Etude de la filière pièces détachées de moto et de voiture dans la ville de Maroua (Cameroun).( Télécharger le fichier original )par Emile et Bidgette DANZABE NGABA et DOUMSIA DAGA Université de Maroua (Cameroun) - Diplôme de professeur de l'enseignement secondaire général 2ème grade (DIPESII) 2010 |
CONCLUSIONL'ouverture du marché extérieure a permis, d'avoir accès aux produits de différentes origines dans le monde. L'augmentation des engins dans la ville de Maroua justice d'une part la prolifération des boutiques des pièces détachées. Les pièces vendues sont différentes les unes des autres de part leurs tailles, leurs origines et leurs efficacités. Ainsi en fonction des prix de la fiabilité et de la durabilité, les consommateurs ont le choix pour l'achat de leurs pièces de rechange. Encore faut-il connaitre l'origine de la pièce détermine afin de déduire son efficacité. Malheureusement peu des commerçants et consommateurs distinguent l'original de la contrefaçon. Bien que ces pièces sont conçues par le constructeurs, celles des pays asiatiques sont indexées par la contrefaçon qui grâce à elle des nombreuses personnes trouvent la mort chaque année. CHAPITRE II.LES ACTEURS DE LA FILIERE PIECES DETACHEES DE MOTOS ET DE VOITURES DANS LA VILLE DE MAROUAINTRODUCTIONLa ville de Maroua est en effet l'une des villes camerounaises dont la plus grande diversité d'activités est offerte. Les commerçants se distinguent par la nature du produit qu'ils proposent, la façon de la mettre en vente et les quantités commercialisées (Seignobos et al, 2000). Depuis l'indépendance, les commerçants se sont intéressés aux activités qui étaient l'apanage des occidentaux. Les commerçants se sont investis dans toutes sortes de commerce (vivier, électroménager, vestimentaire...). L'activité d'automobiles et motocyclettes quant à elle a fait naitre d'autres métiers et activités commerciales (la mécanique, la laverie, la vente de l'essence prohibée, des ventes des pièces détachées...). Ainsi les acteurs indépendamment de leurs volontés se sont vu prospérer dans ces différentes activités. Organisés en syndicats, le nombre des acteurs s'est accru au fil des années pour les unes et a régressé pour les autres. La commercialisation des pièces détachées date de très longtemps, mais depuis le départ des occidentaux, les peuls ont pris le relais, (Enquêtes de terrain Juin 2011). Pour palier à la demande qui s'avérait importante, ils se sont organisés en filière de telle sorte à éviter l'oisiveté. Les acteurs sont des personnes physiques et morales qui peuvent influencer l'espace géographique d'une manière ou d'une autre (Nsoshiyi, 2009). Ce sont les personnes physique ou morale qui de part leurs rôles dans l'essor de l'activité pièce détachée ont influencé ce secteur. Les acteurs jouent chacun en ce qui le concerne un rôle précis ; ce qui donne un sens à la filière. La filière est une chaine bien organisée ou chaque acteur trouve son compte. Alors les acteurs impliqués dans la filière pièces détachées de moto et de voiture à Maroua sont nombreux, les commerçants, les consommateurs et les agents de commission ou les commissionnaires. Telles serons les principales articulations de ce chapitre. I.DES COMMERÇANTS DIVERSIFIERS.Après l'indépendance, les activités commerciales ont connu un essor dans la ville de Maroua. Cette ville enregistre un grand nombre d'activités commerciales. Avec un accroissement du nombre d'automobile et celui des motos, de nouveaux commerçants ont pris place, et c'est ainsi que des métiers se sont développés tout autour (mécanique, laverie, chauffeur, vente des pièces détachées...). On rencontre souvent les activités jumelées comme celles logiquement associées à l'exemple de celle de chauffeur et mécanicien parallèlement. Depuis près de 15 ans, la filière pièce détachée de motos et de voitures prend une croissance considérable dans la ville de Maroua (Figure 2). Selon l'article 4 de la Loi n° 90/031 du 10 Août 1990 régissant l'activité commerciale au Cameroun, Toute personne physique ou morale, camerounaise ou étrangère, est libre d'entreprendre une activité commerciale au Cameroun, sous réserve du respect des lois et règlements en vigueur.
