La dynamique de la petite et moyenne entreprise: moteur du développement économique du Katanga ( RDC).( Télécharger le fichier original )par Emile Christophe MOTA - NDONGO K Université de Lubumbashi RDC - Doctorat en sciences économiques 2000 |
5°. L'alimentationDans le souci de sédentariser son personnel sur les lieux d'exploitation ainsi que leurs familles, l'industrie du cuivre a pratiqué une politique salariale très particulière. Il s'est agi de doter les travailleurs des cantines, des centres récréatifs et autres loisirs, dans les camps appropriés, en leur remettant des salaires en nature, tel que la farine de maïs, manioc, l'habillement, etc. C'est à cet effet que furent créés les syndicats des minoteries, MINOKA afin de satisfaire les besoins en alimentation des travailleurs. Comme nous l'avons démontré dans les chapitres précédents, cette politique n'a pas pu satisfaire tout le monde, parce que les salaires leur octroyés étaient toujours bas et insignifiants. 6°. L'enseignementUn adage populaire dit : "Lorsqu'on prend un amalgame de techniciens, animés sans autres bagages que leurs connaissances sur une île déserte, ils pourraient y créer une économie complexe, tandis que des installations perfectionnées mises entre les mains d'une population illettrée se dégraderaient rapidement faute de savoir la fabrique indispensable, cependant que ces populations retourneraient à leurs activités traditionnelles". (65)(*) Soutien de toute action, l'homme est au centre du développement et partant de la croissance économique de tout pays. Dans le cadre de l'industrie du cuivre, il s'est créé tout un réseau d'enseignement, tant au niveau primaire, professionnel, secondaire qu'universitaire qui met à la disposition de cette industrie toutes les compétences capables de mener à bien son développement. C'est ainsi, comme nous l'avons largement développé dans la première partie, qu'il y a, dans le système de production du cuivre, toute une stratification de la main-d'oeuvre, correspondant à chaque type de travail et en fonction de l'outil en présence. L'université de LUBUMBASHI, installée depuis 1954 a fourni à la GECAMINES beaucoup de spécialistes pour ses besoins d'exploitation. La société possède une panoplie de docteurs en médecine, d'ingénieurs ayant plusieurs spécialités, des licenciés, des gradués, etc. Mais compte tenu de la précarité du marché de l'emploi et de la pression démographique au niveau de l'enseignement, la société ne peut occuper toute cette crème intellectuelle. Une étude sur l'évolution des effectifs a été faite dans les chapitres précédents et a démontré que la demande en personnel de la GECAMINES est une fonction inverse de l'offre de l'enseignement supérieur. Compte tenu du niveau faible d'embauche de la GECAMINES et de l'âge moyen des cadres de la société 45 ans, le processus de remplacement est très faible et même insignifiant ; le taux d'embauche est resté inférieur à 1% pendant toute la période sous étude. Cette situation a été aggravée par l'incorporation des unités environnantes à la GECAMINES, qui a provoqué une compression très importante au niveau des centres d'activités. Tableau n°52 : Evolution de la population estudiantine de l'Université de Lubumbashi de 1954 à 1995
Source : UNILU/Rectorat. L'enseignement supérieur universitaire qui devrait être d'un apport très important à cette industrie du cuivre, n'a, malheureusement, pas bénéficié de l'évolution de cette entité. Du point de vue formation, l'industrie du cuivre par son potentiel intellectuel, vient au secours de certaines compétences dont l'université ne dispose pas. En outre, il est à noter que les infrastructures de la GECAMINES apportent un soutien en formation pratique pour les futurs ingénieurs et les médecins, ainsi que les élèves de section médicale. Par contre, les outputs, c'est-à-dire les finalistes de cette université ne sont presque pas utilisés dans cette entité, beaucoup d'entr'eux sont déversés sur d'autres marchés et dans d'autres provinces faute de structures d'accueil locales. En analysant la composition du personnel de cadre de la GECAMINES, à peine un pour mille de ses finalistes est embauché dans cette institution et ceci après des intervalles très irréguliers allant jusqu'à cinq années. Ceci démontre à suffisance que la capacité d'absorption du chômage de la GECAMINES est très dérisoire. Seule la multiplicité des petites et moyennes entreprises dans la Province pourrait résoudre ce problème de chômage des intellectuels. Le manque des institutions financières de crédit ne permet pas non plus une installation à titre privé de toutes ces compétences. * (65) MINTZBERG H., "Structure et dynamisme des organisations, Paris, les Editions d'organisation, pp. 78-79, 1985. |
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