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Analyse du statut sérologique au VIH / sida et de ses déterminants chez les femmes enceintes au Cameroun.

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par Harris Bénito KOUBEMBA MONA
Institut sous-régional de statistique et d'économie appliquée (I.S.S.E.A) - Ingénieur d'application de la statistique ( I.A.S) 2010
  

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VI.4.4. Effets principaux des variables explicatives

Le tableau 19 résume les principaux résultats découlant de la régression effectuée. À la première colonne figurent les noms des variables ainsi que leurs différentes modalités (la modalité de référence étant celle entre parenthèses). Apparaissent ensuite, dans les colonnes qui suivent, les coefficients estimés âi des différentes modalités des variables du modèle. Par leur signe, ces derniers indiquent le sens de la relation entre ces différents attributs de la femme enceinte et le statut sérologique. Aux trois dernières colonnes du tableau figurent respectivement les odds ratio pour les coefficients significatifs, l'effet marginal associé aux différentes modalités et les p-valeurs correspondantes.

Région

Il existe une relation négative entre les modalités à coefficient significatif de la région et le statut sérologique des femmes enceintes enquêtées. L'intensité de la relation varie toutefois d'une région à une autre. Elle est très significative pour l'Extrême-Nord et l'Ouest, assez significative pour le Nord et faiblement significative pour le Littoral. Ces résultats confirment ceux de l'analyse bivariée et de l'ACM s'agissant de l'Extrême-Nord et du Nord. Toutefois, l'observation des risques relatifs révèle que, comparée à la femme enceinte dans l'Adamaoua, une autre femme enceinte ayant les mêmes modalités pour les autres caractéristiques qu'elle, se trouvant à l'Extrême-Nord, l'Ouest, le Nord ou le Littoral, court moins de risque d'avoir un statut sérologique positif. Elle a en effet 55 % plus de chance de ne pas être séropositive que celle de l'Adamaoua si elle est à l'Extrême-Nord ou au Nord, 63 % plus de chance si elle est au Littoral et 52 % plus de chance si elle est à l'Ouest. Les effets marginaux quant à eux révèlent que le fait de passer de l'Adamaoua à ces régions diminue le risque d'être séropositive de 0,031 s'agissant de l'Extrême-Nord ou du Nord, de 0,025 pour le Littoral et de 0,033 s'agissant de l'Ouest.

Milieu de résidence

La relation entre le milieu de résidence rural et le statut sérologique est négative. En d'autres termes, le risque de séropositivité diminue quand on se trouve en milieu rural. Ce résultat confirme celui de l'analyse bivariée selon lequel c'est en milieu rural que la proportion de femmes enceintes séropositives est la plus faible. De même, par rapport à la femme enceinte en milieu urbain, ayant les mêmes caractéristiques qu'elle pour les autres variables, la femme enceinte en milieu rural a 80 % plus de chance d'avoir un statut sérologique négatif. Quand on passe d'une femme enceinte en milieu urbain à une femme enceinte en milieu rural, le risque d'être séropositive diminue de 0,014. Ces résultats s'apparentent également à l'un de ceux mentionnées lors de la revue de la littérature par GREGSON et collègues en 2001 selon lequel, vu le fait que les hommes et les femmes habitant en milieu urbain sont plus susceptibles d'avoir de multiples partenaires sexuels comparés à ceux vivant en milieu rural, ils sont donc plus à risque d'être infectés.

Âge

Les résultats montrent qu'il existe une relation négative entre «être une femme enceinte âgée entre 15 et 19 ans révolus'' et le statut sérologique. Cette relation, bien que significative à 10 % uniquement, est par contre positive avec les femmes enceintes âgées entre 30 et 34 ans révolus. Toute chose étant égale par ailleurs, une femme enceinte âgée entre 15 et 19 ans révolus court moins de risque de sérologie positive que toute femme enceinte âgée entre 20 et 24 ans révolus. Elle a en effet 65 % plus de chance de ne pas être séropositive que celle âgée entre 20 et 24 ans révolus. D'autre part les femmes enceintes âgées entre 30 et 34 ans révolus courent un risque multiplié par 1,30 d'être séropositives que leurs pairs qui, toute chose égale par ailleurs, sont âgées entre 20 et 24 ans révolus. L'analyse bivariée a précédemment révélé que cette tranche d'âge avait la prévalence la plus élevée. Quand on passe d'une femme enceinte dont l'âge varie entre 20 et 24 ans révolus à une femme enceinte de 15-19 ans révolus, le risque d'être séropositive diminue de 0,025. Par contre, ce passage vers la femme enceinte dont l'âge varie entre 30 et 34 ans révolus augmente le risque de séropositivité de 0,018. Les résultats obtenus concernant ce facteur contredisent ce que révèle la littérature à savoir que la prévalence du VIH est plus élevée chez les adolescentes.

