2.1.2.2.1 Motivations
La hausse accidentelle en 1965 de 60% des cours du cuivre
jadis le principal produit d'exportation de l'économie congolaise permit
aux recettes d'exportation de s'accroître en 1966, passant de 338
à 447 millions de dollars. La hausse des cours eut aussi un effet
positif sur les recettes fiscales qui passèrent de 44,1 milliards de
francs congolais en 1965 à 62,6 milliards en 1966. Le « syndrome
hollandais » agissant, ce supplément fortuit des recettes par
rapport aux ressources normales du pays fut utilisé pour financer, au
second semestre de 1966, un important programme d'importations des biens de
consommation et, accessoirement, des biens d'approvisionnement, alors que les
importations d'équipement baissèrent en 1966.
Dès lors, malgré la hausse des prix du cuivre et
le redressement consécutif de la balance des paiements et des recettes
fiscales en 1966, concluait plus tard un observateur averti, « les
déséquilibres inflatoires sur les marchés
intérieurs et les distorsions des prix étaient tels qu'il
s'avérait indispensable de réunifier le système des prix
et des coûts par relèvement du
35
niveau du taux de change et des prix officiels, de
manière à transférer à l'Etat et au producteur les
marges spéculaires empochées par le secteur commercial
»34.
2.1.2.2.2 Interventions et résultats
Ainsi, la reforme monétaire de 1967 visait des
objectifs immédiats similaires à ceux de la réforme de
1963. Elle sera un succès grâce aux circonstances nettement
favorables qui l'ont entourée, à savoir : un pouvoir politique
fort, une administration relativement outillée pour appliquer un
programme économique et, surtout, la remontée des cours du cuivre
à des niveaux plus élevés à partir de mai 1967. Le
crédit « stand-by » de 27 millions de dollars
américains ne sera finalement pas utilisé, alors qu'une telle
aide avait été refusée à la République
Démocratique du Congo en 1963. La réforme monétaire de
1967 a donné lieu à la création d'une nouvelle
unité monétaire, le « zaïre ».
2.1.2.3. La réforme monétaire du mars
1976
Cette troisième réforme monétaire s'est
opérée sous le couvert du rattachement du zaïre au DTS (1Z =
1DTS), qui valait à l'époque 1,17 dollar US. Par rapport à
la parité antérieure de 1Z = 2 dollars US, cet alignement avait
comporté une dévaluation de la monnaie nationale de l'ordre de
42%. L'opération s'était inscrite dans un processus de mise en
place d'un programme de stabilisation appuyé par le FMI. Ce programme,
comme celui qui lui succédera en 1977, n'a pas donné les
résultats qu'on en attendait tant au niveau des finances publiques et de
l'expansion des liquidités que des paiements
extérieurs35.
34 RYELANDT, B., L'inflation en pays
sous-développé. Origines, mécanismes de propagation et
effets des pressions inflatoires au Congo, 1960-1969, p.176
35 KABUYA K. et KIKASSA, M. (éd.), Op. Cit., p.
45-46
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