I.3.2. Le risque
systémique
I.3.2.1. le risque
général
Le risque général est lié à la
survenance des crises politiques ou économiques. Les guerres
entraînent des fermetures d'entreprises, des réquisitions et des
destructions. Elles peuvent être à l'origine de moratoires qui
paralysent les règlements. Les troubles sociaux peuvent s'accompagner de
grèves continuelles que l'on a vues ici ou là, et qui finissent
par compromettre l'avenir de l'économie entière.
Le passage d'une crise économique est marqué par
des difficultés commerciales ou financières pour la plupart des
entreprises, et par un accroissement du nombre de "dépôts de
bilan". Tous ces événements néfastes pour
l'économie réelle se répercutent dans un sens ou un autre,
sur l'activité bancaire dans sa position de centre de circuits
économiques.
Les troubles monétaires amènent le gouvernement
à prendre des mesures telles que la suspension des paiements envers
l'étranger pour enfin freiner la propagation d'une crise
éventuelle. Dans certains pays, les défaillances des banques ont
entraîné des séries de faillites ou tout au minimum, des
perturbations organisationnelles.
Indépendamment des événements politiques
ou économiques, il faut noter également les conséquences
d'événements naturels tels des inondations, des
sécheresses, des incendies, des épidémies, des invasions
des parasites, qui peuvent frapper des régions plus ou moins
étendues. Tous ces événements d'ordre
général sont difficiles à prévoir et il est encore
plus difficile d'y parer. Leur prévision, lorsqu'elle est
rationnellement possible, est, à elle seule un élément de
trouble pour des affaires.
S'agissant du risque général, nous ne nous
sommes limité qu'à en citer les événements, quand
bien même il touche plus indirectement que directement mais toutefois
sérieusement l'activité bancaire.
I.3.2.2. Le risque
corporatif
Le risque corporatif ou professionnel réside
essentiellement dans les brusques changements qui peuvent modifier les
conditions d'exploitation d'un commerce ou d'une industrie :
pénurie de matière première, effondrement des prix,
révolution technique ou même simplement, modification profonde de
procédés de fabrication, apparition de produits
équivalents et moins chers, changement de mode ou désaffectation
de la clientèle.
Les banques, d'autant plus qu'elles ne sont pas
épargnées des précédents changements, craignent
tout particulièrement les positions spéculatives qui, se
généralisant dans une profession, peuvent rendre celles-ci
très vulnérables.
Il arrive que certaines industries se trouvent soudainement
confronter à une situation de surcapacité mondiale, ce qui
entraîne une concurrence ruineuse et la pratique quasi-universelle de
prix "dumping" rendue possible par des subventions gouvernementales. La survie
des entreprises de ces secteurs est alors strictement liée au bon
vouloir, qui n'est pas nécessairement illimité, des pouvoirs
publics.
Dans tous les cas, une surveillance, par là, une
réglementation des différents marchés s'avère
nécessaire. Le négoce de matière première et des
dangers exige de ce point de vue, une surveillance attentive. Les banques, en
tant qu'intermédiaires financiers, doivent non seulement être
surveillées, mais aussi réglementées dans leurs
activités.
Enfin de compte, signalons que le risque
général et le risque corporatif affectent la gestion des banques
de façon générale tout en les exposant au risques de
crédit, de liquidité, de solvabilité, de taux et de change
qui ne sont analysables que spécifiquement dans le secteur bancaire que
par la banque de façon individuelle.
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