L'entreprise et la relance économique( Télécharger le fichier original )par Assia HADJAR Université d'Oran - Magister en management 2011 |
Chapitre I : les approches theorique de la croissance économiqueCHAPITRE I : LES APROCHES THEORIQUE DE LACROISSANCE ECONOMIQUEIntroduction La croissance économique désigne l'augmentation de la production de biens et services dans une économie sur une période donnée 1(*) Ce chapitre présente l'approche théorique de la croissance économique ; endogène et exogène comme suite : Section 1 : la politique industrielle et la relance économique ; Section2 : la croissance endogène. Section I : La politique industrielle et la relance économique1. Définition de la relance économique : « Politique destinée à donner une impulsion nouvelle à une activité économique se trouvant dans une phase de ralentissement ou de stagnation »2(*) « Une politique de relance est une politique économique conjoncturelle qui a pour but de relancer l'économie d'un pays ou d'une zone monétaire lorsque ses capacités de production sont sous-utilisées la finalité est de favoriser la croissance pour lutter contre le chômage »3(*) Autrement dit ; « Une politique de relance ou plan de relance est une ensemble de mesures de politique économique, qui s'effectue par des dépenses publiques supplémentaires et de réduction de certains impôts, et donc dégradant le solde public. Décidées par le gouvernement d'un pays ou d'une zone économique, dans le but de provoquer une « relance économique », c'est-à-dire une augmentation de l'activité économique et une réduction du chômage lors des périodes de faible croissance ou de récession » 4(*)
Les outils d'une politique de relance sont de trois ordres : budgétaires, monétaires ou réglementaire : · Outil budgétaire : Dans le cadre d'une relance budgétaire, il s'agit d'augmenter la demande interne en augmentant les dépenses de l'État (construction, investissement...) ou en augmentant les revenus disponibles des agents (baisse des impôts où hausse des prestations sociales). · Outil réglementaire :6(*) Dans ce cas, l'Etat utilise son pouvoir réglementaire pour augmenter les revenus d'un groupe ciblé de la population, il s'agit en général des bas salaires, la loi psychologique fondamentale de Keynes assurant qu'une augmentation des revenus de ce groupe se traduira presque intégralement par une hausse équivalente de la demande (ce type de ménage ayant une propension à épargner plus faible que les autres groupes, et donc une propension à consommer plus forte). En pratique, ces augmentations prennent souvent la forme d'augmentation de différents minima sociaux ou du salaire minimum, les effets peuvent alors être négatifs sur le taux de chômage. · Outil monétaire : Dans le cas d'une politique monétaire de relance, la banque centrale augmente l'offre de monnaie. Une telle baisse encourage la demande de crédit par les ménages et les entreprises, et donc augmente l'activité économique d'ensemble. 7(*) Les politiques de relance sont des politiques conjoncturelles, répondant à une faiblesse ponctuelle de la croissance en présence de capacité de production inutilisée. Elles sont impuissantes face à une faiblesse de la croissance liée à l'organisation même du système productif. Il faut également que le supplément de revenue se traduise dans une augmentation de la demande interne, ce qui suppose la croyance par les ménages que leurs impôts n'augmenteront pas pour faire face aux dépenses de l'Etat.8(*) 2. La Politiques de développement :9(*) 2.1. La pluralité des stratégies et des politiques de développement : Depuis 1945, deux périodes peuvent être distinguées en matière de politique du développement :
2.1.1. Les stratégies autocentrées : Les stratégies autocentrées (ou développement autocentré) repose sur une priorité donnée au développement du marché intérieur et au refus de spécialisation internationale.
La stratégie des industries industrialisantes repose sur le développement prioritaire des industries qui ont des effets d'entraînements sur l'ensemble de l'économie. Il y a effet d'entraînement lorsque le développement d'une activité entraîne celui d'une autre.
