CHAPITRE IV : LES RETOMBEES SOCIOECONOMIQUES ET
LES PERSPECTIVES POUR UNE MEILLEURE GESTION DES
OUVRAGES
4.1- ANALYSE SOCIOECONOMIQUE DES ACTIVITES AUTOUR DES
BARRAGES Les effets induits par l'exploitation des deux retenues
dans les localités concernées sont multiples et peuvent
être classés en deux volets: les retombées
économiques et les transformations sociales.
4.1.1- Les apports économiques des activités
autours des retenues
Ils s'apprécient par la mesure des facteurs tels que
les quantités produites, les revenus financiers
générés par la vente des produits et l'utilisation des
sommes ainsi perçues. Pour ce qui est de la production engendrée
par l'irrigation, le site de Fara a permis la récolte des
quantités suivantes sur trois campagnes. Il s'agit d'estimation parce
qu'une partie du maïs a été consomme frais (maïs
grillé).
Tableau 8 : rendements et productions du PI de Fara de 2006
à 2007
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Cultures
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Superficie (ha)
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Rendements (T/ha)
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Production
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1ere campagne
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Maïs
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4,5
|
2,4
|
10,7 tonnes
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2emecampagne
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Niébé
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4,5
|
44.10-3
|
0,200 tonnes
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3emecampagne
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Oignons
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4
|
18,55
|
74,200 tonnes
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Source : Rapport de stage ZOUNGRANA O. 2007.
NB : la récolte de niébé fut médiocre
en raison d'une attaque de parasites
Ce P.I. est économiquement rentable en ce qu'il
constitue une source de revenus substantiels grâce à la vente des
produits, soit en moyenne 100 000 à 150 000 Fr. CFA par personne et par
campagne.
Selon OUEDRAOGO M., dans la province du Sanguié il y a
généralement une seule récolte d'oignon au cours d'une
campagne à cause du manque d'eau en mars et en avril. La production
d'oignon est de 1912,5 kg en moyenne par récolte et par maraîcher.
En ce qui concerne le maraîchage à Guido, les enquêtes ont
relevé que la majorité des maraîchers autour du barrage
font deux récoltes et certains font exceptionnellement trois
récoltes par campagne grâce à la présence de la
retenue. Ce qui donne une moyenne de 3824 kg d'oignon par campagne et par
maraîchers. Ainsi, la production totale d'oignon
générée par la présence du barrage peut être
estimée à environ 466,5 tonnes par an. Les revenus financiers
sont énormes et varient entre 125 000 et 380 000 Fr. CFA par campagne
pour chaque producteur.
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Dans les deux cas, il ressort que la pratique de l'irrigation
favorisée par la présence des retenues est économiquement
rentable. Elle procure aux exploitants des revenus oscillant entre 100 000 et
380 000 Fr. CFA par campagne et par producteur, soit un revenu nettement
supérieur au seuil national de pauvreté estimé à 82
672fr. CFA en 2003.
Les autres activités ne sont pas moins rentables. En
effet, le poisson capturé par les pêcheurs à Fara comme
à Guido est en grande partie vendu aux maraîchers sur place et
procure aux pratiquants un revenu moyen journalier variant entre 750 et 1500
Fr. CFA. Les confectionneurs de briques de Fara font également de bonnes
recettes. Chacun des huit pratiquants de ce commerce s'en sort avec en moyenne
1500 Fr. CFA par jour. Sans oublier les sommes amassées grâce
à la vente de l'eau aux orpailleurs par les femmes à Guido.
Par ailleurs, il convient de signaler que les comités
de gestion des barrages respectifs imposent des taxes pour les
prélèvements d'eau au niveau des retenues. Lors des
enquêtes, ces taxes étaient en restructuration pour la retenue de
Fara en raison d'un dysfonctionnement du comité qui a
entraîné la vidange de la caisse. A la même époque le
comité de gestion du barrage de Guido totalisait la somme de 275 000 Fr.
CFA dans sa caisse d'épargne. Cette somme leur permet de procéder
à quelques réfections du déversoir du barrage.
La réalisation des retenues dans les villages a
entraîné des effets induits qui sont pour le moins,
économiquement rentables et partant, influent sur les conditions de vie
des riverains.
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