CHAPITRE XIV : ESSAI D'UNE APPLICATION D'UN
MODELE
D'INTEGRATION ET DE
DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DE LA PETITE ET MOYENNE
ENTREPRISE
a. Préambule
Au terme des chapitres précédents, nous avons
démontré que la petite et moyenne entreprise, de part ses
spécificités n'exigerait pas un problème d'espace,
configuration géographique, d'intégration, ni de capitaux
importants.
De ce fait, il est impérieux de signaler et de
soutenir que toutes les entreprises du Pays et de la Province en particulier,
quelles que soient leurs tailles doivent dépasser progressivement le
stade des activités commerciales pures ; à savoir l'achat et la
vente en "l'état", pour s'atteler plutôt à la production
des biens et services destinés à d'autres entreprises ou bien
à d'autres marchés de plus en plus demandeurs. Il s'agira, de ce
fait et plus concrètement de dépasser le cadre d'une
intégration du type vertical, avec une tendance à
l'autosuffisance inhibitrice des initiatives considérées comme
facteurs de dynamisme d'une vie économique restreinte, pour bâtir
et réaliser une véritable intégration et une
diversification économique du type horizontal.
Cette intégration, comme nous l'avons souligné
ci-haut, doit pourvoir :
- à la valorisation des ressources locales
- à la limitation des importations
- à l'économie des devises
étrangères
- à la production
- à la promotion et au développement du tissu
industriel tant provincial que
national.
La politique d'intégration que nous prônons dans
ce travail, consiste à créer la "toile
d'araignée" à savoir, une interconnexion
satélitaire de toutes les unités de production, tant au niveau
micro-économique qu'au niveau macro-économique.
La réalisation de la politique d'intégration
économique et industrielle dans toute entreprise se résume,
principalement, à développer le volume des biens et services,
à fournir, les "Output", à l'économie nationale en
général et à l'économie provinciale en particulier
et le volume des biens et services à recevoir, les "Input", du
marché local, tout en veillant à ce que tous ces échanges
s'inscrivent bien dans le cadre de la politique d'introversion et ne se
ramènent pas en définitive à une exportation,
évitable, des capitaux.
En ce qui concerne le modèle d'intégration de
la Petite et Moyenne Entreprise, nous pouvons prendre le cas de la GECAMINES,
la plus grande unité de production du pays qui, depuis une
décennie, traverse des moments difficiles. Les biens et services dans ce
cadre concernent les produits non-ferreux et ferreux, ainsi que les
fabrications diverses.
SECTION I : ETUDE DES CAS
I.1. L'Atelier Central de PANDA
Dès sa création l' Atelier Central de PANDA
"ACP" en sigle, avait pour mission, d'assurer dans les meilleures conditions,
les réparations du gros matériel des usines, de la fabrication de
diverses pièces de rechange, de la rénovation et la prestation
des services etc... Cet atelier comptait un atelier de machines-outils et une
chaudronnerie.
En 1932, les ateliers de modelage et de fonderie
gérés par le chemin de fer du Bas-Congo-KATANGA, BCK, furent
annexés à l'Atelier Central de PANDA. Cette fusion donna
naissance aux Ateliers Centraux de Panda qui avaient pour mission de faire
face à tous les besoins du chemin de fer.
La fonderie assure la fabrication des articles
en fonte ou en acier, principalement les sabots de frein des wagons et
locomotives. Bien que de qualité médiocre, le bronze fut d'une
grande importance dans la fabrication des accessoires pendant la
deuxième guerre mondiale 1940-1945.
C'est aussi pendant la deuxième guerre
mondiale que, coupés de toute source d'approvisionnement
extérieur, les ACP ont prouvé leur capacité de pouvoir
s'auto-suffire localement. Ces ateliers devinrent dès lors
indispensables pour la marche des usines. Des pièces délicates,
grosses ou petites, qu'en temps normal il était illusoire de penser
fabriquer avec le matériel dont on disposait, sortirent des ACP.
Un four d'aciérie à revêtement basique
fut installé en 1944, de même que de nombreuses machines outils
essentielles. Les Ateliers Centraux de PANDA, se constituèrent en de
véritables ateliers de fabrication.
En 1959, les Ateliers Centraux de PANDA furent doté
d'un équipement de fabrication et de réparation du
matériel électrique et électronique. Un module de
réparation et de rénovation des moteurs automobiles fut aussi
installé.
En 1974, lors de la zaïrianisation, la
société COMEKAT (SIMETAL), qui exploitait un équipement de
construction métallique fut annexé aux Ateliers Centraux de
PANDA.
En 1983, une unité de fabrication des matières
plastiques et en caoutchouc fut aussi installée. Cette unité de
production, a subi aussi les soubresauts de l'industrie du cuivre. Il s'est
dégagé de ce fait un manque à gagner considérable
de la part des ACP dans le cadre de ses relations avec la GECAMINES.
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