DÉDICACE
Nous dédions ce travail à nos familles :
La famille Ngaba
La famille Daga
REMERCIEMENTS
Nous tenons ici à remercier tous ceux qui de
près ou de loin ont contribué à la réalisation de
ce travail. Nous pensons notamment à :
ü Notre encadreur Dr. GONNE Bernard, pour son soutien et
la disponibilité dont il a fait montre à notre endroit dans la
conduite de ce travail.
ü Tous les enseignants de l'Ecole Normale
Supérieure de Maroua qui ont contribué à notre formation
et plus particulièrement au Dr. KOSSOUMNA LIBA'A Natali et au Dr. Watang
Zieba Félix, pour leurs contributions dans l'amélioration de ce
travail.
ü A nos frères et soeurs.
ü A nos amis (es)
ü A nos camarades de promotion pour les moments
passés ensemble.
ü A tous ceux qui ont contribués à la
réalisation de ce travail.
RESUME
Le commerce des pièces détachées de moto
et de voiture à Maroua a pris de l'ampleur depuis une décennie.
On peut le constater par le nombre des points de vente qui ont
proliféré depuis 2001. C'est certainement le dynamisme des
acteurs impliqués dans la filière qui explique cet essor. Ainsi,
les enquêtes de terrain, entretiens et interviews auprès des
personnes ressources, les questionnaires adressés aux acteurs ont permis
d'avoir des informations fiables. Ainsi le traitement des données s'est
fait par l'ordinateur. Cependant, malgré les difficultés
rencontrés sur le terrain et lors de l'analyse des données, il en
ressort que : les pièces détachées proviennent du
Nigeria et on retrouve toute les marques sur le marché de Maroua. La
proximité de Maroua avec le Nigeria, entraîne la diminution des
prix des pièces détachées. Les acteurs de la
filière sont cependant dépendant les uns des autres. Ainsi, la
filière est bien structurée et les importations ce font de
façon légale et par le biais de la fraude. Par ailleurs, la
filière pièces détachées permet de lutter contre le
chômage, c'est une activité qui nourrit son homme malgré
les difficultés. En somme, ce travail nous a permis d'étudier au
plus près la filière de la commercialisation de pièces
détachées de moto et de voiture. Etant du secteur informel,
l'Etat devrait profiter de la proximité avec le Nigeria. Pour cela, il
devrait penser à encourager les promoteurs et les entreprises de
s'investir dans ce domaine à Maroua comme ailleurs.
Mots clés: Pièces
détachées, ville de Maroua.
ABSTRACT
The trade of removables pieces of motorcycle and car has
increase in Maroua town since more than one decade. We can observe this
development by the proliferation of number of shop since 2011. The expansion of
this trade can certainly be explained by the dynamism of actors in this sector.
So, investigation on the field, discussion, interviews with resources person
has permit to have reliable information. The treatment of data was done by
computer. However, despite the difficulties meet on the field, and at the time
of the analysis of data it emerges from this that: removable piece come from
Nigeria and we can found all possible brand in Maroua market. The proximity of
Maroua with Nigeria, lead the decreasing of price. Witch permit to actors of
the sector to be dependant each others. In this way, therefore, this sector is
well structured and the import is done by cheating. Moreover, the sector of
removable piece permit to fight against unemployment and it is an activity
which sustained traders despite the limit which face actors and state agent.
All in all, this work has permit to us to study deeply the sector of trading
activity of removable piece of motorcycle and car. Given that this sector is
informal, Cameroonian state ought to take advantage of proximity with Nigeria
for that therefore, he ought to think to encourage the promoter and firm to
invest in this domain in Maroua like moreover.
Key words: Removables pieces, Maroua town.
TABLE DES MATIERES
DÉDICACE
Erreur ! Signet non
défini.
REMERCIEMENTS
ii
LISTE DES FIGURES
xii
LISTE DES PHOTOGRAPHIES
xiii
SIGLES ET ABBREVIATIONS
xiv
INTRODUCTION GENERALE
1
I.PRESENTATION DU SUJET
4
I.1. DELIMITATION DE L'ETUDE
5
I.1.1. Délimitation thématique de
l'étude
5
I.1.2.Délimitation spatiale de
l'étude.
6
II.problemes de recherche
9
II.1.Problème général
9
II.2 Problèmes spécifiques
9
III. QUESTIONS DE RECHERCHE
10
III.1. Question principale
10
III.2. Questions spécifiques
10
IV.CONTEXTE SCIENTIFIQUE
11
V.OBJECTIFS DE RECHERCHE.
19
V.1. Objectif principal
19
V.2. Objectifs spécifiques
19
VI. HYPOTHESES DE RECHERCHE
20
VI.1. Hypothèse principale
20
VI.2. Hypothèses spécifiques
20
VII. CADRE CONCEPTUEL ET
METHODOLOGIQUE
20
VII.1. Définition des concepts
20
1. Méthode de collecte des
données
26
1.1 La méthode de terrain
26
1.1.1 La collecte des données primaires
26
1.1.2 La collecte des données
secondaires
28
1.2. La méthode de laboratoire
29
1.2.1. Le traitement conceptuel
29
XI. INTERET DU SUJET
30
X. LES DIFFICULTES RENCONTREES
31
XI. PRESENTATION DE LA ZONE
D'ETUDE.
32
PLAN DU TRAVAIL
35
CHAPITRE I.
36
TYPOLOGIE DES PIECES DETACHEES A
MAROUA
36
INTRODUCTION
36
I.LES PIECES DETACHEES FREQUEMMENT
UTILISEES.
36
1. Les pièces détachées des
motos.
37
2. Une utilisation fréquente des
pièces détachées des voitures.
37
II. QUEL EST L'ETAT DES PIECES QU'ON
RETROUVE SUR LE MARCHE ?
38
1. L'utilisation
des pièces détachées neuves.
38
2. Les pièces détachées
d'occasion
41
2.1. Les pièces détachées
d'occasion de moto
41
2.2. Les pièces détachées
d'occasion de voitures
43
III. LES MARQUES DE VOITURES ET MOTOS
RENCONTREES DANS LA VILLE DE MAROUA.
45
1. Les marques les plus rencontrées
45
1.1. Une diversité des nouvelles marques de
moto dans la ville
45
1.2. La ruée vers les nouvelles marques de
voitures
47
CONCLUSION
48
CHAPITRE II.
49
LES ACTEURS DE LA FILIERE PIECES DETACHEES
DE MOTOS ET DE VOITURES DANS LA VILLE DE MAROUA
49
INTRODUCTION
49
I.DES COMMERÇANTS
DIVERSIFIERS.
50
1. Les grossistes
52
3. Les détaillants
56
I.LES COMMISSIONNAIRES INTERVENANTS DANS LA
FILIERE
58
1. Les transitaires dans la filière
pièces détachées
59
2. Les transporteurs.
60
2.1. Les contrebandiers dans la filière
pièces détachées.
60
2.2. Les négociants
62
2.3. Les fraudeurs.
63
II.LES CONSOMMATEURS AUX PROFILS
DIVERSIFIES.
64
1. Les consommateurs des pièces
détachées des motos.
67
2. Les consommateurs des pièces
détachées des voitures.
69
CONCLUSION
70
CHAPITRE III.
71
ORGANISATION FONCTIONNELLE DE LA FILIERE
PIECES DETACHEES DE MOTO ET DE V
71
.
71
.OITURE DANS LA VILLE DE
MAROUA
72
INTRODUCTION
72
1. LES RELATIONS ENTRE LES DIFERENTS
ACTEURS DE LA COMMERCIALISATION DES PIECES DETACHEES.
73
1.1. La nécessité des agents de
commissions dans les échanges.
73
1.1.1. Les services
du chargeur
73
1.1.2. L'offre du transporteur ou du
logisticien
74
1.1.3. L'intervention des transitaires
frontalière, entre ruses et complicités
76
1.2. Les stratégies adoptées au sein
des commerçants.
79
1.2.1. La commercialisation de pièces
détachées dans la ville.
79
1.2.2. La concurrence entre les
commerçants
80
1.2.3. Des commerçants soucieux de leur
cohésion professionnelle
81
1.3. Des commerçants au service de leurs
consommateurs.
84
2. LES COMMERÇANTS FACE A LA
REGLEMENTATION DES SERVICES OFFICIELS
88
2.1. Des taxes pour une réglementation
effective.
89
2.1.1. L'administration des douanes à
Maroua.
89
2.1.2. L'intervention de la fiscalité
locale
92
2.2. Le contrôle des marchés de
consommation
94
2.2.1. La délégation du
commerce
94
2.2.2. La protection des consommateurs
94
2.3. Une constatation des infractions et sanctions
institutionnelles
95
CONCLUSION
96
CHAPITRE IV.
97
RAVITAILLEMENT EN PIECES DETACEES DE MOTO
ET DE VOITURE DANS LA VILLE DE MAROUA
97
INTRODUCTION
97
1. L'ORIGINE DE PIECES DETACHEES VENDUES A
MAROUA
98
1.1. Des pièces
détachées : une diversité de production
98
1.2. Commerce transfrontalier des pièces
détachées.
99
2. DES CIRCUITS DE RAVITAILLEMENT EN PIECES
DETACHEES.
101
2.1. Des circuits formels de moins en moins
utilisés
101
2.2. Des circuits informels très ambigus
102
CONCLUSION
108
CHAPITRE V.
109
IMPACTS SOCIO ECONOMIQUES DE LA
COMMERCIALISATION DES PIECES DETACHEES A MAROUA
109
INTRODUCTION
109
I.UNE FILIERE ATTRACTIVE
109
1. Un secteur en plein essor.
110
2. Une activité pourvoyeuse d'emplois
111
II. ACTIVITE GENERATRICE DES
REVENUS
112
1. Une autonomisation financière pour les
commerçants.
112
2. Retombées économiques pour les
institutions camerounaises
114
3. LES DIFFICULTES LIEES A LA
FILIERE.
115
3.1. Les limites des acteurs.
115
3.2. La commercialisation des pièces
détachées défavorables pour l'Etat Camerounais
117
CONCLUSION
118
BIBLIOGRAPHIE
119
ANNEXES
125
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1. Conceptualisation de Filière pièces
détachées.
Tableau 2. Superficie et population de la ville de Maroua en
2010 et estimation en 2011.
Tableau 3. État des pièces utilisées par
les consommateurs de la ville
Tableau 4. Nombre des grossistes enquêtés
à Maroua
Tableau 5. Effectifs des semi-grossistes dans la ville de
Maroua
Tableau 6. Nombre des détaillants
enquêtés
Tableau 7. Grille tarifaire de dédouanement des
marchandises
Tableau 8. Gain des commerçants par mois
LISTE DES FIGURES
Figure 1. Localisation de la ville de Maroua au Cameroun
Figure 2. Evolution de la commercialisation des pièces
détachées à Maroua.
Figure 3. Nationalité des commerçants.
Figure 4. Différentes catégories de
consommateurs de pièces détachées.
Figure 5. Personnes utilisant des pièces
détachées depuis 28 ans
Figure 6. Adhésion des commerçants au syndicat
des vendeurs de pièces détachées.
Figure 7. Lieux d'approvisionnement des consommateurs en
pièces détachées.
Figures 8. Schéma du fonctionnement d'une
filière pièces détachées
Figure 9. Fiscalités des commerçants
Figure 10. Frontière entre le Cameroun - Nigeria
Figure 11. Ages de commerçants de pièces
détachées à Maroua.
Figure 12. Représentation de la satisfaction des
commençants
LISTE DES PHOTOGRAPHIES
Photo 1. Pièces détachées de moto
d'occasions au marché forêt.
Photo 2. Pièces détachées d'occasion de
voiture dans une boutique.
Photo 3. Commerçant grossiste dans sa boutique au
carrefour MOBIL à Maroua
Photos 4 et 5. Commerçants détaillants sur table
et au sol dans le marché forêt.
Photo 6. Une voiture de la société AES-Sonel au
CTM pour dépannage.
Photo 7. Un consommateur de pièces
détachées d'occasion de moto.
Photos 8 et 9. Point d'entrée à Limani Banki,
(frontière Nigéria Maroua) ; traversée et
chargement pour Maroua.
Photo 10. Un petit comptoir de vendeurs de pièces
détachées en bordure d'une route.
Photo 11. Chargement des marchandises en vrac
après la traversée de la frontière avec le Nigéria,
à Banki
SIGLES ET ABBREVIATIONS
ACMA : Amical des Commerçants du
Marché central et Annexe de Maroua.
BUCREP: Bureau Central des recensements et
des Etudes de Population
BIT : Bureau International du
Travail.
CETE : Centres d'Etudes Techniques de
l'Equipements
FCFA : Franc de la Coopération
Financière d'Afrique.
CUM: Communauté Urbaine de Maroua
CTM : Centre Technique de
Maroua.
ENS : Ecole Normale
Supérieur.
ESSI: Enquête Camerounaise
Auprès des Ménages.
HYSACAM : Hygiène et
Salubrité du Cameroun.
INS : Institut National de
Statistique.
ISS: Institut Supérieur Sahel.
IZF : Investir en Zone Franc
MINPAT : Ministère de la
Planification et de l'Aménagement des Territoires.
MINCOM : Ministère du
Commerce.
ONG: Organisation Non Gouvernemental.
PADDL : Programme d'Appui à la
Décentralisation et du Développement Local.
PNUD: Programme des Nations Unis pour le
Développement.
PRIAF RIZ : Projet de renforcement de
l'information des acteurs des filières rizicole.
SETRA: Service d Equipe Technique des Routes
et des Autoroutes
SMAUL : Schéma Minimal
d'Aménagement Urbain Local.
TVA : Taxe à la Valeur
Ajoutée
INTRODUCTION GENERALE
En Afrique, le malaise socio-économique a exercé
de puissants effets sur les modes d'accès au marché du travail.
Comme palliatif, l'exploitation de l'activité commerciale par tous comme
source de revenus est comptée parmi les activités du secteur
informel les plus prisées. De plus on voit se développer dans de
nombreuses villes africaines, le phénomène de commerce de
pièces détachées s'est intégré dans le
secteur du commerce et a envahi l'espace urbain de certains pays africains.
D'autant plus qu'ils y ont trouvé une forte clientèle qui leur a
permis de s'implanter progressivement même si le succès est
jusqu'ici mitiger. Au Cameroun, et comme dans beaucoup d'autres pays d'Afrique
et plus principalement dans une ville comme Maroua, la diffusion de la vente
des pièces détachées a bénéficié des
conditions somme toute particulières: la recrudescence du chômage
suite au gel des recrutements et concours administratifs, la dégradation
des voiries urbaines (présence des nids de poules sur les
voies de communication), entrainant la dégradation rapide des engins des
usagers, l'entrée sur le marché Camerounais de nouvelles marques
de moto d'origine asiatique, conviviales, flexibles ainsi que leurs
pièces de rechange, et vendues au prix relativement bas par rapport aux
anciennes marques, la multiplication des usines locales de montage, de vente de
motos et des pièces détachées. Face à l'aggravation
des effets de la précarisation de l'emploi et de la baisse des revenus,
de nombreux jeunes qualifiés ou non s'y sont investis pour s'assurer
d'un revenu.
Les frontières, cicatrices de l'histoire, ont longtemps
été appréhendées sous leurs aspects politiques. Ces
frontières sont perçues comme fondatrices de la construction des
territoires des Etats. Leur développement et leur maintien s'appuient
sur la réunion de plusieurs réalités qui,
enchevêtrées les unes aux autres, donnent aux frontières le
statut du sacré, d'éléments intangibles. Aujourd'hui, le
voisinage qu'elle crée entre les groupes humains ayant les mêmes
pratiques culturelles et religieuses, renforce une certaine cohésion
sociale, économique et culturelle. Ces dernières, à
travers plusieurs motivations, commerce, migration de travail, temporaire ou
définitive se la sont appropriées. Elles l'ont
intégrée à leur vécu, à leur discours et
à leur pratique (Dabié, 2005). Les données actuelles
rendent cependant peu compte de l'importance de ces flux dans
l'intégration économique régionale et dans la mise en
complémentarité des bassins de production. Cependant, on
distingue deux types de commerce entre le Nigeria et le Cameroun à
savoir le commerce officiel et le commerce illicite.
Dans les principales villes des trois régions du Grand
Nord, la contrebande qui sévit de manière endémique est la
partie la plus visible et la plus répandue du commerce illicite. Cette
contrebande se caractérise essentiellement par l'entrée massive
des marchandises en provenance du Nigéria. Elle prend son fondement sur
des pratiques commerciales ancestrales, encouragée par
l'hostilité des populations aux contrôles douaniers et entretenue
par des complicités actives et une solidarité entre
commerçants. Les composantes sociologiques, la porosité des
frontières et la misère ambiante de la majorité de la
population constituent des éléments qui encouragent la
contrebande. De tous les entretiens, il ressort un constat clair, la
contrebande dans le grand Nord est très ancrée dans les
mentalités et dans les moeurs et est un phénomène connu de
tous. Pire, c'est un phénomène normal et toléré par
tout le monde (Kuaté, 2008).
Aujourd'hui la ville de Maroua revêt un aspect plus
évolué à l'ère du modernisme. Plusieurs
études géographiques ont montré qu'elle est l'un des plus
grands pôles d'attraction du pays (source). Cela s'explique par le simple
fait que la ville regorge de multiples potentialités économique
qui font d'elle un centre attractif. On peut ainsi affirmer que les villes dans
le monde entier connaissent une extension économique au fur et à
mesure que s'écoule le temps.
La filière est donc comme « un ensemble
structuré de transformation de biens par des opérations
d'acteurs, de modes de coordination (par les prix de marché, par les
conventions, par les contrats, par les règles et
réglementation..), de modes de régulation (domestiques, marchand,
capitaliste, administrée). Le déploiement des stratégies
des acteurs (firmes, offices publics, paysanneries, pouvoirs publics...) en
charge des opérations se caractérise par une régulation du
fonctionnement de la chaîne; celle-ci est pilotées par une
concertation entre plusieurs acteurs ou l'un d'entre eux ayant une position
hégémonique » (Hugon, 1989, 1994). L'analyse de la
filière pièces détachées de moto et de voiture
à Maroua la rend, ainsi, particulièrement opérationnelle
pour les villes caractérisées par des défaillances de
marché et par des défaillances des Etats et des règles.
Elle permet de repérer les noeuds stratégiques de valorisation et
également les goulets d'étranglement au niveau des producteurs,
des fournisseurs de produits d'amont, des opérations de collecte, de
transport, de transformation, de distribution et d'utilisation finale des
produits. Elle prend en compte les articulations entre les échelles
locales et globales et permet notamment de voir les concurrences ou les
complémentarités entre les filières de produits
importés et les filières locales, régionales ou nationales
(Lançon et al., 2004). Elle dépasse la division entre secteur
traditionnel et moderne, rural et urbain ou secteur primaire, secondaire et
tertiaire souvent peu significatifs. Elle permet également de
relativiser le débat entre les conceptions libérale et
volontariste des politiques publiques.
En effet le commerce officiel est celui qui est
réglementé, reconnu par les autorités administratives du
Cameroun et du Nigéria. Mais entre ces deux pays s'est
développé un commerce d'un autre genre qui n'est pas
maîtrisé par les autorités et qui relève
malheureusement de l'illégalité. Cette illégalité
concerne les produits dont la commercialisation est interdite ; c'est le
cas du carburant de contrebande d'origine Nigériane communément
appelé « zoua zoua ». Ce carburant frelaté
est le premier produit par ordre d'importance issu de la contrebande qui entre
sur le territoire camerounais (Aboubakar et al., 2010). Ainsi l'analyse du
phénomène de commercialisation des pièces
détachées fera l'objet de notre travail, car il est devenu une
sérieuse activité dans la ville de Maroua. Cette activité,
dont l'explosion est remarquable depuis les années 2000, reste
diversement appréciée par les usagers, les conducteurs, les
autorités administratives et alimentent des débats
contradictoires dans les médias publics et privés. Autant elle
constitue un "vivrier d'emploi" pour certains commerçants
actifs, il n'en demeure pas moins qu'elle engendre de nombreux problèmes
et les autorités administratives ne cessent d'entretenir la
polémique sur une bonne réglementation de ce secteur
d'activité.
I.PRESENTATION DU SUJET
A l'heure actuelle, les Etats se trouvent confrontés
à d'importantes difficultés pour assurer leur mission
régalienne en matières de santé, d'éducation voir
de sécurité dans leurs périphéries et sont parfois
passifs face à ces lacunes y relatives. Les acteurs locaux initient et
développent de multiples coopérations au delà des
frontières, des promoteurs se mobilisent pour l'aménagement des
vallées frontalières et des commerçants s'organisent pour
faciliter la circulation de leurs marchandises de part et d'autres. C'est ainsi
qu'en Afrique en général, les pays frontaliers effectuent des
transactions, s'entre-aident avec des produits abondants vers les pays ou ils
sont rares. Aussi l'ouverture à la mer est d'une grande importance. En
Afrique de l'ouest, le Nigeria est un exemple palpable, car son ouverture
à la mer permet de ravitailler les pays enclavés environnants,
par ailleurs sa monnaie permet d'accroitre son économie. Cet
accroissement est l'apanage du secteur formel et informel. Au Cameroun, le
commerce informel est d'une grande ampleur et donne un coup de pousse à
l'économie du pays. Cependant, la périphérie du pays ne
dispose pas du privilège qu'a le centre du pays, c'est ainsi que les
régions ont tendances à s'approvisionner dans les pays
limitrophes, c'est le cas de la région de l'Extrême-nord du pays
qui se ravitaillent avec des produits en provenance du Tchad et du Nigeria pour
la plupart. Maroua est le chef lieu de la région de l'Extrême-Nord
et dont le marché est un repère pour certains produits ;
c'est l'exemple des pièces détachées de moto et de voiture
dont le commerce prend une ampleur considérable dans la ville.
En effet les commerçants des pièces
détachées à Maroua mettent des moyens en oeuvre pour
rendre ce secteur d'activité plus florissant, ceci s'observe par
l'expansion de cette activité dans la ville. Ce qui nous amène
à nous intéresser à la filière pièce
détachée dans la ville de Maroua.
I.1. DELIMITATION DE
L'ETUDE
I.1.1. Délimitation thématique de
l'étude
La mondialisation et l'ouverture du commerce extérieur
à amener les Etats à coopérer. Le Cameroun et ses voisins
effectuent des échanges, que ce soit officiels ou frauduleuses.
L'Extrême-Nord pour sa part avec le privilège d'être voisins
avec le Nigeria économiquement stable (Herrera 1997) se ravitaille des
produits qui y proviennent (appareils électroniques, produits de
premières nécessités, engins, carburants, textiles...).
C'est la raison pour laquelle de nombreux auteurs tels que Herrera, Bennafla,
Dadier, Gottman, Rafesten ont travaillé sur les échanges entre
ces deux pays. La ville de Maroua est inondée de ces produits en
provenance du Nigeria. Ceci s'explique par son éloignement avec le
centre du pays, ou l'achat de la marchandise, prend en compte le prix de la
marchandise, les frais de transport et le prix d'achat, ce qui revient
automatiquement chère à Maroua. Cependant les marchandises
étant diversifiés, nous nous sommes intéressés aux
secteurs des engins. En effet la vente des pièces de rechange de moto
et de voiture attire l'attention car elle occupe une place primordiale dans
l'entretien des engins des consommateurs. C'est une activité commerciale
qui s'inscrit dans le domaine de la géographie économique. Ce
commerce est d'une grande importance, il prend de l'ampleur dans la ville de
Maroua, pour s'en rendre compte il suffit d'observer la multiplicité
des boutiques dans le marché et dans les quartiers et prendre en compte
le nombre de garages qui sont dans la ville. Ce commerce est
bénéfique pour le Cameroun et le Nigeria, puis que les deux pays
en tirent avantages sociaux et économiques.
La ville de Maroua semble devenir ainsi un pôle de
pièces détachées de moto et de voiture. C'est la raison
pour laquelle notre étude s'attellera sur l'analyse de cette
filière. Cette étude centrée sur la filière
pièces détachées dans la ville de Maroua va s'articuler
sur la typologie des pièces; ses acteurs; l'organisation de ces
acteurs ; les circuits de ravitaillements ; l'impact
socio-économique de cette commercialisation dans la ville de Maroua.
Elle s'inscrit ainsi dans un souci de décryptage des différents
changements ayant affectés ou qui affectent les sociétés
et l'économie de cette ville de l'Extrême-Nord du Cameroun
I.1.2.Délimitation spatiale de l'étude.
Du point de vue spatial, le cadre de notre étude est la
ville de Maroua. En effet, Maroua est le chef-lieu de la Région de
l'Extrême-Nord depuis sa création en 1983. La ville est
installée sur les deux rivages du Mayo Kaliao. La plaine alluviale ici
est à cheval entre les massifs volcaniques de Hosséré
Maroua et Hosséré Makabay qui, avec les contreforts des Monts
Mandara à l'ouest offrent à la ville son aspect montagneux
(Roupsard M., 1987). Vers le Sud et l'Est de la ville, apparaissent
au-delà des plaines les rochers de Mindif et de Balda annonçant
le Bassin du Tchad. Situé au centre d'une région très
peuplée et carrefour interrégional et des courants Est-Ouest,
Maroua étend son influence sur tout le territoire situé au nord
du 10e parallèle même s'il n'englobe que partiellement le
Logone-et-Chari où se fait sentir l'emprise de Ndjamena dont
Kousséri ne constitue qu'une banlieue. Maroua est de nos jours une ville
économique et cela se remarque par les activités
économiques dans ses marches et ses quartiers tels Domayo,
Kakataré, Digirwo, Dougoy...
