Parmi les flux monétaires qui découlent de
l'industrie du cuivre, nous pouvons retenir les salaires que cette
dernière rétribue à son personnel et ce principalement
dans la Province du KATANGA où l'on localise plus de 98 % du personnel
de la société.
Evaluée à plus de trois millions de dollars,
convertis en zaïre monnaie, cette masse depuis 1975 était
versée dans les comptes bancaires pour la plupart des agents de la
société. Ceci entretenait le circuit bancaire. Mais depuis 1990,
les salaires de la GECAMINES sont directement remis aux agents en "liquide" et
ne subissent aucune transaction bancaire locale.
Du point de vue de la société, cette
dernière met à la disposition de la Banque Centrale les devises
nécessaires pour recevoir en retour, la masse salariale en zaïres
qu'elle met à la disposition des agents ; les banques commerciales sont
de ce fait écartées de ce circuit et partant, privées des
ressources nécessaires pour leur épanouissement. Cette technique
paralyse le secteur bancaire qui est obligé de fermer ou de
réduire ses activités. Toutes les transactions se font au grand
comptant en espèces.
Du point de vue du marché, comme nous l'avons
décrit ci-haut, la masse monétaire déversée sur le
marché est exclusivement destinée à l'achat des produits
de consommation provenant de l'importation et principalement, à
caractère alimentaire.
Il se dégage de cette analyse succincte que le
comportement de la monnaie sur le marché local est fonction de la masse
monétaire injectée sur le marché par la GECAMINES, avec
comme conséquence logique un taux d'inflation toujours croissant.
Cette inflation d'origine purement monétaire,
c'est-à-dire provenant d'une utilisation abusive de la planche à
billets, s'est dérobée de sa mission première qui
consistait à promouvoir les grands travaux publics, pour se cantonner
principalement à financer le paiement des salaires.
Ceci démontre à suffisance que la masse
monétaire déversée chaque mois sur le marché des
biens et services, favorise seulement le petit commerce "d'achat et revente"
à l'état ; tandis que les autres entreprises de transformation
existantes, se heurtent à une très forte concurrence des produits
importés, de meilleure qualité et de prix compétitif.
Aucun stimulant n'a été envisagé par
cette industrie de cuivre pour soutenir la production locale. Un autre fait
négatif de cette industrie est que toutes les opérations d'achat
que l'on pourrait effectuer sur place se traitent avec l'étranger au
profit de certaines facilités connues de la GECAMINES
elle-même.
Tableau n°54 : Evolution de la masse
salariale (en zaïres courants) 1967-1995