I.1.4. Le rôle
intermédiaire de la banque
En tant que centre de circuits économiques, les
banques ont notamment pour rôle de transformer la nature et l'origine des
fonds disponibles pour les adapter à leur emploi. Le rôle de ces
intermédiaires est différent selon qu'ils organisent la
confrontation des investisseurs aux épargnants ou selon qu'ils
s'intercalent entre la collecte des capitaux disponibles et leur distribution
aux investisseurs par l'émission des titres dans le public.
Ainsi, les banques, en tant qu'institutions
financières qui acceptent les dépôts et font des
crédits, regroupent les banques commerciales, les sociétés
de crédits immobiliers, les caisses d'épargne et autres
établissements financiers. Les banques commerciales, domaine de
définition de notre recherche, jouent l'intermédiation entre
l'épargnant et le marché financier, entre les exportateurs, les
importateurs et leurs marchés, entre les particuliers, etc, qui sont
souvent leurs clients. Aussi, les banques agissent comme des
intermédiaires entre la banque centrale et les agents
économiques.
Bref, les banques sont des intermédiaires financiers
avec lesquels les particuliers sont le plus souvent en relation pour plus de
sécurité et commodité dans leurs affaires.
Schématiquement, les relations entre banques et clients
(entreprises, ménages et Etat) peuvent être résumées
de la manière suivante :
Crédits Dépôts
Bancaires reçus
Prêts Emprunts
ENTREPRPISES
INVESTISSEURS INSTITUTIONNELS
RESSOURCES
ENTREPRISES
EMPLOIS
MENAGES
MENAGES
ETAT
INTERMEDIAIRES FINANCIERS
Emplois Ressources
ETAT
Source : P. CONSO, La gestion financière d'une
entreprise, Tome 2,7ème édition, p306.
I.1.4.1.
L'intermédiation financière de banques
La fonction d'intermédiation financière
jouée par les banques est reconnue depuis longtemps. Selon une analyse
classique due à J.G. Gurley et E.S. Shaw (1958), l'intermédiation
financière constitue l'une des deux modes fondamentaux de financement
pratiqués au sein des économies où règne
l'échange monétaire.
La relation de financement consiste, de façon
générale, dans un apport de ressources effectué par un
agent disposant d'excédents monétaires (agent à
capacité de financement) en faveur d'un autre agent dont les projets
impliquent des emplois dépassant ses ressources actuelles(agent à
déficit de financement). Cette relation peut, d'après les deux
auteurs, s'établir selon deux modalités fondamentales :
- celle de la finance directe ;
- celle de l'intermédiation financière (finance
indirecte).
La mission d'un intermédiaire financier, une banque
pour notre cas de recherche, est la transformation des échéances
et de risques. Schématiquement, la finance directe - finance indirecte
se fait comme suit :
Emprunteurs Prêteurs
Actif Passif
Actif Passif
Titre Capacité
de
Monnaie Financement
Besoin Titre
de
Financement Crédit
Finance directe
Finance
indirecte
Crédits Monnaie
Actif Passif
Intermédiaire financier
Source : S. de COUSSERGUES, La banque, structure,
marché, gestion ; 2ème
édition Dalloz, 1996, p6
Avec la finance directe, les agents à besoin et
à capacité de financement entrent directement en relation sur le
marché de capitaux. Les agents à besoin de financement
émettent des titres qui, par la suite, sont souscrits par les agents
à capacité de financement, ce qui revient, pour les premiers,
à emprunter des capitaux aux seconds.
A l'occasion de ces opérations, prêteurs et
emprunteurs se mettent d'accord sur un montant, une durée et un prix (le
taux d'intérêt). Ici, la banque, en tant qu'intermédiaire
financier, n'a pas de place.
Toutefois, la rencontre directe entre prêteurs et
emprunteurs sur les marchés ne permet pas toujours l'apurement de
besoins de financement. D'une part, les emprunteurs dont le besoin de
financement découle d'opérations d'investissement émettent
des titres à long terme alors que les prêteurs
préfèrent les placements à court terme. De plus et
surtout, les marchés de capitaux sont des marchés imparfaits
où règnent l'incertitude et l'asymétrie d'information.
Certains agents détiennent des informations que les prix ne
reflètent pas.
L'intervention d'un intermédiaire financier, c'est
à dire, le processus de financement indirect, remédie aux
imperfections de la finance directe. En s'interposant entre le prêteur et
l'emprunteur, la banque émet des titres à terme et à
risque mieux adaptés aux préférences des
prêteurs : elles collectent des capitaux qu'elles redistribuent, par
la suite, sous forme de crédits, aux agents à besoin de
financement.
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