1.1.2. Redynamiser les structures villageoises
On assiste de plus en plus à une prolifération
d'organisations villageoises à caractère coopératif et/ou
associatif. Ces structures, animées par une réelle dynamique
d'organisation, méritent d'être motivées. Le recours au
crédit permettrait aux producteurs, dans l'incapacité de financer
leur investissement, d'accéder à des moyens de production qui
augmenteraient la productivité de leur travail. En vue d'apaiser les
difficultés relatives à l'accès au crédit, les
paysans doivent asseoir une gestion sociale de l'activité agricole en
s'associant pour faire de gros investissements et rendre en même temps le
mécanisme de production performant. Les paysans ne sont pas les seuls
acteurs de développement. La communauté rurale étant le
principal agent de développement de la zone, est astreinte à
mettre sur pied les mécanismes de base nécessaires pour asseoir,
accompagner et soutenir le développement et la croissance
économique. Il lui appartient également d'appuyer et d'encourager
les organismes de financement, en jouant le rôle de facilitateur entre
eux et les producteurs locaux, pour la mise en place des structures de
crédit agricole, la création d'institutions chargées de
faire le suivi de l'information scientifique véhiculée par les
partenaires au développement. Pour cela, l'important semble être
pour elle la promotion d'organisations locales efficaces et
représentatives, capables d'apporter des appuis adaptés aux
producteurs, de défendre leurs intérêts et d'exprimer une
demande sociale dans des cadres de concertations. Le raffermissement des
relations entre les différents mouvements associatifs des villages du
Gandiolais et du Toubé assurerait leur promotion économique et
sociale auprès des partenaires au développement en vue
d'éventuelles interventions des organismes de
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financement dans la zone.
Les financements dont bénéficient les
populations de la communauté rurale de Gandon demandent un certain
nombre de conditions d'accès aux crédits. Cela suppose au
préalable l'obtention d'une reconnaissance juridique pour les G.I.E. et
les O.P. En outre, toute personne demandant un prêt doit remplir divers
formulaires (annexe 5), ce qui est une condition d'exclusion pour la
majorité des paysans de la zone.
L'ANCAR, dans les taches qui lui sont dévouées,
essaye de propulser l'agriculture par le biais de petits projets de
développement. Elle a joué un rôle important dans ce sens
en initiant les producteurs sur les techniques d'accès au financement.
Plusieurs structures, particulièrement les G.P.F., sont, grâce
à l'appui de l'ANCAR, en mesure de remplir une fiche de projet ou de
proposer un canevas pour un éventuel financement.
L'objectif recherché dans la redynamisation des O.C.B.
c'est d'ouvrir des possibilités d'auto-création d'emploi à
l'importante main-d'oeuvre sous-utilisée ou au chômage et de faire
revenir la population partie en exode rural. Tl s'agira également de
permettre aux plus défavorisés de s'intégrer dans des
structures où ils pourront trouver une capacité d'actions
grâce au soutien mutuel. Leur force permettra aussi de rompre
l'éternel cercle vicieux « faible revenu - faible épargne -
faible investissement », pour arriver à entrer dans un cycle de
croissance. Enfin, une bonne structuration des O.P. aiderait les plus pauvres
à gagner leur autonomie, tant individuelle que collective.
Il faudrait, de la part de la communauté rurale, une
planification des actions prioritaires sur lesquelles ces organisations vont se
baser pour travailler et permettre aussi un développement harmonieux de
cette zone et une agriculture plus performante. La définition de ces
actions prioritaires doit émaner de la population locale et non
être parachutée par ces structures. Ceci permettrait
d'éviter des pertes de finances, d'énergie et de temps.
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