enceinte. Ce sont : être
âgée entre 30 et 34 ans révolus, avoir un niveau
d'instruction primaire, être célibataire, avoir fait usage de
méthodes contraceptives modernes avant l'actuelle grossesse qui ont
tendance à augmenter le risque pour une femme enceinte d'être
séropositive. D'autres par contre tels le fait d'être à
l'Extrême-Nord, au Littoral, au Nord, à l'Ouest, en milieu rural,
âgée entre 15 et 19 ans révolus, être enseignante ont
plutôt tendance à le réduire.
L'étude a permis de formuler des
recommandations interpellant les pouvoirs publics et s'adressant
particulièrement au domaine de la santé publique. Les
rapprochements faits entre les résultats émanant de l'analyse
descriptive et ceux découlant de l'analyse explicative se sont
révélés complémentaires. Ce qui suggère que
les actions qui devront être menées concernent la région,
le milieu, la tranche d'âge, le niveau d'instruction, le statut
matrimonial, l'occupation et l'usage de méthodes contraceptives modernes
avant l'actuelle grossesse qui se sont révélées être
des déterminants du statut sérologique au VIH/SIDA chez les
femmes enceintes.
L'objectif principal de l'étude a
été atteint. Toutefois, deux des cinq hypothèses n'ont pas
pour autant été vérifiées. En effet les
hypothèses selon lesquelles avoir un âge compris entre 15 et 19
ans révolus d'une part et appartenir à un ménage
polygamique d'autre part n'augmentent pas le risque d'infection au VIH/SIDA
dans le cadre de cet échantillon. Ces postulats, émis
après avoir passé en revue la littérature consultée
à cet effet attestent du fait que les études effectuées
dans différentes régions, à différentes
époques ou dans différents contextes peuvent aboutir à des
résultats divergents.
Ce
mémoire apporte une part de contribution à la réflexion
sur les déterminants du statut sérologique au VIH/SIDA chez les
femmes enceintes au Cameroun, pays pour lequel il n'existe pas encore
d'enquêtes dépistant le VIH/SIDA dans la population totale,
enquêtes auxquelles se substituent les surveillances sentinelles.
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