La dynamique de la petite et moyenne entreprise: moteur du développement économique du Katanga ( RDC).( Télécharger le fichier original )par Emile Christophe MOTA - NDONGO K Université de Lubumbashi RDC - Doctorat en sciences économiques 2000 |
SECTION IV. LES EFFETS EN AVAL DE 1912 À 1975.1. L'industrie de transformationsLes effets en aval de l'industrie du cuivre se sont manifestés principalement dans les usines de transformation des concentrés en produits finis, telles que les usines d'électrolyse du cuivre, du zinc, du cobalt, du cadmium et dans de moindres proportions de l'agro-industrie, et de la fabrication métallique. De ce fait, toute la production minière de la GECAMINES devrait ipso facto être traitée dans ces usines, mais depuis les années 1973-1974, années caractérisées par la politique de zaïrianisation, toutes les usines ont été purement annexées à la GECAMINES et sont devenues des sièges de cette société. Ceci est valable aussi pour l'agro-industrie, avec les Minoteries de KAKONTWE qui utilisaient une infime quantité de tourteau palmiste issue de la fabrication de l'huile de palme hydrolysée. La LATRECA qui produisait des articles travaillés en cuivre, tels que les tubes, les tôles, etc. fut aussi annexée à la GECAMINES par les mêmes mesures de zaïrianisation-rétrocession. De ce qui précède, nous pouvons constater que toutes ces entreprises en aval qui, jadis évoluaient indépendamment et poursuivaient des objectifs autres que celles de l'industrie minière, ont dû se soumettre au programme de la grande GECAMINES qui a pour objectif, d'abord, la production minière, les autres secteurs n'étant que des instruments d'appui pour les besoins de son exploitation. En ce qui concerne l'industrie du ciment, il nous revient de constater que seules les cimenteries du KATANGA, à savoir : la CIMENT-LAC, la CIMENKAT et la Cimenterie de LIKASI (CCC), fabriquent un ciment unique au monde en l'occurrence le ciment métallurgique, selon la formule suivante : 45 % de scorie, 5 % de gypse et 50 % de clinker. Le gypse étant un rejet provenant de la lixiviation du cobalt a été soit épargné, dans le cas de la Ciment-lac, soit intégré, en ce qui concerne la CCC soit a bénéficié d'une partie du capital, en ce qui concerne la CIMENKAT. Dans cette optique, nous constatons aussi que la consommation de ce produit est de faible quantité. En ce qui concerne la glycérine issue des usines de SHITURU, elle est utilisée dans les savonneries pour la fabrication des produits cosmétiques et autres détergents. Cette consommation est aussi faible, compte tenu de la localisation des entreprises consommatrices de ces produits. 2. Répartition des recettes totales et du bénéfice netIl nous revient de faire un constat sur la répartition des recettes de l'industrie du cuivre, à savoir : a) Les salairesCompte tenu du nombre de travailleurs de la GECAMINES, en moyenne plus de 25.000 agents sur la période sous étude, seule une infime partie de ses recettes est affectée aux paiements des salaires des ouvriers pour être reversée ensuite sur les marchés de biens de consommation. Cette activité a sollicité l'agriculture et stimulé un certain nombre de secteurs qu'elle alimente. Ces derniers suscitent des offres d'emploi et dégagent ainsi un pouvoir d'achat local supplémentaire. Ce développement a engendré, d'après le professeur NYEMBO SHABANI, un phénomène d'agglomération géographique qui a donné naissance à la création des villes, principaux centres de consommation et donc facteurs actifs des activités agricoles, industrielles et tertiaires (66)(*). Cette affirmation n'est plus valable du fait que les trois ou quatre villes (LUBUMBASHI, LIKASI, KOLWEZI et KIPUSHI) sont des villes où les maisons ont été construites par la société minière et que depuis lors, aucun autre édifice n'a été érigé dans ces villes, toutes les maisons de commerce, en dehors des maisons d'habitation ayant été construites dans la décennie 1950-1960. D'autres effets que produisaient les revenus ainsi engendrés par l'industrie du cuivre, par application du principe multiplicateur, ont provoqué de nouvelles vagues de dépenses dans la Province, ce qui a pour effet de procurer de nouveaux flux monétaires à des commerçants et de nouveaux débouchés aux chefs d'entreprises. Le résultat final devrait se traduire par l'accroissement du pouvoir d'achat local ; mais ce pouvoir d'achat au fil des années s'est amenuisé de plus en plus, écartant toute initiative d'épargne et s'est cantonné au niveau de la simple survie de salariés. * (66) NYEMBO SHABANI, op. cit. |
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