La politique que nous présentons dans cette
étude est de pouvoir assurer la bonne marche de nos Petites et Moyennes
Entreprises et pour éviter la fuite des capitaux, par des achats
à l'étranger. La motivation de cette démarche constitue,
pour nous la fonction d'achat à l'intérieur du territoire
nationale : notre unique souci est de mieux orienter les décisions dans
le sens de privilégier le marché national. Le recours aux
marchés extérieurs pourra, par ce fait même être une
condition non suffisante car il faudrait au préalable d'abord
épuiser le marché local.
En outre, en vue d'une exploitation judicieuse du
marché National, nous devons élaborer des critères de
choix des fournisseurs, critères qui doivent être basés
uniquement sur l'élément production et l'élément
valeur ajoutée nationale.
De ce fait, nous sommes édifiés par un adage qui
stipule, "Faire jouer les simples lois de la concurrence sans y ajouter l'effet
de l'apport du patrimoine à l'enrichissement ou au développement
du pays, serait pour la République Démocratique du CONGO, faire
un mauvais usage de son potentiel et une aggravation de l'inflation et partant
pratiquer des prix en dehors de toute compétition".
C'est ainsi que nous avons opté pour la
stratégie promotionnelle, qui consiste à encourager la Petite et
Moyenne Entreprise d'un même secteur, soit horizontalement, soit
verticalement. Cette stratégie revient à accorder la
préférence aux fabrications nationales en utilisant les
matières premières locales.
Les produits nationaux réalisés avec des
impôts intérieurs seront pris en considération en l'absence
d'autres produits similaires du premier type. En outre, il convient de
réaliser que les critères de choix ainsi décrits sont de
nature incitatrice en même temps qu'ils sont dissuasifs.
Notons aussi que la politique préférentielle
nous fait subir des coûts supérieurs par rapport aux prix des
biens importés ! Nous devons considérer cette différence
de prix comme étant une contribution que nous apportera
l'économie Nationale. Il est important de démontrer par ailleurs
que la contribution sous cette forme devrait progressivement disparaître
pour laisser la place à l'éclosion d'un marché transparent
et de libre concurrence.
En outre, cette forme
d'assistance aura le mérite de relancer les Petites et Moyennes
Entreprises réellement viables pour avoir, dans l'intervalle permis,
d'autres investissements en vue de l'amélioration de la
productivité.
Certaines difficultés peuvent entraîner
l'application de cette stratégie, il s'agit des difficultés
suivantes :
- A égalité des prix, certains produits
de fabrication locale ont une durée de vie nettement
inférieure à celles de produits importés ou ne
présentent pas la même sécurité
d'utilisation ;
- Les délais de fourniture sont rarement
respectés, alors que cette condition devrait être un atout
du marché local ;
- La faiblesse des moyens de transport et de
communication intérieure condamne jusqu'à ce jour la
conclusion des contrats pourtant virtuellement intéressants ;
Pour pallier à cette difficulté, nous avons
envisagé plusieurs solutions dont quelques-unes ci-dessous :
- planifier les délais de fourniture jusqu'à
douze mois, afin de permettre au fournisseur de mieux appréhender
ses ressources et fournir ainsi la validité des prix.
- mettre en interconnections plusieurs Petites
et Moyennes Entreprises, ayant des débouchés
certains tels que :
a) Les explosifs évolués
(émulsion) que produisent les Sociétés Africaines
d'Explosifs, avec toutes les mines et carrières du pays,
ainsi que toutes les cimenteries dans le cadre des
procédés d'extraction de la matière première;
b) Avec nos produits locaux, produire en
priorité des médicaments simples à
usage courant, tel que les anti-diarrétique, les anti-paludique,
etc.
c) Les emballages pour le ciment et chaux,
ainsi que le dioxyde de manganèse
électrolytique, avec les sacheries du Congo ou encore Carton-Congo ou
toute autre fabrique à monter sur place.
d) La fabrication des tissus de haute
qualité (telles que les blouses pour le personnel
médical et paramédical) pour les usines SINTEXKIN, UTEXCO,
SOLBENA etc.
e) La fabrication du carbure de
calcium(+150t/an) pour les besoins de la chaudronnerie
et autres constructions métalliques par la CIMENKAT. La
fabrication d'alliage entrant dans la fabrication des pièces de
rechange, avec du ferro-manganèse et
silico-manganèse, par l'Entreprise Minière de
KISENGE "Manganèse", qui en possède toutes les
potentialités.
f) Le montage de wagons-trémies avec la
MECELCO, dans le cadre du transport des minerais
entre les carrières et les centres d'exploitation ou de
transformation. Toutes ces interconnections sont faisables et
réalisables aussi bien dans le temps que dans un
environnement serein.