Sources. Enquêtes de terrain. Juin 2011. Figure 2. Evolution de la commercialisation des pièces détachées à Maroua. La figure 2 ci-dessus nous montre l'évolution de la commercialisation des pièces détachées dans la ville de Maroua. Nous remarquons qu'elle prend de l'ampleur de puis une quinzaine d'années. 11% des commerçants de notre échantillon ont commencé cette activité ces 15 et 20 dernières années. Par contre, il y a de cela 25 ans cette commercialisation n'était pas si rependue. Nous constatons que ces dix dernières années, l'activité à considérablement pris de l'envol avec pratiquement 30% de commerçants sur les 100% et elle ne cesse d'évoluer. Les commerçants sont des personnes ayant un lieu de vente leur permettant de mener à bien leurs activités de vente de pièces détachées. Ils déploient des stratégies pour promouvoir l'expansion des activités afin de répondre aux besoins des consommateurs. Cependant, il existe plusieurs niveaux de commerce, avec des activités de repli réclamant moins d'investissement. Ils commencent généralement par le petit commerce, comme la vente des bonbons sur des tables (maii taable)7(*), avant de passer à la vente des pièces détachées de vélo. Si les affaires prospèrent, ils commercialisent par la suite des pièces détachées de moto puis de voiture ou même les deux à la fois. Ils deviennent alors commerçants, transitaires, ou se convertissent encore dans d'autres domaines. A Maroua, les commerçants à leurs début, n'ont pas de commerce précis, car cherchant à se spécialiser à un domaine. On en distingue trois catégories : les grossistes, considérés comme les plus hauts gradés de la chaine, les semi-grossistes, les détaillants qui sont les plus petits commerçants de la chaîne. 1. Les grossistesA Maroua, les commerçants sont en majorité musulmans, ce sont des fulbés 8(*)(peuls) et des fulbeisés9(*), Camerounais (Figure 3). Ceux qui tiennent le haut du pavé des grands commerçants de Maroua sont des « Alhaji »10(*) . Ceux-ci possèdent des camions, des chauffeurs, des convoyeurs, des séries de boutiques et opèrent souvent à partir de Douala et du Nigeria pour la plupart. Source. Enquête de terrain Figure 3. Nationalité des commerçants.
Nous pouvons constater sur cette figure 3, que la majorité des commerçants sont des Camerounais. Contrairement à ce qu'on pense, les Nigérians ne sont que trois, moins que les Camerounais. Cela traduit donc que les commerçants de pièces détachées à Maroua sont des nationaux.
Les grossistes sont généralement spécialisés dans une gamme de produit. Ils font généralement dans les pièces détachées de tout genre (des appareils électroniques, des téléviseurs, des machines à coudre, des moulins, des motocyclettes, des motos, voitures, ainsi que des accessoires). Cependant dans la ville de Maroua on retrouve une minorité d'Alhaji, qui s'occupe spécialement des pièces détachées de motos et de voitures. Ces grossistes envoient des agents de commission, qui sont leurs « hommes de confiance ». Ils donnent de l'argent aux transitaires pour acheter la marchandise y compris les frais de dédouanement, de transport et d'hébergement. Le grossiste attend la marchandise sans toutefois se déplacer. Ces grossistes appelés « patrons » ont pour rôle de ravitailler permanemment les revendeurs en pièces de rechange. Ils ont leurs magasins dans le marché et souvent au quartier, et font leurs ventes sur commande. C'est l'exemple de M. Ahmadou un vendeur de gros « mon magasin est chez moi c'est-à-dire dans ma concession familiale, et je livre la marchandise aux vendeurs en gros sur commande » ceci prouve l'informalité de ce secteur d'activité. Par contre, M. Messeré, grossiste et revendeurs au carrefour MOBILE, (Photo 3) trouve qu'il y a plus de sécurité quand la marchandise est à la maison. Il dit : « J'ai mon magasin à la maison pour la sécurité, pour éviter les incendies et les tracasseries des impôts». Ceci explique la rareté des grossistes lors des enquêtes pour faute de localisation.
Cliché Doumsia D. B. 22-06-2011 Photo 3 : Commerçant grossiste dans sa boutique au carrefour MOBIL à Maroua La photo 3 nous présente un commerçant grossiste dans sa boutique. Nous pouvons donc voir derrière eux des pièces détachées en vente. Il est accompagné dans sa tâche par son fils, qui s'imprègne aussi de cette activité. Sur les 100 commerçants enquêtés, on en dénombre quinze (15) dont seulement trois (03) font dans le gros des pièces de voitures et les douze (12) autres qui font dans les pièces de motos .Les grossistes (Tableau 4) sont concurrencés par les semi-grossistes qui partent directement prendre la marchandise au Nigeria ou de Douala. Les grossistes sont des camerounais et s'approvisionnent à Douala et au Nigeria. Tableau 4. Nombre des grossistes enquêtés à Maroua
Sources. Enquête de terrain juin 2011 * 7 Maii taable : nom désignant les vendeurs sur des tables que ce soit au marché ou au quartier. * 8 Fulbés : considérés comme étant autochtones dans le Diamaré. * 9 Fulbeisés : ce sont les Mafa, Guiziga, kanouri, Mandara qui ont vécus longtemps à Maroua et sous l'influence des musulmans se disent peuls. * 10 Alhadji : ce nom désigne des grands commerçants grossistes au grand Nord en général. |
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