Critique sociologique des cours d'appui à l'école élémentaire.( Télécharger le fichier original )par Abdou FAYE Faculté des sciences et technologies de l'éducation et de la formation (FASTEF) - Certificat d'aptitude aux fonctions d'inspecteur de l'enseignement élémentaire 2011 |
IntroductionFace aux multiples exigences de ce troisième millénaire, l'éducation apparaît comme un atout indispensable permettant à l'humanité de progresser vers les idéaux de paix, de liberté et de justice sociale. Sous ce rapport, elle se présente comme un creuset d'intégration sociale, un facteur de développement économique et un élément d'épanouissement culturel. En plus, l'éducation est l'une des priorités des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). La priorité, c'est le droit à une éducation primaire de qualité pour tous les garçons et filles d'ici 2015. Cette perspective va permettre au citoyen quel qu'il soit, de se promouvoir, de se doter les moyens et les capacités de transformer positivement le milieu et la société et aide chacun à épanouir ses potentialités pour une vie meilleure1(*). Nous retenons qu'une éducation de qualité est la clé de l'avenir de toute société. Elle permet à l'individu d'apprendre à maîtriser la vie et à venir à bout de ses problèmes. L'opinion d'AHLIN BYLL-CATARIA, Secrétaire Exécutif de l'ADEA, au cours d'un entretien du 14 Mai 2009 dans le site web de l'UNESCO-Afrique, en rend compte : Investir dans l'éducation et la formation en Afrique, c'est préparer les générations africaines futures à penser le développement en termes de vision pour l'avenir et non plus en termes de gestion de crises et de situations d'urgence. En fait, ce n'est pas par miracle ou par sésame « ouvre-toi » que l'Homme arrivera à relever ses défis de nature très complexes. Il lui faut impérativement choisir une voie, celle qui mène vers un développement humain. Cette voie est sans conteste, l'École qui s'affiche comme un pivot du développement. En plus, elle crée des relations d'interdépendance entre les êtres humains, leur transmet la capacité de subvenir à leurs besoins, en somme de gagner leur vie honnêtement. Elle leur permet aussi de participer à la vie de la nation, d'être autonomes et responsables. A ces défis, il importe d'ajouter ce qu'on peut encore acquérir à l'école, notamment un apprentissage de qualité par la maitrise de connaissances et de compétences utiles pour faire face à un monde changeant. Dans la même veine, l'école apparaît comme une salvatrice dans les sociétés où la liberté de l'enfant est réduite à sa plus simple expression. A ce titre, elle doit apporter l'éducation à ceux qui sont restés ou devenus marginalisés, contribuer à la cohésion sociale, libérer les énergies, forger une nouvelle personnalité fière de son identité et de sa culture, promouvoir la citoyenneté, décourager le chauvinisme et l'intolérance, améliorer le bien être, la santé et la nutrition. En somme, l'école doit permettre à chacun de nous d'être à même d'exercer son rôle de citoyen socialement utile. Pour y parvenir, elle doit s'atteler à réduire l'échec scolaire, le redoublement, l'abandon ou la déperdition par le développement d'actions de soutien, d'appui, de valorisation soutenue, visant la construction, l'appropriation et l'assimilation des savoirs transmis et l'émergence de compétences. C'est une telle vision noble certainement, qui avait conduit Aminata Diallo, ancienne Miss du Sénégal (2008) à accepter de financer des cours de renforcement en faveur des élèves du primaire plus particulièrement aux filles afin de contribuer au relèvement de leur niveau. En d'autres mots, l''Ecole et la communauté sont invitées à trouver des solutions aux difficultés d'apprentissage auxquelles les élèves font face quotidiennement. Même si nous ne pouvons pas dire qu'ils sont tous en situation d'échec, le constat général qui se dégage, c'est la baisse de niveau des élèves dans tous les ordres d'enseignement. Sous ce rapport, aucun enfant ne doit être laissé sur le bord du chemin dans les apprentissages, la réussite de tout, doit être le sacerdoce des enseignants, du système éducatif, voire un impératif de survie pour l'école qui du reste, ne doit pas rester indifférente aux différences. Alain semble s'inscrire dans cette logique en soutenant que : Si la pédagogie n'a pour fin que d'éclairer les génies, il faut en rire car les génies bondissent au premier appel et percent les broussailles. Mais ceux qui se trompent sur tout et s'accrochent à tout, ceux qui sont sujets à perdre courage et à désespérer de leur esprit, ce sont ceux-là qu'il faut aider2(*). Tout l'intérêt du sujet se situe à ce niveau, que l'enseignant doit se mettre dans une posture qui fait référence à la qualité de l'éducation, de son enseignement en vue de construire des apprentissages significatifs pour le développement et l'épanouissement de l'apprenant. C'est pourquoi nous voulons risquer cette aventure en axant notre recherche-action sur les cours d'appui à l'école primaire comme dispositif fonctionnel et opérationnel de soutien pédagogique, social et d'aide personnalisée, et autant que possible proportionnée aux difficultés des élèves. Cette option valorise l'idée selon laquelle les cours d'appui ou cours de renforcement pourraient être considérés comme un facteur d'amélioration de la qualité des apprentissages (2è composante du pdef) et surtout du relèvement de niveau en ce sens où il va être question de prendre concrètement en charge les élèves porteurs de handicap par rapport à la maîtrise des enseignements. En plus, ils peuvent être pris comme une mesure palliative contre la baisse continue de performances des élèves qui affecte sérieusement le système en général et le district scolaire de Yeumbeul Nord en particulier. Ajoutons, pour finir cette entrée en matière que la démarche proposée n'est certainement pas la seule. Elle pourra aussi apparaître complexe à certains. Cela n'est à notre avis qu'une apparence rapidement dépassée lorsqu'on s'y engage résolument. C'est pour dire en dernière instance que le travail qui va être réalisé va obéir au plan qui suit : à la suite de l'introduction, nous traiterons d'abord les cadres théoriques et d'étude, ensuite le cadre méthodologique, pour terminer par les résultats de l'étude et des propositions d'amélioration au besoin. * 1 Article 2 dans les dispositions générales de la loi d'orientation 91-22 du 16 Février 91 * 2 Alain, de son vrai nom Émile Auguste Chartier, « propos sur l'éducation », 1986 (réédition) |
|