Le choix de cette ville s'explique tout simplement par le fait
que, Maroua est Chef lieu de la région de l'Extrême-Nord (Figure
1). On y retrouve une très forte concentration économique qui
draine ainsi des commerçants de presque toute l'étendue du
territoire et même ceux des pays voisins. Maroua est aussi
considérée comme le principal point d'écoulement et de
passage des marchandises transfrontalières en provenance des pays
voisins. Le marché de Maroua est à cet effet considérable
par rapport aux autres marchés de la région à part celui
de Kousséri. Cette ville est proche du Nigeria et
bénéficie des échanges très poussés dus
à l'industrialisation Nord de ce pays. Cette ville est également
sous l'emprise de la pauvreté (Haida, 2002) et le chômage dus
à la crise économique qui n'épargne aucune ville
camerounaise ; ce qui fait que le secteur informel est bien
représenté dans cette ville (Kengne, 1996). Ainsi Il ne sera
pas question d'étudier toute la ville mais de cibler quelques acteurs
commerciaux, les commissionnaires, les consommateurs et les services de l'Etat
impliqués dans l'activité.
Source : Adaptée de Taybe, N 2006
Réalisation : Gang lang'né, S
Figure 1. Localisation de la ville de Maroua au
Cameroun
II.problemes de recherche
II.1.Problème
général
Des études globales dans le domaine rural et
urbain sur l'Extrême-Nord Cameroun ont été
menées. Le cadre du commerce en général a
été abordé, plus précisément, mais le cas
spécifique de la filière pièce détachée n'a
pas encore été étudié. Du fait que la
commercialisation des pièces détachées de moto et de
voiture dans la ville de Maroua est en pleine expansion et florissant, il
apparait important de mieux appréhender ce secteur d'activité qui
est à l'origine de l'évolution du fonctionnement de l'espace
urbain et du changement du mode de vie de ses acteurs.
II.2 Problèmes
spécifiques
La ville de Maroua est le carrefour de la région et
regorge de nombreuses richesses culturelles et économiques du
département du Diamaré. A ce titre, elle est le siège des
représentations ministérielles et offre de nombreuses
possibilités pour les affaires courantes nécessitant
l'intervention des pouvoirs publics. Et c'est cet aspect de ville
administrative et touristique qui rend Maroua attrayante et lui confère
les avantages de son développement politique, social, culturel et
économique.
L'économie de la ville de Maroua repose sur le commerce
en générale et en particulier sur le commerce transfrontalier
avec le Nigeria et le Tchad. Ce secteur connait depuis plusieurs années
des mutations dans un certain nombre d'activités parmi lesquelles le
commerce des pièces détachées de moto et de voiture,
d'où le thème ; Etude de la filière pièces
détachées de moto et de voiture dans la ville de Maroua.
Il est donc important de s'interroger sur un certain nombre de
point relatif à ce circuit de commercialisation de pièces
détachées à savoir :
-Les pièces détachées de moto et de
voiture sont des éléments de plusieurs sortes.
-Les acteurs qui interviennent dans cette filière
restent à identifier.
-L'organisation et le fonctionnement de la filière sont
à étudier.
-Les circuits de ravitaillement des acteurs sont à
appréhender.
-Les performances économiques des acteurs et leurs
impacts sont à analyser.
III. QUESTIONS DE RECHERCHE
III.1. Question principale
Quels sont les facteurs qui conditionnent l'organisation et le
fonctionnement de la filière pièce détachée de moto
et de voiture à Maroua ?
III.2. Questions spécifiques
1- Quels types de pièce détachée sont
commercialisés dans la ville de Maroua ?
2- Quels sont les acteurs impliqués dans l'essor de la
filière ?
3-Comment ces acteurs s'organisent pour le fonctionnement de
leurs activités ?
4- Quels sont les circuits de ravitaillement des
pièces détachées existants ?
5- La commercialisation des pièces
détachées profite elle à ses différents
acteurs ?
IV. CONTEXTE SCIENTIFIQUE
Les thèmes portant sur les filières commerciales
ont été au centre des préoccupations de plusieurs
auteurs. Ils ont abordés chacun ce thème selon une approche
précise. Pour ce travail, dans le souci d'élucider des zones
d'ombres, nous allons regrouper les auteurs selon quatre thèmes à
savoir : le rôle des frontières, la crise
économique ; le secteur informel et formel, la croissance
démographique et le chômage.
-Les échanges transfrontaliers
L'économiste écossais Smith, dans son ouvrage
« Recherche sur la nature et les causes de la richesse des
nations » formalise la première théorie
économique d'ensemble favorable à l'échange. En
s'interrogeant sur les fondements du commerce, sur le pourquoi des
échanges, et sur l'intérêt pour les nations de commercer,
Smith élabore la théorie dite de l'avantage absolu. Tout pays a
intérêt à participer à l'échange s'il produit
un bien ou un service à un moindre coût que ses concurrents. Dans
son modèle de raisonnement, si chacune des nations dispose de ce type
d'avantage dans la production d'au moins un bien, il trouve un
intérêt à participer à l'échange. En cela, il
applique à sa théorie du commerce celle de la division
internationale du travail (Smith ,1976).
Ce corpus théorique va être
enrichi par un autre économiste du courant classique, David Ricardo
(1817). En dépassant la loi de Smith, il établit la
théorie de l'avantage comparatif. Dans le système décrit
par Smith, la logique se heurte rapidement à une objection : si un
pays ne dispose pas d'un avantage tel qu'il le définit, il ne peut
participer à l'échange mondial. C'est à cette
contradiction que Ricardo entend répondre. Pour lui, tout pays peut
participer à l'échange dès lors qu'il dispose dans un
secteur productif donné du plus grand avantage absolu, ou du plus petit
désavantage absolu. D'ailleurs le développement du commerce
dépend des échanges de voisinage et des marchés locaux,
Adda (2006). Cette théorie repose sur une comparaison des coûts
de production entre deux pays. Ainsi cela permet à un pays d'importer un
produit relativement moins cher qu'il ne coûterait à fabriquer, et
d'exporter un autre produit qu'il produit à moindre coût, et donc
qu'il peut vendre plus cher à l'étranger que sur son territoire
national. De cette comparaison naît le gain de l'échange. Les
frontières jouent à cet effet des rôles importants pour les
Etats et les populations.
La frontière, est un instrument géographique
à la disposition de l'Etat (Raffesten et Guichonnet, 1974), on peut en
faire varier le nombre, la nature et l'application au gré de la
politique qu'il entend suivre. Ainsi, la frontière devient un moyen de
politique généralement utilisé dans des domaines
très diversifiés, pour inciter, pour stimuler ou pour interdire
l'accès à son territoire (Gottman, 1952). D'une part, c'est
à cause du différentiel créé par la
frontière que les échanges s'opèrent entre les territoires
(Herrera, 1997). Pour cela les prix pratiqués sur des produits dans le
territoire de l'entre-deux peuvent déterminer des mouvements de
populations à travers les territoires. Ainsi pour Herrera( op
cité), le principal déterminant des flux entre les
frontières est le prix différentiel. Il pense que les
écarts entre les prix sont à la base des échanges qui
s'opèrent de part et d'autre des frontières. C'est sur cette base
que, par exemple, des réseaux marchands Ouest-africains bien
structurés ont déployé leurs activités sur de
vastes espaces transcendant les frontières et parfois même les
continents. Ils ont constitué de véritables empires financiers en
jouant sur les différences de change, de prix, de potentiels productifs,
de politiques économiques et de tarifs douaniers. C'est dans ce sens que
(John Stuart Mill, 1848) dans ses travaux portant sur « les principes
d'économie politiques », démontre que les termes de
l'échange dépendent de l'élasticité du prix de la
demande dans les deux pays. Pourtant la monnaie est un élément
qu'il faut prendre en compte éventuellement. Ce qui nous ramène a
l'évaluation de la valeur du Naira du Nigeria et celui du Franc cfa au
Cameroun. L'élasticité des prix peut donc être une des
raisons pour lesquelles les marchandises sont importées du
Nigéria voisin.
(OCISCA-ORSTOM, 1983), souligne en fait que
l'appartenance du Cameroun et du Nigeria à des régimes et zones
monétaires différents peut être considéré
comme le principal déterminant des échanges non
enregistrés entre ces deux pays. Sur l'ensemble de la période
1984-1992, le taux de change effectif réel a été
divisé par dix, améliorant d'autant la
compétitivité-prix des produits nigérians. Ces
différences se manifestent principalement à travers la politique
du taux de change, l'inconvertibilité du Naira et l'allocation
rationnée des devises. C'est précisément à partir
de cette date que l'afflux de marchandises en provenance du Nigeria vers le
Cameroun prend des proportions inquiétantes.
La forte dépréciation réelle du Naira a
rendu très compétitifs les produits fabriqués au Nigeria
et a donné lieu à un flux considérable d'importations
informelles. La perte de parts de marché intérieur qui en a
résulté a durement touché les industries camerounaises
exposées à cette concurrence. Des produits de consommation
courante à la portée des bourses camerounaises sont alors
exportés par les commerçants nigérians afin d'obtenir les
devises qui leur permettront d'importer des pays développés des
articles de consommation de luxe, ou des biens intermédiaires ou de
capital pour une industrie paralysée par les pénuries de devises
et donc soumise aux restrictions sur les importations. Dans l'analyse de
l'évolution des prix, on doit tenir compte du fait que
l'appréciation du Naira, les coûts plus élevés de
mise en marché dus à la multiplication des barrages routiers, se
sont manifestés non par une hausse de prix mais par la disparition du
marché de certains produits en provenance du Nigeria. Ceci a
concerné les produits en provenance du Nigeria qui affichaient les
écarts de prix les plus faibles par rapport aux produits de substitution
de fabrication ou d'importation camerounaise
Les flux commerciaux frontaliers constituent une
manière de nier les espaces nationaux et qu'ils contribuent à
détruire le cadre des Etats. Le commerce transfrontalier menace
clairement l'intégrité des territoires nationaux africains.
L'examen de la structuration des espaces frontaliers permet de relativiser ce
danger. Non seulement la plupart des espaces d'échanges frontaliers sont
trop fugaces pour remettre en cause la mosaïque territoriale actuelle,
mais ils portent en eux des éléments qui contribuent à
renforcer la cohésion et l'unité des espaces nationaux, c'est
précisément le cas des exportations officielles de bétail
du Niger et du Tchad vers le Nigeria et le Cameroun. Le commerce de
bétail dans la sous-région se caractérise par la
multiplicité des circuits, dont la rentabilité diffère,
notamment en fonction du caractère officiel ou non du franchissement de
la frontière. On peut néanmoins supposer que le commerce
transfrontalier a un potentiel d'expansion, (
Bennafla, 2003). (Harre et al 1990), développent dans leurs
travaux les facteurs de développement des échanges
transfrontalier entre le Cameroun et le Nigéria, il démontre
alors que le Nord du Nigeria est très industrialisé contrairement
au Nord Cameroun qui n'est presque pas industrialisé et pourtant
bénéficiaire des échanges.
Après cette analyse de documents, il apparaît que
le commerce transfrontalier occupe une place importante dans l'économie
des zones périphériques. Cependant, le commerce spécifique
concernant les pièces détachées de moto et de voiture
reste de nos jours très peu étudié. C'est la raison pour
laquelle, nous nous proposons dans le cadre de ce mémoire de mettre ce
phénomène à la lumière de la ville de Maroua et
même au delà de ses frontières. Notre choix s'est
porté sur cette ville parce observations faites, nous avons
constaté que ce commerce est particulièrement florissant et
prend considérablement de l'ampleur depuis environ dix années,
c'est la raison pour laquelle nous allons ressortir l'incidence
socio-économique de ce commerce dans la ville de Maroua.
-Le secteur informel florissant et la lutte contre le
chômage
Les thèmes sur l'activité informelle dans les
villes camerounaises en particulier et en Afrique en générale,
l'émergence et la prolifération du secteur informel est l'une des
conséquences de la crise économique des années 1980. C'est
ainsi que Kengne et Metton (2000) présentent le secteur informel dans
les pays du sud. Notre thème vise cependant cette localité. Il
est sources des revenu pour le secteur informel c'est dans ce sens que Modou
(1988) démontre que le secteur informel est un facteur de
développement du Nord Cameroun. C'est un secteur qui donne du travail
à ceux qui ne parviennent pas à s'intégrer dans le secteur
formel. Il sert d'anecdote contre la crise économique il assure de
l'emploi aux chômeurs et soustrayant ainsi à la délinquance
de survivance généralisé des villes africaines
(Kengné 1996).
Le Cameroun comme d'autres pays d'Afrique a connu une
diminution du pouvoir d'achat des populations à cause de la crise
économique. Assoko l'illustre bien en montrant que cette
dégradation du pouvoir d'achat des populations et la baisse successif
des salaires en 1993 et 1994 est à l'origine de l'émergence du
secteur informel. Les difficultés d'accès au secteur formel de
l'emploi dans le secteur privé que publique ont eu des
conséquences sur le chômage. Le Cameroun a un taux de
chômage élevé en Afrique, il est largement supérieur
à celui enregistré en Amérique Latine et en Asie
(Roubaud, 1994). Concernant le chômage, bon nombre d'auteurs ont
écrit sur ce thème.
(Haida, 2000), explique qu'à Maroua, le climat et la
sous scolarisation sont les aspects limitant l'emploi. Ces
éléments dénoncent la situation de pauvreté des
populations de Maroua d'où l'émergence du sous
développement. Ainsi les auteurs mettent l'accent sur les causes sans
toutefois insister sur les activités particulières. Cependant le
secteur informel est aussi sources de problème. Ndamé (2000) pour
sa part montre que le commerce informel ne fait qu'appauvrir les
économies de la communauté et affaiblir les Etats dans leur
quête d'une union économique et douanière forte et
représentative. Raison (1984) démontre plutôt que la
région informelle se greffe sur la région formelle, et ne peuvent
pas être dissociées, donc l'un ne peux pas exister sans l'autre
« ne peux vivre sans elle mais la menace, elle la complète
mais ne peut l'étouffer. Elle lui est associée comme
l'épiphyte à l'arbre, ou commence le cancer au corps
humain ».
Les villes Camerounaise sont sous l'emprise des
activités informelles, kengné (1998) pour lui les
activités informelles se localisent en fonction des facilités
d'accès, des disponibilités de l'espace de travail et de la
clientèle. Ce secteur est source de revenus même si elle n'est pas
stable, il joue un rôle très important dans les économies
modernes et particulièrement dans les pays sous
développés, sauf que c'est un secteur qui est la
conséquence directe de la crise économie des années 1980,
cependant sa présence à permis d'atténuer les effets de la
récession économique sur le niveau de vie des populations
(Ndjeunde, 2000).
Le secteur informel est important pour l'économie du
Cameroun et pour la population de Maroua, avec la possibilité
d'effectuer le commerce transfrontalier. Ce dernier est sources des revenus
pour le secteur informel c'est dans ce sens que Modou (1988) démontre
que le secteur informel est un facteur de développement du Nord
Cameroun. Il a permis aux populations d'atténuer les effets brutaux de
la crise économie ; c'est un secteur qui permet aux villes pauvres
de trouver un envol au développement. Cependant ce secteur permet
à une catégorie des personnes de faire face au chômage.
Il est reconnu par les organisations internationales, la BIT
par exemple de son efficacité dans la création des emplois
à travers une étude réalisée en milieu
urbain des pays en développement. Elle est importante
« l'efficacité du marché de travail dans les pays sous
développés est limité par le développement du
secteur informel qui contribue au développement du travail »
(BIT, 1984). Les activités commerciales du secteur informel sont
pourvoyeuses d'emplois à la population active. Tamo (2000) pense que
cela occupe les populations actives et les chômeurs. Il est sources des
revenus pour les populations, c'est dans ce sens que Modou (1988)
démontre que le secteur informel est un facteur de développement
du Nord Cameroun.
Après l'analyse des acteurs ci-dessous, il en ressort
que le secteur informel permet d'éviter l'oisiveté. Ce secteur
à été propulsé par la crise économique et la
dévaluation du Fcfa. Cependant, concernant notre localité
d'étude d'autres facteurs s'ajoute, il s'agit notamment de la
pauvreté et de la sous- scolarisation ce qui émane les jeunes
à exercer les petits métiers pour subvenir à leurs
besoins. Une étude socioéconomique a été
effectuée dans l'Extrême-Nord Cameroun par le MINPAT avec un
programme du PNUD (2000) dans l'optique de l'éradication de la
pauvreté et de l'amélioration des données sociales. Il en
ressort que les faiblesses sociales et économiques sont en relation
avec le milieu physique. On note également dans cette étude, les
problèmes d'occupations anarchiques de l'espace public.
-La vente des pièces détachées,
une activité croissante
L'Extrême- Nord en particulier est inondée par
les activités informelles. La ville de Maroua est une localité
où les activités commerciales informelles prospèrent.
(Seignobos et al., 2000). Ce secteur non structuré de l'économie
fait appel aux petits métiers tels que les cireurs ; les vendeurs
des fruits, les motos taximen, les vendeurs des pièces
détachées, les réparateurs, les colleurs de roues, les
pompistes... Comme dans toute l'Afrique, les vendeurs des pièces
détachées poussent comme des champignons dans les villes de
Yaoundé et de Douala. (Le quotidien Mutation, 2011). Ce
phénomène a pris de l'ampleur dans les villes de Doubanne en
Algerie.
Kengne, (1991) classe se genre de commerce dans les petits
métiers du secteur informel. Il montre cependant l'ampleur que ces
activités ont prise cette dernière décennie. Au Gabon une
bonne proportion des jeunes exerces les petits métiers pour faire face
au chômage (Infos plus Gabon du 28 Avril 2006). Ce déclin
s'explique par les remous des années 1990, dites années de
démocratie qui ont bouleversé l'échiquier
économique. De façon générale, le secteur des
petits métiers regroupe toute les activités qui n'ont pas
d'existence légale, et qui de ce fait ne sont pas enregistrées
par l'administration fiscales et peuvent échapper au paiement
d'impôts et aux formalités administratives auprès des
ministères compétents. Ainsi, Diaz et al, (2001) dans leur livre
« l'hétérogénéité du secteur
informel au Togo» classe l'activité commerciale des pièces
détachées dans le secteur informel des services du commerce de
gros et de détail. Il montre à cet effet que, cette
activité comme tous les autres, subit une mutation du fait de
l'évolution de la société Togolaise. Dans un autre angle,
Maidadi, (2000) trouve qu'à Douala l'activité des motos taxi sont
est à l'origine de la genèse des petits métiers de
réparation, il insiste sur la vente des pièces
détachées qui à pris de l'ampleur depuis 2003 à
Douala, date à laquelle les « benskins » ont
augmenté dans la ville. Contrairement à Maroua où ce
commerce à commencer un peu plus tôt et influence l'augmentation
des « clando ».
L'activité de vente de pièces
détachées est l'apanage des Nigérians
généralement dans tout les pays d'Afrique. Assohou (2008), dans
son article « Vente des pièces détachées ;
petits métier exclus pour les Ivoiriens », montre que partout
en Abidjan, pullulent des endroits où l'on peut trouver des revendeurs
des pièces détachées qui par la même occasion
s'adonnent au parallélisme et au gonflement des pneus des voitures, mais
force est de remarquer que ce sont souvent les nigérians qui exercent
exclusivement ce métier La particularité de notre thème se
dévoile à ce niveau, à Maroua les vendeurs de
pièces détachées sont des nationaux et en majorité
des autochtones. La proximité avec le Nigeria fait que les jeunes se
sont lancés dans ce type d'activité. Les vendeurs loin d'exercer
d'autres activités parallèles, sauf quant il s'agit des
réparateurs-vendeurs.
V.OBJECTIFS DE RECHERCHE.
V.1. Objectif principal
- Faire une étude de l'organisation et du
fonctionnement de la filière pièces détachées de
moto et voiture à Maroua.
V.2. Objectifs spécifiques
1- Identifier les différents types des pièces
détachées de moto et voiture vendues à Maroua.
2- Identifier les acteurs qui sont impliquées dans la
filière.
3-Analyser l'organisation et le fonctionnement des acteurs
dans l'activité.
4- Identifier les différents circuits de ravitaillement
en pièces détachées à Maroua.
5- Montrer l'impact socio-économique de
l'activité sur les acteurs.
VI. HYPOTHESES DE RECHERCHE
VI.1. Hypothèse principale
La forte demande en pièces détachées de
moto et de voiture nécessite une bonne organisation et un bon
fonctionnement de la filière.
VI.2. Hypothèses spécifiques
1-Il existe divers types de pièces
détachées de moto et de voiture à Maroua.
2-Les acteurs impliqués dans l'essor de la
filière sont homogènes.
3- L'organisation et le fonctionnement des acteurs se fait
dans la légalité d'une part et d'autres part dans
l'inégalité.
4- Les circuits de ravitaillement en pièces
détachées dépendent de la proximité, du coût
du produit et des moyens transports.
5-L'essor de la filière montre que les acteurs tirent
des bénéfices et des profits de l'activité.
VII. CADRE CONCEPTUEL ET METHODOLOGIQUE
VII.1. Définition des concepts
La filière :
L'approche filière est relativement récente dans l'étude
économique. C'est dans la deuxième moitié des
années 70 que ce type d'analyse a commencé à percer dans
les milieux d'économie agricole. Utilisé en France d'abord pour
traiter des problèmes d'économie industrielle, le concept
d'analyse de filière a été transposé dans le
domaine agricole, puis aux projets d'aide aux pays en développement.
Pour les économistes, spécialiste de l'analyse
de filière la filière n'est rien de plus qu'un concept d'analyse;
ce n'est donc pas un type d'organisation. Lorsqu'on parle de filière,
les anglo-saxons parlent de marché; le malentendu est donc important.
Une filière peut, certes, être analysée comme une suite de
marchés que l'on isole de l'ensemble général du
marché pour des raisons d'analyse, mais parler uniquement de
marché pour décrire la complexité des circuits
d'échanges et des relations qui s'y attachent risque de faire oublier
des faits importants pour l'analyse (Terpend, 1997).
Une filière est constituée de l'ensemble des
partenaires d'une entreprise qui vont intervenir dans les différentes
phases du cycle de vie d'un actif ou d'un produit qui comprennent les multiples
stades de production, de transformation et de distribution. Une filière
peut aussi être intégrée afin de mieux répondre aux
besoins des agents économiques et de mieux faire face à la
concurrence. Management et économie des entreprises, (Bressy et al.,
2008)
L'étude d'une filière s'intéressera aux
acteurs amont et aval, aux liens qui les unissent, à leur situation
économique et au potentiel de développement, pour des enjeux qui
peuvent être variés; emplois, mutations industrielles,
évolutions des processus de consommation, (Sétra, 2007).
Tout produit proposé à la vente n'est possible que par l'action
d'une action de personnes produisant, transformant, transportant, stockant, ou
vendant, consommant et recyclant. De la production de la matière
première à la commercialisation finale jusqu'au recyclage, toutes
ces étapes constituent la filière du produit. Dans le cas
échéant, la filière des pièces
détachées à Maroua commence par l'étape de l'achat
des pièces, leur transport, le stockage et la vente. Cette
définition de la filière ne mentionne pas les étapes de la
production et de la transformation et du recyclage par le fait que, les
pièces détachées ne sont pas produites à Maroua et
moins encore au Cameroun. Elles sont importées et ce moyen d'acquisition
met en exergue le commerce transfrontalier.
Pour Projet de Renforcement de l'Information des Acteurs des
Filières Rizicoles - PRIAF RIZ (2005), la filière est un
moyen abstrait de se représenter les différentes
étapes suivies par un produit donné du stade de la production au
stade de la consommation, en passant par la transformation, le transport, la
commercialisation, etc. La filière consiste donc en la succession
d'opérations techniques et de transferts du produit d'un acteur à
un autre. Elle part du paddy au niveau des producteurs pour aboutir au riz
blanc et aux sous-produits, vendus par les détaillants aux consommateurs
finaux pour finir dans les assiettes, ou selon les cas par les grossistes dans
les industries, en tant que matière première.
Cependant dans ce travail il est question d'étudier la
filière des pièces détachées. En
général, l'étude d'une filière permet de connaitre
d'une manière approfondie tout l'environnement du produit, c'est en fait
l'étude des points forts et les points faibles du système afin de
mener les politiques qui permettent de renforcer les aspects positifs et de
faire disparaitre les contraintes, de définir les acteurs qui
interviennent d'une manière directe ou indirecte, d'analyser le
degré de concurrence et de transparence des différents niveaux
d'échanges, de voire la progression des coûts, action par action,
afin de déterminer le prix final. Dans ce travail l'étude de la
filière consiste à analyser les actions des acteurs, leurs
stratégies de commercialisation et l'analyse des politiques autour de la
filière, déterminer les limités de cette filière,
et son influence sur la vie socio-économique. Les acteurs d'une
filière ne sont pas toujours homogènes, ils ont des poids
relatifs, différents en terme commerciale, de trésorerie de
notoriété, de chiffre d'affaires de volumes de vente, de
capacités de stockage.
Commerce transfrontalier :
selon Enda diapol (2007), l'échange légal entre pays
« du commerce » faisant transiter des marchandises
légales par des circuits illicites et des
« trafics » en tous genres, dès lors que ces
derniers portent sur des échanges prohibés.
