II.2. Les difficultés du trafic ferroviaire au
Congo
  
Le chemin de fer est par excellence un moyen de transport dont
le but direct est celui de la promotion des intérêts non seulement
économique, mais également socio-politique. 
Par rapport au transport aérien, au bateau et à
la route, le chemin de fer demeure le moyen de transport le moins coûteux
et permet le déplacement et l'acheminement des  grandes quantités
de marchandises. 
FERNAND BAUDHIN, n'a-t-il pas dit : "le
transport ferroviaire rend la concertation économique possible par le
groupement des activités en vue de produire en grande quantité en
s'adressant à des marchés de plus en plus vastes"(33)(*). 
Le transport ferroviaire favorise la politique
d'intégration, en reliant les différents pôles de
développement et par la même occasion  les hommes qui constituent
l'élément moteur de toute économie.  
Le principal axe de communication ferro-fluvial est celui qui
relie LUBUMBASHI au port  de MATADI en passant par KANANGA et KINSHASA soit
plus ou moins  2500 kilomètres. La difficulté rencontrée
sur cet axe provient du non-prolongement du rail de ILEBO à KINSHASA.
Cette difficulté est à la base de nombreuses ruptures de charge
au port d'ILEBO. 
Le réseau ferroviaire du CONGO n'a  subi aucune
restructuration depuis l'époque coloniale. Il comprend, avec les
raccordements, 6.111 kilomètres dont 4.874  des lignes principales et
858  seulement des lignes électrifiées soit 14 % des lignes ,
à savoir : 
 -  La ligne reliant le KATANGA à la frontière
angolaise (DILOLO) donne    accès au Chemin de Fer de BENGUELA qui
aboutit à LOBITO. Elle est    devenue     impraticable    depuis 1975.
Cette liaison à travers l'ANGOLA    constitue     la voie la plus rapide
vers l'Océan Atlantique ; 
-  La ligne reliant le KATANGA à la frontière
zambienne assurant la            liaison, via les Chemins de fer de la ZAMBIE,
de la TANZANIE,  du         ZIMBABWE et du MOZAMBIQUE, avec les    ports de
l'Océan Indien      principalement ceux de l'AFRIQUE DU SUD; 
-   La ligne reliant la province du KATANGA au port d'ILEBO
sur la rivière 
    KASAI et celle reliant KINSHASA au port de MATADI; 
 -  La ligne KAMINA-KABALO qui se prolonge, d'une part vers
KINDU et                           KISANGANI et d'autre part vers KALEMIE
assurant la liaison avec le                           port de DARE-SALAM. 
Il est à noter par contre, que l'infrastructure du
réseau n'est pas totalement interconnectée: la Province du
KATANGA quant à elle est interconnectée avec les autres
réseaux ferroviaires, ceux de la ZAMBIE et  de l'AFRIQUE DU SUD. 
Le tableau ci-après donne à suffisance le niveau
de l'évolution du transport ferroviaire depuis 1910 jusqu'en 1995. Ce
tableau démontre le comportement du chemin de fer en corrélation
avec le niveau de l'économie nationale. 
 Tableau n°43 : Evolution du trafic du
chemin de fer (en milliers) 
 
 
  
 ANNEE  
 DESIGANT 
 
 | 
  
 VOYA-GEURS 
 
 | 
  
VOYA- 
 GEURS Km 
 
 | 
  
 TONNES 
 
 | 
  
 TONNES/Km 
 
 | 
  
 UNITE/TRAFIC 
 
 | 
  
 ANNEE  
 DESIGANT 
 
 | 
  
 VOYA-GEURS 
 
 | 
  
VOYA- 
GEURS 
 Km 
 
 | 
  
 TONNES 
 
 | 
  
 TONNES/Km 
 
 | 
  
 UNITE/ 
 TRAFIC 
 
 | 
   
 1910 
1911 
1912 
1913 
1914 
1915 
1916 
1917 
1918 
1919 
1920 
1921 
1922 
1923 
1924 
1925 
1926 
1927 
1928 
1929 
1930 
1931 
1932 
1933 
1934 
1935 
1936 
1937 
1938 
1939 
1940 
1941 
1942 
1943 
1944 
1945 
1946 
1947 
1948 
1949 
1950 
1951 
 1952 
 
