3.2 Analyse du risque
Après avoir identifié, classifié et
représenté graphiquement chaque entité (agences, services
et directions), il conviendra d'analyser l'impact du dispositif de
contrôle interne existant, sur la maîtrise de ces risques
(couverture).
Cette étape consiste à s'assurer de
l'adéquation, de la pertinence et de l'efficacité des
règles et procédures du système de contrôle
interne. En d'autres termes, il s'agira de faire l'analyse des
procédures afin de pouvoir s'assurer du respect des différents
objectifs du contrôle interne ; à savoir :
? La protection des actifs du patrimoine,
? La bonne répartition des tâches, la
classification des attributions et des responsabilités, ? La
séparation des fonctions, les principes de délégation,
? La garantie du caractère normal et régulier des
opérations de crédit : respect des politiques et
procédures de crédit, octroi de crédits aux dirigeants,
? La prévention ou la détection de fraudes et des
erreurs,
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LA CARTOGRAPHIE DES RISQUES, OUTIL D'AMELIORATION DES
PERFORMANCES DES SFD : CAS DE PAMECAS
· Le respect des textes règlementaires,
· La mise en application de principes ou pratiques
comptables adoptés,
· La prompte préparation des informations
financières,
· La tenue correcte des livres et documents comptables.
Cette évaluation du contrôle interne pourra
être renforcée par l'examen de l'application :
· Des règles prudentielles de gestion
définies par la BECAO pour les SFD,
· Des recommandations des différentes missions de
suivi de supervision et d'Audit.
A) Analyse du risque de fraude
L'auditeur doit être conscient que sa mission n'est pas
de détecter la fraude, mais d'identifier les situations qui augmentent
les occasions de fraude.
Une des caractéristiques des IMF qui peut favoriser la
fraude est la décentralisation. En effet, elle implique qu'un petit
nombre de personnes participe au processus d'approbation, de suivi et de
recouvrement des crédits. Cette situation peut favoriser les
opportunités de fraudes ou de dérives par rapport aux
procédures définies. La décentralisation peut
également accroitre le risque d'erreurs ou de manipulations frauduleuses
lors du transfert de l'information des agences au siège.
La plupart des cas de fraude dans une IMF sont liés aux
activités de crédit et sont difficilement détectables. Les
sources principales de fraude sont les prêts fictifs, les pots de vin et
autres manoeuvres de corruption pour l'obtention d'un crédit, et le
non-enregistrement de remboursements effectués par les clients
(membres).
La fraude n'apparaît pas dans les livres. Les
remboursements de crédits sont détournés avant même
d'être enregistrés, ne laissant aucune trace écrite
susceptible d'être vérifiée par un auditeur en dehors des
éventuels états d'impayés. Il arrive également
qu'un agent de crédit crée des prêts fictifs, souvent avec
la complicité du client ou d'un caissier, et empoche une partie ou
l'intégralité des sommes versées. A
l'échéance, les montants échus ne sont pas
versés.
Les contrôles opérationnels effectués par
les superviseurs, les agents de crédit (visite des membres ayant un
retard important, visites inopinées à certains membres) sont un
moyen plus efficace de détection de la fraude.
La pratique de crédits risqués peut
également constituer une situation favorable ou cacher des manoeuvres
frauduleuses. Les pratiques risquées les plus couramment
observées dans une IMF sont les suivantes :
y' Le refinancement : lorsqu'un client a des difficultés
pour rembourser son prêt, l'agent de crédit qui veut dissimuler le
problème lui propose un nouveau crédit qu'il va utiliser pour
rembourser l'ancien. Ce nouveau crédit connaîtra des
difficultés de remboursement et le cycle se répètera.
y' Le cumul de crédits : lorsque l'institution propose
plusieurs types de crédit et qu'un agent de crédit propose
à un client défaillant un second crédit pour rembourser le
premier. En fin de compte, il sera dans l'incapacité de rembourser les
deux prêts,
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LA CARTOGRAPHIE DES RISQUES, OUTIL D'AMELIORATION DES
PERFORMANCES DES SFD : CAS DE PAMECAS
y' Le remboursement par chèque : le client solde son
crédit par un chèque postdaté. Son compte est soldé
et le chèque inscrit en créances diverses ou reste en suspens
dans les rapprochements bancaires.
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