Analyse du statut sérologique au VIH / sida et de ses déterminants chez les femmes enceintes au Cameroun.( Télécharger le fichier original )par Harris Bénito KOUBEMBA MONA Institut sous-régional de statistique et d'économie appliquée (I.S.S.E.A) - Ingénieur d'application de la statistique ( I.A.S) 2010 |
III.1.3.2. Variables liées à la transmission du VIHUsage de méthodes contraceptives modernes avant l'actuelle grossesse Toutes les femmes séropositives ou à risque doivent se voir proposer le préservatif masculin comme moyen contraceptif, car il constitue la méthode de référence pour la prévention de la transmission sexuelle du VIH et des autres infections sexuellement transmissibles13(*). Cependant, son efficacité contraceptive est plus faible que celle des contraceptifs oraux14(*). Concernant le préservatif féminin, son taux d'échec comme contraceptif est élevé (12,2 à 22,2 % en utilisation «normale», 5 % en utilisation « parfaite » c'est-à-dire à chaque rapport sexuel) (YENI, 2006 ; BOUNDS, 1997) mais il donne à la femme l'avantage de la maîtrise de la contraception (DELFRAISSY, 2002). Les pilules oestroprogestatives (contraception hormonale) peuvent être utilisées conjointement au préservatif pour prévenir le risque de grossesse en cas d'échec du préservatif. Cependant, de nombreuses études attestent que le fait de prendre la pilule est clairement associé à une moindre utilisation du préservatif pouvant augmenter le risque de transmission du VIH (YENI, 2006 ; STEPHENSON, 1998 ; Diaz, SCHABLE et al. 1995). Plusieurs études ont évalué la contraception hormonale en tant que facteur de risque de transmission du VIH. Elles ont étudié l'effet des oestroprogestatifs sur la susceptibilité à l'infection VIH chez les femmes séronégatives et sur l'infectivité des partenaires de femmes séropositives (DELFRAISSY, 2002 ; Stephenson, 1998). Les données des différentes études sont contradictoires et peu concluantes sur les risques réels de transmission du VIH15(*). A l'heure actuelle, du fait de son efficacité, de sa relative innocuité et de sa facilité d'utilisation, la contraception hormonale reste une bonne option contraceptive pour la femme séropositive ou à risque. Mais il faut la mettre en garde contre le fait que la pilule ne protège pas du risque de transmission du VIH, et que l'utilisation du préservatif reste fortement recommandée (HBRSA, 2005 ; DELFRAISSY, 2002). L'OMS ne recommande pas l'utilisation de dispositif intra-utérin (DIU) chez les femmes à risque VIH, chez les femmes séropositives et chez les femmes au stade SIDA (MITCHELL et STEPHENS., 2004 ; DELFRAISSY, 2002). En effet, une étude réalisée sur 2285 femmes à Dar-es-Salam en Tanzanie avait montré que l'utilisation du DIU exposait les femmes à un risque accru d'infection à VIH16(*). Cependant, aucune étude n'a confirmé à ce jour que le stérilet puisse augmenter le risque de transmission du VIH (HBRSA, 2005 ; DELFRAISSY, 2002). En fait, le risque de transmission VIH pour une femme porteuse d'un stérilet ne serait pas supérieur à celui d'une femme n'utilisant aucune méthode contraceptive (CATES, MITCHELL et al. 2005). Les spermicides contenant du nonoxynol-9 (N-9) ne protègeraient pas des infections sexuellement transmissibles et en particulier du SIDA (CATES, Mitchell et al. 2005 ; WILKINSON, THOLANDI et al. 2002 ; OMS/CONRAD, 2002). Une utilisation intensive augmenterait le risque de transmission VIH (MITCHELL and STEPHENS, 2004 ; VAN DAMME, RAMJEE et al. 2002) parce qu'elle serait susceptible d'entraîner des irritations et des ulcères génitaux (HBRSA, 2005 ; DELFRAISSY, 2002). Récemment, les tests cliniques d'un nouveau gel microbicide, le Carraguard, ont dus être stoppés par l'OMS après qu'il eut été démontré que les femmes qui l'utilisaient, étaient davantage susceptibles d'être infectées par le VIH17(*). Compte tenu par ailleurs de leur efficacité contraceptive modérée, les spermicides ne sont pas, dans l'état actuel de leur développement, un moyen contraceptif à proposer aux femmes à risque d'infection VIH ou séropositives (YENI, 2006 ; 2002 ; DELFRAISSY, 2002). * 13 CRITON et al., 2007 * 14 YENI, 2006 ; 2005 ; DELFRAISSY 2002 * 15 HBRSA, 2005 * 16 KAPIGA, SHAO et al., 1994 * 17 Revue de Presse MEDISCOOP du vendredi 02 février 2007 |
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