 | 
 
  
 47,2 
36,2 
53 
56,9 
39,4 
37,8 
41,2 
42,2 
56,4 
92,2 
99,3 
112,9 
135,9 
134,0 
137,1 
147,0 
162,9 
168,4 
199,7 
240,6 
251,0 
190,9 
115,6 
57,7 
63,7 
70,2 
83,5 
125,4 
142,1 
157,6 
187,3 
268,9 
366,7 
595,8 
626,9 
610,4 
466,5 
432,5 
472,6 
510,7 
530,3 
726,9 
 475,3 
 
 | 
  
 - 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
13.200 
15.400 
29.458 
37.141 
41.253 
52.937 
62.865 
61.685 
57.439 
32.831 
18.129 
19.832 
21.259 
22.129 
29.663 
31.891 
33.567 
41.354 
66.591 
91.181 
146.604 
162.633 
149.350 
114.710 
96.005 
97.504 
106.589 
111.732 
125.952 
 147.158 
 
 | 
  
 - 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
 - 
 
 | 
  
 14.271 
16.188 
12.762 
23.327 
46.519 
46.067 
73.683 
84.897 
84.466 
107.708 
106.908 
140.268 
178.879 
259.777 
310.069 
376.067 
420.070 
473.084 
475.613 
576.401 
546.617 
346.220 
158.667 
191.752 
304.282 
343.047 
358.542 
618.333 
558.500 
514.936 
566.118 
717.220 
967.879 
1.022.347 
1.038.977 
942.193 
947.926 
1.045.192 
1.132.797 
1.131.054 
1.236.718 
1.392.193 
 1.539.285 
 
 | 
  
 - 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
 - 
 
 | 
  
 1953 
1954 
1955 
1956 
1957 
1958 
1959 
1960 
1961 
1962 
1963 
1964 
1965 
1966 
1967 
1968 
1969 
1970 
1971 
1972 
1973 
1974 
1975 
1976 
1977 
1978 
1979 
1980 
1981 
1982 
1983 
1984 
1985 
1986 
1987 
1988 
1989 
1990 
1991 
1992 
1993 
1994 
 1995 
 
 | 
  
 587,3 
706,8 
799,5 
1.058,8 
1.252,2 
1.295,3 
1.368,8 
1.198,6 
647,3 
892 
1.565,7 
1.706 
1.723,2 
1.543,9 
1.578 
1.574 
1.742 
1.472 
1.354 
1.607 
1.692 
1.950 
1.342 
1.080 
1.101 
1.199 
1.348 
963 
1.372 
965 
856 
790 
792 
927 
992 
694 
472 
552 
235 
205 
66 
76 
 99 
 
 | 
  
 156.457 
179.163 
191.083 
247.027 
304.393 
309.969 
326.760 
183.354 
349.480 
348.080 
271.683 
246.950 
430.420 
741.320 
345.342 
478.472 
494.273 
579.431 
673.013 
340.500 
360.396 
461.317 
609.724 
507.274 
561.173 
482.000 
554.342 
429.262 
613.274 
405.090 
372.532 
345.584 
291.534 
330.140 
359.479 
245.584 
271.854 
225.360 
100.001 
90.736 
23.866 
33.585 
 55.656 
 
 | 
  
 - 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
4.766 
4.069 
40524 
4.236 
3.990 
4.274 
4.275 
4.404 
4.255 
4.013 
3.332 
3.190 
3.353 
2.377 
1.336 
539 
507 
 380 
 
 | 
  
 1.667.027 
1.891.413 
1.921.521 
1.876.598 
2.188.133 
1.827.111 
1.890.847 
1.603.439 
1.049.420 
948.080 
971.683 
1.246.950 
1.430.420 
1.741.320 
3.456.700 
1.797.998 
1.843.700 
1.876.950 
2.245.625 
2.148.015 
2.640.389 
3.004.705 
2.471.068 
2.378.680 
2.389.640 
2.163.500 
1.590.910 
1.795.611 
1.819.525 
1.640.381 
1.862.564 
1.862.853 
1.954.977 
1.791.261 
1.084.565 
1.357.288 
1.376.882 
1.340.547 
815.348 
448.284 
169.696 
173.293 
 244.618 
 
 | 
  
 - 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
- 
1.700.000 
1.782.000 
1.834.000 
2.037.000 
2.189.000 
2.496.000 
2.582.000 
2.317.000 
2.825.000 
3.236.000 
2.776.000 
2.632.000 
1.819.000 
1.919.000 
1.868.080 
1.819.525 
2.126.162 
1.842.927 
2.052.830 
2.035.645 
2.100.744 
1.956.332 
1.865.000 
1.332956 
1.468.227 
865.343 
493.652 
181.629 
190.086 
 272.446 
 
 | 
   | 
 
  
  
