2.
Recommandations :
2.1. Sur
le plan stratégique :
En 2009, la BTD a lancé une nouvelle campagne
commerciale en vue d'augmenter sa part de marché en augmentant le
financement du secteur des PME/PMI qui demeure tout de même un secteur
très risqué.
Cependant, la banque doit éviter de commettre les
erreurs du passé qui ont plongé l'institution dans des
difficultés financières qui normalement devraient conduire
à sa liquidation pure et simple n'eût été
l'intervention de l'Etat et plus particulièrement de la BCEAO. Aussi,
l'environnement bancaire togolais devient de plus en plus concurrentiel avec
l'arrivée des banques de réseau. Il faut surtout signaler
l'évolution irréversible du dispositif prudentiel actuel vers
Bâle II. Cette situation doit pousser la banque à repenser sa
stratégie de gestion des risques et commerciale.
En effet, la réforme Bâle II impose aux banques
un reporting régulier du suivi des risques. Elles doivent aussi, via le
pilier 2, effectuer des Stress destinés à vérifier que les
fonds propres sont suffisants pour supporter une dégradation du risque
à l'occasion, par exemple, d'un retournement conjoncturel. En adoptant
dès maintenant ces outils, la BTD sera capable de prévoir la
défaillance de ses contreparties et par la suite de calibrer ses besoins
en fonds propres économiques. Aussi, Bâle II prévoit un
abaissement de la consommation en capital pour les contreparties dotées
de bons ratings et un renforcement pour les contreparties qui ont un mauvais
rating. Les conséquences pourraient être les suivantes :
· Les meilleures contreparties continueront à
bénéficier d'une prime de risque moins élevée donc
d'un taux d'intérêt bas, résultat d'une compétition
accrue entre banques.
· Les contreparties qui n'auront pas on bon rating
(Score) paieraient un taux d'intérêt plus élevé, car
le coût du capital serait plus important.
Dans la perspective de cette évolution
inévitable des normes prudentielles vers Bales II, il serait opportun,
non seulement pour la BTD mais aussi pour les institutions financières
de la zone monétaire UEMOA, d'expérimenter ces différents
modèles modernes de gestion du risque de crédit. Ce faisant,
elles prendraient une longueur d'avance dans leur préparation en vue
d'aborder plus facilement ces réformes à venir.
En effet, la possibilité de pouvoir calculer les pertes
potentielles maximales à partir de ce modèle va permettre
à la BTD de savoir si ses risques sont compatibles avec son niveau de
capital et aussi pouvoir différencier sa facturation client en fonction
des risques encourus.
En fait, cette approche est appropriée pour suivre la
consommation de fonds propres, et à posteriori pour mesurer la
véritable rentabilité de chaque activité de la BTD.
Rappelons que les fonds propres servent à garantir l'activité de
la banque. En particulier, ils doivent permettre d'absorber les fortes pertes
dues à des éléments exogènes et/ou inattendus.
Ainsi, plus leur niveau est élevé, plus la BTD présentera
des gages de solidité et s'assurer une activité bancaire
constante et stable.
Les simulations de Stress permettent une vision à un
horizon plus lointain sous des hypothèses de conjoncture
différentes de celles connues actuellement. Outre le volet prudentiel
afférant à Bâle II, le Stress-Testing peut aussi être
vu, du côté pilotage stratégique de l'activité
commerciale de la BTD, comme un moyen d'appréhender les impacts en
risque à moyen terme d'un changement de politique commerciale.
La réflexion autour de scénarii de Stress va
offrir l'occasion à la BTD de recenser les impacts de chocs
économiques sur la structure en risque de sa clientèle. Donc, de
pouvoir identifier les points de faiblesse et les actions correctrices le cas
échéant.
Le Stress-Testing permettra d'anticiper à la fois le
risque et les fonds propres nécessaires pour les prochains mois ou
années à venir, en tenant compte de chocs éventuels,
qu'ils soient économiques ou bien issus d'hypothèses internes
à la banque. Ainsi, la définition et le calcul des impacts de
scénarii de Stress se révèlent comme des outils de
pilotage très pertinents et renseignent les décideurs quant aux
conséquences que pourraient avoir leurs choix stratégiques.
2.2. Sur le plan
organisationnel :
Pour réussir à mettre en place cette nouvelle
approche de gestion de risque de crédit, un certain nombre d'actions
doivent être entreprises en amont.
Ainsi, la BTD doit renforcer ses investissements dans le
développement des nouvelles techniques de maîtrise des risques en
vue d'assoir sa crédibilité en matière de gestion des
risques. Elle doit investir dans les nouvelles technologies de l'information et
de la communication (NTIC) afin de renforcer le système d'information
très important dans le Reporting à grande échelle des
risques. Elle doit en outre prendre certaines mesures pour améliorer
directement ou indirectement sa procédure d'appréciation des
risques et renforcer du coup sa performance. Il s'agit de :
· Promouvoir des actions commerciales vis-à-vis
des entreprises de bonne signature et renforcer sa mission de conseil
auprès d'elles afin de les encourager à mettre en place des
normes de gestion saines.
· Procéder à la diversification des
contacts à tous les niveaux afin de disposer de ressources
adaptées pour le financement de ses activités.
· Amener les auxiliaires de justice à entreprendre
des actions rigoureuses dans le cadre du recouvrement effectif des
créances de la banque.
· Mettre en place une structure de recherche
opérationnelle, même réduite, pour l'étude du risque
et des nouvelles techniques modernes d'évaluation continue du risque.
· Dynamiser les relations de travail et la formation du
personnel dans ce domaine.
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