Conclusion
De tout ce qui précède, la BANCOBU court
principalement un risque de non remboursement des crédits
accordés à sa clientèle quand bien même elle n'est
pas épargnée des autres risques de l'activité bancaire. La
banque prête beaucoup d'attention à ce risque par un encadrement
rigoureux des crédits dès l'octroi jusqu'au parfait
remboursement. C'est ainsi que des mesures de sécurité sont
dûment prises. C'est entre autre des garanties diverses, des plafonds de
crédit, etc.
Toutefois, qu'il y ait des mesures de sécurité
ou pas, le crédit est toujours inséparable du risque et il n'est
pas possible pour un établissement de crédit d'éviter l'un
et l'autre. Cela fait que la banque enregistre souvent des
irrégularités et même des impayés qu'elle doit
couvrir par des provisions proportionnelles au retard dans le paiement et
à la taille du crédit pour éviter toute forme
d'insolvabilité ou d'illiquidité afin de ne pas compromettre la
situation des déposants.
Le rôle d'un contrôle par la BRB est
incontournable d'autant que la BANCOBU intervient dans le financement de pas
mal de projets dans différents secteurs. Les dépôts
étant la principale source de son financement, la banque s'en sert en
veillant sur le différentiel des taux. La banque privilégie les
dépôts à vue par rapport aux dépôts à
terme pour, d'une part minimiser les charges qui y sont liées et d'autre
part faire une relative correspondance entre la liquidité des actifs et
l'exigibilité des ressources, le crédit à long terme
étant très réduit et peu important pour la banque par son
risque élevé.
CONCLUSION GENERALE ET
RECOMMANDATIONS
L'étude menée sur la structure financière
de la BANCOBU et le risque bancaire nous permet de tirer des conclusions sur
les différents points analysés et de faire un bilan de
synthèse de notre travail.
En effet, les banques ne fonctionnent en grande partie que sur
la base des ressources collectées auprès de la clientèle
et les adaptent à leurs emplois, pour valoriser leurs projets. Les
banques attirent leur grande attention sur les opérations avec la
clientèle et leurs partenaires que sur les opérations
d'immobilisation car ces premières sont très risquées.
L'activité bancaire est exposée à pas mal de risques
professionnellement spécifiques et systémiques : le risque
de crédit, de liquidité, de taux, de change et de
solvabilité. Les banques parviennent à les surmonter grâce
au respect de la réglementation bancaire et au choix et adoption des
stratégies spécifiques à leurs situations.
En outre, l'analyse horizontale et verticale de
l'évolution du bilan de la BANCOBU affiche respectivement une
évolution positive de son activité même si elle n'est pas
régulière : entre les années 1990 et 2008, les
dépôts ont augmenté de 9 fois et les crédits de 4,5
fois (de 6615,7 à 66028,2 millions de BIF pour les dépôts
et de 9256,6 à 47840,2 millions de BIF pour les crédits). Une
dépendance financière et une instabilité des fonds due
surtout à ce que les ressources proviennent en grande partie de
l'extérieur sous forme de dépôts, essentiellement à
vue, de sa clientèle, sont observées dans la structure du bilan
de la BANCOBU. Parallèlement, par le principe de correspondance
liquidité-exigibilité, les immobilisations sont moins
élevées dans les emplois de la banque.
La banque se montre rentable avec un résultat net de
4172,1 millions de BIF en 2008, résultat qui n'a jamais était
négatif au cours de toute la période d'étude. Elle occupe
une part importante sur le marché bancaire (19,9 et 17,6% du
marché bancaire respectivement des dépôts et des
crédits en 2008). Toutefois, l'attention particulière
réservée à l'analyse du crédit a été
un indicateur da la lourdeur du risque de crédit dans le total des
risques de l'activité de la BANCOBU.
Ainsi, un accent particulier est mis sur la gestion des
crédits compte tenu du risque qu'ils engendrent, notamment par une
minimisation des crédits à long terme (628,4 millions de BIF pour
les crédits à long terme contre un total des crédits de
47840,2 millions en 2008) porteur de gros risques de non remboursement. Les
sources de financement de ces crédits ont été
également caractérisées par une réduction des
dépôts à terme pour minimiser les charges et de plus pour
faire correspondre la durée de détention d'une ressource à
celle de récupération de son emploi. Ici, notre première
hypothèse selon laquelle la BANCOBU privilégie de façon
préférentielle la limitation des crédits et des
dépôts pour réduire le risque de son activité s'en
trouve vérifiée.
De plus, la BANCOBU fait recours à d'autres
méthodes de couverture du risque comme le respect de la
réglementation bancaire édictée par la BRB, la prise de
garanties, la diversification des crédits, etc. La politique de
provisionnement adoptée par la BANCOBU pour couvrir les impayés
risquant de compromettre la solvabilité de la banque permet une
vérification de notre seconde hypothèse selon laquelle la BANCOBU
constitue des provisions proportionnellement aux crédits non
honorés régulièrement pour pallier des éventuels
défauts d'illiquidité et/ou d'insolvabilité.
Toutefois, nous avons observé quelques imperfections
dans la structure et l'activité de la BANCOBU et dans le fonctionnement
du système financier. La banque emploi des ressources de court terme
déposées par sa clientèle. Cela fait qu'elle connaît
une indépendance financière et une permanence des capitaux
très faibles, situation très défavorable pour une
entreprise qui fonctionne à risque élevé. Encore plus, la
BANCOBU ne tient pratiquement compte que du risque de crédit, les autres
risques étant négligés.
Du point de vue du système, la BRB en tant qu'arbitre,
ne prévoit pas de normes bien claires pour protéger les banques
mieux portantes contre la banalisation du secteur surtout par les
microfinances. Le niveau bas du capital minimum encourage les banques à
fonctionner sans fonds stables suffisants.
Eu égard à ce qui précède, nous
recommandons :
- à la BANCOBU, dans le souci de prévenir le
risque et la crise liés à son activité, de promouvoir les
ressources stables dont les dépôts à terme et
d'accroître ses fonds propres. Aussi, nous lui recommandons un
contrôle des risques autre que celui de crédit.
- à la BRB de privilégier plutôt les
grandes banques de réseau en incitant les fusions que de laisser le
libertinage dans l'implantation des microfinances pour protéger les
épargnants et l'économie dans son ensemble. Dans un contexte
d'intégration du BURUNDI dans la sous région, que la BRB exige
aux banques un capital élevé leur permettant d'être
compétitives.
Enfin de compte, l'étude nous a permis de conclure
globalement que la BANCOBU est une banque rassurante, fiable, qui tient compte
du risque dans son activité et qui mérite le soutien car elle
oeuvre dans un système dont l'avenir n'est pas claire.
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