I.2.3. Le fonds de roulement et
le besoin de financement d'exploitation
A partir du bilan fonctionnel, l'analyse du fond de roulement
permet d'étudier l'équilibre financier d'une entreprise et
d'apprécier sa situation de trésorerie. La différence
entre les ressources stables et les immobilisations brutes constitue le fond de
roulement. En d'autres termes, le fond de roulement est l'excédent de
ressources stables (capitaux propres + amortissements + provisions + dettes
financières hors concours bancaire) sur le besoin de financement
stable.
Pour une entreprise bancaire, les dépôts à
long terme font partie du premier groupe tandis que les
crédits à long terme font partie du second groupe. Le fond de
roulement (FR) peut être calculé par le haut du bilan comme par le
bas du bilan, quand bien même il est significatif au haut du bilan pour
les institutions non bancaires et au bas du bilan pour les banques. Le
schéma suivant est une illustration du calcul du FR d'une
banque :
ACTIF
PASSIF
Ressources stables
Immobilisations brutes
imam FR
Source : Nous-mêmes à partir du
schéma se trouvant dans l'ouvrage de
M. Darbelet et al, op. cit. p 175
C'est un montant de ressources financières durables
mises à la disposition de l'entreprise pour couvrir ses besoins
d'exploitation. Le rôle du FR est de couvrir le besoin de financement
d'exploitation (BFE) qui est une nécessité de financement
permanent pour l'exploitation.
Il faut donc, pour avoir une structure financière saine
et équilibrée, que le FR couvre le BFE.
Le BFE Besoin de financement
permanant
=
Actif d'exploitation - dettes d'exploitation
Le FR Ressource de financement
stable
=
Ressources stables -immobilisations brutes
Finance
Source : M. Darbelet et al, op cit. p 176
La règle d'équilibre financier est telle que le
FR = BFE. Pour une banque, le FR n'est pas seulement pour assurer le
fonctionnement de l'institution au service du client, mais aussi, c'est pour
faire face au besoin éventuel de liquidité.
I.2.4. La trésorerie
En général, c'est un ensemble de capitaux
liquides d'une entreprise (caisse, banque, effet négociables). De
façon analytique, elle est l'excédent du FR sur le BFE. La
trésorerie est équilibrée lorsque le FR=BFE. Si en
revanche, et pour une institution bancaire, le FR est insuffisant pour couvrir
le BFE, celle-ci a une trésorerie négative et souffre
d'illiquidité. Dans ces conditions, elle doit faire appel à des
découverts bancaires auprès de ses partenaires ou au
refinancement auprès de la banque centrale. Mais, cette situation ne
peut être que transitoire car ces ressources sont instables; il y a
risque de crise de trésorerie et, par conséquent,
d'illiquidité entraînant une cessation de paiement des retraits,
début de la méfiance des clients.
En outre la trésorerie peut être définie
de deux manières : par l'excédent du FR sur le BFE ou par
l'excédent des actifs de trésorerie sur les dettes de
trésoreries.
Il convient ainsi, pour mener à bien l'activité
d'une entreprise, de savoir les causes de la dégradation de la
trésorerie et les moyens de son alimentation.
? La dégradation provient :
- soit de la diminution du FR : disparition d'une source
de financement stable (remboursement d'un emprunt), accroissement des
immobilisations (exemple : investissements réalisés sans
apport de ressources stables), excès de crédits à long
terme (banque) ;
- soit de l'accroissement du BFE : augmentation de
l'activité (Exemple : accroissement des ventes), changement de
conditions d'exploitation, règles de gestion, retraits massifs des
clients (banques),...
? La trésorerie est améliorée
par :
- des actions sur le haut du bilan : elles ont la
même signification que celles sur le bas du bilan bancaire. Les actions
permettant d'améliorer la trésorerie d'une banque par le haut du
bilan sont en outre :
Ø l'augmentation du capital ;
Ø l'autofinancement ;
Ø emprunt à moyen et long terme ;
Ø cession d'actif ;
Ø vente de titre.
- des actions sur le bas du bilan qui ont une même
signification que celles au haut du bilan bancaire. C'est entre autre :
Ø la réduction des stocks ;
Ø la réduction des crédits aux
clients ;
Ø l'accroissement de crédits-fournisseurs
Ø Stimulation de dépôts à
vue,...
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