Niveau d'instruction

Il existe une relation positive et très significative entre le niveau d'instruction primaire et le statut sérologique ce qui sous-entend que le risque d'avoir un statut sérologique positif augmente lorsque la femme enceinte a le niveau d'instruction primaire. Ce nouveau résultat s'apparente également à celui de l'analyse bivariée qui montrait déjà que la proportion de femmes enceintes séropositives la plus élevée a le niveau d'instruction primaire. La gestante de niveau d'instruction primaire court un risque multiplié par 1,36 d'être séropositive comparée à la femme enceinte de niveau d'instruction secondaire ayant les mêmes caractéristiques qu'elle pour les autres variables. Lorsqu'on passe d'une femme enceinte de niveau secondaire à une femme enceinte de niveau primaire le risque de séropositivité augmente de 0,021.

Statut matrimonial

Les résultats obtenus attestent qu'il existe une forte relation positive entre «être célibataire'' et le statut sérologique. Contrairement à ce que révèle la littérature consultée, dans le cas de la présente étude, le célibat pour une femme enceinte augmente le risque d'être séropositive. Ce résultat confirme celui qu'a révélé l'ACM. Le risque relatif associé à cette modalité montre que la femme enceinte célibataire court 1,48 fois plus de risque que celle qui, «ceteris paribus'' est mariée en monogamie. D'autre part, en passant d'une femme enceinte mariée en monogamie à une femme enceinte célibataire le risque d'être séropositive augmente de 0,028.

Occupation de la femme

Il existe une relation négative assez forte entre le fait d'être enseignante et le statut sérologique tandis que la relation entre la modalité commerçante et le statut sérologique est positive. La femme enceinte enseignante court donc moins de risque d'être séropositive que la femme enceinte ménagère tandis que la femme enceinte commerçante encourt plus de risque que la femme enceinte ménagère d'être séropositive. Le résultat concernant les femmes enceintes commerçantes est semblable à celui obtenu lors de l'analyse bivariée qui révélait que la proportion de femmes enceintes séropositives la plus élevée est commerçante. Ce résultat n'est par contre pas semblable à ce que dit la littérature à savoir que l'occupation prémunit toute femme du risque d'être séropositive. S'agissant du risque relatif, la femme enceinte enseignante a 52 % plus de chance d'être séronégative que la femme enceinte ménagère ayant les mêmes caractéristiques qu'elle pour toutes les autres variables. La femme enceinte commerçante court quant à elle un risque multiplié par 1,32 que la femme enceinte ménagère d'être séropositive, «ceteris paribus''. De la femme enceinte ménagère à la femme enceinte enseignante le risque d'être séropositive diminue de 0,032. Il augmente par contre de 0,02 quand ce passage s'effectue vers la femme enceinte commerçante.

Usage de méthodes contraceptives modernes avant l'actuelle grossesse

La relation entre l'usage de méthodes contraceptives modernes et le statut sérologique est positive. La femme enceinte ayant fait usage de méthodes contraceptives modernes court donc un risque plus grand d'être séropositive que la femme enceinte n'en ayant pas fait usage. Ce nouveau résultat vient conforter celui obtenu pour cette variable au cours de l'analyse bivariée selon laquelle ce sont les femmes enceintes ayant fait usage de méthodes contraceptives modernes qui ont la plus grande prévalence. Le risque relatif associé à cette modalité montre qu'une femme enceinte ayant fait usage de méthodes contraceptives modernes court un risque 1,24 fois plus élevé d'être séropositive qu'une femme enceinte n'en ayant pas fait usage et avec qui elles ont les mêmes caractéristiques pour toutes les autres variables. Concernant cette variable, le risque d'être séropositive augmente de 0,014 quand on passe d'une femme ayant fait usage de méthodes contraceptives modernes avant l'actuelle grossesse à une autre pour laquelle cela n'a pas été le cas.

Âge à la naissance du premier enfant

Les résultats de la régression logistique permettent de constater qu'il n'existe aucune relation significative entre l'âge de la femme enceinte à la naissance du premier enfant et le statut sérologique en ce qui concerne cet échantillon.

Les déterminants du statut sérologique au VIH/SIDA chez les femmes enceintes enquêtées au Cameroun selon les données de la SSVS 2009 sont donc : la région, le milieu de résidence, la tranche d'âge, le niveau d'instruction, le statut matrimonial, l'occupation et l'usage ou non par les femmes de méthodes contraceptives modernes avant l'actuelle grossesse.

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