L'industrialisation par substitution des importations (ISI) est une stratégie qui repose sur : · une déconnexion des PED vis-à-vis des PDME par le développement d'une production nationale de produits qui se substitue aux importations ; · un protectionnisme élevé (contrôle des importations, réglementation des changes..) ; · des subventions publiques aux nouvelles industries et la mise en oeuvre de mécanismes de planification par l'Etat. Ce type de stratégie a été adopté par l'ensemble des pays d'Amérique latine durant les années 1950 et 1960 (plus particulièrement au Brésil). Elle se heurte à l'existence d'une dépense technologique en matière, plus particulièrement, de biens d'équipements qui génère un déséquilibre de la balance des paiements et, à terme, une dépendance extérieure accrue.10(*)
2.2.1. La coopération internationale : 2.2.1.1. Le rôle des institutions internationales : ONU, CNUCED, Banque mondiale, FMI L'ONU créé en avril 1945, cherche à promouvoir les idées de développement, d'égalité entre les nations et d'universalisme ont été mises en avant. Pour sa part la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement (BIRD ou Banque mondiale), créée a Bretton Woods en 1944, est chargée : · de l'octroi de prêts a des conditions avantageuses ; · du soutien financier et technique pour des grands projets d'infrastructures ou pour des programmes sociaux (santé, éducation,..) ; · et, plus récemment, de la protection de l'environnement. En 1964, à l'initiative des pays du tiers monde, est créée la Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement (CNUCED) dont l'objectif est de promouvoir une organisation des échanges internationaux plus favorable aux PED. En 1968, à son initiative, un système de préférences tarifaires (Système Généralisé de Préférence, SGP) au bénéfice des pays du Tiers monde est mis en place par dérogation aux principes du GATT. En 1976, la CNUCED propose un programme de stabilisation des cours des matières premières par un mécanisme de stocks régulateurs. Ce mécanisme n'a dans le réalité jamais véritablement pu contribuer à une stabilisation des prix des matières premières, en raison du faible nombre d'accords de produits (cacao, café, caoutchouc, étain, sucre), de la concurrence entre PED et de ressources insuffisantes. Plus généralement, en 1974, l'ONU se prononce pour un Nouvel Ordre Economique International (NOEI) qui nécessite : · l'élargissement de l'accès des marchés des pays industrialisés aux PED ; · l'augmentation des aides publiques et privées au développement ; · la stabilisation du prix des produits primaires. Ces orientations seront reprise en 1980, dans le rapport Brandt intitulé « Nord-Sud : un programme de survie », rapport qui insiste sur la nécessite de lutter contre la famine et la pauvreté et d'opérer des transferts de capitaux massifs vers les PED. Dans une perspective relativement semblable, le discours de Cancun le Nord de bénéficier durablement de la prospérité, si le Sud reste a l'écart du développement. Mais dés le début des années 1980, l'ensemble de ces orientations et de ces perspectives vont être remises en cause face notamment au problème du gonflement de la dette des PED nécessitant, aux yeux des experts du FMI, la mise en oeuvre de politique d'ajustement structurel d'inspiration nettement libérales.11(*) 2.2.1.2. Les politiques d'aide publique au développement :12(*) L'aide publique au développement (APD), regroupe l'ensemble des ressources en provenance des organismes publics mises à la disposition des PED et des institutions internationales et qui prennent la forme de dons ou de prêts a long terme et à taux d'intérêt peu élevé. Au sein de cette aide, il faut distinguer l'aide publique bilatérale (majeure partie de l'aide publique) de l'aide publique multilatérale qui transite par des organismes internationaux tels que la FAO, l'UNICEF, le Programme Alimentaire Mondial, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). L'aide publique constitue une source de revenus indispensable pour un certain nombre de pays. Ainsi, elle représente près de 15% du PNB des pays les Moins avancés (PMA).Sans cette aide qui permet de financer des projets de développement et de réduire le déficit de la balance des paiements, ces pays seraient soumis à la logique et aux aléas du marché des capitaux privés, marqué par une forte tendance au financement des seuls pays stables politiquement et financièrement, et déjà engagés sur la voie du développement. 