II.3.3 Politique
monétaire et régulation de la masse monétaire
La réglementation de l'offre monétaire est sous
la responsabilité de la politique monétaire, qui a comme
rôle de réguler les moyens monétaires qu'ont les
entreprises et les particuliers en fonction des besoins de l'économie et
les objectifs que fixent les pouvoirs publics.
La politique monétaire se définit
généralement comme l'action qui utilise le contrôle de
l'offre et de la demande par la banque centrale comme instrument de
réalisation des objectifs de politique économique
générale. Elle a l'objectif de faire varier selon les
circonstances le niveau du revenu national et le niveau général
des prix (Jean-Pierre PATAT 1987 : 277).
Il est nécessaire de souligner que la politique
monétaire est l'affaire du gouvernement et sa mise en oeuvre est celle
de la banque centrale, BNR au Rwanda.
II.3.4 Impact théorique
de la masse monétaire sur le niveau des prix
Selon Jean-Pierre PATAT (1987 : 286), un accroissement de
la masse monétaire provoque non seulement un accroissement des prix,
mais un essor de la demande, selon une relation en définitive
très simple, sinon simpliste. En partant de la formule de PIGOU (dite
encore formule de Cambridge) montre qu'un accroissement des prix ne peut se
produire sans augmentation de la masse monétaire. En effet, si les prix
augmentent, les encaisses réelles des agents économiques vont s'abaisser en deçà de
ce qu'ils considèrent comme normal ; pour les reconstituer, ils
réduiront leurs dépenses et les prix
décéléreront.
II.3.5 La relation entre la
masse monétaire et le niveau général des prix
Selon Jean MARSHALL et Frédéric POULON
(1987 : 487), cette relation est souvent étudiée à
partir d'une célèbre identité proposée en 1911 par
I. FISHER sous le nom d'équation des échanges.
Sous une forme simplifiée, cette relation
s'écrit :
Où : P est le prix moyen pondéré des
biens ayant fait, dans la période considérée, l'objet de
transactions.
T est le volume de ces transactions
M est la quantité de monnaie en circulation (la masse
monétaire)
V est la vitesse de circulation de la monnaie
Les deux membres de l'égalité expriment, de deux
façons différentes, la valeur des transactions effectuées
dans la période. Il s'agit donc bien d'une identité. Celle-ci se
transforme par différentiation logarithmique, en l'identité
suivante :
où les termes sont les taux de variations des grandeurs (P, T, etc.) d'une
période à l'autre. Cette équation constitue l'une des
bases de la politique monétaire dont le but est de contrôler le
taux d'inflation ou taux d'accroissement du niveau général des
prix.
La deuxième équation est celle friedmanienne
qu'il dégage de l'équation quantitative de la monnaie. Il a fait
intervenir deux facteurs suivants :
- Le revenu réel : (revenu nominal divisé par le niveau des prix)
- L'encaisse réelle : (encaisse nominale divisée par le niveau des prix)
Ainsi, par l'intervention de Milton FRIEDMAN et Irving FISHER,
on vient de remarquer certaines justifications de la relation
(interdépendance) entre l'évolution de la masse monétaire
et du niveau général des prix. Dans une telle perspective, le
rôle de la politique monétaire est de réguler la masse
monétaire en circulation et de stabiliser le niveau
général des prix.
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