1.2.2.4. Choix de la politique économique
La politique économique consiste à faire des
choix. Il faut choisir des objectifs puis il faut choisir des instruments
cohérents avec ces objectifs. Mais les autorités ne sont pas
totalement libres de choisir car elles doivent respecter un certain nombre de
contraintes25.
1.2.2.4.1. Contraintes de la politique
économique
La première contrainte est que certains objectifs de la
politique économique sont contradictoires. Donnons deux exemples.
? 1er exemple : pour
rétablir le plein emploi, on pratique une politique de relance de
l'activité économique en baissant, par exemple les impôts.
Mais ce nouveau pouvoir d'achat profite d'abord aux entreprises
étrangères car l'appareil de production intérieur ne
réagit pas assez rapidement à l'augmentation de la demande. En
définitive, on réduit le chômage, mais on s'éloigne
de l'équilibre extérieur (gonflement du déficit
commercial).
? 2ème exemple : la
théorie économique et l'histoire économique des
années 1960 et 1970 ont mis en évidence un conflit entre
recherche du plein emploi (ou lutte contre le chômage) et recherche du
plein emploi (ou lutte contre l'inflation). Connu sous le nom de courbe
de Philips, ce conflit montre qu'on ne peut choisir qu'une seule de
ces politiques : soit on choisit la lutte contre le chômage (politique de
relance par exemple) ; mais on obtient dans le même temps une hausse du
taux d'inflation ; soit on choisit lutter contre l'inflation mais cette
politique réussit au prix d'une aggravation du chômage (politique
de stabilisation).
D'autres contraintes s'imposent à la politique
économique. Citons par exemple la contrainte extérieure, qui
interdit de pratiquer une croissance trop forte pour ne pas aggraver le
déficit des transactions courantes, la contrainte de
24 Samuelson Paul et Nordhaus W., économie,
Paris, 16° éd., Economica, 2000, P.113
25 John Petroff, Op. Cit., p. 456
25
financement de la protection sociale, qui impose
d'accroître les cotisations sociales au détriment du salaire
direct, ou encore les contraintes internationales ( respect des règles
décidées en accord avec d'autres pays le montrent les exemples du
GATT, de la politique agricole ou de l'UEM).
1.2.2.4.2. Quelle politique économique choisir ?
On oppose souvent la politique conjoncturelle, dont l'horizon
est le court terme (de quelques mois à une ou deux années), et la
politique structurelle, dont les effets se font sentir à moyen et long
terme (au-delà de deux ans). Dès lors, la politique
conjoncturelle chercherait ou à rétablir ce que l'on nomme
parfois les « grands équilibre » (les quatre objectifs du
carré magique) et cela grâce aux politiques de régulation
de la demande (encouragement ou freinage de la demande).
La politique structurelle chercherait en revanche à
améliorer les structures et les bases de l'économie. On cite,
parmi les principales politiques structurelles, la politique de la recherche,
la politique des transports, la politique industrielle ou la politique
agricole, etc.
La politique économique peut être globale
lorsqu'elle s'applique à plusieurs aspects de l'activité
économique (l'investissement, la consommation, etc.). Elle peut aussi
avoir un caractère spécifique. Une politique de relance et une
politique de stabilisation sont caractéristiques des politiques globales
axées sur la demande.
? Politique de relance : on cherche à
stimuler la demande afin que les entreprises produisent davantage et
embauchent. Une ou plusieurs composantes de la demande sont favorisées :
la consommation des ménages, l'investissement des entreprises ou les
dépenses publiques.
? Politique de stabilisation : l'objectif est
la lutte contre l'inflation. On réduit la demande intérieure et
on cherche à rétablir les équilibres (budget, balance
commerciale). C'est l'exemple de la politique de rigueur, ou politique
d'austérité. Les choix de politique économique peuvent
aussi concerner l'usage conjoint des instruments budgétaires et
monétaires :
26
c»est la « Policy mix ». si l'usage de ce terme
est récent, mais la combinaison a toujours existé.
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