Le commerce transfrontalier permet à un pays de consommer plus
que ce qu'il produit avec ses ressources propres et / ou
d'élargir ses débouchés afin d'écouler sa
production. Le commerce transfrontalier s'est développé
à partir du XVIe siècle, sous l'influence
combinée de l'essor du commerce maritime, de la découverte du
« nouveau monde » et de l'organisation de nouvelles
méthodes de production. Nous entendons par là, le commerce entre
deux ou plusieurs pays, ici nous pouvons dire que ce sont les opérations
de vente et d'achat des pièces détachées de moto et de
voiture entre le Nigériane et l'Extrême-Nord Cameroun et
particulièrement le chef lieu de la région ; Maroua.
Bennafla
(2003), dans « Le commerce frontalier en Afrique
centrale, Acteurs, espaces, pratiques », pense que plusieurs
auteurs soutiennent que les flux commerciaux frontaliers constituent une
manière de nier les espaces nationaux et qu'ils contribuent à
détruire le cadre des Etats. Pour ceux-là le commerce
transfrontalier menace clairement l'intégrité des territoires
nationaux africains. L'examen de la structuration des espaces frontaliers
permet de relativiser ce danger. Non seulement la plupart des espaces
d'échanges frontaliers sont trop fugaces pour remettre en cause la
mosaïque territoriale actuelle, mais ils portent en eux des
éléments qui contribuent à renforcer la cohésion et
l'unité des espaces nationaux. Plusieurs
éléments contribuent à faire varier l'intensité des
exportations le long de ces circuits de commercialisation; les facteurs
climatiques, les facteurs monétaires, les facteurs économiques.
Enfin, le dynamisme des exportations dans la sous-région, qui est
influencé par la demande solvable des consommateurs. En
conséquence l'intensité du commerce dépendra de la rigueur
des contrôles (donc de la possibilité de contourner les circuits
officiels) et de l'importance des taxes informelles comme c'est le cas avec les
pièces détachées.
Pièce détachée :
pour définir ce terme générique, il convient de
savoir ce que c'est qu'une pièce. La pièce est une partie, un
élément d'un tout, objet complet d'un morceau qu'on adapte.
C'est la partie détachée d'un mécanisme, qui forme un tout
en soi, comme un piston, une bielle, un ressort, un écrou, un boulon,
etc... Nous appréhendons le terme pièce détachée
comme étant toute pièce aussi petite soit elle, est faisant
partie constituant d'un élément de la moto ou de la voiture,
exemple : le boulon, le capo, un pneu, la chambre à air, le levier
de vitesse.... Ce sont aussi les accessoires des voitures et des motos qu'on
retrouve sur le marché de Maroua exemple : les ampoules de phare,
les bougies, les rétroviseurs etc... Ce sont les pièces
isolées d'occasion ou neuve destinées à remplacer une
pièce défectueuse. Ce sont encore les pièces de voiture et
de moto de tout genre et de toutes marques quel qu'en soit leurs origines
et leur lieux importations.
-Bordereaux indiquant la grille des prix délivré
par le Mincom.
-Impôts libératoires ou patentes par la
délégation des Impôts et finances
-Bordereaux communaux
Acteurs
Fraude
Informelle
-Aucun document.
-Utilisation de moto,
-Emprunts des pistes.
-Aucun local
Moyens de transport
Taxes
Réglementation
Filière pièce détachée
Indicateurs
Variables
Dimensions
Concept
-Camion par voyage
- Car de transport public
Quittance, bordereaux de dédouanement.
Impôts libératoires ou patentes.
Tickets de droit de place
-Agents de commissions
-Commerçants
-Consommateurs
Formelle
-Agents de commissions
-Commerçants
-Consommateurs
Acteurs
Tableau 1. Conceptualisation de Filière
pièces détachées.
VIII. METHODOLOGIES
1.
Méthode de collecte des données
La méthode ou la
démarche utilisée dans le cadre de cette étude est de type
hypothético- déductive. Elle se fonde sur les hypothèses
que nous confirmerons ou infirmerons à partir des résultats
obtenus. Cette méthodologie est structurée autour de deux
principales étapes à savoir : la méthode de terrain et la
méthode de laboratoire.
1.1 La méthode de
terrain
La méthode de terrain est cette partie qui nous permet
de faire la collecte des données. Dans cette partie nous avons
utilisé deux principaux types de données en l'occurrence la
collecte des données primaires et la collecte des données
secondaires.
1.1.1 La collecte des
données primaires
Elle a nécessité plusieurs travaux de terrain,
notamment :
-L'observation sur le terrain et les prises de vues (photos)
;
-Les entretiens et entrevues;
-L'échantillonnage ;
-L'administration des questionnaires.
- L'observation sur le terrain et les prises de vues
(photos)
Il s'agissait pour nous ici de recueillir les informations, en
effectuant de descente sur le terrain. Nous avons entre autre localisé
les différents espaces d'étude et fait leur reconnaissance. Cette
reconnaissance nous a permis de prendre attache avec les différents
acteurs, de faire l'état des lieux des différents changements
commerciaux observables et de savoir dans quel endroit de la ville, ces
changements sont plus visibles. On les retrouve dans les quartiers
Kakataré, Domayo, Dougoy... Cette partie s'est soldée par des
prises des photos.
-Les entretiens et entrevues.
Les entretiens et entrevues ont été menés
auprès des autorités administratives, notamment la Douane, les
services de commerces, les communes. Nous avons aussi eu des entretiens avec
des commerçants, des agents de commissions, des consommateurs, les
responsables du Centre Technique de Maroua, du président du
syndicat des vendeurs de pièces détachées. Il s'agissait
en gros d'établir le contact avec les populations, d'introduire les
sujets de discussions et d'expliquer les objectifs de l'étude. Ces
entretiens nous ont permis de toucher du doigt les réalités de ce
domaine et de se faire une idée sur l'évolution de la
commercialisation.
-L'échantillonnage
Le principal outil que nous avons utilisé ici est le
questionnaire qui a impliqué le recours à
l'échantillonnage. Ainsi, nous avons choisi l'échantillonnage
raisonné qui s'est articulé en deux principales étapes qui
sont : la détermination des échantillons et le choix des sites
d'enquête pour nous permettre d'atteindre nos objectifs de recherche.
Nous nous sommes intéressés à toute les states de cette
activité dans la ville de Maroua, aussi nous avons tenu compte des
suggestions de nos encadreurs et des éventuelles difficultés que
nous pourrons rencontrer sur le terrain. Ainsi, nous avons choisi de travailler
avec un échantillonnage raisonné ou par quotas de 100
commerçants (grossistes, semi-grossistes et détaillants). Nous
avons également enquêté sur 100 consommateurs de
pièces détachées de moto et de voiture. En ce qui concerne
les agents de commission, nous avons procédé par la
méthode dite « boule de neige ». Les sites
d'enquête ont été choisis en fonction de l'importance des
mutations que l'on peut observer. Ce qui nous a permis de produire des
tableaux, des figures, de faire la localisation des zones d'étude et en
faire des commentaires adéquats.
- L'administration des questionnaires
Les questionnaires utilisés pour notre étude ont
été centrés sur les problèmes suivants :
l'identification des enquêteurs, les caractéristiques des acteurs,
l'organisation et le fonctionnement de la filière. La perception
commerciale et les contraintes, l'impact sociale et économique dans la
ville de Maroua. Les questionnaires ont été codé et
comportaient des questions fermées pour faciliter l'analyse des
données et permettre aux enquêtés de nous donner des
réponses précises. Les questionnaires ont été
administrés à une population cible, complétés par
les collectes des données secondaires.
1.1.2 La collecte des
données secondaires
Les données secondaires de notre étude ont
été tirées de la littérature, ce qui a
nécessité la recherche documentaire, celle-ci a été
possible grâce à l'acquisition et à la lecture des
rapports, des articles, des ouvrages, des mémoires et des thèses
en rapport avec notre thème d'étude. Cette documentation a
été faite à La bibliothèque de l'université
de Maroua (Centre de documentation). A la direction des archives de Maroua. Le
centre de documentation de MIDIMA, à l'Institut de Recherche Agricole
pour le Développement (IRAD). Aux communes et à la
communauté urbaine de Maroua, à la préfecture de Maroua.
Ces sources documentaires ont été complétées par
l'outil Internet à travers les moteurs de recherche comme : Google,
Wikipédia, Encarta 2009. Cette recherche documentaire nous a permis de
dresser l'état des lieux de la ville de Maroua et de définir les
cadres conceptuels et théoriques de notre étude. Elle a
également été d'une grande importance dans la
réalisation des figures cartographiques qui illustrent notre
mémoire et dans la discussion de nos résultats.
1.2. La méthode de
laboratoire
Ce sont les traitements des informations collectées, il
s'agit de la phase de dépouillement des questionnaires qui s'est faite
manuellement et par traitement des données à travers
l'ordinateur. Le traitement des données s'est déroulé en
trois phases : le traitement conceptuel ou qualitatif, quantitatif et
graphique.
1.2.1. Le traitement
conceptuel
Il a consisté essentiellement en la description et
localisation des faits observés sur le terrain. Ce traitement a
été appuyé sur les concepts préalablement
définis.
- Le traitement quantitatif ou statistique
Le traitement quantitatif des données de terrain s'est
basé sur des informations chiffrées issues du dénombrement
des questionnaires d'enquête à travers le dépouillement.
Cela nous a permis de faire une interprétation, la construction des
tableaux à l'aide de Word Excel, SPSS1(*) et des représentations graphiques.
- Le traitement graphique
Le traitement graphique des données recueillies
à travers la revue de la lecture des ouvrages et les travaux de terrain
a nécessité l'utilisation des méthodes statistiques et
différentielles. Celles-ci ont débouché sur la confection
des tableaux, des diagrammes, des histogrammes, et les cartes en faisant
recours aux logiciels informatiques comme Excel, SPSS et Word. En ce qui
concerne les documents iconographiques et spécifiquement les cartes nous
avons utilisé le fond de carte de MIDIMA, elles ont préalablement
été scannées et géoréférencées
avant la numérisation. A cet effet, nous avons utilisé les
logiciels Adobe Illustrator et Mapinfo professionnel.
XI. INTERET DU SUJET
Ce travail sur l'étude de la filière
pièces détachées de moto et de voiture dans la ville de
Maroua, présente les intérêts aussi bien sur le plan
scientifique, que dans le domaine du développement économique,
qui est d'actualité surtout dans les pays émergents.
Sur le plan scientifique, cette étude souhaite
contribuer à la connaissance des activités économiques en
plein essor à Maroua. C'est une activité commerciale qui est en
pleine expansion dans la ville et par conséquent mérite
d'être étudié et de même ces données et
connaissances produites pourront être utilisées par d'autres
chercheurs. En plus cela permettra d'avoir une meilleure connaissance de cette
activité afin de pouvoir la maitriser efficacement des
éléments sur les flux transfrontaliers des pièces
détachées de moto et de voiture, les acteurs impliqués
dans cette filière, le fonctionnement de l'activité, les circuits
de commercialisation et les impacts socio économiques.
Dans le domaine économique, il s'agit au travers de
cette recherche de fournir aux responsables politiques et économiques du
Cameroun, des éléments nécessaires à la
définition des politiques économiques dans les villes à
propos des filières. Par ailleurs, sur le plan local, les
résultats de cette recherche permettront de mieux appréhender
l'activité afin de développer d'autres filières
semblables. Ils permettront aussi aux douanes d'appréhender les flux
de contrebande afin d'atténuer la fraude dans cette partie du pays.
X. LES DIFFICULTES
RENCONTREES
Ce travail ne s'est pas déroulé sans heurt.
Plusieurs difficultés ont entravé son évolution.
La première difficulté réside sur le fait
de l'inexistence des travaux de recherche dans ce domaine. Les services
administratifs n'ont pas des documents précis dans ce domaine
d'activité. Par conséquent ce travail repose strictement sur les
données de terrain ce qui explique d'ailleurs la pauvreté des
citations des travaux ultérieurs.
La seconde difficulté repose sur la réticence
des services visités, qui se manifestait par le refus des entretiens et
l'indisponibilité de certains informateurs. Dans cette même
logique, la réticence des acteurs commerciaux nous a permis d'avoir des
informations convaincantes et fiables. Ce qui nous a amené à
reprendre les enquêtes en adoptant une nouvelle stratégie.
Concernant les enquêtés, la plus grande difficulté
était de trouver les commissionnaires ou agents de commissions qui font
la contrebande. Raison pour la quelle nous avons procédé à
la stratégie boule de neige. Ce qui ne nous a pas permit d'interroger
plusieurs personnes.
Certains ont considéré nos enquêtes et nos
entretiens comme une sorte de sondage et d'espionnages. Surtout les
commerçants (en ce qui concerne les revenus, la peur va à
l'encontre des services d'impôts) même certains agents de
douanes.
Le temps mis pour se familiariser avec nous acteurs a
été long d'environ 05 mois (de février à mai).
Enfin, la troisième difficulté résidait
sur la saisie du mémoire, la réalisation des cartes et la prise
des photos car certains commerçants refusait catégoriquement
qu'on s'approche de leurs marchandises).
XI. PRESENTATION DE LA ZONE
D'ETUDE.
La région de l'Extrême-Nord Cameroun est
situé du 10° au 13° degré de latitude Nord et du
13° au 15°de longitude Est. La région s'étire sur
près de 325km, des pays soudanais jusqu'aux improbables rivages du lac
Tchad. Elle est limitée à l'Est par le Nigeria, à l'Ouest
par le Tchad et au Sud par la région du Nord (Atlas, 2000). C'est une
ville au centre de la région.
-Présentation physique du Milieu.
La ville de Maroua s'élève à 700
mètres d'altitude et est constituée essentiellement d'un relief
de platitude. Elle se trouve sur une plaine traversée par deux Mayo
(Kalio et Tsanaga) qui sous forme d'entonnoir serpentent d'Ouest et l'Est. Son
sol est ferrugineux et argileux à faible pénétration. La
rareté des précipitations conditionne le type de
végétation. Elle est très disparate et dominé par
le « nemié » issues des projets de reboisement.
Cette rareté s'explique par la pression démographie, l'urbanisme
et l'industrialisation qui ont sensiblement réduit les essences
ligneuses naturelles (feukem et al, 2010).
Le climat qui se vit à Maroua est du type tropical sec
et précisément du type sahélien. La pluviométrie
Moyenne annuelle est d'environ 1500 millimètre. La température
moyenne est d'environ 30°. La saison sèche est de neuf mois allant
d'octobre à juin. Les perturbations climatiques sont néanmoins
perceptibles ces dernières années avec un décalage
constant des mois de sécheresse. Des pluies intermittentes et
occasionnelles surviennent pendant cette saison. Cela explique en effet
pourquoi la population se tourne vers le commerce au détriment des
activités agricoles, car cette dernière s'avère difficile
et sans grand apport, (enquêtes de terrain, Mai 2011).
-Une population galopante
Sa population était estimée à 67187
âmes en 1976, 123296 en 1987 et elle est estimée à 201371
habitants selon les données démographiques régionales des
derniers résultats de recensement de la population du Cameroun en 2005
(BUCREP). On peut donc remarquer que le rythme de croissance des années
1970, 1980 n'a pas le même rythme que celui des années 1990
à 2007 et celui de 2007 à nos jours. Car avant les
indépendances, la croissance démographique moyenne annuelle
était estimée à 5%. Depuis, Maroua croit à un
rythme d'environs 9% par an. La croissance naturelle participe pour 3% et
l'immigration pour 6% (CUM ; Source : SMAUL PHASE 1, 2007).
Pour estimer la population actuelle de l'Extrême-Nord.
On peut partir des données de 2005 en supposant une progression
géométrique de cette population et son taux de croissance
démographique de 9%. La méthode de calcul dérive de la
formule suivante.
Pt = Po (1+ r)t
-Pt= population à la date t
-Po = population initiale (201371)
-r= taux de croissance annuelle
-t = temps mis entre Po et Pt.
P(2011)= 201371(1+9%)6 = 337719
P(2011) = 337719 Habitants
Le calcul de la population de Maroua en 2011 selon cette
formule peut être estimée à :
Ainsi nous pouvons classer la population en circonscriptions
communales ( Tableau 2).
Tableau 2. Superficie et population de la ville de
Maroua en 2010 et estimation en 2011.
Localité
|
Superficie km2
|
Population en 2010
|
Densité de la population en 2010
(hab/km2)
|
Population en 2011
|
Densité de la population en
2011(hab/km2)
|
Maroua 1er
|
660
|
98496
|
149,23
|
101800
|
154,24
|
Maroua 2e
|
500
|
120200
|
240,40
|
124119
|
248,23
|
Maroua 3e
|
1354
|
100900
|
74,51
|
111800
|
82,57
|
Total
|
2514
|
319596
|
464,14
|
337719
|
485,04
|
Source : rapport d'activité des
différentes communes de Maroua en 2011.
En prévision des estimations, sous réserve de la
finalité des donné on constate que la population de Maroua est
galopante et inégalement repartie. Les quartiers les plus peuplés
sont : le grand marché, Domayo et les approches des deux ponts.
(Source : CUM, plan stratégique et programme de
développement de la ville de Maroua : rapport de diagnostique.
Décembre 2010).
-Une population jeune et désoeuvrée
La ville de Maroua présente une démographie
galopante, sa pyramide des âges à une base large et un sommet
rétrécis au fur et à mesure qu'on monte. Selon l'EESI
(2005), le chômage touche à l'échelle Nationale, 12,57% de
jeune de 20 à 29 ans en sont affectés. Dans les zones urbaines,
ils sont de 20,74% et 5,33% en zone rurale. Pour faire face à cette
situation les jeunes s'investissent dans le secteur informel. D'après
les données d'ECAM II, il ressort qu'en 2005, les jeunes de 15 à
30ans sont de 1,8% dans le public, 12% dans le privé et 86,2% dans
l'informel (Minjeun 2008).
PLAN DU TRAVAIL
Ce mémoire sera présenté en cinq
chapitres:
Dans le chapitre I, nous étudierons la typologie des
pièces détachées à Maroua. Nous verrons en suite
dans le chapitre II, les acteurs de la filière dans la ville de Maroua.
Au chapitre III, nous analyserons l'organisation fonctionnelle de la
filière à Maroua. Le chapitre IV portera sur le
ravitaillement en pièces détachées de Moto et de voiture
dans la ville de Maroua. La question d'impact socio-économique de la
commercialisation des pièces détachées à Maroua
fera l'objet du chapitre V.
CHAPITRE I.
TYPOLOGIE DES PIECES
DETACHEES A MAROUA
INTRODUCTION
L'ouverture du marché extérieur est une
conséquence de la mondialisation. Elle a permis de transcender la
logique d'un système interétatique à laquelle elle
substitue une logique de réseaux transnationaux. (Adda 2006),
définit la mondialisation comme étant un processus de
contournement, de délitement et, de démantèlement des
frontières physiques et règlementaires. Selon le Quotidien
mutation du 27 avril 2011, le marché des voitures et des motos
croit de 10% par an en moyenne au Cameroun. Un marché dominé par
les marques asiatiques comme dans l'ensemble du continent d'ailleurs. Un
marché où se vend trois fois plus les voitures d'occasion que les
voitures neuves. La ruée vers les pièces détachées
montre la nécessité du consommateur de s'en procurer. Il va
sans surprise que le marché de pièces détachées est
florissant. Les pièces étant de diverses origines, elles
amènent le consommateur à mettre l'accent sur certains
critères primordiaux qui déterminent le choix de la pièce
à utiliser pour son engin. Il s'agit notamment de l'état, la
marque et l'existence de la pièce détachée sur le
marché. Ceux-ci feront l'objet de ce chapitre
I.LES PIECES DETACHEES
FREQUEMMENT UTILISEES.
Certaines pièces de moto et de voiture sont
fréquemment utilisées. La fréquence d'utilisation de
certaines pièces, dépend souvent de la saison qu'il fait dans la
région de l'Extrême-Nord. Les pannes qui surviennent sur les motos
diffèrent de celles des voitures. Par la même occasion les
garages se distinguent par les lieux et les locaux qui les abritent. Certaines
pièces détachées de motos et de voitures sont
fréquemment utilisées et ce, pendant des périodes
précises. Dans cette partie il s'agira donc de donner une typologie de
quelques pièces utilisées par la population de la ville de
Maroua.
1. Les pièces
détachées des motos.
La ville de Maroua regorge d'un grand nombre de moto. Ce sont
généralement des motos taximen appelés
« clando2(*) » qui sont les moyens de transport les plus
utilisés quotidiennement par les usagers. En effet l'usage de la moto
impose certaines contraintes au conducteur. Il est appelé à
l'entretenir de tout temps. Alors, les pièces fréquemment
utilisées sont généralement les rayons, les couvres
selles, les bougies et les phares, les clignotants, les garnitures (frein), les
chaines, les roulements, la chambres à air, les pneus hors mis les
boulons de serrage et la liste n'est pas exhaustive. Toutefois certaines
demandes s'accentuent en fonction du climat qu'il fait. En saison sèche
par exemple, la chaleur entraine le réchauffement du goudron qui
entraine par la suite la dégradation des pneus qui deviennent
vulnérables au sol et s'éclate rapidement et expose de la
chambre à air à la déchirure.
Pour les motos qui portent des grandes charges, les
amortisseurs sont amortisseurs sont les pièces les plus
sollicités. Par ailleurs sur les motos les accessoires peuvent
être changés à volonté par les usagers.
2. Une utilisation
fréquente des pièces détachées des voitures.
Comme les motos, les voitures nécessitent aussi une
attention particulière. Elles sont très souvent soumises à
la révision dans des garages de la ville. Des pannes pour ce type
d'engins sont également récurrentes. Les pièces
sollicitées sont généralement le moteur, le piston, le
vilebrequin, le carburateur, la batterie, le amortisseur (pour les gros
porteurs), les bougies, et certaines accessoires tels que : les
rétroviseurs, les phares, les clignotants, etc. les pneus des voitures
subissent le même effet que celles des motos en saison sèche
Contrairement aux motos, en saison pluvieuse, sous l'effet de
la boue les amortisseurs s'affaiblissent. C'est ainsi que certains
commerçants et garagistes font des stocks de prévision en
fonction des saisons. C'est le cas par exemple du Centre Technique de Maroua,
qui dépannent des voitures, des motos et font des prévisions en
fonction des saisons. « Nous stockons des pièces dans notre
garage en fonction des saisons, en tenant compte de la demande des
consommateurs saisonnièrement » nous la confirmé M.
Guidam, chef d'atelier mécanique dudit centre.
II. QUEL EST L'ETAT DES
PIECES QU'ON RETROUVE SUR LE MARCHE ?
La vente des pièces détachées au
marché de Maroua est diversifiée. Ces pièces sont de
divers types : les pièces neuves et les pièces
d'occasion.
1. L'utilisation des
pièces détachées neuves.
Seulement 10% de ces pièces proviennent de
l'intérieur du pays précisément de Douala et les 90%
autres proviennent du Nigéria3(*). Les pièces neuves sont celles faites par les
concessionnaires ou par des maisons associées. Les commerçants de
Maroua semblent bien faire la différence entre les qualités des
pièces. Cependant les pièces de rechanges sont classées en
quatre types (qualité) la première qualité est celle
vendues dans les pays développés, les trois derniers sont
généralement vendues dans les pays en voie de
développement. Comme le dit M. Sanda revendeur au marché central
de Maroua « les pièces détachées qu'on
retrouve ici à Maroua sont de trois qualités : la première
qualité est un peu plus chère que la deuxième ainsi de
suite » cependant elles sont identiques et nécessitent la
sincérité du vendeur pour faire la différence
« lorsqu'un client vient acheter une pièce de rechange, je
lui montre des différentes pièces ainsi que leurs prix, quitte
à lui de choisir selon sa poche » poursuit M. Sanda, qui
semble très mecontent de certains revendeurs qui
« extorquent » de l'argent aux clients . Il y a des
pièces d'origine de « bonne facture »4(*) ce sont les bonnes pièces
contrairement aux mauvaises qui dérivent de la contrefaçon. M.
Omar revendeur explique « les pièces de mauvaise
qualité viennent des pays asiatiques à l'instar de la
Corée du sud, de Taiwan, et de la chine ». Il poursuit
« les fabricants des automobiles et pièces de rechanges
vous proposent en chine par exemple des prix différents en fonction de
votre pouvoir d'achat » Les négociants cherchent les produits
aux prix bas, ceci se répercute sur le consommateur très souvent
déçus par la qualité de la pièce qu'il
achète. (Tableau 3).
Tableau 3. État des pièces
utilisées par les consommateurs de la ville
Etat des pièces
Utilisées
|
Neuves
|
Occasions
|
Neuves et occasions
|
Total
|
Fréquence
(Personnes)
|
50
|
6
|
44
|
100
|
Source. Enquêtes de terrain (Juin
2011)
Ce tableau 3, nous montre que sur en effectif de 100
personnes de notre échantillon représentatif de la population des
consommateurs, seul 50 personnes achètent des pièces neuves pour
leurs engins. 44 personnes ont recours aux pièces en même temps
d'occasions et neuves pour réparer leurs engins quant ils sont en
pannes. Dans notre effectif, 6 personnes seulement utilisent des pièces
d'occasions pour leur dépannage.
De même que pour les motos, les pièces
détachées de voitures neuves sont très souvent
sollicitées à cause de la multitude des nouvelles marques de
voiture qu'on rencontre dans la ville. Pour les voitures qui ont une
durée comprise entre 10 et 20ans, leurs pièces de rechange sont
retrouvées facilement. Par contre, les pièces
détachées des anciennes marques sont majoritairement de mauvaise
qualité, quand bien même elles existent sur le
marché ; ceci explique la désolation des mécaniciens.