2.2.1.3. Investissement directs à l'étranger (IDE) et développement : Selon W. Andreff, il existe une corrélation positive entre rythme de croissance et degré de pénétration de l'IDE. Les PED qui connaissent des taux de croissance élevés, attirent les capitaux étrangers, c'est le cas notamment des NPI13(*). En revanche, l'Afrique est marquée par la fuite des IDE, l'absence relative de FMI et par une faible croissance, confirmant l'idée de sa marginalisation croissante dans l'économie mondiale. Il y a donc une inégale répartition du stock d'IDE : sa concentration de celui-ci sur les PDME et les NPI. Ainsi, les PED, en 1960 recueillaient 33% du stock mondial des IDE : contre 22% en 1992. L'Indonésie et Singapour, en 1992, ont attiré 20% des flux d'IDE entrant dans les pays du tiers-monde, soit plus que les 77 pays classés comme PMA et PVD a revenu intermédiaire. Aujourd'hui, pour les PED, l'enjeu n'est plus, comme dans les années 1950-1970 de dénoncer le néocolonialisme des firmes géantes, mais de les attirer par la création d'un environnement favorable et en cherchant parallèlement à bénéficier de transferts de technologies par la constitution de joint-ventures (co-entreprise) et l'achat de licences étrangères. 2.2.2. Les politiques d'ajustement structurel :14(*) Les politiques d'ajustement structurel préconisées par le FMI et la banque mondiale reposent sur l'idée que les obstacles au développement se situent du coté d'une trop grande intervention de l'Etat, d'une insuffisante mobilisation des initiatives privées et d'une confiance trop limitée dans les mécanismes du marché comme moyen de la régulation économique et sociale. Dans cette perspective il s'agit : · de lutter, en premier lieu, contre le surendettement (dette extérieure et dette des administrations publiques) ; · de libéraliser, en second lieu, l'économie (politique de privatisation des grands entreprises nationales, de libre-échange, déréglementation..) et de la réorienter vers les secteurs d'exportations. Il s'agit au fond de politiques de stabilisation consistant : · à diminuer la consommation interne, et donc les importations, pour réduire le déficit de la balance des paiement ; · à réduire le poids des administrations publiques (coupes claires dans les budgets sociaux). Ces politiques sont fortement contestées en raison de leurs effets désastreux sur les conditions de vie des populations. Depuis la fin des années 1990, la banque mondiale entame un changement d'orientation. D'une part, l'intervention de l'Etat pour les PED, dans le cadre d'une politique de développement ne lui semble plus irrémédiablement illégitime ; d'autre part, à l'instar de certaines ONG15(*), elle considère que l'objectif principal de toute politique de développement est la satisfaction de besoins essentiels (alimentation, santé, éducation, assainissement, transport, distribution d'eau potable,..), reprenant ainsi les analyses du Club de Rome de 1973, sur la question de la « croissance zéro ». Il ne s'agit donc plus de mener l'ensemble des pays vers le niveau économique et social des pays industriels, mais de tenir compte des situations particulières, notamment celles des Pays les Moins Avancés (PMA). 3. La notion de la politique industrielle :16(*) Une politique industrielle peut se définir comme étant l'ensemble des actions conduites par les pouvoirs publics en vue d'assurer le développement et la compétitivité des entreprises, et, ce généralement, sans considération de leur appartenance à tel ou tel secteur d'activités (primaire, secondaire, tertiaire). Deux types de politiques industrielles existent :
L'autre, d'inspiration plus libérale, touche à l'amélioration des conditions générales d'exercice de l'activité productive : 1. réglementation ou déréglementation des activités économiques par rapport à des domaines comme l'emploi ou l'environnement ; législation sur la concurrence, marché publics ; 2. politique en matière de taxation du capital et du travail, politique en matière d'aménagement du territoire -dépenses d'infrastructures, politiques de recherche-, politique commerciale- droits de douane-, politique de change. 