SECTION II : LES LAMINOIRS ET CÂBLERIES
"LC"
Créée en 1941, suite à l'isolement
imposé par la deuxième guerre mondiale, la LATRECA, avait pour
mission de fournir à l'industrie locale des produits cuivreux
manufacturés.
En 1975, la LATRECA a été intégrée
dans le réseau GECAMINES sous le nom de Laminoirs et Câbleries et
câbles isolés (L.C ), chaque type pouvant être
réalisé en diverses sections.
Les importations dans ce domaine occupent plus de 40 % des
matériaux de construction et de quincaillerie : la grande part revient
principalement à l'industrie de construction. Le traitement nominal de
2.000 tonnes de métal par an peut être accru à plus de
10.000 tonnes dans une première phase pour atteindre dans les cinq ans
qui suivent, c'est-à-dire, dans la perspective 2005, 100.000 tonnes de
métal transformé localement pour les besoins de l'industrie.
A titre d'exemple, l'électrification des provinces de
deux KASAI, à elle seule, peut consommer plus de 50.000 tonnes de cuivre
transformé par an.
Il découle de ce qui précède, et compte
tenu de la configuration géostratégique des Laminoirs et
Câbleries de LUBUMBASHI, qu'il est urgent de mettre au point un plan de
rénovation des moyens de production comportant le remplacement des
équipements obsolètes et l'acquisition de nouveaux
équipements permettant de couvrir et d'améliorer la
qualité et d'augmenter la quantité des produits semi-finis et
finis.
Faisons remarquer, en outre, que l'atelier de laminage permet
de répondre à la demande croissante de la République
Démocratique du Congo, en tôles de cuivre destiné à
la couverture des toitures et en même temps de promouvoir la production
des tôles en zinc allié au magnésium de faible
épaisseur conduisant à une réduction très sensible
du prix de vente (nettement supérieure à celui des tôles en
acier galvanisées). Il faut favoriser également la promotion de
la production des pièces en alliage de cuivre (laiton) que le CONGO
importe pour le moment alors qu'il est producteur de ces métaux.
Comme nous l'avons si bien exprimé ci-haut à
propos des fils et câbles électriques, le CONGO est un pays
où tout doit être reconstruit, la demande est très forte et
peut être estimée selon nos calcul à plus d'un million de
tôles par an.
- Dans le domaine du "froid", ces laminoirs et
câbleries sont capables, dans les ateliers de filetage-étriage,
de répondre aux exigences de la clientèle en matière de
tubes en cuivre et/ ou autre alliage de cuivre pour les applications
frigorifiques.
- Dans le domaine de la fonderie, cette unité peut
produire, dans la gamme de produits de câbleries plus de :
- 11.700t/an des produits finis (86)(*)
- 7.830t/an de laminés plat
- 1.500t/an de profilés
- 600t/an de tubes
- 100t/an de produits de soudure et de sudo-brasare
Toutes ces productions vont accroître les
transformations du cuivre et de ses dérivées à plus de 46
% de la production annuelle.
II.1: La contribution des Laminoirs et Câbleries au
développement économique
Les Laminoirs et Câbleries de Lubumbashi, ainsi que les
Fonderies Africaines, FONDAF, peuvent être regroupées dans une
intégration harmonique horizontale pour produire des biens et susciter
des activités très variées dans le secteur de la Petite et
Moyenne Entreprise, telles que :
- les manufactures et appareillage électrique,
- la téléphonie
- les pièces de rechange automobiles,
- la construction ou les bâtiments
- la fonderie
- la distribution d'eau
- le transport, transmission
et distribution d'énergie
électrique
- le chauffage
- les équipements de chemin de fer
- les installations industrielles
- les articles d'art décoratifs et joaillerie
- l'emboutissage et
repoussage d'ustensiles de
mélange.
Toutes ces applications forment à
elles-mêmes autant de Petites et Moyennes Entreprises, qu'il existe des
branches d'activités. Ceci démontre à suffisance que les
échanges inter- industriels seront très performants au vu du
marché qui est de plus en plus demandeur, non seulement au niveau de la
Province, mais aussi au niveau de la sous-région de l'Afrique
Centrale.
A titre d'illustration, nous pouvons donner l'exemple d'un
sous produit dont la valeur ajoutée est très
élevée. Il s'agit des fils émaillés. Ce fils de
bobinage extrudé sur presse, décapé,
tréfilé, isolé au vernis et réalisé suivant
le standard international est un produit de niveau international acceptable. Il
possède une valeur ajoutée indiscutable.
Dans l'industrie de la construction, ce fil constitue la base
sur la quelle peut s'édifier une industrie électrique de petite
et de moyenne taille, ne demandant pas beaucoup de capitaux et
d'infrastructure. Dans cet ordre d'idée, on peut citer la fabrication
des moteurs électriques, des transformateurs, des ventilateurs etc.,
toute forme de matériel électrique en cuivre que les ateliers de
réparation peuvent utiliser.
Il sied de signaler que selon une enquête que
nous avions effectuée auprès de la Division du Commerce
Extérieur, l'OFIDA, l'OZAC et la Banque du Congo(Banque Centrale), plus
de 90 % des produits manufacturés en métaux non-ferreux
consommés au Congo provenaient de l'importation, alors que ces derniers
peuvent être produits localement, à l'exception pour le moment des
câbles isolés MT et HT (Moyenne Tension et Haute Tension) et du
câble téléphonique qui n'est pas encore produit
localement.
Il appartient dès lors à la Petite et Moyenne
Entreprise d'utiliser ces ressources locales comme un des supports pour limiter
les importations onéreuses et économiser, ainsi, les devises
nécessaires au déclenchement du processus de développement
industriel au CONGO.
* (86) GECAMINES. , Rapports Annuels
1980-1987.
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