L'exemple de Sadjo« les clients nous ramènent souvent des
pièces que nous n'arrivons pas à monter sur leur automobile. Ce
sont des pièces de mauvaise qualité qui ne correspondent pas aux
véhicules « anciennes marques ». Ceci est dû
aux anomalies de conception de la pièce. Il y a des pièces que
j'arrive à placer » poursuit-il, ceci explique les doutes
qu'ont les consommateurs lors de l'achat d'une pièce, ils sont
confrontés à ce qu'ils appellent, « avoir de la
chance ». Ainsi, les consommateurs ne comprennent pas que ce n'est
pas la faute du mécanicien si la pièce est défectueuse.
Toutefois, les pièces neuves sont appréciées car il y a au
moins une chance sur deux de tomber sur une bonne qualité surtout si on
l'achète un peu chère.
Aussi, faudrait-il compter sur l'aide du commerçant
fidèle à ses clients pour montrer la bonne qualité. Les
clients tentent de ne pas vendre de mauvais produits à n'importe quel
prix ; mais ils ne prennent pas la peine de chercher les pièces
d'origines à cause de leur cherté probablement. Les pièces
neuves sont garanties pour les 30% et ceci malgré leur prix d'achat. Les
différentes qualités sont difficilement détectables pour
un simple propriétaire de véhicule ; c'est la raison pour
laquelle les engins sont souvent confiés aux garagistes qui à
leur tour achètent eux-mêmes la pièce manquante ou envoient
le propriétaire de véhicule avec un modèle pour s'en
procurer. Comme le mentionne M. Dong propriétaire d'un véhicule
de marque TOYOTA RAV 4 « je confie ma voiture au
mécanicien ou alors moi-même j'achète la pièce
manquante sous l'indication du mécanicien même ».
Les pièces neuves sont sollicitées malgré la
contrefaçon remarquable. Ce sont les pièces fabriquées
dans les pays asiatiques. La deuxième qualité est
considérée comme la 1ère qualité au
marché central et coûtent plus chère que les deux
dernières qualités. L'utilisation des pièces neuves
dépendent de leur prix, de leur qualité et au choix du client et
aussi, surtout de la bonne foi du commerçant. La non existence d'une
pièce peut conduire à l'utilisation de celle d'occasion.
2. Les pièces
détachées d'occasion
La recherche du plus bas prix par le consommateur entraine
celui-ci à se tourner vers ces types de pièces. Le 20
décembre 2010 par exemple à Yaoundé une chasse aux
vendeurs informels de pièces pour véhicules d'occasion a
été effectuée. C'est un secteur d'activité qui
prend de l'ampleur, les vendeurs poussent comme des champignons (Mutation du 27
avril 2011). L'hebdomadaire Camerounais « Le
patriote » parle plutôt de
« prolifération inquiétante ». Contrairement
à Maroua, les pièces détachées d'occasion sont
plutôt rares. Elles sont issues des voitures et des motos qui sont
victime d'accidents et ne sont plus en état de circulation.
2.1. Les pièces
détachées d'occasion de moto
En ce qui concerne les motos, les pièces d'occasion
(Photo 1) sont presque inexistantes. Ceci s'explique par le fait que les
pièces neuves coûtent moins chères par rapport aux
pièces de voitures d'une part et d'autre part la venue des nouvelles
marques de motos, dont les pièces détachées d'occasion ne
sont pas encore sur le marché. Comme le dit Goda « les
pièces neuves sont trop moins chère à Maroua pas la peine
d'acheter celles d'occasions. C'est en cas de manque de pièces neuves
que je cherche celles d'occasions». En cas d'accident, on peut encore
récupérer la carcasse pour en faire des pièces
détachées. Même si l'on se base sur la qualité ou
la durabilité des pièces détachées pour s'en
procurer, ils sont plus ou moins de même valeur que celles neuves.
D'ailleurs il n'existe presque pas sur le marché sauf dans les garages.
Mais la marque de moto détermine le choix de la pièce
« surtout lorsqu'il s'agit des anciennes marques »
explique Adam mécanicien de moto. En effet, les pièces
d'occasion de moto sont celles vendues dans les garages, celles retirées
dans des motos qui ne sont plus en circulation. Les mécaniciens
à cet effet sont considérés comme des vendeurs, ils
prennent ces pièces moyennant une somme de 25 à 100 Fcfa et ce en
fonction de la pièce, une petite somme pour les vendeurs aux
propriétaires de moto et 100 à 200 Fcfa . La somme dépend
de la nécessité de la pièce en question. D'autre part, les
pièces détachées sont trouvées dans les casses de
moto. Elles sont vendues en entier ou en pièces. Le prix est souvent 3
à 5 fois inférieur au prix d'achat de la moto ; ceci
dépend encore de l'état de la moto lors de l'accident et du choc
de l'accident. Les pièces détachées de moto sont
trouvées dans les garages et à ville prix. Ce sont les grosses
pièces qui sont les plus sollicitées.
Cliché Doumsia Daga B. 22-06-2011
Maroua
Photo 1 : pièces détachées de
moto d'occasions au marché forêt.
La photo 1 représente des pièces
détachées de moto qui ont déjà été
utilisées au par avant. Elles sont donc des pièces d'occasion qui
sont revendues sur le marché et même dans certaines boutiques dans
les quartiers de la vile. La vente des pièces détachées
d'occasion est le plus souvent rencontrée au marché forêt,
situé au carrefour MOBIL.
2.2. Les pièces
détachées d'occasion de voitures
Concernant les pièces d'occasion de voiture (Photo 2),
elles sont présentes dans le marché, les quartiers et même
les garages. Les commerçants dans le marché vendent aussi les
pièces détachées de « seconde
main ». Ce sont des pièces qui proviennent des voitures
accidentées, des anciennes marques de voitures, les voitures gravement
en panne qui nécessitent une grande somme pour la remettre en
circulation. Les commerçants ne sont pas en fait les acheteurs des
véhicules défectueux. Les livreurs des pièces de voiture
sont ceux qui récupèrent les pièces des voitures qui ne
circulent plus pour les vendre aux détaillants. Ces derniers revendent
en ajoutant 10% à 15% du prix d'achat et sont généralement
satisfaits.
Cliché Danzabé Ngaba 22-06-201.1
Maroua
Photo 2 : pièces détachées
d'occasion de voiture dans une boutique.
Sur cette photo 2, prise dans une boutique de vente de
pièces de rechange de voiture, nous constatons que des pièces
d'occasion sont également dans les comptoirs à l'attente des
éventuels acheteurs de pièces d'occasions pour leurs engins.
Les pièces détachées sont achetées
en fonction de l'existence de la pièce sur le marché. Sur 100
personnes enquêtées, 6 sont fidèles aux pièces
d'occasion ceci explique la rareté des points de vente d'occasion
à Maroua et une ruée vers les pièces neuves. Les
anciennes marques trouvent ainsi leurs comptes dans ce type de pièces
d'occasion pour la satisfaction des différents propriétaires de
ce genre de voitures.
III. LES MARQUES DE
VOITURES ET MOTOS RENCONTREES DANS LA VILLE DE MAROUA.
Avant 1990, le commerce des pièces
détachées était plus axé sur la vente des
pièces d'origines françaises. Ceci s'explique tout simplement par
le fait que sous l'emprise du colonisateur, le commerce concernant les engins
s'effectuait avec la France et par conséquent des motos et
véhicules étaient de marques françaises. Avec le temps,
les marques asiatiques se sont rependues. Cependant, parler des marques dans
cette, c'est énumérer les marques et les pièces de
rechange qu'on rencontre sur le marché de Maroua.
1. Les marques les plus
rencontrées
Les engins à Maroua sont de diverses marques. Il est
difficile de les énumérer fidèlement vu la
présence des nouvelles marques dans la ville. Toutefois il est
nécessaire de mentionner l'existence et la disparition de certaines
marques sur les marchés. La présence d'un grand effectif de motos
à Maroua ne date pas de plus de 30 années. Les personnes
possédant des motos étaient très peu. Mais depuis
bientôt vingt ans, le nombre a augmenté, pire encore cette
dernière décennie.
1.1. Une diversité
des nouvelles marques de moto dans la ville
Avant les années 1980 les motos de marques Suzuki,
Yamaha, Honda, Kawasaki.... étaient les plus répandues à
Maroua. On y retrouvait des marques de moto qui de nos jours tendent
à disparaitre, laissant place aux marques Oklinq, Klinq Skygo,
Haojue, Jincheng, Royal. Ces marques asiatiques étaient les plus
rencontrées dans la ville vers les années 1990. Depuis plus de
dix ans déjà les motos de marques asiatiques semblent de plus en
plus envahir la ville, particulièrement celles des Chinois. Deux
principales raisons l'expliquent :
-La libéralisation du commerce qui à entrainer
l'accès des différents produit dans les coins les plus
reculés. Par conséquent l'habitant de Maroua et de ses environs
peut s'en procurer.
-La concurrence entre pays concessionnaires et l'entrée
de la Chine dans ce secteur à entrainer la chute des prix des motos. Par
conséquents beaucoup des personnes s'en procure pour vaquer à
leurs occupations quotidiennes.
On ne peut pas énumérer de manière
précise les nouvelles marques de motos rencontrées dans la ville
de Maroua. Les nouveautés sont tellement nombreuses qu'on constate que
ces deux dernières années, les nouvelles marques de motos sont
entrées dans le transport quotidien de la population. Celles
utilisées avant étaient des motos de marque SUZUKI
« kotonou »5(*). Aujourd'hui les marques de motos les plus
répandues sont : Kimco, Qlink, Timomotor, Haojue, Jincheng,
Boxeur, Skygo, Oqlink, et même de marques Bien. Avec ces
nouvelles marques il devient difficile de trouver les pièces
détachées de celles-ci sur le marché. Ainsi les
pièces utilisées ne sont que adaptées comme nous
l'explique Saidou, propriétaire d'une moto « je ne sais
même pas combien des pièces de marque différente contient
ma moto », poursuit-il « avec la pluralité
des nouvelles marques sur le marché, ce n'est pas évident,
toutefois on s'en procure chez certains garagistes qui vendent les
pièces d'occasion si on cherche absolument la même marque ».
Quand bien même les pièces détachées de
certaines moto existent elles coûtent chères « les
pièces de la marque Qlink sont plus chères que
Kimco » affirme Ibrahim vendeur de pièces
détachées.
1.2. La ruée vers
les nouvelles marques de voitures
Avant l'indépendance, il existait plus des voitures de
marque européennes (Peugeot,Wolks wagen, Mercedes, Renault, Dina,
Opel, Bugarri, Citroën, Mazda, Jaguar, Bentley,...), les marques
Américaines (Chevrolet, Jeep, Ford...) et les marques
japonaises et coréennes (Nissan, Lexus, Toyota, Mitsubishi, Suzuki,
Pajero...). Depuis déjà 20 ans des nouvelles marques des
voitures sont apparues, pire encore cette dernière décennie.
Contrairement aux motos, les pièces détachées des
nouvelles marques de voiture sont les plus répandues. Les
commerçants des pièces détachées sont
spécialisés dans la vente des pièces des marques
précises, que ce soit des nouvelles ou des anciennes marques. Pour
certains, ce sont essentiellement les pièces des anciennes marques comme
Toyota, Nissan, Mercedes et d'autres de nouvelles marques. Cependant
les anciennes marques tendent à disparaitre et leurs pièces
coûtent de plus en plus chères (les marques européennes
pour la plupart)6(*) sur le
marché par rapport aux nouvelles marques de voiture. Ainsi les vendeurs
de pièces d'occasion sont les plus sollicités.
CONCLUSION
L'ouverture du marché extérieure a permis,
d'avoir accès aux produits de différentes origines dans le
monde. L'augmentation des engins dans la ville de Maroua justice d'une part la
prolifération des boutiques des pièces détachées.
Les pièces vendues sont différentes les unes des autres de part
leurs tailles, leurs origines et leurs efficacités. Ainsi en fonction
des prix de la fiabilité et de la durabilité, les consommateurs
ont le choix pour l'achat de leurs pièces de rechange. Encore faut-il
connaitre l'origine de la pièce détermine afin de déduire
son efficacité. Malheureusement peu des commerçants et
consommateurs distinguent l'original de la contrefaçon. Bien que ces
pièces sont conçues par le constructeurs, celles des pays
asiatiques sont indexées par la contrefaçon qui grâce
à elle des nombreuses personnes trouvent la mort chaque année.
CHAPITRE II.
LES ACTEURS DE LA FILIERE
PIECES DETACHEES DE MOTOS ET DE VOITURES DANS LA VILLE DE MAROUA
INTRODUCTION
La ville de Maroua est en effet l'une des villes camerounaises
dont la plus grande diversité d'activités est offerte. Les
commerçants se distinguent par la nature du produit qu'ils proposent, la
façon de la mettre en vente et les quantités
commercialisées (Seignobos et al, 2000). Depuis l'indépendance,
les commerçants se sont intéressés aux activités
qui étaient l'apanage des occidentaux. Les commerçants se sont
investis dans toutes sortes de commerce (vivier, électroménager,
vestimentaire...). L'activité d'automobiles et motocyclettes quant
à elle a fait naitre d'autres métiers et activités
commerciales (la mécanique, la laverie, la vente de l'essence
prohibée, des ventes des pièces détachées...).
Ainsi les acteurs indépendamment de leurs volontés se sont vu
prospérer dans ces différentes activités. Organisés
en syndicats, le nombre des acteurs s'est accru au fil des années pour
les unes et a régressé pour les autres. La commercialisation des
pièces détachées date de très longtemps, mais
depuis le départ des occidentaux, les peuls ont pris le relais,
(Enquêtes de terrain Juin 2011). Pour palier à la demande qui
s'avérait importante, ils se sont organisés en filière
de telle sorte à éviter l'oisiveté. Les acteurs sont des
personnes physiques et morales qui peuvent influencer l'espace
géographique d'une manière ou d'une autre (Nsoshiyi, 2009). Ce
sont les personnes physique ou morale qui de part leurs rôles dans
l'essor de l'activité pièce détachée ont
influencé ce secteur. Les acteurs jouent chacun en ce qui le concerne un
rôle précis ; ce qui donne un sens à la
filière. La filière est une chaine bien organisée ou
chaque acteur trouve son compte. Alors les acteurs impliqués dans la
filière pièces détachées de moto et de voiture
à Maroua sont nombreux, les commerçants, les consommateurs et les
agents de commission ou les commissionnaires. Telles serons les principales
articulations de ce chapitre.
I.DES COMMERÇANTS
DIVERSIFIERS.
Après l'indépendance, les activités
commerciales ont connu un essor dans la ville de Maroua. Cette ville enregistre
un grand nombre d'activités commerciales. Avec un accroissement du
nombre d'automobile et celui des motos, de nouveaux commerçants ont pris
place, et c'est ainsi que des métiers se sont développés
tout autour (mécanique, laverie, chauffeur, vente des pièces
détachées...). On rencontre souvent les activités
jumelées comme celles logiquement associées à l'exemple de
celle de chauffeur et mécanicien parallèlement. Depuis
près de 15 ans, la filière pièce détachée de
motos et de voitures prend une croissance considérable dans la ville de
Maroua (Figure 2). Selon l'article 4 de la Loi n° 90/031 du 10 Août
1990 régissant l'activité commerciale au
Cameroun, Toute personne physique ou morale, camerounaise ou
étrangère, est libre d'entreprendre une activité
commerciale au Cameroun, sous réserve du respect des lois et
règlements en vigueur.
Sources. Enquêtes de terrain. Juin
2011.
Figure 2. Evolution de la commercialisation des
pièces détachées à Maroua.
La figure 2 ci-dessus nous montre l'évolution de la
commercialisation des pièces détachées dans la ville de
Maroua. Nous remarquons qu'elle prend de l'ampleur de puis une quinzaine
d'années. 11% des commerçants de notre échantillon ont
commencé cette activité ces 15 et 20 dernières
années. Par contre, il y a de cela 25 ans cette commercialisation
n'était pas si rependue. Nous constatons que ces dix dernières
années, l'activité à considérablement pris de
l'envol avec pratiquement 30% de commerçants sur les 100% et elle ne
cesse d'évoluer.
Les commerçants sont des personnes ayant un lieu de
vente leur permettant de mener à bien leurs activités de vente
de pièces détachées. Ils déploient des
stratégies pour promouvoir l'expansion des activités afin de
répondre aux besoins des consommateurs. Cependant, il existe plusieurs
niveaux de commerce, avec des activités de repli réclamant moins
d'investissement. Ils commencent généralement par le petit
commerce, comme la vente des bonbons sur des tables (maii taable)7(*), avant de passer à la
vente des pièces détachées de vélo. Si les affaires
prospèrent, ils commercialisent par la suite des pièces
détachées de moto puis de voiture ou même les deux à
la fois. Ils deviennent alors commerçants, transitaires, ou se
convertissent encore dans d'autres domaines. A Maroua, les commerçants
à leurs début, n'ont pas de commerce précis, car cherchant
à se spécialiser à un domaine. On en distingue trois
catégories : les grossistes, considérés comme les
plus hauts gradés de la chaine, les semi-grossistes, les
détaillants qui sont les plus petits commerçants de la
chaîne.
1. Les grossistes
A Maroua, les commerçants sont en majorité
musulmans, ce sont des fulbés 8(*)(peuls) et des fulbeisés9(*), Camerounais (Figure 3). Ceux
qui tiennent le haut du pavé des grands commerçants de Maroua
sont des « Alhaji »10(*) . Ceux-ci possèdent des camions, des
chauffeurs, des convoyeurs, des séries de boutiques et opèrent
souvent à partir de Douala et du Nigeria pour la plupart.
Source. Enquête de terrain
Figure 3. Nationalité des
commerçants.
Nous pouvons constater sur cette figure 3, que la
majorité des commerçants sont des Camerounais. Contrairement
à ce qu'on pense, les Nigérians ne sont que trois, moins que les
Camerounais. Cela traduit donc que les commerçants de pièces
détachées à Maroua sont des nationaux.
Les grossistes sont généralement
spécialisés dans une gamme de produit. Ils font
généralement dans les pièces détachées de
tout genre (des appareils électroniques, des téléviseurs,
des machines à coudre, des moulins, des motocyclettes, des motos,
voitures, ainsi que des accessoires). Cependant dans la ville de Maroua on
retrouve une minorité d'Alhaji, qui s'occupe spécialement des
pièces détachées de motos et de voitures. Ces grossistes
envoient des agents de commission, qui sont leurs « hommes de
confiance ». Ils donnent de l'argent aux transitaires pour acheter
la marchandise y compris les frais de dédouanement, de transport et
d'hébergement. Le grossiste attend la marchandise sans toutefois se
déplacer. Ces grossistes appelés « patrons »
ont pour rôle de ravitailler permanemment les revendeurs en pièces
de rechange. Ils ont leurs magasins dans le marché et souvent au
quartier, et font leurs ventes sur commande. C'est l'exemple de M. Ahmadou un
vendeur de gros « mon magasin est chez moi c'est-à-dire
dans ma concession familiale, et je livre la marchandise aux vendeurs en gros
sur commande » ceci prouve l'informalité de ce secteur
d'activité. Par contre, M. Messeré, grossiste et revendeurs au
carrefour MOBILE, (Photo 3) trouve qu'il y a plus de sécurité
quand la marchandise est à la maison. Il dit : « J'ai
mon magasin à la maison pour la sécurité, pour
éviter les incendies et les tracasseries des impôts».
Ceci explique la rareté des grossistes lors des enquêtes pour
faute de localisation.
Cliché Doumsia D. B.
22-06-2011
Photo 3 : Commerçant grossiste dans sa
boutique au carrefour MOBIL à Maroua
La photo 3 nous présente un commerçant grossiste
dans sa boutique. Nous pouvons donc voir derrière eux des pièces
détachées en vente. Il est accompagné dans sa tâche
par son fils, qui s'imprègne aussi de cette activité.
Sur les 100 commerçants enquêtés, on en
dénombre quinze (15) dont seulement trois (03) font dans le gros des
pièces de voitures et les douze (12) autres qui font dans les
pièces de motos .Les grossistes (Tableau 4) sont concurrencés par
les semi-grossistes qui partent directement prendre la marchandise au Nigeria
ou de Douala. Les grossistes sont des camerounais et s'approvisionnent à
Douala et au Nigeria.
Tableau 4. Nombre des grossistes enquêtés
à Maroua
Engins
|
Moto
|
Voiture
|
Total
|
Nombre
|
12
|
03
|
15
|
Sources. Enquête de terrain juin
2011
2. Les semi-grossistes
Les activités économiques se développent
dans la ville de Maroua. En dépit du regroupement, le grand
marché cristallise toujours la principale majorité (Seignobos et
al 2000)11(*). Sauf cas
échéant, les semi-grossistes ou revendeurs (Tableau 5) sont
situés au marché et à l'ancien stationnement de
kousséri « ta'assa kouss-ri », au
marché de Founnangué « loumou
forèil ». Ce sont ceux qui possèdent au moins une
boutique, et qui paient leur taxe. Les semi-grossistes ont un point de
vente précis, ceci avec pour but de tisser une parfaite collaboration
avec la clientèle constituée d'une minorité de
détaillant et des consommateurs. Ils ont pour principal rôle de
ravitailler les détaillants de la ville parallèlement. Cette
catégorie d'acteurs vend des pièces détachées de
moto ou de voiture mais rarement des deux. Toutefois ils sont soit
vendeurs de pièces neuves soit vendeurs des pièces d'occasion.
Ces commerçants sont soit spécialisés dans la vente des
pièces des tracteurs, soit de petites voitures, ou encore des camions
uniquement, en ce qui concerne les voitures. Par ailleurs les vendeurs se
distinguent par leurs marchandises. Les semi-grossistes sont aussi
spécialisés dans la vente dans les accessoires. Autrefois fois,
ils menaient des activités similaires, ils se sont convertis à
cette activité qui prolifère.
Tableau 5. Effectifs des semi-grossistes dans la ville
de Maroua
Engins
|
Moto
|
Voiture
|
Total
|
Nombre
|
14
|
09
|
23
|
Sources. Enquête de terrain juin
2011
Le tableau 5, nous montre le nombre de semi-grossistes sur les
100 commerçants des pièces de moto et de voiture
enquêtés dans la ville de Maroua. En effet les semi grossistes de
pièces de motos sont plus nombreux que ceux des voitures. Pour vingt
trois (23) semi-grossistes, neuf (9) font dans le domaine des voitures, soit
six (06) pour les pièces neuves et trois (03) des pièces
d'occasion. En ce qui concerne les motos, nous avons quatorze (14)
semi-grossistes ; dont neuf (09) vendent essentiellement des
pièces détachées neuves et cinq (5) personnes vendent les
pièces d'occasion.
3. Les détaillants
Les détaillants sont les plus petits commerçants
de la chaine. Ce sont des personnes qui revendent les pièces
détachées de moto ou/et de voiture en détail au
marché, au quartier, et dans des garages. Ces revendeurs ont des
boutiques dans le marché, au quartier certains vendeurs étalent
leurs marchandise sur des tables (Photo 4), d'autres sur des nattes à
même le sol (photo 5). Certains n'ont même pas de localisation
fixe. On retrouve dans cette catégorie les vendeurs des accessoires,
des pièces détachées neuves ainsi que celles d'occasion
Clichés Doumsia Daga
22-06-2011
Photos 4 et 5: Commerçants détaillants
sur table et au sol dans le marché forêt.
Les photos 4 et 5 représentent des commerçants
de pièces détachées au « marché
forêt » de Maroua. La photo 4, est celle d'un commerçant
qui vent ses pièces sur une table. La photo 5, est celle d'un vendeur
qui étale sa marchandise sur les nattes à même le sol.
Ce groupe d'acteurs est constitué des musulmans et une
minorité de chrétiens. D'après les enquêtes
menées sur 100 commerçants, il ressort que les Camerounais
sont majoritaires (97), les Nigérians sont au nombre de (02) et
seulement (01) Béninois. Ils représentent presque toutes les
ethnies de l'Extrême-Nord (Peuls, Mandara, Moundang, Mousgoum, Mafa,
Arabe Choa, Guisiga, Mada, Toupouri, Massa...). Ce sont majoritairement des
jeunes de 20 à 30 ans (Enquêtes de terrain) et ils exercent depuis
une décennie seulement ; ce qui explique un essor
considérable de l'activité.
Les détaillants sont les plus nombreux (Tableau 6) et
exercent permanemment. Ils s'approvisionnent chez les grossistes, les
semi-grossistes ou directement au Nigeria et très rarement aussi
à Douala. Ils passent par les commissionnaires ou jouent eux même
ce rôle comme. M. Abdoul, commerçant détaillant, nous
explique qu'il préfère aller chercher sa marchandise au Nigeria
personnellement car il maîtrise la route et le prix des pièces de
rechange.
Les détaillants revendent au marché central, sur
les axes mobile, Domayo double voies, Kakatare et dans des quartiers et des
garages de toute la ville (Figure carte de des points de vente). Ils font dans
les pièces de moto, de voiture et les deux comme le montre le tableau
ci-dessous le nombre de détaillants en fonction de l'engin
utilisé et la qualité des pièces à vendre.
