1.1.4- Le relief et les sols
La morphologie d'un terrain est fortement tributaire de la
structure géologique sous-jacente. On trouve deux grands ensembles
structuraux au Burkina Faso : les grès au sud et le granite sur le reste
du territoire national. Le Mouhoun inférieur où se localisent
Guido et Fara est situé dans le deuxième grand ensemble. Son
sous-sol est de ce fait constitué de roches plutoniques correspondant
à des granites syntectoniques à amphiboles de couleur grise ou
rose à texture légèrement gneissique. On les rencontre
surtout dans les Balés vers la région de Fara, Poné,
Toné et Caro. Des poches de roches vertes constituées de gabbros,
de basaltes et de dolérites sont également présentes sur
la chaîne de colline entre Daho, Kabourou et Nahon. Vers Guido dans le
Sanguié, les formations précambriennes et granitiques sont
essentiellement couvertes de cuirasse et de sable.
Les éléments de la morphologie de ces espaces
épousent grossièrement l'ossature géologique en
présence. Les provinces en place appartiennent à un modelé
du socle cristallin. En effet, les provinces des Balés et du
Sanguié, à l'instar de l'ensemble du bassin versant du fleuve
Mouhoun, sont installées sur une vaste surface d'aplanissement soutenue
par des glacis piquetés de buttes témoins et de plateaux
cuirassés. Le cuirassement y est très important et
caractérisé par le Pliovillafranchien et le Quaternaire. On y
observe également des cuirasses de bas niveau
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apparaissant le long des axes de drainage. A certains niveaux
des glacis, émergent des affleurements rocheux qui confèrent
à la région des altitudes variant entre 150 et 439 m. C'est
l'exemple du mont Sanguié qui culmine à 400 m d'altitude et de la
chaîne de colline vers Daho et Nabo.
Ce relief plat constitue d'une part une entrave à la
réalisation de retenues d'eau profonde et d'autre part, il favorise
l'étalement des nappes d'eau de surface accentuant ainsi
l'évaporation. De plus, la structure cristalline du sous-sol
empêche l'infiltration des eaux et la recharge de la nappe
phréatique.
Les sols en place résultent de la dynamique
érosive qui s'effectue sur ce vaste ensemble peu élevé.
Ces sols diffèrent peu d'une localité à l'autre et peuvent
être classifiés selon le BUNASOL, en cinq grandes classes que sont
: les sols minéraux brutes, les sols peu évolués, les sols
brunifiés, les sols à sexqui oxyde de fer et de manganèse
et les sols hydromorphes.
Ces classes de sols peuvent se subdiviser en treize
unités morpho pédologiques dont les principaux sont :
- Les lithosols : Ils se localisent en hauteur, sur les
sommets des buttes et des collines et se caractérisent par leur faible
capacité à retenir l'eau. Ils sont inaptes à l'agriculture
parce que peu favorables à l'enracinement des plantes et très
exposés à l'érosion.
- Les sols ferrugineux : Recouvrant surtout les versants des
élévations, ils retiennent également très peu
d'eau. Ces sols se prêtent alors moyennement à la production
céréalière et maraîchère. Ces deux premiers
types de sols sont très rependus sur le terroir villageois de Guido et
sont en partie la cause de la faiblesse de la production
céréalière locale.
- Les sols hydromorphes : Favorables à l'enracinement
des plantes, cette unité de sols à une grande capacité
à retenir les eaux pluviales d'où leur aptitude à
l'agriculture et au maraîchage. Cette dernière catégorie de
sol se localise dans les bas-fonds. Ils sont beaucoup répandus dans la
zone de Fara et ses environs.
D'une façon générale, les Balé et
le Sanguié ne revêtent pas les mêmes caractéristiques
morphopédologiques. Les dissemblances se révèlent quand on
fait une approche locale axée sur les terroirs villageois. Il en ressort
que Fara a de meilleures conditions agroclimatiques que Guido. A Guido
l'appauvrissement des terres est très accentué. Celles-ci sont de
structure gravillonnaire, sableuse, latéritique, (quelque fois
argileuses) et ne se prêtent qu'à la culture de mil, de Sorgho de
l'arachide et du niébé. Le maïs est seulement cultivé
dans les champs régulièrement pourvus par les ordures
ménagères.
Ceci explique peut être l'engouement de la population de
Guido pour le maraîchage susceptible de combler les déficits de
l'agriculture pluviale.
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