Source : Rapports annuels KDL, BCK, SNCZ, OC, CFL de
1910 à 1995 
N.B    : Réseau Ferré SNCZ : Ex CFL et ex
KDL soit 1.087 Km + 2.642 Km = 3.729 Km        
  
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE 
  
 Au terme de cette première partie de notre
dissertation  nous nous sommes attelés à mettre  en place les
concepts opératoires et l'environnement de la Petite et Moyenne
Entreprise au Katanga. Cette partie fait appel à un recul historique du
fonctionnement de cette dernière dès l'aube de la colonisation en
1885  jusqu'en 1995.  
Il ressort de cette analyse que nous avons, pour  les besoins
de notre étude, distingué  onze périodes qui ont toutes,
une caractéristique particulière soit sur le niveau de
l'industrie du cuivre proprement dite soit sur les autres secteurs de
l'activité économique. 
C'est ainsi que la croissance économique que l'on avait
enregistrée sous le régime colonial au KATANGA, avait pour mobile
une triple impulsion : extérieure, publique privée et
missionnaire. Cette organisation avait pour objectif de mettre en valeur les
ressources naturelles, minières et agricoles de la Province en vue d'une
part ,de subvenir aux besoins de l'industrie du cuivre naissante et, d'autre
part ,de sauvegarder les intérêts politiques de la
métropole dans la colonie. 
De nombreuses petites et moyennes entreprises  se sont
installées dans l'Hinterland minier et presque partout dans la Province.
Elles avaient des spécialités diverses selon qu'elles
étaient localisées dans l'une ou l'autre partie de la Province 
et en fonction de la configuration géographique et géophysique.
Ces entreprises ont été animées exclusivement  par des
cadres expatriés utilisant des capitaux pour la plupart en provenance de
la métropole. Des organismes de financement avaient  aussi
été créés pour subvenir aux besoins de ces
entreprises. Elles ont joué un rôle de premier plan dans la
croissance économique de la Province et du CONGO en
général, en contribuant  directement à la diversification
des produits locaux et en assurant leur compétitivité sur les
marchés locaux et métropolitains , en élargissant la gamme
des produits exportables  et en agissant sur le volume de l'orientation des
échanges  et, indirectement ,par leurs actions sur la transformation des
structures économiques, sociales et politiques. 
  
 L'industrie du cuivre, par contre, soumise aux desiderata de
la conjoncture politique nationale et internationale, aux perturbations dues
aux guerres de sécessions, à la
zaïrianisation-rétrocession, aux deux guerres du KATANGA, à
l'extraversion de sa politique d'approvisionnement et des marchés, n'a
pas pu soutenir une intégration économique quelconque, devant
déboucher sur un développement cohérent.  
Dans cette première partie, nous avons analysé,
aussi le comportement des autres activités, telles que
manufacturière,  agro-alimentaire, de construction et du transport. Nous
avons aussi constaté que ces activités ont aussi
périclité à la même cadence que l'industrie du
cuivre. L'inter-complémentarité entre les différents
secteurs  n'a plus fonctionné. Une politique
délibérée a été mise sur pied pour
encourager davantage la production des matières premières brutes,
exemptes de toute transformation ,si primaire soit-elle.  
La petite et moyenne entreprise, qui se dénombrait
à plus de deux mille six cents avant 1960, n'atteint même plus le
chiffre de cent. L'ensemble des entreprises connues sous ce vocable rencontrent
beaucoup de difficultés et sont contraintes à abandonner les
activités premières pour se réfugier dans des
activités de survie très peu rentables.   
Les tableaux dont regorge notre première partie du
travail édifie le lecteur et lui démontre à quel niveau se
situe le déclin de notre économie.  
Dans la seconde partie de notre dissertation nous analysons
les flux et le développement de la Petite et Moyenne  Entreprise dans le
contexte socio-économique de la Province. Cette partie porte
essentiellement sur le degré d'intégration de ces Petites et
Moyennes Entreprise et leurs effets en amont et en aval sur le
développement économique de la Province.  
   
 
*  (33) BAUDHIN F. ,
Dictionnaire de l'économie contemporaine, 1973. 
 
 | 
 
 
 
 
  |