SECTION V. LES EFFETS EN AMONT DE 1975 À
1995
Durant cette période, seuls les secteurs de
l'énergie et du ciment ont continué à pourvoir l'industrie
du cuivre en amont, tandis que les autres secteurs analysés durant la
période de 1912 à 1975 ont complètement disparu parce que
dilués dans l'unité motrice.
Les consommations internes de ses différentes usines
deviennent de plus en plus complexes quant à leur valorisation, vu le
gigantisme actuel de la société et la complexité du
circuit de traitement de l'information.
Les centres de coûts, ayant été
regroupés au niveau central à LUBUMBASHI, ne permettent plus,
malgré des clés de répartition définies, à
cerner la production de chaque unité, antérieurement
entité autonome. Le gigantisme actuel de ce système est
très néfaste à son développement.
Schéma n° 3 : Flux réels de
l'industrie minière de 1975 à 1995
AMONT AVAL
Construction métallique
Ciment métallurgique
Transports
Transports
Approvisionnements
- Pièces de rechange
- Carburant
- lubrifiant
- Pneumatiques
Salaire
Enseignement
Industrie du cuivre
cuivre
Cimenteries et
Produits dérivés
Minoteries
Energie
Enseignement
Sociale
Source : Nous-mêmes sur base des données du texte
de notre analyse.
Il découle du schéma ci-haut que les mesures
de zaïrianisation /rétrocession, ayant intégré toutes
les sociétés connexes à l'industrie minière, ont
été à la base du fait que l'industrie devenait à
la fois productrice des inputs et consommatrice, à très faible
quantité, de ses outputs, comme nous l'avons démontré dans
la première période de 1912 à 1975.
Ceci dénote que le manque de confiance du secteur
privé se traduit non seulement par un volume d'investissements
réduit, mais aussi par l'orientation de ces investissements vers des
activités sans grands risques, en particulier, vers l'importation et la
distribution, qui se dénouent facilement et qui sont très
rémunératrices.
Ce type d'activité comprenant à la fois des
effets en amont et en aval, contribue très peu à un
développement intégré et autocentré des secteurs
productifs. L'insuffisance des investissements dans ce secteur a
constitué l'un des obstacles majeurs à la relance de
l'économie congolaise.
En ce qui concerne la dépendance extérieure de
l'économie, trois grandes conclusions se dégagent , à
savoir :
- la dégradation de la production locale, le
développement négatif des transactions extérieures qui
représentent de 1980 à 1982 un volume supérieur au PIBC
(110 %) alors qu'il n'en représentait que 71 % de ce même
agrégat de 1968 à 1970 ;
- les effets négatifs de la
récession/inflation dans les pays partenaires ont durement
affecté l'économie congolaise, à cause de
cette dépendance vers des marchés extérieurs, tant
pour les importations que pour les exportations ;
- Les échanges intersectoriels peu
développés: de par sa structure extravertie et sa base
étriquée, l'industrie congolaise n'a pu et ne peut
développer des relations d'échange entre les différents
secteurs de l'économie, ou entre les branches d'un même
secteur.
Avec la dégradation de l'agriculture et de
l'industrie manufacturière, les relations qui commençaient
à se développer avant 1974 ont stagné pendant toute cette
deuxième période. Ce qui s'est traduit par des
déséquilibres sectoriels et régionaux.
1° Transport
Dans le contexte de notre travail, nous avons retenu le
secteur du transport qui s'avère être le plus important dans le
soutien de l'industrie minière ; il s'agit aussi bien du transport des
minerais dans l'hinterland minier, que de celui entre les différentes
usines.
Le fait que les activités de l'industrie minière
étaient en baisse, a provoqué dans le chef du transporteur
principal la SNCC, des performances médiocres et même
négatives, une dépendance de l'extérieur, en ce qui
concerne les approvisionnements en carburant, lubrifiant et autres
pièces de rechange. Ces aspects négatifs font obstacle à
l'intégration économique ; même à l'intérieur
du groupe des entreprises publiques, la complémentarité est
très faible : en deçà de ce qui serait nécessaire
et souhaitable.
Il est à noter aussi une mauvaise définition des
tâches, comportant de nombreuses contraintes à caractère
administratif et favorisant les interférences politiques, les
responsabilités des gestionnaires dans les résultats qui ne sont
pas clairement définis.
Quant aux autres entreprises dont la gestion est mixte, telle
que la Cimenterie de LUBUDI (CIMENKAT) dont la gestion est totalement
assurée par les partenaires privés, ce système n'attache
pas la même importance aux difficultés du secteur public.
D'ailleurs, la collaboration entre partenaires est difficile sur le plan
financier, ce qui constitue une entrave à l'apport de nouveaux capitaux
privés, pourtant nécessaires à l'investissement et
à la naissance de ces entreprises.
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