Tableau 6. Nombre des détaillants
enquêtés
Engins
Etat des pièces
|
Moto
|
Voiture
|
Moto et voiture
|
Total
|
Neuves
|
21
|
29
|
01
|
51
|
Occasion
|
02
|
07
|
02
|
11
|
Total
|
23
|
36
|
03
|
62
|
Enquête de terrain de juin2011
Le tableau 6, nous présente l'effectif des
détaillants enquêtés. Ce nombre est élevé par
rapport aux grossistes et semi-grossistes dans la ville. En effet, la ville de
Maroua compte plus de 300 détaillants de pièces
détachées de moto et de voiture. Cependant, il ressort que 62
commerçants sont des détaillants sur un échantillon de 100
commerçants. Parmi ces 62 détaillants, 23 vendent des
pièces de motos, 36 pour les voitures et seulement 3 personnes pour les
deux types de pièces.
I.LES COMMISSIONNAIRES
INTERVENANTS DANS LA FILIERE
Les commissionnaires appelés encore agents de
commission sont des personnes qui sont envoyés et ont pour rôle
d'acheminer la marchandise au propriétaire. Ils constituent une
catégorie proche de celle des collecteurs. Toutefois lorsque le
commerçant est uniquement commissionnaire, il n'intervient qu'à
la collecte et n'a donc qu'un faible rôle sur le marché. Il n'est
pas rare qu'un commissionnaire travaille pour plusieurs commerçants
(Kossoumna, 2001). Ce sont des personnes morales ou physiques chargées
de mener la marchandise à destination. Ce sont en fait ceux qui
constituent le deuxième maillon de la chaine. Car ils achètent et
acheminent les marchandises demandées par les commerçants. Les
agents de commission impliqués dans l'activité de
commercialisation de pièces détachées sont des
transitaires, les transporteurs et des livreurs.
1. Les transitaires dans la
filière pièces détachées
Les transitaires des pièces détachées
sont moins nombreux à Maroua. Le transit c'est le transport des
marchandises d'un point à un autre. C'est le déplacement des
marchandises jusqu'à leurs destinations. Alors les transitaires sont des
personnes physiques ou morales qui s'occupent des formalités du point de
départ de la marchandise jusqu'à son point de chute. On les
appelle vulgairement « les démarcheurs ». A Maroua
on ne saura parler de transitaire si on s'en tient aux critères. Les
transitaires jouent le rôle d'interface entre l'administration
douanière ou toute autre administration et le client,
c'est-à-dire le propriétaire des marchandises. On
dénombre deux agences légales de transit à
Maroua, situées à Frolina12(*): TRADEX, BFCT. Ces agences sont concurrencées
par des « démarcheurs » et c'est la raison pour
laquelle l'accent est plus mis sur eux. Ce sont majoritairement des jeunes dont
l'âge est compris entre 20 ans et 40 ans. Ils sont commissionnés
par des commerçants et vont jusqu'a Douala, Banki, la RCA, le Gabon etc.
Il faut savoir qu'à Maroua, rares sont les camions qui viennent ayant a
leur bord des pièces détachées essentiellement, que ce
soit en provenance du Nigéria ou de Douala. En effet, le chargement est
constitué d'autres marchandises.
Par ailleurs, les transitaires à Maroua sont parfois
des transporteurs qui jouent plusieurs rôles à la fois. Ils sont
à la fois des acheteurs, des négociants. Toutefois les
transitaires sont payés par commission. Ils sont souvent taxés de
fraudeur puisqu'ils empruntent des voies très ambiguës, certains
parmi eux font le trafic avec la complicité des chauffeurs.
2. Les transporteurs.
Généralement, les transporteurs exercent d'abord
le métier de convoyeur et deviennent dans la plupart des cas des
chauffeurs. Ils commencent par être des laveurs des voitures ou aides
mécaniciens. Les transporteurs sont des employés des Alhaji, qui
leur confient des camions et les paient mensuellement ou par voyage. Cependant
les transporteurs ont souvent des marchandises de tout genre dans leurs
voitures à savoir des pagnes, des biscuits, des appareils
électroménagers, des pièces détachées de
moto et de voiture... Toutefois ils ont un rôle principal à jouer,
c'est celui d'acheminer les marchandises à destination. Cependant les
transporteurs des pièces détachées à Maroua font
une exception, car ils sont à la fois des acheteurs au marché
Nigérian. Ils paient des taxes au niveau de la frontière et
acheminent les marchandises à Maroua, puis les livrent aux grossistes.
Le plus souvent, ces transporteurs profitent et achètent d'autres
produits qu'ils viennent aussi vendent, ainsi ils développent un
commerce et peuvent devenir à leurs tour, des grossistes avec pour
avantages la connaissant du milieu.
Les transporteurs des pièces détachées
qui vont à Douala font généralement le trajet
jusqu'à Kousseri, Maroua n'est qu'un point de passage. Les marchandises
qu'ils transportent proviennent de la Chine, du Japon, de Dubaï, de
France, d'Italie etc... Ce sont généralement des agences de
transit qui sont concernés par ce transport.
2.1. Les contrebandiers
dans la filière pièces détachées.
Les dénominations employées pour designer le
commerce transfrontalier mettent en avant le côté informel, le
non-enregistrement, et la contrebande dans les échanges. C'est un
commerce organisé à une vaste échelle par les
réseaux ethniques fortement hiérarchisés, qui
opèrent selon un code très strict. La contrebande est
basée essentiellement sur la confiance. Aerts et al (2000), montre que
la parole donnée et la confiance mutuelle constituent en effet les
fondements des relations entre les contrebandiers et les commerçants
impliqués dans le commerce. La notion de contrebande recouvre certaines
réalités permanentes liées à l'environnement socio
économique, aux variations du marché et surtout aux
mérites du moment, (Herrera et al, 1995). Elle s'effectue de jour comme
de nuit en toute impunité en raison de son inaccessibilité. C'est
un phénomène qui se vit dans la région de l'Extrême-
Nord et dans tous ses départements. Pour cause, la proximité avec
le Tchad et le Nigeria. La contrebande porte sur des produits importés
ou exportés, acheminés en violation des procédures
douanières et fiscales, des produits dont le commerce est prohibé
ou réservés à certains exploitants.
Parler de contrebandier revient à évoquer
l'illégalité auxquelles se livre une catégorie des
personnes afin d'acheminer la marchandise aux clients. Les échanges se
font par des voies non officielles : c'est le commerce parallèle
(l'échange des marchandises légales par des voies non
officielles). La contrebande est caractéristique de la
perméabilité des frontières camerounaises. Les
transactions commerciales épousent deux formes: d'un côté,
les flux règlementaires réalisés par des acteurs
déclarés et enregistrés auprès des organismes
légaux et de l'autre côté les flux parallèles, dits
de contrebandes, réalisés en violation des normes
règlementaires en vigueur, (Mfege, 2004). Les jeunes de Maroua
mènent cette activité, et sont appelés
« fraudeurs ». Ils font les trajets de Banki, Maidougouri,
Mobi, Limani... Cependant les fraudeurs sont divisés en deux
catégories : les négociants et les transporteurs.
2.2. Les
négociants
Le métier de fraudeur demande une capacité de
négociation et une maîtrise des enjeux qui vont avec. Raison pour
laquelle les négociants sont les plus anciens du métier, ils sont
en collaboration directe avec les commerçants et les grossistes
nigérians. Ils sont envoyés par les commerçants de Maroua.
Le négociant peu être commissionné par le
commerçant, qui lui donne de l'argent au préalable pour l'achat
de la marchandise en question avec tous les frais compris (hébergement,
nutrition, transport, etc). Dans ce cas la marchandise lui revient moins
chère. Dans une autre mesure, le commerçant passe tout
simplement la commande de la marchandise et le négociant se charge de la
ramener à bon port. Dans ce, cas la marchandise lui revient un peu
chère ; puisque le négociant ajoute une part de
bénéfice. Ce type de personne est appelé dans leur jargon
« livreur ». Dans ce métier, le critère
religion est important, ils sont d'ailleurs en majorité musulmans. Ceci
s'explique par le fait que les commerçants sont majoritairement des
musulmans, et font appels aux négociants musulmans comme eux pour des
raisons de confiance, comme nous l'a confirmé M. Ahmadou
négociant à Mobi. Contrairement aux non musulmans qui
s'aventurent dans ce métier, ils sont très souvent
marginalisés. Allant dans le même sens, un fraudeur anonyme
déplore cette marginalisation qui stigmatise ceux. Il affirme alors que:
lorsqu'ils sont traqués par la douane, les non musulmans sont les
premiers à être livrés, ce qui les amènent à
payer des montants exorbitants qui seront retirés directement de leurs
salaires, parce qu'ils sont tout simplement victimes de la solidarité
religieuse qui règne dans ce milieu.
Les négociants pour s'acquérir de la
marchandise, doivent mettre deux jours à deux semaines au Nigeria.
Cette durée est en fonction de la variation de la valeur du Naira, les
négociants connaissant les périodes de cette variation de la
valeur de la monnaie et mettent le temps qu'il faut pour attendre sa baisse et
acheter la marchandise. Les transporteurs par moto quant à eux attendent
aux frontières pour ramener la marchandise à Maroua.
2.3. Les fraudeurs.
La fraude est l'action de soustraire des marchandises aux
droits de douane. Le fraudeur est alors une personne qui se soustrait des
droits douanes. On appelle fraudeur à Maroua toute personne qui fait le
commerce transfrontalier en passant par des voies illicites, transportant les
marchandises avec un engin précis (moto, vélo, voiture). Selon
les enquêtes de terrain, sur les fraudeurs interrogés, 70% sont
des personnes donc l'âge est compris entre 18 et 40 ans. Les musulmans
sont les plus nombreux dans ce métier, se référant
à nos données, ils sont 90%, 3% sont des chrétiens et 7%
des païens. La première condition pour être fraudeurs c'est
de maitriser de la conduite, afin de pouvoir échapper aux mailles des
services douaniers en cas de besoin. C'est la raison pour laquelle ont les
appellent les «cascadeurs ». Ainsi les motos de marque Honda
sont les plus prisées à cause de leur adaptation à la
topographie du milieu. Néanmoins certains chauffeurs s'aventurent dans
ce domaine avec des voitures telles que des pick up, des camions.
La distance parcourue à cet effet varie est de 120km
à Banki et 180km à Mobi avec pour destination Maroua. Alors les
fraudeurs transportent près de 400kg sur leur moto au cours d'un
voyage ; et font seize à vingt voyages mensuellement. Ces voyages
se font par convois de 30 à 50 motos, et essentiellement en
soirée, profitant de l'obscurité pour contourner les services
mobiles13(*) de douane.
Ils arrivent avant 7 heures dans la ville de Maroua. Le passage des convois
dans les postes fixe14(*)
des douanes est payé par un taux forfaitaire de 2000 Fcfa fixé de
manière officieuse. Lorsqu'ils sont traqués par mégarde,
les fraudeurs et douaniers entreprennent une négociation qui se solde
très souvent par l'attribution d'une somme forfaitaire fixé en
tenant compte de la valeur de la marchandise. Cependant il faut noter que les
douaniers risquent souvent leurs vies face aux agressions des convois des
fraudeurs. Le cas d'agression grave des agents de douane à
Kaélé le 12 Avril 2011 par un groupe de fraudeurs est un exemple
palpable nous l'a confié M. Abba Zigla douanier à Maroua. Cette
détermination des fraudeurs est due au fait que lorsque la marchandise
est recalée, c'est une grande perte pour le propriétaire de la
marchandise à cause des tarifs des taxes qui seront affligées.
Ces tarifs sont formés par les tarifs de dédouanement qui est
égale au double de la valeur de la marchandise et les taxes de section
qui sont compris entre 12000 à 75000 Fcfa, ce qui concourt très
souvent à l'abandon de la marchandise aux postes douaniers.
Comme les négociants, il existe deux types de
fraudeurs. Ceux qui sont directement envoyés par les commerçants
de Maroua. Et ceux qui sont recrutés par les négociants. A cet
effet, ils attendent la marchandise aux frontières et les acheminent
jusqu'à Maroua sans toutefois être en contacts avec les
commerçants. Une fois à Maroua les marchandises sont
stockées dans les magasins dans les quartiers indiqués par leurs
négociants.
II.LES CONSOMMATEURS AUX
PROFILS DIVERSIFIES.
La ville de Maroua représente la majorité des
services de l'Etat. Cette ville a un grand nombre de consommateurs des
pièces détachées on y trouve des engins privés, des
engins de transport publics et des engins de sociétés. (photo
6).
Cliché Danzabé Ngaba,
12-06-2011
Photo 6. Une voiture de la société
AES-Sonel au CTM pour dépannage.
Cette photo 6, représente un véhicule d'une
société Camerounaise (AES Sonel) dans une grande structure de
mécanique de la ville de Maroua (CTM). Ceci pour monter que toutes les
couches de la société. Elles ont par conséquent recours
aux pièces détachées pour l'entretien de leurs engins.
Selon l'Article 19 de la loi n° 90/031 du 10 Août
1990 régissant l'activité commerciale au Cameroun, un
consommateur est celui qui utilise les biens pour satisfaire ses propres
besoins et ceux des personnes à sa charge et non pour les revendre, les
transformer ou les utiliser dans le cadre de sa profession.
La proximité avec le Nigeria a entrainé la
facilité d'accès aux produits de tout genre. Le commerce des
engins a connu un Boom, en même temps que celui des pièces
détachées. Ainsi les consommateurs des pièces
détachés sont ceux qui possèdent au moins une moto, une
voiture. Cependant ont peut les classer en trois catégories : les
consommateurs des pièces détachées des engins
privés et des sociétés, les consommateurs des engins des
transports, les garagistes. (Figure 4)
Source. Enquêtes de terrain Juin
2011
Figure 4. Différentes catégories de
consommateurs de pièces détachées.
Cette figure 4, nous montre en fait les différentes
catégories de consommateurs dans la ville de Maroua. Sur ce diagramme,
nous constatons que 44% de consommateurs de notre échantillon sont des
particuliers. Il y a 31% qui représentent le nombre de transporteurs
constitué pour la plus part des motos-taxis. Ces deux catégories
à elles seules occupent la plus grande partie des consommateurs de
pièces détachées. Les autres catégories sont
constituées de: mécaniciens (12%), de 8% de consommateurs
administratifs et 5% des sociétés de la place.
1. Les consommateurs des
pièces détachées des motos.
Les consommateurs des pièces détachées
des motos sont les plus nombreux dans la ville de Maroua. Ce sont les
particuliers, les « clandomen »15(*), les entreprises, les
sociétés privées (Mtn, Orange, Camtel, etc.) et les
garagistes. Selon les enquêtes de terrain, depuis 30 ans que
l'utilisation des pièces détachées a pris de l'ampleur, on
constate ces 10 dernières années une nette augmentation de
consommation (Figure 5), qui s'explique par.
-La baisse du prix de moto qui a favorisé son
accessibilité à presque toutes les couches sociales. Par exemple,
une moto de Honda neuve qui coûtait 700000 Fcfa il a 10 ans, coûte
environ 350000 Fcfa de nos jours16(*)
-La création des sociétés et entreprises
dans la ville qui à permis de créer les emplois, et permet aux
agents de se procurer des motos pour faciliter leurs activités.
- L'avènement de l'Université de Maroua,
principalement de l'ENS et de l'ISS qui a motivé les opérateurs
économiques dans le domaine de transport public.
Cependant, la présence des garages de moto à
tout bout de chemin expliquent l'utilisation accentuée des pièces
détachées.
Source. Enquête de terrain Juin
2011
Figure 5. Personnes utilisant des pièces
détachées depuis 28 ans
Cette figure 5 nous montre l'ampleur de l'utilisation des
pièces détachées depuis près de 30 ans, on constate
que l'utilisation s'est accentuée depuis ses 5 dernières
années. Par ailleurs on remarque que l'élan s'est
déclenché depuis 1995. Avant cette année, l'utilisation
des pièces était moins fréquence ceci à cause de
l'inaccessibilité des motos. Mais aussi à cause du nombre du prix
de celle-ci. En plus de cela on peut ajouter l'utilisation stricte des
pièces d'occasion.
Les statistiques montrent que 90% des consommateurs des
pièces détachées de motos utilisent les pièces
neuves et sont cependant satisfait de la durabilité du produit.
Contrairement au 10% des consommateurs des pièces d'occasion qui se
basent sur l'existence de la pièce sur le marché et sont
néanmoins satisfait de la qualité du produit.
Il faut savoir que, les consommateurs ne se ravitaillent pas
toujours dans la ville. Pour des raisons de rareté, de cherté du
produit sur le marché, ils les envoient en acheter au Nigeria ou
à Douala. Les fraudeurs sont cependant sollicités lorsqu'il
s'agit d'acheter les motos en pièces détachées ;
comme nous le confirme M. Mahama propriétaire d'une moto achetée
un mois avant notre entretien « j'ai donné de l'argent
à un fraudeur du quartier qui m'a amené une moto qu'on a
montée ici à Maroua ».
2. Les consommateurs des
pièces détachées des voitures.
Les nouvelles marques et modèles de voiture se font
remarquer dans la ville de Maroua ces dernières années. Les
utilisateurs des pièces détachées des voitures sont des
particuliers (les salariés, militaires etc.), les commerçants,
les transporteurs, les entreprises et bien d'autres. En effet, étant
donné que la ville de Maroua à elle seule a enregistré
3314 véhicules en 2008 (archive de la délégation
régionale de transport de l'Extrême-Nord). Pour vaquer à
leurs différentes occupations les propriétaires de voiture sont
confrontés aux différents problèmes et font appels
à la réparation de leurs voitures. Pour cette raison ils
utilisent les pièces détachées qu'ils achètent au
marché, au quartier ou confient leurs véhicules aux garages. Ces
derniers consomment d'une manière ou d'une autre les pièces
détachées puisqu'ils leurs sont souvent confiés les engins
qu'ils devront réparer, pour cela ils s'approvisionnent en pièces
des pièces. Par contre ils sont considérés comme des
commerçants puisqu'ils en vendent dans leurs garages c'est l'exemple du
centre technique de Maroua qui stock les pièces des voiture pour
répondre à la demande.
Les transporteurs quant à eux sont les consommateurs
réguliers des pièces détachées, ils s'en procurent
au marché et dans les garages. Il en est d même pour les
entreprises et les sociétés qui s'approvisionnent sur le
marché, au quartier. Les propriétaires d'engins privés
sont des personnes ayant une moto ou une voiture. Et ceux du privé sont
généralement des sociétés privées telles que
mtn, orange, camtel, hysacam etc. Ce sont des motos et des voitures qui ont
besoins d'entretien, et de réparation.
Les propriétaires sont généralement les
fonctionnaires, les commerçants, et bien d'autres qui s'approvisionnent
en pièces détachées au marché, au quartier et dans
les garages.
CONCLUSION
L'activité des pièces détachées
s'est développé depuis l'indépendance. Elle s'est
accentuée ces deux dernières décennies. Les
commerçants de Maroua étant majoritairement musulmans, peuls et
autres autochtone de la région. Dans la filière pièce
détachées nous distingues plusieurs types d'acteurs qui
permettent l'essor de la filière. Toutefois, bien que cette
filière soit organisée, certains acteurs empruntent des voies
illicites pour y parvenir à leurs fins.
CHAPITRE III.
ORGANISATION FONCTIONNELLE
DE LA FILIERE PIECES DETACHEES DE MOTO ET DE V
.
I. .OITURE DANS LA VILLE DE MAROUA
INTRODUCTION
La ville de Maroua connaît une évolution
économique qui varie au fil des ans, ceci due à une multitude
d'éléments. Une filière commerciale telle que celle qui
fait l'objet de notre étude ne saurait se faire si elle n'est pas
soumise à une certaine organisation, celle là même qui
régie son fonctionnement et pouvant nécessairement contribuer
à son évolution. Les principaux facteurs de succès sont
multiples ; méthodes industrielles fondées sur la
qualité et l'innovation, une faculté à anticiper la
demande des consommateurs, un réseau dynamique de distribution. La
compétition entre les constructeurs n'a exclu ni certaines
coopérations ni des stratégies complémentaires (Gradin,
2006). Mais quelle que soit la définition, la réalité
qu'on veut décrire dans ce travail revêt des contours
insaisissables, que ce soit du coté des acteurs directement ou
indirectement concernés par ladite filière que des
autorités administratives qui sont en principe des garants de cette
activité commerciale dans la cité capitale de
l'Extrême-Nord, Maroua. Dans ce chapitre, nous porterons notre attention
sur le fonctionnement de la filière pièces
détachées de moto et de voiture à Maroua. Nous verrons
à cet effet les relations qu'entretiennent les différents acteurs
de cette chaîne de distribution.
1. LES RELATIONS ENTRE LES
DIFERENTS ACTEURS DE LA COMMERCIALISATION DES PIECES DETACHEES.
Ce secteur de commercialisation de pièces
détachées est une représentation d'activités
économiques difficile à définir. Nous devons savoir pour
l'essentiel qu'il s'agit d'un secteur diffus, de micro-activités
économiques que les spécialistes qualifient, pour les uns
d'informel, par opposition au secteur structuré (fiscalisé), pour
les autres de traditionnel, par opposition au secteur moderne de
l'économie (Kaffo et al, 2007). De ce fait, il existe une certaine
relation entre les acteurs de cette filière de commercialisation. Des
relations qui regroupent, les équipementiers, qui jouent un rôle
essentiel au sein de la filière (Gardin 2006). Les agents de commission,
en tenant compte des choix d'achat de prestation de transport.
Les catégories de commerçants et les différentes
fourchettes de consommateurs dans la ville de Maroua.
1.1. La
nécessité des agents de commissions dans les échanges.
Les agents de commission occupent une place sans égale
dans la chaîne de commercialisation des pièces
détachées de moto et de voiture. Désormais chargés
de l'interface entre les constructeurs et l'aval de la filière,
l'évolution de leur positionnement est une donnée majeure pour
ces constructeurs qui doivent s'adapter à des exigences nouvelles en
matière d'innovation, d'internationalisation.
1.1.1. Les services du
chargeur
Des contraintes sont imposées au chargeur en fonction
de l'organisation interne de ses expéditions ou de sa politique
commerciale (délai et services à la livraison). De façon
générale, les contraintes pour l'expéditeur de la
marchandise sont susceptibles d'exister au niveau du point de livraison. Ainsi,
dans la grande distribution, des horaires de livraison s'imposent à tous
les fournisseurs et dans certains cas, des contraintes de remplissage total des
camions.
Certaines contraintes se poseront au transporteur
indépendamment des conditions imposées au chargeur comme les
arrêtés réglementaires prises par les maires des villes
concernant le type de matériel, les horaires ou les durées
d'occupation de la voirie urbaine.
Globalement, les services doivent se trouver dans le cahier
des charges que les responsables du transport vont imposer à leurs
fournisseurs. Le cahier des charges comportera les informations
nécessaires au transport de la marchandise depuis son enlèvement
jusqu'à la livraison ainsi que les procédures à suivre. Il
comprendra normalement une description de la marchandise, de son
conditionnement, de ses conditions de livraison. Le chargeur a un rôle
très important dans la chaîne de transport. Il ne faut pas le
réduire au choix du mode mais au contraire être conscient que les
choix de transports peuvent être stratégiques pour les
commerçants de pièces détachées et que celle-ci
à a sa disposition des stratégies nombreuses et variées.
1.1.2. L'offre du transporteur
ou du logisticien
Tous les transporteurs cherchent à répondre au
mieux aux attentes de leurs clients tout en optimisant l'utilisation de leurs
moyens de production que sont les chauffeurs et les camions. En fonction des
spécificités demandées par le chargeur au niveau du
matériel, de leur disponibilité, le transporteur peut mettre
à disposition des moyens dédiés à un chargeur.
Au-delà de l'organisation de la production, le transporteur peut
proposer aux chargeurs des services annexes comme le stockage,
la gestion des flux, l'installation. En fonction de la prestation mise en
place, il y aura un mode de facturation spécifique : à la
journée, à la prestation, à la distance, etc.
Par ailleurs, en ce qui concerne la gestion des moyens de
production, les transporteurs doivent faire face à certaines rencontrent
des difficultés de recrutement des chauffeurs poids lourds. C'est le cas
par exemple pour le transport de bois qui demande des chauffeurs outre de
savoir conduire des camions chargés et de grandes dimensions sur des
routes forestières, de réaliser les chargements avec des
grues17(*).
Il ne faut pas oublier que, comme le chargeur, le transporteur
a en général le choix entre réaliser la prestation avec
ses propres moyens ou sous-traiter. Il peut donc faire appel à la
sous-traitance au cas par cas pour faire face à un pic d'activité
ou dans le cadre d'une stratégie sur certains marchés ou d'une
manière plus vaste encore, en travaillant comme organisateur de
transport. Il faut donc prendre en compte le fait que les possibilités
d'organisation pour un transporteur sont relativement nombreuses et
diverses.
Une pièce de rechange doit être disponible,
instantanément, surtout s'il s'agit dune pièce d'usure dont la
durée de vie est limitée. En quelques heures s'il s'agit de
pièces dont les pannes sont relativement fréquentes. En 48 ou 72
heures au grand maximum s'il s'agit de pièces coûteuses ou dont
les pannes sont très exceptionnelles, et par ailleurs si cette
pièce défaillante ne provoque pas un arrêt total des
engins. Ces modalités de mise à disposition des pièces
impliquent des organisations logistiques18(*) à plusieurs niveaux et des modalités
spécifiques de gestion de stock à chacun de ces niveaux.
