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L'incidence de la politique monétaire sur la croissance économique en RDC de 1976 à  2010.

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par Rodriguez BAHATI
Université catholique du Congo - Licence en économie et développement (finances) 2010
  

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2.1.2.1.1. Motivations

Pour cette première réforme, les motivations qui ont animées les autorités politiques et monétaires de cette époque étaient suite au constat des aléas économiques ci-après :

31 KABUYA KALALA et TSHIUNZA M. l'économie congolaise et la réforme monétaire de juin 1998, Annuaire 19992000, p.18

33

De juin 1960 à octobre 1961, la hausse des prix aux marchés de Kinshasa avait été de 30% pour un accroissement de 57 % de la masse monétaire. Pour l'ensemble de la période allant d'octobre 1961 octobre 1963, la hausse des prix fut de 160% alors que le stock monétaire s'était accru de 80%. Toute tentative de limitation de ces pressions inflationnistes passait nécessairement par le rétablissement de l'équilibre des finances publiques. Mais, dans les conditions politiques prévalent à l'époque, la réduction des dépenses « apparut condamnée d'avance ». En effet, l'ébranlement de l'ordre colonial et la réduction radical de la place occupée par les Européens dans la direction du pays et dans le revenu national avaient ouvert la voie à une course générale à la distribution du revenu.

2.1.2.1.2 Interventions

Les tentatives effectuées par le Gouvernement pour accroître les recettes fiscales restèrent limitées jusqu'à l'opération de dévaluation en 1963, du fait que l'inflation ouverte érodait le rendement même de l'impôt. C'est pourquoi cette opération de stabilisation a visé, dans l'immédiat, à transférer les ressources nationales de circuits spéculatifs à l'Etat par le biais de l'impôt, et aux secteurs productifs (exportateurs, industriels, agriculteurs) par le jeu des mouvements de prix relatifs.

2.1.2.1.3 Résultats

Il fut opéré, à l'occasion de la dévaluation de novembre 1963, un double taux de change : 150 francs congolais pour 1 dollar américain à l'achat, et 180 francs congolais pour 1 dollar américain à la vente32. L'écart de 20% entre deux taux a constitué une taxe de même ampleur, opérée automatiquement par la Banque Centrale sur toute sortie de devises. Cette taxe a fourni à l'Etat 36% de ses recettes fiscales en 1964, 34% en 1965 et 25% en 196633. Cette dévaluation, survenue après celle mineure de novembre 1961, n'avait réussi ni corriger la nouvelle distribution des revenus d'après l'indépendance, ni à décourager l'orientation consommatrice de l'économie congolaise. En outre, la dévaluation susmentionnée de 57% avait été accompagnée de hausses généralisées des salaires. Très rapidement, les déficits budgétaires avaient refait

32 La Haye et Mouton, interactions entre phénomènes monétaires et réels, 1970, p.291

33 KABUYA K. et KIKASSA, M. (éd.), Stabilisation économique et financière au Zaïre. De dévaluations en cascade à la démonétisation, Kinshasa, Cepas, 1980, p.34.

34

surface, et leur couverture avait été assurée par d'importantes avances de la Banque Centrale au trésor. La hausse des prix acheva de faire sauter l'édifice de la stabilisation monétaire entrepris en 1963.

2.1.2.2. La réforme monétaire de juin 1967

La fragilité de l'édifice de la stabilisation allait apparaître au cours de l'année 1965. Déjà le dernier trimestre de 1964 avait laissé un déficit de 2,3 milliards de francs congolais. Ce déficit s'est alourdi au premier trimestre 1965, à l'occasion des élections législatives puis avec l'entrée en vigueur d'un nouveau barème des traitements aboutissant à des augmentations des rémunérations de 30 à 90%. Les recettes ordinaires n'augmentèrent que de 4,7 milliards par rapport à 1964, grâce à l'amélioration de l'appareil de l'impôt direct et à l'accroissement des matières imposables. Les dépenses publiques augmentèrent, elles, de 23,3 milliards des francs congolais. Il en résulta un déficit de 20,9 milliards financé essentiellement par les avances de la Banque Centrale.

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