IV. Conclusion
générale
L'objet de ce travail était d'explorer une piste de
progrès concernant le système d'information pour la gestion des
risques. Après avoir fait un bilan quant à la vision actuelle de
ce système d'information, nous avons proposé des pistes pour le
compléter à travers de nouvelles pratiques. A l'issue de ce
travail, nous avons montés l'apport des systèmes d'information
dans le management des risques. Nous avons contribué à donner des
éléments de réponses à trois questions :
- Qu'est ce qu'une information ? et quel est son apport
dans la prise de décision ?
- comment un système d'information améliore la
mesure et le management des risques?
- Quelles sont les démarches et les différentes
étapes du management des risques ?
Par ailleurs, nous avons participé à la
construction de nouvelles compétences transversales en gestion des
risques. Dans les systèmes de plus en plus complexes à piloter,
la connaissance sur les risques est de plus en plus transversale (multi
métier, suivant plusieurs enjeux...). Personne ne peut avoir une
connaissance exhaustive des systèmes complexes qui sont à piloter
: il faut créer de véritables facilitateurs pour faire
émerger la connaissance sur les risques. Ceci renvoie ainsi à
l'idée d'une expertise en analyse de risques fondée sur la
capacité à exploiter au mieux l'expérience des agents
expérimentés. Cet analyste de risque pense dès lors
l'analyse de risque selon les termes que nous avons présentés
dans la seconde partie.
Dans cette optique, une des vocations des outils que
nous participons à développer et implanter est de permettre
l'élaboration d'un code commun. La bonne gestion des risques se pense
alors à travers sa capacité à créer une vision
commune des actions à mener entre des acteurs que l'organisation
ou des intérêts individuels pourraient écarter. Le
système d'information est un vecteur d'intégration qui doit dans
ce cadre traverser l'organisation : il apporte des informations et des
connaissances aussi bien sur les stratégies d'action (aide au pilotage)
que sur leur mise en oeuvre (aide opérationnelle) à tous les
acteurs de la gestion des risques en évitant les asymétries
d'information. La présence d'un analyste de risques y est perçue
comme celle d'un facilitateur qui rend possible l'introduction une certaine
impartialité qu'on croit obtenir à partir de
l'objectivité.
Il nous semble que la concrétisation du système
d'information pour la gestion des risques est prise dans un des paradoxes de sa
conception. Il semble raisonnable de penser qu'une meilleure connaissance des
risques ne peut qu'améliorer leur gestion. Toutefois, on ne sait en
général pas identifier a priori les connaissances dont on aura
besoin : C'est quand l'événement s'est produit (donc trop tard)
qu'on fait sens des informations sur ses causes et effets lors de la
réalisation de l'analyse rétrospective de
l'événement. En conséquence, il devient
problématique d'organiser leur gestion dans un système
d'information soutenant des stratégies pro actives. De futures
recherches pourraient dès lors se concentrer sur le potentiel.
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