1.3.3.3. Les nouveaux classiques
Pour les classiques la politique monétaire doit
s'appliquer sur un principe réglementaire et non discrétionnaire.
On retrouve ici le débat sur la crédibilité
inauguré par Kydland et Prescott. Pour que les agents croient à
la désinflation et modifient leurs anticipations il faut que la
décision gouvernementale soit irréversible. À
défaut la révision de la politique monétaire dans le but
de combattre le chômage aura deux conséquences :
· le chômage ne baissera que momentanément,
du fait de l'effet de surprise dont sont victimes les agents ;
· perte de crédibilité pour l'avenir.
Une politique monétaire n'est crédible que si
elle respecte la condition de cohérence intemporelle des choix. Cette
crédibilité peut s'acquérir:
· Une première solution consiste à rendre
la Banque centrale indépendante, ce qui évite de voir
apparaître des cycles politico-économiques. L'inflation est
d'autant plus faible que la Banque centrale est indépendante. Ce
29
modèle d'indépendance des Banques centrales
connait une grande audience ;
? Une seconde solution consiste à fonder la
crédibilité de la Banque centrale non sur son
indépendance, mais sur des règles de comportement29.
Selon Rogoff (1985), il convient de nommer à la tête d'une Banque
centrale une personnalité conservatrice, ayant une forte aversion pour
l'inflation. Par ailleurs en adoptant un système à changes fixes,
un pays peut importer la crédibilité de ses partenaires en
matière de lutte contre l'inflation. C'est le cas du SME à
l'égard du Mark.
29 John Petroff, Op. Cit., p. 96
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