L'organisation logistique doit être en fait le meilleur compromis entre
le taux de service, le coût financier de stockage des pièces et
les coûts de transport pour dépanner le plus rapidement le client
et pallier à l'installation défectueuse. Les transporteurs sont
contraints de s'adapter aux évolutions de la demande,
caractérisées notamment par l'internationalisation, la demande de
zéro stock des réparateurs et la recherche d'une
amélioration des taux de service à forte valeur
ajoutée.
Les principales contraintes auxquelles doivent faire face les
transporteurs de ce domaine pièces détachées sont les
suivantes:
Ø gérer la multiplication des flux et les
coûts de transport,
Ø prendre en compte des taux de rotation très
variables d'une pièce à une autre,
Ø s'adapter à l'évolution des
attentes des réparateurs qui s'expriment en termes de taux de
service, de minimisation des stocks, de délais courts de livraison, de
tenue des délais et de respect des lignes et quantités des
bons de commande.
1.1.3. L'intervention des
transitaires frontalière, entre ruses et complicités
Entre le Cameroun et le Nigeria, l'importation des
marchandises frauduleuses ou taxées est allée prospère,
nonobstant les difficultés et les risques permanents. Les
stratégies de transgression frontalière s'adaptent à
l'indulgence ou à l'intransigeance des douaniers. Pour assurer leur
passage, les transitaires constituent avec les chauffeurs de camion et de moto,
un front commun de fraude au cours d'une expédition commerciale.
En effet, chacun des transitaires qui s'engagent dans une
importation frauduleuse, contribue à la mobilisation d'une certaine
somme d'argent qui servira de négociations tout au long du trajet. En
cas de repérage, c'est-à-dire lorsque la douane intercepte
l'engin de transport, c'est alors au transitaire qu'il revient
de négocier pour dissuader le préposé de douane de
faire une déclaration de saisie. Le plus souvent, c'est avec les motos
que les prix à payer semblent plus excessifs. Deux raisons expliquent ce
fait. D'une part, leur méthode de contournement de la douane par des
voies secondaires et sinueuses présente des risques réels que
les commerçantes qui attendent sur place n'ignorent point. D'autre part,
leurs employeurs ont conscience de leur versatilité. Si le silence de
ces transitaires n'est pas acheté à leur satisfaction, ils sont
susceptibles de se reconvertir en indics au profit des douaniers.19(*)
Dans la même logique, plusieurs autres
stratagèmes sont connus; tentatives de détournement des agents de
douane qui se manifestent par la délicatesse des gestes et des paroles,
recours aux liens amicaux, familiaux. Ce dernier cas de figure consiste
à faire part des « tracasseries douanières »
à une connaissance, qui est alors soit autorité administrative,
soit opérateur économique légalement connu dans la
région, soit autorité traditionnelle, pour qu'il fasse envoyer
une recommandation, aux services de douane.
L'ensemble de toutes ces méthodes constitue les moyens
de payer, le moins possible, les frais de dédouanement (Roitman,
2005).20(*) Seulement, la
douane s'avère renseignée sur un certain nombre d'astuces
échappatoires. Aussi dispose-t-elle non seulement d'un bureau et d'une
section mobile, mais aussi d'une cellule de patrouille. Cette organisation
fait d'elle un contrôle routier redouté par les commerçants
transfrontaliers. Cependant, le rapport douane-transitaires a progressivement
évolué vers une relation de
« complicité ». Ainsi, les transporteurs
légaux comme les contrebandiers ont de moins en moins tendance à
cacher leurs marchandises, avec l'espoir de trouver un arrangement avec les
différents agents. Cet arrangement, qu'il est préférable
de faire avant la déclaration de saisie, implique ce qu'on appelle
communément la « négociation ». Il s'agit
d'une forme de marchandage entre transporteurs légaux, contrebandiers et
douaniers, dans lequel le prix à payer finalement n'est connu
qu'après un négoce de 05 à 15 minutes.
Au regard de ce qui précède, c'est à
juste titre que Bennafla (2002) souligne combien « le risque
majeur encouru par les passeurs, fraudeurs et contrebandiers est celui d'une
rencontre directe avec les douaniers » Mais, il n'en demeure pas
moins que les pesanteurs socioculturelles, les conditions de vie, le banditisme
et la disparité des zones monétaires constituent d'autres formes
d'entraves.
En général, les transitaires mentionnent avoir
payé les frais « outrageusement chers » de la
douane, pour ne pas manquer au rendez-vous promis au commerçants. Cette
affirmation, qui ne se vérifie pas toujours lorsqu'on enquête aux
côtés de la douane, n'est en réalité qu'une astuce
commerciale. Elle leur permet de justifier le prix de vente
délibérément taxé, d'argumenter au cours du
marchandage et d'arrondir les marges bénéficiaires de la
transaction. Cela dit, les frais des douanes camerounaises sont plus lourds que
la somme des dépenses que les commerçantes effectuent dans
l'ensemble du processus de la transgression frontalière. Deux faits
expliquent cette situation. D'une part, la fiscalité douanière
vise à décourager les importations afin que les populations se
résolvent à consommer les produits nationaux.
D'autre part, ces prélèvements de la douane sont
non seulement inflexibles selon la loi, mais aussi renouvelables à
chaque importation. Or, pour des commerçantes de métier qui font
au moins deux importations le mois, il est plus facile avec les partenariats
qui s'instaurent entre eux et les transitaires
« passeurs », de faire des importations sans
déclarations « à bon prix », plutôt que
de faire des versements récurrents à la douane.
Les stratégies commerciales ainsi définies
permettent de faire deux constats. D'abord au départ de la marchandise,
la douane est contournée avec soins et ingéniosité. Ainsi,
même si la clientèle connaît que la marchandise a
été soustraite des taxes et fiscalités diverses, elle en
reste dubitative au regard des contrôles douaniers permanents sur le seul
tronçon d'environ 70 kilomètres de route qui relie Banki à
Maroua.
1.2. Les stratégies
adoptées au sein des commerçants.
Ces relations relèvent d'un stade spécifique de
la filière, les commerçants de pièces
détachées de moto et de voiture. Toutefois, les nouvelles
demandes et les nouveaux services de mobilité urbaine de ces engins
l'ont rendu indispensable dans les villes et même jusque dans les
campagnes les plus reculées de la région. Outre le simple
phénomène de transport ci-dessus décrit, plusieurs
facteurs ont contribué à l'émergence de la filière.
Nous pouvons évoquer entre autre, l'exercice de la commercialisation des
pièces, la concurrence entre les commerçants, le soutien entre
les différents acteurs.
1.2.1. La commercialisation de
pièces détachées dans la ville.
Les personnes physiques ou morales, camerounaises ou
étrangères, sont libres d'entreprendre une activité de
commercialisation de pièces détachées au Cameroun, sous
réserve du respect des lois et règlements21(*). Les commerçants
régulièrement établies à Maroua déterminent
librement leurs stratégies de commercialisation. Ils peuvent
commercialiser eux-mêmes leurs produits tant en gros qu'au détail.
La commercialisation de ces pièces de rechange au marché et dans
la ville de Maroua par les étrangers se fait également ressentir
sur le terrain, bien que le nombre de commerçants étrangers soit
infime contrairement à ce que pense la population. Toutefois, tout
étranger qui veut exercer une activité commerciale au Cameroun
jouit des mêmes droits que ceux qui sont accordés aux nationaux.
Nonobstant les dispositions de la Loi en vigueur, l'activité commerciale
est exercée sans agrément préalable par toute personne
ayant la nationalité d'un pays avec lequel le Cameroun a conclu une
convention assimilant les nationaux de chacun des pays aux nationaux de
l'autre, en ce qui concerne l'exercice d'une activité commerciale. Tout
commerçant étranger qui veut s'établir au Cameroun pour y
exercer cette activité commerciale peut soit constituer une
société dont le siège est situé au Cameroun, soit
ouvrir une représentation commerciale, tout en respectant les
règles de concurrence entre les commerçants de pièce de
rechange.
1.2.2. La concurrence entre les
commerçants
Les prix des pièces détachées des engins
sont librement déterminés par le jeu de la concurrence sur le
marché sous réserve des interdictions frappant certaines
pratiques anticoncurrentielles. Il est interdit par la Loi
relative à l'activité commerciale, pour tout commerçant,
la pratiquer à l'encontre d'un autre commerçant de prix ou de
conditions de vente discriminatoires et non justifiées. Tout
commerçant, détaillant grossiste ou semi-grossiste est tenu de
communiquer à tout revendeur qui en fait la demande son barème
des prix et ses conditions de vente. Il est également interdit toute
revente des pièces en bon l'état à un prix
inférieur à son prix d'achat effectif. Ce dernier s'entendant des
prix portés sur la facture d'achat, majoré des frais d'approche
jusqu'à rendu magasin plus les taxes.
Toute les ventes faites par un commerçant doivent en
principe donner lieu à délivrance d'une facture, (ce qui n'est
pas toujours le cas avec les commerçants rencontrés dans la
ville, surtout les détaillants qui ne savent souvent pas s'exprimer en
français encore moins l'écrire), sauf cas d'exception ou en cas
de réclamation de certains consommateurs pour des raisons de
sécurités et personnelles. Toute facture doit mentionner le non
commercial ou la dénomination sociale, le numéro
d'immatriculation au registre du commerce et l'adresse du vendeur ainsi que la
désignation, la quantité, le prix unitaire et le prix total des
marchandises vendues.
1.2.3. Des commerçants
soucieux de leur cohésion professionnelle
Comme tous les autres commerçants qui sont bien
organisés, un syndicat de vendeurs de pièce
détachée existe dans la ville de Maroua. Le syndicat assure la
défense des intérêts des commerçants. Il assure un
rôle de communication important aux membres en leur transmettant des
informations qu'ils auront obtenues lors des séminaires tels que celui
du 26 Mars 2011, en collaboration avec le GIZ/PADDL22(*).
Le syndicat regroupe uniquement les vendeurs de
pièces détachées et est enregistré à la
Préfecture de la ville. Il est dirigé par un bureau
exécutif et une assemblée générale ayant à
sa tête un vendeur de la place en la personne d'El-adj. MESSERE23(*). L'assemblée
générale est composée de quelques vendeurs de
pièces détachées car on remarque un
phénomène de naissance spontané de points de vente
quotidien dans les quartiers. Cette spontanéité contribue ainsi
à la non adhésion des concernés (Figure 6) et par
conséquent au non paiement de certains frais exigibles. Chaque membre de
ce syndicat doit verser une somme allant de 1500F à 5000F chaque mois,
(le montant est en principe de 1% du revenu de chaque commerçant
inscrit). Nous avons aussi les membres permanents et ceux non permanents. Ces
ressources modestes comme nous pouvons le constater ne permettent pas de
couvrir tous les besoins du syndicat. C'est dire que le syndicalisme de ces
commerçants connaît beaucoup de difficultés dont voici les
plus importantes.
Source. Enquêtes de terrain Juin
2011
Figure 6. Adhésion des commerçants au
syndicat des vendeurs de pièces détachées.
Au vu de ce diagramme, nous constatons que sur notre
échantillon de 100 personnes, seulement 53% reconnaissent être
des adhérents du syndicat des vendeurs de pièces
détachées de la ville de Maroua. Les 47% qui restent nous ont
avoué qu'ils ne faisaient pas partir de ce syndicat. Ceci explique que
les commerçants de la ville de Maroua bien qu'exerçant dans ce
domaine de pièces de rechange n'attachent pas tous de l'importance
à l'adhésion à leur syndicat.
Sans entrer dans les détails, nous nous contentons ici
de recenser les plus saillantes.
Ø Nous avons donc en premier lieu l'insuffisance du
travail de communication sur le rôle et l'importance du syndicat. Car
nous constatons que beaucoup de commerçants sont méfiants
vis-à-vis des syndicats parce que mal informés ou simplement sous
informés sur la chose syndicale.
Ø Il y a aussi le chantage de certains vendeurs qui
empêchent ou interdisent a leurs employés d'adhérer au
syndicat quel qu'il soit ; qui ne veulent même pas entendre parler de
syndicat dans leur installation.
Ø On notera également l'absence de formation de
beaucoup de leaders syndicaux qui maîtrisent mal ou peu les missions du
syndicat et qui sont des lors inaptes à défendre les
intérêts de leurs adhérents.
Ø De même, le manque d'esprit syndical constitue
un réel problème, Le rôle trouble du pouvoir politique qui
continue à voir les syndicats d'un très mauvais oeil n'est pas
négligeable.
Il faut aussi relever l'existence d'une association
nommée; Amicale des Commerçants du Marché central et
annexes Maroua (ACMA)24(*). Cette amicale est apolitique, laïque, avec son
siège à Maroua. Les objectifs de l'ACMA sont, le renforcement de
la solidarité et de l'entente entre ses membres. Elle oeuvre pour la
paix dans le Marché centrale et annexes, afin de mieux assurer la
relance des activités commerciales et industrielles. Elle assure la
promotion de la sécurité et le confort des commerçants,
des clients et des biens. Elle assure également une bonne collaboration
entre les commerçants et les services publics. L'ACMA assure la
coopération avec les associations ou les ONG dont les objectifs ont
trait au développement des activités économiques.
1.3. Des commerçants
au service de leurs consommateurs.
Ces deux catégories d'acteurs de la filière de
commercialisation entretiennent une relation d'interdépendance, car on
le sait sans doute, un commerçant vit au dépend de ses
consommateurs et il en est de même des consommateurs qui sont
ravitaillés grâce au commerçants de la ville. Il existe
plusieurs types de commerçant, des vendeurs de pièces de moto
pour des propriétaires de moto et des vendeurs de pièces de
voiture pour des consommateurs de cette trame. Parmi ces vendeurs, il faut
mentionner la présence remarquable de commerçants de
pièces détachées d'occasion ou de seconde main. (Photo
7)
Cliché Danzabé Ngaba E. 02-07-2011.
Marché forêt de Maroua.
Photo 7. Un consommateur de pièces
détachées d'occasion de moto.
Sur cette photo 7, nous remarquons un étalage de
pièces d'occasions et un consommateur qui achète des
pièces de moto chez un vendeur détaillant. Ceci nous montre que
sur le marché il existe nécessairement des liens entre les
consommateurs et les commerçants.
Les consommateurs occupent le dernier maillon de la
chaîne de commercialisation des pièces détachées. La
ville de Maroua concentre une grande partie des consommateurs des
pièces. Le marché constitue leur principal lieu
d'approvisionnement. Il y a aussi des boutiques dans les quartiers de la ville,
tout au long des rues les plus empruntées par les usagers. Les garages
ne se font pas rares et les consommateurs s'y ravitaillent également
(Figure 7). Les échanges de pièces entre zone urbaine et zone
rural ne sont toutefois pas négligeables.
Source. Enquête de
terrain Juin 2011
Figure 7. Lieux d'approvisionnement des consommateurs
en pièces détachées.
Au regard de cette figure 7, nous pouvons constater que le
marché est le lieu d'approvisionnement le plus sollicité par les
consommateurs car sur les 100 consommateurs enquêtés, la
majorité, c'est-à-dire 63% préfère acheter leurs
pièces de rechange au marché. 36% de ces consommateurs se
ravitaillent dans les quartiers, dans les petits comptoirs qui poussent de part
et d'autre. Seulement 1% de notre échantillon se ravitaillent à
la fois au marché et dans les quartiers.
La commercialisation des pièces détachées
de moto et de voiture à Maroua donne lieu à une
variété de consommateurs. Des enquêtes de terrain nous ont
permis d'avoir cinq catégories de consommateurs ; des particuliers,
des transporteurs, des sociétés, des administratifs et des
mécaniciens. Les lieux d'approvisionnement de ces consommateurs ainsi
que leur choix s'opèrent selon les prix, la qualité, la
durabilité et la proximité avec un lieu de ravitaillement. Ce
dernier peut être le marché comme pour la plupart des
consommateurs rencontrés, les quartiers, ou encore les garages (figure
8). En plus de ces critères, on peut ajouter le critère tel que
l'état de pièces (pièces neuves ou d'occasion) qui est
aussi une autre dimension que le consommateur examine quant il est à la
recherche d'un produit. Les consommateurs sont très exigeants et ils
attendent un service après vente performant et sans faille, ils ne
veulent qu'une chose, que le temps d'immobilisation de leurs motos ou
véhicules soit le plus réduit possible. La vitesse de mise
à disposition ou la disponibilité des pièces
nécessaires à l'entretien et à la réparation d'un
véhicule sont donc majeures. Ce taux de service a un impact sur la
satisfaction du consommateur et sur sa fidélité dans le temps.
Certains consommateurs vont chez leur livreur à la recherche d'un
produit de qualité et leur satisfaction ressort souvent dans l'achat des
pièces d'occasion.
Producteurs de pièces détachées
Centrales d'achat
Agents de commission
(Chargeurs -Transporteurs -Transitaires)
Automobilistes consommateurs de pièces
détachées
(Particuliers - Transporteurs - Sociétés -
Administrateurs - Garagistes)
Commerçants de pièces détachées
(Grossistes - Semi-grossistes - Détaillants)
Source. sétra, Déc.
2007
Figures 8. Schéma du fonctionnement d'une
filière pièces détachées
La figure 8 ci-dessus représente le fonctionnement de
la filière pièce détachées dont il est question
dans ce travail. Nous constatons ici que la filière commence par les
producteurs des pièces. Elle est suivie par les centres d'achats qui
achètent chez les fabricants pour revendre aux commerçants, en
passant par les agents de commission qui se chargent de la livraison des
pièces aux commerçants sur les différents marchés
de consommation. Les consommateurs sont les derniers de la chaîne de
fonctionnement.
Les contraintes de toutes les opérations commerciales
retombent sur les consommateurs (Kossoumna, 2001). Tel que nous venons de voir,
nous pouvons noter que les relations qui lient les commerçants aux
consommateurs dépendent de plusieurs critères. Un
commerçant en cherchant à gagner ses intérêts est
également soucieux de la qualité du service qu'il rend à
un consommateur. Il est très important de disposer de la bonne
pièce de rechange au bon moment25(*). Il s'agit là d'une des conditions
essentielles pour maintenir sa part de marché par la réduction
des temps d'immobilisation clients.
L'interrelation qui existe dans cette filière, va le
plus souvent au delà de celle qui existe entre des commerçants et
des agents de commissions ou des consommateurs. Le fonctionnement de la
filière ne saurait donc se faire sans une réglementation des
services Etatiques ou des institutions officielles en place.
2. LES COMMERÇANTS FACE
A LA REGLEMENTATION DES SERVICES OFFICIELS
Une règlementation où qu'elle soit, se
présente toujours comme une entrave à une activité qui se
frotte un temps soit peu à la contrebande ou au secteur informel. Pour
qu'une activité commerciale comme celle qui fait l'objet de cette
étude soit dans les normes, un certain nombre de contraintes
institutionnelles s'impose et cela à un impact sur le fonctionnement de
l'activité. De ce fait, nous constatons que la vente des pièces
détachées ou l'activité de commercialisation des
pièces de rechanges est contrôlée par un certain nombre de
dispositions, qui vont des taxes au respect des normes de l'activité
commerciale.
2.1. Des taxes pour une
réglementation effective.
Parler des taxes ici revient à faire une analyse des
droits que les acteurs de cette filière rencontrent dans leur
activité. Il s'agit des taxes Douanières, des taxes communales,
de l'impôt et patentes.
2.1.1. L'administration des
douanes à Maroua.
Dans le fonctionnement quotidien de l'Etat, la douane assure
essentiellement une mission fiscale, une mission économique et une
mission de police des frontières. Ainsi, dans le cadre de sa mission
fiscale concernant les pièces détachées de moto et de
voiture, elle collecte des taxes douanières ainsi que les autres
impositions dites fiscales et parafiscales qui relève de son champ de
compétence (TVA sur importations).
Dans le cadre de sa mission économique en ce qui est de
cette filière, la douane veille non seulement au respect de la
réglementation des échanges, mais aussi et surtout, elle veille
à la promotion du développement du tissu économique local
dans la ville de Maroua. Le Commissionnaire en Douane Agrée26(*) joue le rôle d'interface
entre l'Administration des douanes et les importateurs des pièces
détachées. De ce fait, il est un des acteurs majeurs de
l'activité de réglementation de cette filière. Il prend
une part active à la gestion des opérations d'importation des
pièces détachées et, il joue un rôle de conseiller
auprès des opérateurs dans la gestion des contentieux.
Ø Contrôles douaniers
Le contrôle douanier est souvent considéré
comme l'étape agaçante pour les importateurs des pièces
à commercialiser. Il peut être défini comme un ensemble
d'investigations menées par l'administration des douanes auprès
des opérateurs commerciaux ou de leurs représentants, en vue de
s'assurer du respect de la législation et de la réglementation
douanière dans la conduite des opérations. Ainsi, en fonction du
moment du contrôle et des unités compétentes, on peut
distinguer trois niveaux de contrôles douaniers :
-Le contrôle immédiat
-Le contrôle différé
-Le contrôle à posteriori
S'il s'avère
qu'un seul aspect du contrôle qui vous est imposé est
illégal, vous êtes fondé à écrire au
Directeur Général des douanes ou même au Ministre des
finances pour demander la pure et simple annulation dudit contrôle.
Ø Formalités à la douane
-Déclaration en douane ;
- Présentation
par l'importateur de la fiche d'identification SGS et des autres
documents de dédouanement ;
- Émission du bulletin
de liquidation par l'inspecteur des douanes ;
- Paiement des droits et
taxes de douane ;
- Émission du Bon à Enlever (BAE)
;
- Signature de l'attestation de dédouanement
sécurisée par le chef de bureau compétent;
Ø La valeur en douane
D'une manière simplifiée, elle englobe le prix
de vente des pièces détachées à bord du
véhicule de transport au pays du vendeur à laquelle, il faut
ajouter, l'assurance et autre frais jusqu'à l'entrée de la
marchandise dans le pays de l'acheteur. Dans la réalité, la
détermination de cette valeur n'est pas aussi simple. Il existe une
grille tarifaire de dédouanement, tarifs qui ne sont pas toujours
respecté par les différents protagonistes de l'activité
commerciale (Tableau 7).
Tableau 7. Grille tarifaire de dédouanement des
marchandises
Valeur de la marchandise
|
Tarifs en FCFA
|
Moins de 1 000 000
|
50 000
|
De 1 000 001 à 2 000
000
|
80 000
|
De 2 000 001 à 6 000
000
|
163 000
|
De 6 000 001 à 10 000
000
|
240 000
|
Au dessus de 10 000 001
|
245 000
|
Remise maximum
possible : 15%
|
Source. Direction des
douanes
Ce tableau 7, présente les différents prix de
dédouanement des marchandises en douane. Nous constatons que pour une
marchandise de moins de1.000.000 F, la somme à verser auprès de
autorités de dédouanement est de 50.000 F. pour une marchandise
comprise entre 2.000.001 F et 6.000.000 F, il faut débourser une somme
de 163.000 F. sur toute les marchandises à dédouaner, une remise
maximale de 15% peut être faite.
2.1.2. L'intervention de la
fiscalité locale
La fiscalité locale s'entend comme un système de
prélèvement des impôts et taxes autorisés par la loi
au profit des Collectivités Territoriales Décentralisées.
Elle relève de la loi à travers les textes suivants :
-La constitution du 18 Janvier 1996 (art 55-2, art 56-6) ;
-Le Code Général des Impôts (Titre III,
art14 à 228) ;
Il faut aussi noter le prélèvement des patentes
dans l'activité commerciale.
Ø Les taxes communales
L'institution des taxes communales directes est laissée
à la faculté des communes qui en délibèrent
à l'intérieur de la fourchette fixée par la loi en
fonction du service public fourni. Les taxes communales sont assises sur le
salaire brut et déterminées suivant un barème. Les
commerçants qui exercent dans la vente des pièces
détachées à Maroua font à cet effet des versements
à la commune en ce qui concerne :
·Location des boutiques ;
·Les droits de places.
Le droit de place est payé à raison de 100F par
jour donc un versement de 3.000F chaque fin de mois. Les vendeurs qui payent le
droit de place, versent également à la commune mais pour le
compte des impôts une somme de 4.000F chaque année.
Ø Impôts assis sur
l'activité
Cette classification regroupe les impôts et taxes qui se
réfèrent à des faits générateurs liés
à l'autorisation ou à l'exercice des activités lucratives
par les redevables. Nous pouvons citer :
·Impôt libératoire.
·Patentes ; qui sont payé par des
commerçants ayant un chiffre d'affaire de plus de 15.000.000F (Figure
9)
Sources. Enquêtes de terrain Juin
2011
Figure 9. Fiscalités des
commerçants
La figure 9 ci-dessus nous présente la fiscalité
des commerçants enquêtés lors de notre descente sur le
terrain. Nous pouvons donc constater que les commerçants de la ville de
Maroua payent des taxes, les impôts, d'autres la patente. Sur un
échantillon de 100 personnes, 71% dont la plus grande partie payent les
taxes communales. 26% reversent des impôts à la commune. Et le
reste dont les 3 % payent des patentes. Cette différence s'explique par
le chiffre d'affaire des commerçants qui varie d'un commerçant
à un autre.
2.2. Le contrôle des
marchés de consommation
Toute activité commerciale est
soumise à un contrôle de la Délégation
Régionale du commerce. Les commerçants ne sont pas les seules qui
sont dans les missions de cette Délégation car elle veille
également à la protection des consommateurs dans la cité
Capitale de l'Extrême-Nord.