3.1. Les interventions directes de l'Etat :17(*) · stratégie de créneaux et stratégie de filière :18(*) a partir de 1972-1973, face a la croissance du taux d'ouverture de l'économie, les pouvoirs publics, en France, cherchent à promouvoir les secteurs d'avenir, les créneaux porteurs , (spécialisation serrée, adaptation à l'évolution de la demande mondiale), plutôt que de disperser leurs efforts dans un soutient générale de tous les secteurs. Par ailleurs, de grands projets industriels sont mis en oeuvre (le Concorde, le TGV, le programme électronucléaire). Le changement de majorités politique en 1981 vient quelque peu modifier cette politique. Une stratégie de filière dans le cadre d'un objectif de reconquête du marché intérieur vient se substituer à celle des créneaux porteurs considérée comme ayant sacrifié les secteurs du cuir, du textile et de l'habillement, des meubles, des jouets, etc. Une filière est une chaîne d'activités, de la matière première au produit fini, de relations de fournisseurs à clients entre des entreprises complémentaires. Cette stratégie de filière passait en premier lieu par la reconquête du marché des biens d'équipement (plan machines-outils) et de l'électronique mais elle se heurta à la contrainte extérieure. Dés 1983, les pouvoirs publics abandonnent l'idée d'interventions directes au profit d'une action sur leur environnement. Si l'aide aux industries en reconversion se poursuit durant un temps (acier, charbon, construction naval, chimie de base, automobile et textile), l'essentiel des interventions des pouvoirs publics va consister : · à réduire la taxation du capital, le coût du travail (désindexation des salaires et des prix) ; · à accentuer l'effort en matière de recherche dans les industries et technologie de pointe ; · à encourager l'épargne par la réforme des marchés financiers. En 1988, une étude de l'OCDE19(*) souligne que les interventions publiques directes n'ont eu que peu d'efficacité en matière d'adaptation de l'industrie à l'évolution de la demande mondiale. Elle souligne que les aides aux secteurs en difficulté (sidérurgie, textile, construction navale,..) n'ont pas permis d'éviter l'effondrement de l'emploi et que, les grands programmes visant à promouvoir des secteurs nouveaux, auraient généré des effets d'éviction (détournement de moyens financiers et humains de recherche pour des retombées faibles dans l'ensemble de l'industrie). 20(*) Les politiques d'aides directes à l'industrie sont aujourd'hui très critiquées (politique de libre-échange préconisée) car elles sont génératrices d'une baisse des profits pour les producteurs en place et d'un accroissement de la rente des oligopoles au détriment des consommateurs. La gestion des externalités : un retour vers l'Etat ? Même si les pouvoirs publics se veulent non interventionnistes, ils se doivent de promouvoir la recherche et la formation génératrice d'effets externes positifs pour l'ensemble de l'appareil productif. L'intervention de l'Etat est ici indispensable dans la mesure où ces activités tendent à profiter à d'autres que ceux qui les financent. Ainsi, les pouvoirs publics gardent des possibilités de favoriser l'environnement des entreprises, par des actions en matière de recherche-développement, d'éducation et formation de la main d'oeuvre mais également en matière de développement d'infrastructure publiques, plus particulièrement en matière de transport. Aujourd'hui, l'enjeu de la politique industrielle se situe donc dans la capacité d'attirer les entreprises par la qualité de l'environnement offert (proximité des marchés, coût et qualité de la main d'oeuvre, ressources technologiques, sécurité des investissements, qualité des infrastructures de transport, de télécommunication et des services publics), tout en évitant d'accroître les charges fiscales et sociales.21(*) * 1 « Politique de relance », www.fr.wikepedia.org/wiki/relance_economique. * 2 « Relance économique », http : dictionnaire.sensagent.com/relance+économique/fr.fr/ * 3 « Politique de relance », www.toupie.org/dictionnaire/politique_relance.htm. * 4 « Politique de relance », www.fr.wikepedia.org/wiki/relance_economique. * 5 « Politique de relance », Opt.Cit. * 6 « Politique de relance », Opt.Cit. * 7 « Politique de relance », Opt.Cit. * 8 « Politique de relance », Opt.Cit. * 9 Alain Beitone et autres, « Économie aide-mémoire », édition DALLOZ-2001, page 428. * 10 Alain Beitone et autres, Op.Cit. * 11 Alain Beitone et autres, Op.Cit. * 12 Alain Beitone et autres, Op.Cit. * 13 NPI : les Nouveaux Pays Industrialisés * 14 Alain Beitone et autres, Op.Cit. * 15 ONG : Organisation Non Gouvernementale. * 16 Alain Beitone et autres, « Économie aide-mémoire », édition DALLOZ-2001, * 17 Alain Beitone et autres, Op.Cit. * 18 Alain Beitone et autres, Op.Cit * 19 OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique * 20 Alain Beitone et autres, Op.Cit * 21 Alain Beitone et autres, Op.Cit |
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