2.2.1. La
délégation du commerce
Cette structure a pour objet de préciser les conditions
dans lesquelles s'exerce l'activité commerciale au Cameroun en
général et dans la ville de Maroua en particulier. Elle a
également pour objet de favoriser le développement d'une
concurrence saine et loyale entre les commerçants et de protéger
le consommateur. Pour l'application de ces conditions le Ministère du
commerce et par conséquent la Délégation régionale
du commerce de Maroua entendent par activité commerciale toute
activité de production et/ou d'échange des biens et services
exercée par toute personne physique ou morale ayant la qualité de
commerçant conformément aux dispositions du Code de Commerce.
L'activité commerciale des pièces détachées de moto
et de voiture dont il est question ici doit s'orienter notamment vers la
satisfaction des besoins des consommateurs tant au niveau des prix que de la
qualité, la rationalisation et l'assainissement des circuits de
distribution
2.2.2. La protection des
consommateurs
La première question à se poser est : "qui
consomme et où ?" Tout vendeur de pièces détachées
doit, par voie de marquage, d'étiquetage, d'affichage ou par tout autre
moyen approprié, informer le consommateur sur le prix. Tout
commerçant de pièces à l'état neuf, qu'elles soient
à usage professionnel ou non, est tenue de délivrer, lors de
chaque vente, une notice rédigée en français ou en
anglais. Elle doit rappeler les caractéristiques essentielles des
pièces en cause et précisant l'étendue et la durée
de la garantie accordée au client et rappelant en outre les dispositions
relatives à la garantie légale des vices cachés. La
publicité de certains produits peut être réglementée
par des textes particuliers. Il est interdit de refuser, sauf motif
légitime, à un consommateur la vente d'un produit dès lors
que la demande du consommateur ne présente aucun caractère
anormal. Toute vente de produits faite à un consommateur donne lieu,
à la demande de ce dernier, à délivrance d'une facture.
Une copie du contrat sera remise à l'acheteur après avoir
été datée et signée par les deux parties.
2.3. Une constatation des
infractions et sanctions institutionnelles
Les infractions sont constatées par
procès-verbal établi par les agents des services du commerce, de
contrôle des prix et de la concurrence, spécifiquement et
dûment habilités par l'Autorité de tutelle. L'officier de
police judiciaire peut intervenir dans la constatation des infractions. Dans ce
cas, il est tenu d'en aviser immédiatement l'agent assermenté du
service du commerce, des prix ou de la concurrence. Les dispositions de
l'article 16 de l'ordonnance n° 72/18 du 17 octobre 197227(*) sont applicables aux dits
procès-verbaux, lesquels doivent être établis, à
peine de nullité, dans les quinze jours suivant la date des
constatations qu'ils relatent. En cas de besoin, l'agent verbalisateur,
à l'exception de l'officier de police judiciaire, peut procéder
à la saisie des produits objet de l'infraction. En ce qui concerne les
cas spécifiquement, des mesures particulières peuvent être
prises par l'Autorité de tutelle qui peut notamment décider
d'office la fermeture de la boutique ou mettre le contre- venant en demeure de
régulariser sa situation dans un délai maximum de trente
jours.
Toute opposition, toutes injures ou voies de fait à
l'égard des agents sont punies des peines prévues aux articles
156 et 157 du Code Pénal. L'action civile en réparation du
dommage causé par l'une des infractions aux dispositions de la loi est
exercée dans les conditions de droit commu
CONCLUSION
La description de l'organisation fonctionnelle de la
filière pièces détachées de moto et de voiture
nous a donc permit de comprendre le fonctionnement du marché dans la
province de l'Extrême-Nord en général et dans son chef lieu
Maroua en particulier. Les interdépendances conduisent à
considérer la filière comme un véritable
«système». Les agents de commissions, détenteurs du
pouvoir lié à la marque dans l'imaginaire du consommateur,
continuent d'être placés au coeur de ce système. Cette
présentation préalable nous aidera sans doute à comprendre
l'importance de chaque facteur sur le marché de Maroua que nous
allons étudier dans le chapitre suivant consacré aux circuits
d'approvisionnement de notre étude.
CHAPITRE IV.
RAVITAILLEMENT EN PIECES
DETACEES DE MOTO ET DE VOITURE DANS LA VILLE DE MAROUA
INTRODUCTION
«Les systèmes de commercialisation se
caractérisent par les fonctions d'offre des producteurs, suivi de la
collecte, du transport et de la distribution des produits. De même, il
constitue un moyen de répartition des revenus entre les producteurs et
les consommateurs en passant par une foule d'acteurs constituée des
grossistes, des détaillants, des intermédiaires, des
transporteurs, des transformateurs. Il est de plus un vecteur d'échange
entre la ville et la campagne». Silvestre A., (1994). Entre le Cameroun et
ses voisins, l'importation des marchandises frauduleuses ou taxées est
allée prospère, nonobstant les difficultés et les risques
permanents. En ce qui concerne les échanges informels, notons aussi
l'existence d'un grand flux d'échanges frontaliers très souvent
non déclaré de marchandises illicites entre le Cameroun et les
différents pays limitrophes. Ces échanges sont
particulièrement marqués avec le Nigéria. Ils sont
favorisés par le fait des similitudes culturelles et linguistiques des
populations frontalières. Le tour de la question ainsi envisagé
ici, nous interpelle à voir dans ce chapitre, la présentation des
circuits de la commercialisation légale et la transgression des
frontières. Mais nous verrons tout d'abord l'origine des pièces
vendues à Maroua, en ce qui concerne leurs lieux production.
1. L'ORIGINE DE PIECES
DETACHEES VENDUES A MAROUA
La question de l'origine des pièces
détachées dans la ville de Maroua fera l'objet de cette partie.
Il sera question de faire une étude des lieux de productions de ces
pièces qu'on retrouve sur le marché et nous étudierons le
caractère transfrontalier de cette commercialisation.
1.1. Des pièces
détachées : une diversité de production
Les pièces détachées ont plusieurs
origines. Dubaï, la capitale des Emirats arabes unis, est une plaque
tournante de ce trafic en partie légal. Le port du Golfe persique
accueille surtout des pièces japonaises, le plus souvent d'occasion, que
des grossistes africains achètent ensuite en grandes quantités
pour les détailler dans leurs pays d'origine. Dans
d'autres cas, semble-t-il fréquents au Cameroun, des garagistes se
procurent des pièces sur des véhicules vendus comme épaves
par les compagnies d'assurance, ou bien acquis à des enchères
organisées par la police (Kongou, 2011). Les
pièces sont le plus souvent en bon état. Les pièces
d'occasion, les pièces issues des véhicules qui ont fait
l'accident, les pièces d'origine asiatiques (chinoises et Japonaise) et
celles d'origine européenne (Italie, Belgique, Allemagne,
France)28(*). La Chine
populaire, qui est un très petit pays de construction automobile, est en
revanche un grand pourvoyeur de pièces détachées
adaptables à toutes les marques et à très bas prix. . Un
pot de phare qui coûtent par exemple 100.000 FCfa chez les
représentations des concessionnaires agréés de
véhicules européens et asiatiques est vendu à Maroua sur
le marché à 15.000 voire 10.000 FCfa, apprend-on
Comme l'explique M. Leroy, directeur-adjoint pour
l'Afrique du constructeur automobile français Peugeot, « il
n'y a rien à dire tant que ces pièces ne modifient pas les
caractéristiques des véhicules. Mais il arrive parfois que l'on
ait affaire à de véritables contrefaçons, qui peuvent se
révéler dangereuses». Il y a une dizaine d'années,
Peugeot a ainsi été confronté au cas de faux
systèmes de direction pour son modèle pick-up, l'un des plus
populaires en Afrique. Fort heureusement, les pièces contrefaites
cassaient en général dès la sortie du garage.
1.2. Commerce
transfrontalier des pièces détachées.
Le commerce des pièces détachées dans la
ville de Maroua se caractérise par la multiplicité des circuits
de ravitaillement, dont la rentabilité diffère, notamment en
fonction du caractère officiel ou non du franchissement d'une
frontière (Photos 8et 9). Le commerce de pièces
détachées avec le Nigeria est plus qu'ailleurs soumis à
une imposition importante. Autant dire que la plupart des pièces est
importé de manière informelle. Sur les circuits
d'approvisionnement de ces pièces détachées, M.
Sunday29(*) explique :
«On se ravitaille régulièrement à Lagos et à
Anambra State au Nigeria. C'est là où tout le monde se ravitaille
pour venir garnir les marchés de Maroua et autres villes du
Cameroun», indique-t-il.
Clichés Danzabé Ngaba. Le
14-06-2011
Photos 8 et 9. Point d'entrée à Limani
Banki, (frontière Nigéria Maroua) ; traversée et
chargement pour Maroua.
Les photos 8 et 9,
présentées ci-dessus nous montrent le point d'entrée entre
le Nigéria et le Cameroun. Nous voyons sur ces deux photos un car de
transport de marchandise qui traverse le pont Limani Banki. Ensuite le
chargement est refait après la traversée du pont avec pour
destination la ville de Maroua où les marchandises seront vendues aux
consommateurs sur le marché et dans la ville.
Les produits d'origine chinoise et en provenance du
Nigéria voisin sont les plus visibles à l'exception de quelques
marchandises qui viennent de Douala au Cameroun. Les commerçants ne
disposent pas de grands stocks dans les marchés, mais entretiennent des
réseaux très fiables pour satisfaire les demandes de ceux qui
souhaiteraient acheter en gros. La solidarité existant entre eux ne
permet pas de glaner une information sur leurs fournisseurs, les importateurs
et l'emplacement des magasins.
2. DES CIRCUITS DE
RAVITAILLEMENT EN PIECES DETACHEES.
La commercialisation de pièces détachées
est comme toutes les autres activités commerciales que l'on rencontre le
plus souvent sur nos marchés. Avant de se trouver sur le marché
pour la satisfaction des consommateurs, les pièces suivent des
itinéraires assez difficiles à cartographier. Cette
difficulté réside dans le fait que les circuits
d'approvisionnement ne sont pas les mêmes et dépendent le plus
souvent du caractère formel et informel du produit.
2.1. Des circuits formels
de moins en moins utilisés
Le milieu naturel de la région de l'Extrême Nord
offre des possibilités multiples aux contrebandiers de contourner les
contrôles de la douane et les forces de l'ordre camerounais. Le relief
plat et la végétation de steppe permettent de créer de
nombreux chemins dans la brousse tels que Pétté et Méri.
Les livreurs à moto s'organisent en groupe de dix voire même plus
pour faire face aux douaniers. A l'égard de ces derniers, ils affichent
un comportement peu recommandable. Ils arrivent généralement
à deux heures du matin à Maroua en rangs dispersés pour ne
pas être remarqués.
De même, ils bénéficient de la
complicité de la population. Pour ce cas de figure, il y'a lieu de
rappeler que la majorité des peuples qu'on retrouve de part et d'autre
des frontières camerounaise et nigériane partagent les
mêmes langues et religions. Ce sont les conséquences de notre
héritage colonial au cours duquel les frontières des Etats se
sont faites de manière arbitraire. Vu le sentiment d'appartenance
culturel, ces derniers n'hésitent pas à aider leurs
« proches » d'une manière ou d'une autre. Les
fraudeurs sont informés de la position des contrôles de la douane
mobile grâce au téléphone portable afin de contourner et
échapper à la douane.
Dans la ville de Maroua, nous observons une occupation
anarchique des trottoirs de la voie publique. Sur toutes les artères de
la ville, on y trouve des petits comptoirs de vendeurs de pièces
détachées (Photo 10). Ceux-ci créent un désordre
urbain en occupant le passage des piétons.
Cliché. Danzabé N. E 28-06-2011
Maroua
Photo 10. Un petit comptoir de vendeurs de
pièces détachées en bordure d'une route.
Nous pouvons constater sur la photo 10, des pièces
détachées qui sont vendues sur une petite table en bordure de
route. Ceci montre le non respect de réglementation de
commercialisation. Ce genre de vente expose non seulement les vendeurs de
pièces de rechange mais également les consommateurs qui se
trouvent ainsi exposés aux dangers d'accidents.
2.2. Des circuits
informels très ambigus
Après les émeutes de février, il est
apparu une sorte d'impunité dans les rangs des contrebandiers qui
opèrent au vu et au su de tout le monde, la préservation de la
paix sociale étant la raison évoquée pour empêcher
toute action vigoureuse sur le terrain (Kuate, 2008). Les contrebandiers
(cascadeurs) qui, autre fois, passaient beaucoup plus par des pistes de brousse
et par hordes entières, opèrent de plus en plus sur les axes
connus sans être inquiétés. La question de la
pauvreté est évoquée pour tenter de justifier le
phénomène qui est l'activité principale de certains jeunes
désoeuvrés qui se livrent à la vente des pièces
détachées dans tous les coins de rues de la ville de Maroua. De
ce point de vue, s'il est établi que ces jeunes qui parcourent
près de 90km avec chacun, des kilogrammes de pièces de rechange
sur des motos ne sont pas inquiétés aux différents points
de contrôles sur les routes, on pourrait s'interroger sur l'origine des
camions d'origine étrangère au niveau de la route LIMANI
BANKI-MAROUA (voir photo 11)
Cliché. Danzabé Ngaba.
12-06-2011
Photo 11. Chargement des marchandises en vrac
après la traversée de la frontière avec le Nigéria,
à Banki
Sur cette photo 11, nous remarquons un chargement de
marchandises de toutes sortes. A l'extrémité de ce camion nous
pouvons voir des pneus neufs à destination de Maroua pour la
commercialisation. Dans ces conditions, le contrôle de douane ne peut pas
faire correctement son travail. En cas de contrôle, ces derniers sont
obligés de donner une note aléatoire en ce qui concerne le
dédouanement d' où le non respect des normes des règles de
dédouanement en vigueur.
La longue frontière avec le Nigéria (figure 10)
est aussi considérée comme un facteur aggravant le
phénomène de fraude. Car en saison sèche, les pistes se
multiplient à travers la savane et les marchandises entrent au Cameroun
sur des vélos, des motos et même à dos d'âne. Ces
marchandises qui traversent la frontière du Nigéria, par pirogue,
par camions et par porteurs, empruntent les pistes de nuit comme de jour. Une
infime partie étant contrôlée par les douaniers. En plus
d'une carence en infrastructures routières, le relief est
particulièrement favorable à la multiplicité des pistes.
Source. DJANABOU (2008)
Figure 10. Frontière entre le Cameroun -
Nigeria
La figure 10, nous montre par ses traits interrompus rouges
qui matérialisent la longue frontière entre les deux pays que
sont le Cameroun et son voisin le Nigéria. Cette longue frontière
est en effet une grande porte que les fraudeurs peuvent emprunter à leur
guise et selon les saisons de pluies ou les saisons sèches.
Il n'existe aucun suivi des magasins de vente car toute
tentative de contrôle dans les marchés suscite une levée de
bouclier des commerçants et une menace à la paix sociale, notion
très chère aux autorités. Cette situation ne permet par
à l'administration douanière de maitriser les
procédés de dédouanement, encore moins au MINCOM
d'entretenir un fichier de commerçants.
Du coté de l'administration des douanes, on
dénonce le non respect des textes régissant le processus de
dédouanement. L'inexistence des procédures de
dédouanement, de suivi des magasins de vente, du transit, des
importations et des exportations, de la mise en consommation et l'absence de
statistiques fiables se fait ressentir et se manifeste à plusieurs
niveaux : Non respect des corridors de transit, non maîtrise des textes
par les commerçants, réticence de ceux-ci quant à
l'acquittement des droits de douane. Certains commerçants
préfèrent passer par plusieurs intermédiaires. La
conséquence étant que les caisses de l'Etat sont spoliées
au profit de ces intermédiaires.
Malgré la volonté affichée par la douane,
on assiste à une complicité active des populations du fait de
leurs conditions de vie précaire et parfois de certains chefs
traditionnels qui sont à l'origine de certaines opérations
illicites telles l'importation frauduleuse des motos et des pièces de
rechange. Ce qui cause un préjudice aux recettes douanières.
Le phénomène de contrebande va avec celui des
coupeurs de route et demeure une préoccupation majeure des
autorités locales. Toutefois, il n'y a pas eu d'opérations
spécifiques de descente sur le terrain pour des actions contre la
contrebande car, les forces de l'ordre agissent sur réquisition quand il
s'agit des délits relevant de la compétence d'une autre
administration.
En plus des rencontres avec les différentes
autorités, nous avons effectué des descentes sur le terrain.
Nous avons ainsi visité certains marchés à l'instar de
Pitoa, Garoua, Kousseri, Guider et Mora afin de faire une comparaison avec
notre zone d'étude qui est Maroua.
Outre ces différents marchés, nous nous sommes
également intéressés à certains points frontaliers,
Banki (frontière avec le Nigéria) Gashiga, Kousséri,
Fotokol, Demsa. A ces différents endroits considérés comme
les principaux points contrôlables des flux de marchandises, les flux
s'effectuent dans les deux sens. Des produits non déclarés sont
souvent dissimulés et ne sont pas contrôlés par la douane.
La plus grande partie de la contrebande transite par les nombreuses pistes, une
fois la frontière traversée. Pour les flux qui empruntent les
routes connues, le dédouanement est forfaitaire (en fonction du moyen de
transport) ; il existe par conséquent une forte probabilité de
dissimulation des marchandises non déclarées et parfois
prohibées, car la pratique veut que la fouille ne soit pas
envisageable.
Comparé aux pièces détachées, le
carburant se situe en bonne place des produits de contrebande car il traverse
la frontière dans des fûts qui sont immédiatement
déviés vers des zones de transvasement pour ensuite entrer dans
les villes dans des bidons, sur des vélos et des motos.
Il est à noter que ces trafiquants parcourent de
très longues distances pour alimenter les différentes villes en
pièces détachées du Nigéria. Limani-Banki
(frontière Nigéria) constitue donc le passage le plus important
pour la ville de Maroua.
CONCLUSION
La question des circuits de ravitaillement est en
général la plus attendue dans une étude filière
telle que celle-ci et l'une des plus difficile à obtenir. Ceci au vu du
caractère frauduleux des acteurs de cette commercialisation. Les
circuits de commercialisations sont animés à tous les niveaux de
l'organisation de la filière par des acteurs ayant des fonctions bien
définies, mais aussi des contraintes. Après cette
présentation des circuits de ravitaillement entre le Cameroun et ses
partenaires commerciaux, nous allons entreprendre dans le chapitre suivant, ce
conformément à notre méthodologie, l'étude des
potentiels socio-économiques de la commercialisation des pièces
détachées de moto et de voiture à Maroua.
CHAPITRE V.
IMPACTS SOCIO ECONOMIQUES
DE LA COMMERCIALISATION DES PIECES DETACHEES A MAROUA
INTRODUCTION
Le développement des métiers liés
à l'automobile, la vente des motos et voitures, les garages, montre
l'interdépendance entre ces différentes activités et par
conséquent l'utilisation des pièces détachées de
moto et de voiture. En effet, la filière pièces
détachées prend de l'ampleur depuis près de 20 ans.
La présence des garages à tout bout de chemin est un indice qui
amène à affirmer que les pièces détachées
sont fréquemment consommées. Cependant la filière
étant bien organisée, les retombées influencent la vie des
acteurs que ce soit sur le plan social qu'économique. Analyser cet
impact social et économique fera l'objet de ce chapitre
I.UNE FILIERE
ATTRACTIVE
Les acteurs de la filière pièces
détachées mettent des moyens et des énergies pour
arriver à une situation satisfaisante. Le statut des acteurs leurs
permet de bénéficier des avantages de ce secteur
d'activité. Ainsi la ruée vers ce secteur d'activité
permet à cette filière d'occuper une place importante dans le
classement du commerce dans la région.
1. Un secteur en plein
essor.
La proximité avec le Nigéria est favorable pour
les habitants de Maroua et plus particulière ceux qui possèdent
des engins. Cette proximité diminue le cout de transport,
élève le prix de revient, ce qui fait prospérer la
contrebande. Les demandes augmentant, les commerçants multiplient, les
voies d'approvisionnement, de la marchandise. Raison pour laquelle les points
de ventes prolifèrent dans les rues. L'axe double voies, Domayo,
l'avenue kakataré, rond point artisanat, pont vert, Founangué
sont les principaux lieux de vente. L'implication des jeunes montre que c'est
un secteur dynamique qui permet à chaque acteur de trouver son compte.
(Figure 11)
Source. Enquête de terrain Juin
2011
Figure 11. Ages de commerçants de pièces
détachées à Maroua.
Sur la figure 11, il est représenté les
âges des commerçants de notre échantillon. Il en ressort
qu'il ya plus de jeunes qui exercent dans ce domaine, ce qui n'est pas le cas
chez les vieux. L'effectif le plus élevé est celui des personnes
comprises entre 20ans et 40 ans. Tandis que les plus âgés
n'exercent plus en grand nombre, ils passent généralement le
relais à leurs enfants qui à leur tour continuent à
gérer l'activité.
2. Une activité
pourvoyeuse d'emplois
La majorité des acteurs commerçants et
commissionnaires étant jeunes, ce secteur permet d'éviter
à cet effet l'oisiveté. Certes les activités
rémunératrices des revenues sont nombreuses, cependant la
commercialisation des pièces détachées est
héritée de père en fils. Après un niveau scolaire
bas, généralement moins de la classe de 6em, ces
jeunes se livrent ce secteur d'activité pour plusieurs saisons. Certains
pour continuer l'activité des parents, d'autres par pure contrainte
sociale. Souleymane avoue ceci « je suis l'ainé d'une
famille polygamique, j'ai perdu mon papa étant très jeune et je
n'avais plus d'autre choix que de faire le commerce, alors j'ai vendu d'autre
produits tels que les biscuits, les bonbons les habits avant de me lancer dans
les pièces détachées de moto il ya de cela 7 ans, et je
suis aujourd'hui satisfait ». La curiosité est souvent
le motif des certains acteurs qui prétendent être fascinés
par les affaires comme nous l'avoue Hawé, contrebandier ;
c'est juste pour suivre ses amis et voire comment ça se passe au
Nigéria qu'il a laissé l'école et il dit qu'il est
satisfait de cet métier. Les métiers liés à la
filière telle que la mécanique, emploi les jeunes et ont une paie
journalière assez satisfaisante. (Figure 12)
Sources. Enquêtes de terrain
Juin
Figure 12. Représentation de la satisfaction des
commençants
Cette figure représente la satisfaction des
commerçants de pièces détachées à Maroua sur
100 commerçants. Il en ressort que 68% s'estiment heureux de leur
activité. Les 32% restent ne trouvent pas de satisfaction à cette
activité mais l'exercent juste pour éviter l'oisiveté, le
banditisme. Au vu de ces résultat, nous pouvons affirmer que cette
activité nourri son homme.
II. ACTIVITE GENERATRICE
DES REVENUS
Au regard de tout ce qui précède nous pouvons
dire que le commerce des pièces détachées constitue une
source de revenue pour tous les acteurs de cette activité. L'Etat
participe dans le fonctionnement de cette filière, toutefois il a une
part à gagner.
1. Une autonomisation
financière pour les commerçants.
En effet, la filière est bien organisée et
nourrit son homme. L'activité permet à celui-ci de gagner
dignement son revenu et de subvenir à ses besoins, se loger, se
vêtir. Bien au-delà, elle permet aux commerçants de
s'épanouir et d'augmenter progressivement leur chiffre d'affaire c'est
l'exemple de M. Messéré qui affirme avoir commencé
étant simple « aide vendeur » et qui aujourd'hui a
un chiffre d'affaire de 15.000.000 de Fcfa. La majorité des
commerçants détaillants dont les revenus son compris entre 0 et
100.000fcfa mensuellement ne s'en plaignent pas. Cependant, les contrebandiers
sont les grands bénéficières dans cette activité.
Avec un revenu aussi important, le transport des pièces
détachées sur moto est de 10.000 fcfa par moto
dépiécées. Soit 40.000Fcfa pour chaque moto
transportée, en plus des frais de mission qui s'élève
souvent à presque 20.000Fcfa par voyage. Faisant entre seize à
vingt voyages par mois, d'autres achètent des marchandises à
leurs compte et livrent aux commerçants. C'est ainsi que commence les
affaires, ils deviennent alors des grands négociants.
Les acteurs de la filière en général sont
autonome financièrement. Le fait qu'ils soient satisfaits, explique
largement l'engouement vers les pièces détachées. La
diversité des points de ventes permet d'inciter la concurrence qui
conduit à la baisse du prix et par conséquent attire le client.
La filière pièce détachée est fructueuse, les
acteurs des pièces ne s'en plaignent pas (Tableau 8). L'Etat intervient
également dans la réglementation de cette filière à
plusieurs niveaux.
Tableau 8. Gain des commerçants par
mois
Gain par mois fois 100 milliers de francs
|
Fréquence (personnes)
|
[1-100]
|
47
|
[100-200]
|
33
|
[200-300]
|
10
|
[300-400]
|
6
|
[400-500]
|
3
|
[500-600]
|
1
|
Total
|
100
|
Sources. Enquêtes de terrain Juin
2011
Ce tableau 8, représente une estimation de ce que les
commerçants enquêtés gagnent après un mois de vente.
La majorité, c'est-à-dire au moins 80 personnes prétendent
gagner en moyenne 200.000 fcfa par mois. 16 personnes de notre
échantillons nous ont également confié gagner en moyenne
400.000fcfa le mois ce qui n'est pas négligeable. Parmi ces personnes,
on rencontre ceux qui gagnent vraiment gros ce sont généralement
des grossistes qui prétendent gagner à leur tour en moyenne
600.000fcfa par mois.
2. Retombées
économiques pour les institutions camerounaises
La proximité de l'Extrême-Nord au le
Nigéria lui permet de recourir à des avantages importants. En
effet la ville de Maroua est alimentée par les produits Nigérians
en majorité. Comme toute activité commerciale l'Etat à une
responsabilité dans le fonctionnement de celle-ci. Ainsi les services
administratifs déploient des efforts pour que l'Etat en tire avantages
de la chose. C'est pour cette raison d'ailleurs que la commune et les
impôts à travers les taxes en tirent profil.
La délégation du commerce à travers le
contrôle des prix, sanctionne les irrégularités des
commerçants. Les syndicats des vendeurs de pièces
détachées permettent à ceux-ci d'être reconnu
à la préfecture ; ainsi ils ont occupé la
10e place au classement régionale dans l'activité
commerciale sur plusieurs autres activités menées. C'est dire que
l'activité fait prospérer l'économie de la région.
Le service des douanes sont les plus concernés dans cette affaire. A
travers le dédouanement des marchandises, mais aussi à travers
des différents paiements qu'ils récoltent lors des traques de
fraudeurs. Les fraudeurs paient une somme de 2 milles Fcfa par moto lors de
leur passage. Cependant, la corruption mine ce secteur d'activités, les
agents de l'Etat profitent de l'ignorance et de la non régularité
des acteurs pour leur extorquer de l'argent. Toutefois, l'économie de la
région prospère grâce à ses ressources et font de la
région un grand marché des pièces détachées
de moto et de voiture.
3. LES DIFFICULTES LIEES A LA
FILIERE.
La commercialisation du produit faisant appel à
l'extérieur, les difficultés par conséquent naissent, que
ce soit du coté des commerçants que celui des autorités
administratives.
3.1. Les limites des
acteurs.
Les acteurs font face aux problèmes qui freinent
l'activité. Les commerçants sont exposés aux
problèmes avec les agents de l'Etat. Avec la commune, les petits
détaillants se retrouvent parfois à payer doublement les taxes.
Et n'ont même pas une recette journalière consistante.
L'analphabétisme est un handicape pour les commerçant qui se font
extorquer de l'argent par les contrôles inopinés de certains
agents de l'Etat véreux.
Pour les transporteurs, l'état des routes n'encourage
pas du tout. Les plaintes vont surtout en l'encontre des services des
transports où les péages sont nombreux et les routes restent
impraticables, comme nous l'explique Dairou transporteur
« lorsque nous prenons l'axe Banki-Mora, Mora-Maroua, c'est la
merde, les routes sont mauvaises, elles gâtent non seulement nos
véhicules mais nous payons des taxes et en plus de cela, les
contrôles de polices et de douanes naissent presque tout les
jours ». Contrairement aux contrebandiers qui n'ont pas à
se plaindre des tracasseries des routes mais de la discrimination qui frustres
certains des leurs, nous l'explique Paul fraudeur sur l'axe Moubi-Maroua.
« le véritable problème, c'est celui des religions,
lorsqu'on n'est pas musulman il n'est pas facile de s'intégrer,
même quand on est en face des problèmes avec la douane».
Par ailleurs, pour les consommateurs, la cherté et la rareté de
certaines pièces de marques d'engin tels que celles des
Mercédès, les BMW, les motos de marque Suzuki AS 100,
Super-Zaki...etc. La malhonnêteté de certains vendeurs face
à la contrefaçon, où certains double le prix de la
mauvaise pièce et vendent au prix du vrai.
Les acteurs ont chacun un problème mais les vendeurs
sont les plus exposés grâce au différentes taxes instituer
à tort et à travers. Ce qui leur fait perdre assez d'argent,
c'est un manque à gagner pour ceux-ci.
Toutefois l'Etat malgré les qu'il consent pour freiner
certaines pratiques est limité pour plusieurs raisons. Efforts
3.2. La commercialisation
des pièces détachées défavorables pour l'Etat
Camerounais
Les échanges entre les pays permettent d'en
bénéficier des deux coté. Les importations du Nigeria sont
loin d'être négligeables, en 1987, ils représentaient
environ 25% des importations officielles totales et près de 5% du PIB
Camerounais. Les régions du Nord, de l'Extrême-Nord et de
l'Adamaoua sont particulièrement exposées au commerce
transfrontalier avec le Nigeria ; environ 15% de la consommation des
ménages est assurées par les produits en provenance du Nigeria.
(Herrera 1995). Il en est de même en ce qui concerne l'importation des
pièces de motos et de voitures à Maroua. La contrebande est
considérable, à cause de la porosité des frontières
et du manque des effectifs douaniers pour contrecarrer ou freiner ce
phénomène.
La porosité des frontières par contre est un
handicap pour les camerounais. 40% du total des produits sont importés
en fraude du Nigeria. La vastitude de la région, la complicité
des populations, le développement technologique, le nombre important des
trafiquants favorise la fraude. L'administration des douanes dénonce le
non respect des textes régissant le processus de dédouanement.
L'inexistence de la procédure de suivi des magasins de vente, du
transit, des importations et des exportations, de la mise en consommation et
l'absence des statistiques fiables se manifestant à plusieurs niveaux
dans le non respect des corridors de transit. La non maîtrise par les
commerçants, la réticence de ceux-ci quant à
l'acquittement des droits de douane.
La douane est limitée par les matériels et le
personnel susceptible de freiner la contrebande. Elle se trouve aussi souvent
confrontée à la réticence des commerçants. Leur
refus se manifeste par la fuite des contrôles de la douane, c'est ainsi
que les caisses de l'Etat perdent. Le refus de s'enregistrer entraine
également une perte considérable pour la chambre de commerce.
CONCLUSION
La commercialisation des pièces détachées
est d'un apport considérable à la région entière.
Maroua, devient un pôle des pièces détachées de
motos et de voitures qui ravitaille toute la région de
l'Extrême-Nord. Cette activité est génératrice de
revenus pour les acteurs concernés et pour les caisses de l'Etat
Toutefois, les difficultés entravent la filière et limites
l'activité économiques. Les agents de l'Etat ont une part de
responsabilité dans l'essor de cette filière. La contrebande en
fait plus.
BIBLIOGRAPHIE
Aboubakar H, Ngobakang B.G et Welhodang M., 2010,
« Incidence socio-économique du commerce du carburant de
contrebande dans la ville de Maroua ». ENS Maroua
département de géographie. 140pages.
Adda J, (2006), « La mondialisation de
l'économie : genèse et problème ».
5e édition, édition la découverte. Paris, 256p.
Aerts J, J et al (2000), « L'économie
camerounaise espoir évanoui ». Karthala, Paris, 287p.
Alhassan. A, Fadimatou. Y, Ismaila. B.T et Djibiri. M., 2010,
« Emergence, dynamiques et impacts de l'activité des motos
taxis dans la ville de Maroua de 1985 à 2010 ». ENS
Maroua, département d'histoire, 125pages.
Bailly. A et al, (1998), « Les concepts de la
géographie humaine », Masson Paris, 2e
édition 249p.
Bennafla, K. (1996), « Rapport sur les
échanges transfrontaliers informels au Tchad ». Etude
UDEAC, Paris université de Nanterre, 152 p.
Bennafla, K. (2003), « Le commerce frontalier en
Afrique centrale, acteurs, espaces, pratiques ». Paris
université de Nanterre, 10 p.
Bemeyenguié B.O, Djoukake.N.N et Kedem.B 2010,
« Acteurs, facteurs et problème de l'extension spatiale de
la ville de Maroua Extrême-Nord Cameroun ». ENS Maroua,
département de géographie, 138pp.
Berlin. L. M, Ewuah. A. K et Mouaha. N.J, 2010, «
Intra urban transport in Maroua ». ENS Maroua. 128pages.
Bessong à Beyeck, L.
2006. « Commerce potentiel entre le Cameroun et ses
partenaires frontaliers ». Mémoire d'Ingénieur
d'Application de la Statistique, option gestion. Institut Sous
régional de Statistique et d'Économie Appliquée
(I.S.S.E.A)
BIT, (1984), «The informal sector in developing
countries; Employment poverty and environment». Genève.
BIT, (1991), « Le dilemme du secteur non
structure ». Rapport du directeur général 70e
Session de la conférence international du travail, Genève,
73p.
Bressy. G et Konkuyt. C, 2008 « Management
et économie des entreprises » Editions SIREY,
Christophe Schmidt, Déc
2002. « Automobile : des pièces
détachées de la réglementation. Contrebande de
pièces détachées»
Economie -
Afrique Centrale -
Cameroun.
Dabie, D. et Axel, N. (2005), « Commerce
transfrontalier et structuration de l'espace au nord de la côte
d'ivoire ». Thèse de doctorat en géographie
soutenue à l'université Bordeaux III. 336 p.
Diapol Enda, (2007), « Les dynamiques
transfrontalières en Afrique de l'Ouest analyse des potentiels
d'intégration de trois pays frontalière ». Edition
électronique, 214p.
Diaz, OL et al (2009), « changement
climatique, pauvreté et transport dans les villes au Sud du
Sahara » Université Cheick Anta Diop, 310p.
Djanabou Bakary, (2008). « La
contrebande transfrontalière féminine des marchandises entre le
Cameroun et le Nigeria ».Colloque International vivre et tracer
les frontières dans les mondes contemporains. Tanger.
Gottman, J. (1952), « La politique des Etats et
leur géographie ». Paris, Armand Colin, 356 p.
Haida, J. (2002), « Fond National de l'Emploi et
lutte contre le chômage à Maroua », mémoire
de maitrise en sociologie, Université de ngaoundéré.
Herrera, J. (1995), « Les échanges
transfrontaliers Cameroun-Nigeria ». Rapport final de
l'observatoire OCISCA, ORSTOM, 150pages
Herrera, J. (1997), « Les échanges
transfrontaliers entre le Cameroun et le Nigeria depuis la
dévaluation ». Estimation des flux frauduleux d'essence
nigériane et de leur impact au Cameroun et au Nigeria.
Hugon Ph. 1994, « Filières agricoles et
politiques macro-économiques ». In Benoit-Cattin M, Griffon M,
Guillaumont P, éditions économie des politqiues agricoles dans
les pays en développement, les aspects macroéconomiques,
Paris, revue française d'économie
Hugon Ph, Mayenyenda. 2003. « Réponses des
filières coton aux jeux des prix ». Economie rurale, n.
238,
Hugon Ph, 2005. « Modes d'organisation des
filières agro alimentaires en Afrique et éfficacité des
marchés ». Notes et études économiques
n°23, Septembre.
Hugon Ph, 2007, « Méso analyse de
filières et politiques publiques ». Illustration par les
filières cotonnières en Afrique concept et méthodes en
économie des filières. Montpellier,Igué, J, O et Soule, B.
(1992), « L'Etat entrepôt au bénin, commerce
informel ou solution à la crise ? ». Paris, Karthala
Igué, J,O. (1995), « Le territoire et l'Etat
en Afrique : les dimensions spatiale de
développement ». Paris, Karthala.
INS, (2005), « Rapport principal d'enquête
sur l'emploi, Yaoundé 93p.
Jeune Afrique n°- 2555-2556, de 27 Décembre
à Janvier 2010.
Kaffo. C, Kamdem. P, Tatsabong. B, Diebo. L. M., 2007
« L'intégration des "motos-taxis" dans le transport public
au Cameroun ou l'informel à la remorque de l'Etat : une solution
d'avenir au problème de mobilité et de l'emploi urbain en Afrique
subsaharienne ».
Kengne. F, (1991), « Les petits métiers
de rue et l'emploi : le cas de Yaoundé ». SOPECAM,
1991, collection « Idées » 136p.
Kengne. F, (1996), « Le secteur informel un
antidote contre la crise économique en Afrique
Subsaharienne ». Revue de géographie du Cameroun, volume
XII, N°2 pages 1-13.
Kengne. F, (2010), « Le secteur informel
stratégie d'adaptation à l'économie de traité en
Afrique », Karthala, 160p.
Kossoumna Liba'a Natali, 2001.
« L'instabilité du marche des céréales A
l'Extrême-Nord du Cameroun ». Mémoire de
Maîtrise en géographie. 44 pages
Kuate A. 2008, « Mission d'exploration du
responsable de la Cellule de lutte contre le commerce illicite du GICAM dans
les provinces de l'Adamaoua, du Nord et de l'Extrême-Nord du
Cameroun ». Rapport.
Lançon F, Erensteino, Tote A, Akpokodie G, (2004).
« Qualité et compétitivité des riz locaux et
importés sur les marchés urbains ouest-africains ».
Cahier d'études et de recherches francophones. Revue agriculture vol 13,
N°1
Maidadi. S, (2007), « la diffusion des motos taxis
dans l'Afrique urbain en Sud Sahara », XLIII colloque de l'ASRDLF,
grenoble-chambery, 11, 12, 13, juillet 2007.
Minjeun, (2008) forum des compétences de la
diaspora Cameroun, Genèse.
Moko, R. 2005. « Taxes locales et TVA.
IZF-Cameroun »
Mutation du 27 Avril 2011, pp 6-7.
Ndamé. J, (2000), « Dynamique marchands
illégaux, perméabilité des frontières et
intégration régionales en Afrique ; l'UDEAC : bilan
critique de ses 35 années d'existence ».
Communauté au colloque international ; dynamique
d'intégration en Afrique centrale, Tome 2, Yaoundé. Pages
409-411.
Noëlle Terpend., 1997, « Guide pratique de
l'approche filière. Le cas de l'approvisionnement et de la distribution
des produits alimentaires dans les villes ». Collection
«aliments dans les villes», 39 pages.
Projet de renforcement de l'information des acteurs des
filières rizicoles. PRIAF riz, 2006, « Analyse des
filières riz par les organisations professionnelles d'Afrique de
l'ouest ».
Raffesten, C. Guichonnet, P, (1974),
« géographie des frontières ».
Paris, PUF, 222 p.
Raison, J, (1996), «les formes spatiales de
l'incertitude en Afrique contemporaine ». In espaces Africaines
en crise, travaux de l'Institut géographie de Keims, pp 5-18.
Rapport de présentation des résultats
définitifs, 2005, Bureau Central des Recensements et des Etudes de
Population (BUCREP).
Ricardo D, 1917, « Les principes de
l'économie politique et de l'impôt, Flammarion ».
« Champs », Paris, 197pages
Roitman, Janet., 2005. «Fiscal disobedience. An
anthropology of economic regulation in central Africa». Princeton
university press, Princeton.
Roland Gardin, 2006, « L'automobile
française : une filière majeure en mutation ».
Rapport du conseil économique et social..
Sétra, déc 2007. « Analyse de
filières industrielles La thématique transport et
logistique». Note d'information- Série transport- N° 1,
12 pages.
Seignobos.C, et Iyebi Mandjek.C (2000), « Atlas
de la province de l'Extrême-Nord Cameroun ». Karthala.
Silvestre A., 1994. « La diffusion du maïs
au Nord-Cameroun: dynamique de l'innovation et culture technique
locale ». Thèse de géographie de l'école
des hautes études en sciences sociales, dirigée par Boutrais J,
Paris
SMAUL phase 1,2008 Schéma Minimal d'Aménagement
Urbain Local Totoum. S .f, Biena. J, et Binmo J., 2010, « Crise
économique et expansion de la vente de médicament de la rue dans
la ville de Maroua ». ENS Maroua, département de
géographie. 143pages.
Smith Adam, 1976 « Recherches sur la nature et les
causes de la richesse des nations » Paris, Gallimard,
coll. « Folio Essais », 1976.
http://www.wagne.net:messager(messager)2003/06/1525/colonie.htm.
Consulté le 12 Mars 2011.
http://www.camer.be
print.php?art:11159. Consulté le 26 Mai 2011.
http://fr.all.africa.com/
stories/201102030484.html.cam.Tribune du 02 fév 2011. Consulté le
05 juin 2011.
http://www.afrik.com/économie.
Consulté le 18 Juin 2011
http://www.afrik.com/afriquecentrale.
Consulté le 18 Juin 2011
http://www.afrik.com/archive.2002_12.html.
Consulté le 18 Juin 2011
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fiscalit%C3%A9_du_Cameroun
». Fiscalité du Cameroun. Un article de Wikipédia,
l'encyclopédie libre. Consulté le 11 Juin 2011.
http://www.guichetunique.org.
taxes locales et tva. Consulté le 09 juillet 2011.
http://rechercheqfric.com/in457889/karine-bennefla?
Consulté le 18 Juillet 2011
ANNEXES
Annexe 1. Liste de Codes, Décrets,
Lois, Ordonnances.
· Acte n° 31/CD-1220 du 14 décembre 1981
régissant la profession de Commissionnaire en Douane Agrée dans
la CEMAC.
· Code des impôts du Cameroun - 2006
· Constitution du 18 Janvier 1996
· Décret N°2004/0133/PM du 09 janvier 2004
fixant le cadre d'élaboration des statistiques du commerce
extérieur au Cameroun
· Loi n° 90/031 du 10 Août 1990
régissant l'activité commerciale au Cameroun
· Ordonnance n° 72/18 du 17 octobre 1972 portant
régime général des prix
Annexe 2. Liste des données
utilisées pour la confection des statistiques du commerce
extérieur :
1. Numéro de la déclaration
2. Date de la déclaration
3. Type de la
déclaration
4. Numéro de l'article
5.
Numéro de la déclaration antérieure
6. Type de la
déclaration antérieure
7. Bureau de douane
8. Identifiant du déclarant
9. Identifiant du
destinataire (import) ou de l'expéditeur réels (export)
10.
Pays de provenance (import)
11. Port de provenance (import)
12. Pays d'origine (import) ou de destination (export)
13. Port d'origine (import) ou de destination (export)
14. Position tarifaire
15. Poids brut
16. Poids net
17. Unités complémentaires
18. Régime
statistique
19. Valeur facture
20. Valeur assurance
21. Valeur fret
22. Valeur imposable
23. Valeur
statistique
24. Régime douanier
25. Mode de transport
26. Liquidation (par type de taxes)
27. Manque à gagner.
Annexe 3
QUESTIONNAIRE DES AGENTS DE
COMMISSION
THEME : Etude de la filière
pièces détachées de moto et de voiture dans la ville de
Maroua
|
NOM DE
L'ENQUETEUR..........................................................
|
N°des enquêtés
|
Statuts
|
Nationalité
|
Age
|
Lieux approvision
|
Voies empruntées
|
Adhésion au syndicat
|
Engins de transport
|
Nombre d'années
|
paiements
|
gains × 1000
|
satisfaction
|
|
1-transporteur
2-transitaire
3-autre
|
1-Cameroun
2-Nigeria
3-Tchad
4-Autres
|
1-[10-15[
2-[15-20[
3-[20-25[
4-[25-30[
5-[30-35[
6-[35-40[
7-[40-45[
8-autres
|
1-Douala
2-Chine
3-Dubaï
4-Banki
5-Autres
|
1-Routes
2-Pistes
|
1-Oui
2-Non
|
1-Voiture
2-Moto
3-Autre
|
1-[0-5[
2-[5-10[
3-[10-15[
4-[15-20[
5-[20-25[
6-[25-30[
7-Autre
|
1-Par commission
2-Par mois
|
1-[0-100[
2-[100-200[
3-[200-300[
4-[300-400[
5-[400-500[
6-[500-600[
7-[600-700[
8- >1000
|
1-Oui
2-Non
|
(1)
|
(2)
|
(3)
|
(4)
|
(5)
|
(6)
|
(7)
|
(8)
|
(9)
|
(10)
|
(11)
|
(12)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
QUESTIONNAIRE DES COMMERCANTS
THEME : Etude de la filière
pièces détachées de moto et de voiture dans la ville de
Maroua
|
NOM DE
L'ENQUETEUR..........................................................
|
N° des Enquêtés
|
Statuts
|
Nationalités
|
Age
|
Pièces vendues
|
Nombre d'années
|
Lieux de stockage
|
Lieux de vente
|
Adhésion au syndicat
|
Règles
|
gains × 1000
|
satisfaction
|
|
1-Grossiste
2-Semi-grossiste
3-Détaillant
|
1-Cameroun
2-Nigeria
3-Tchad
4-Autres
|
1-[10-15[
2-[15-20[
3-[20-25[
4-[25-30[
5-[30-35[
6-[35-40[
7-[40-45
[8-autres
|
1-Motos
2 Voitures
|
1-[0-5[
2-[5-10[
3-[10-15[
4-[15-20[
5-[20-25[
6-[25-30[
7-Autre
|
1-Marché
2-Quartier
|
1-Marché
2-Quartier
|
1-Oui
2-Non
|
1-Taxes
2-Impôt
3-Patentes
4-Autres
|
1-[0-100[
2-[100-200[
3-[200-300[
4-[300-400[
5-[400-500[
6-[500-600[
7-[600-700[
8- >1000
|
1-Oui
2-Non
|
(1)
|
(2)
|
(3)
|
(4)
|
(5)
|
(6)
|
(7)
|
(8)
|
(9)
|
(10)
|
(11)
|
(12)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
QUESTIONNAIRE DES CONSOMMATEURS
THEME : Etude de la filière
pièces détachées de moto et de voiture dans la ville de
Maroua
|
NOM DE
L'ENQUETEUR..........................................................
|
N° des enquêtés
|
Engin
|
Catégorie
|
Lieus d'approvisionnement
|
Nombre d'années
|
Etat des pièces
|
Choix des pièces
|
Satisfaction
|
|
1-Motos
2 Voitures
|
1-Particulier
2-Transporteur
3-Société
4-Administratif
|
1-Marché
2-Quartier
3-Garage
|
1-[0-5[
2-[5-10[
3-[10-15[
4-[15-20[
5-[20-25[
6-[25-30[
7-Autre
|
1-Neuve
2-Occasion
|
1-Prix
2-Qualité
3-Durabilité
4Autre
|
1-Oui
2-Non
|
(1)
|
(2)
|
(3)
|
(4)
|
(5)
|
(6)
|
(7)
|
(8)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
* 1Statistical Package for
Social Sciences.
* 2 Clando : appellation
de moto taximen dans le grand nord.
* 3 Enquêtes de
terrain, et Délégation Régionale du commerce Juin 2011
* 4 Bonne facture : ce
sont des pièces d'origines faite par le concessionnaires afin d'assurer
la fidélité des clients ce sont généralement des
marques européennes
* 5
« kotonou » c'est l'appellation des motos servant de taxi
dans la ville de Maroua. Il indique le lieu d'approvisionnement. Les motos en
effet provenaient du Benin vu son ouverture à la mer.
* 6 Selon les enquêtes
de terrain, les pièces de marque européenne sont celles qui
coutent chère par rapport aux pièces d'origines asiatiques, qui
sont cependant plus fiables.
* 7 Maii taable : nom
désignant les vendeurs sur des tables que ce soit au marché ou au
quartier.
* 8 Fulbés :
considérés comme étant autochtones dans le
Diamaré.
* 9 Fulbeisés :
ce sont les Mafa, Guiziga, kanouri, Mandara qui ont vécus longtemps
à Maroua et sous l'influence des musulmans se disent peuls.
* 10 Alhadji : ce nom
désigne des grands commerçants grossistes au grand Nord en
général.
* 11 Seignobos et al (2000),
atlas de l'extrême nord Cameroun.
* 12 Frolina :
péage situé à la sortie au nord ouest de la ville de
Maroua.
* 13 Services mobiles :
c'est un détachement des agents des douanes pour sillonner et traquer
les fraudeurs.
* 14 Poste fixe: c'est un
lieu ou les douaniers savent qu'il est incontournable par les fraudeurs et les
attendent.
* 15 Clandomen :
personnes qui utilisent les motos pour des transports publics et en font de
ça un métier.
* 16 Entretien du 09 Mai
2011 avec le président du syndicat des ventes des pièces
détachées.
* 17 Travail d'étude.
Centres d'Etudes Techniques de l'Equipement (CETE).Sud-ouest, 2007.
* 18 Ensemble des principes
et moyens techniques de ravitaillement et de soutien organisés pour le
succès d'une opération économique
* 19 Les cas de
traîtrise sont assez rares chez les passeurs pour la principale et unique
raison qu'ils sont mieux payés par les commerçantes que par les
douaniers.
* 20 La
« désobéissance fiscale» est quelquefois
délibérée. (Roitman, 2005) p.184.
* 21 Loi n° 90/031 du
10 Août 1990 régissant l'activité commerciale au
Cameroun
* 22 Programme d'Appui
à la Décentralisation et au Développement Local
* 23El-adj. MESSERE,
commerçant de pièces détachées de voiture,
propriétaire d'une boutique située au carrefour MOBILE,
marchée centrale de Maroua
* 24 Régit par la
disposition de la Loi N° 90/ 059 du 19-12-1990 portant liberté
d'association au Cameroun.
* 25 Entretien avec M.
Joël, chef d'atelier mécanique au Centre Technique de Maroua,
(CTM), le 26-06-2011
* 26 De l'Acte n°
31/CD-1220 du 14 décembre 1981 régissant la profession de
Commissionnaire en Douane Agrée dans la CEMAC.
* 27 L'ordonnance n°
72/18 du 17 octobre 1972 portant régime général des
prix
* 28 Entretien avec Ikeyeri
Samsom vendeur Nigérian propriétaire d'une boutique sur l'axe
Kakatare (Maroua) le 24-06-2011.
* 29 Transporteur de
marchandise par camion entre le Cameroun et le Nigéria.