La province du KATANGA, possède tous les atouts pour
lui permettre de faire un décollage rapide et un développement
économique intégrale. Aucun secteur ne peut être
laissé pour compte aussi bien dans le domaine de très haute
technologie que dans la technologie intermédiaire.
En outre nous pouvons confirmer que la GECAMINES injecte dans
la Petite et Moyenne Entreprise que 15 % de son chiffre d'affaires, ce qui est
insignifiant dans un processus d'introversion et de croissance dans un pays.
(88)(*)
La politique d'intégration économique et
industrielle pratiquée par la GECAMINES n'a aucun sens, du fait que les
bénéficiaires de cette masse monétaire
générée par elle est consommée sur le marché
extérieur ne contribue guère au développement du Pays
même à celui de la Province du KATANGA.
Il importe de ce fait, de signaler qu'une reforme
économique de grande envergure doit être initiée par les
pouvoirs publics afin d'atteindre cet objectif, qu'est le développement
de la Petite et Moyenne Entreprise.
CONCLUSION DE LA TROISIEME
PARTIE
Au terme de cette troisième
partie qui est une suite logique de deux autres, nous avons
développé le pourquoi de la Petite et Moyenne Entreprise comme
solution au problème du développement de la province du
KATANGA.
Nous avons analysé
l'évolution de plus de cent entreprises que nous avons
sélectionnées sur base de leur effectif de plus de 50 personnes.
Nous avons dégagé les circonstances et les conséquences de
leur non-intégration dans le système économique. Il se
dégage de cette analyse que la croissance économique jusqu'en
1973 était basée sur l'industrie du cuivre, mais cette industrie,
suite à une mauvaise planification, n'a pas su s'intégrer et n'a
pas apporté, après un siècle d'exploitation, le
développement attendu.
Le Pays et la Province ont gardé
la même configuration tant spatiale que locale. En ce qui concerne les
entreprises existantes, aucune d'entre elles n'a subi une quelconque
modification tant dans sa forme que dans son objet.
La Province a gardé la même
configuration pendant la période coloniale que pendant les dix
premières années de " l'après indépendance". La
Petite et Moyenne Entreprise que nous développons dans cette
dissertation doit résoudre le problème du couple
diversification / expansion. Ceci par des paramètres
qui lui sont propres tels que sa taille adaptable à toutes les
circonstances, son activité, sa souplesse à aborder toutes les
difficultés, sa flexibilité etc. et surtout sa capacité
à s'adapter aux conditions géographiques et socio-politiques du
pays.
Le modèle économique que
nous proposons s'avère être très simple et facilement
applicable avec une administration publique souple et moins contraignante.
Ce modèle basé
essentiellement sur le paramétrage expansion / diversification
tient compte de l'action de certains agents tels que le marché,
l'administration fiscale et la politique de l'Etat. Il n'est pas
linéaire, des boucles de rétroaction entre différentes
étapes sont envisageables.
Elles permettent d'obtenir une meilleure cohérence
entre tous les éléments et par ce fait une stratégie mieux
adaptée.
Ce modèle est normatif, à
savoir que l'approche est déterminante, l'idée dominante de ce
dernier est que face à un type d'environnement donné et un
certain état de force et de faiblesse, il est facile de recommander tel
ou tel autre comportement stratégique.
Ce modèle est du type universel et
général, à savoir : la logique utilisée est
susceptible de s'appliquer à n'importe quel type d'organisation et de
contexte.
La réforme fiscale que nous proposons et
souhaitons ardemment est de pouvoir stimuler la création de cet amalgame
de Petites et Moyennes Entreprises, en recensant le système d'imposition
par la C.C.A et d'introduire un nouveau système qui a fait ses preuves
sous d'autres cieux qu'est la taxe sur la valeur ajoutée(T.V.A)
Le compagnonnage industriel que nous proposons
est possible et applicable immédiatement , il a fait ses preuves dans
certains pays africains.
L'exemple que nous avons développé
dans cette partie, concernant l'intégration industrielle au niveau de
certaines entités de la GECAMINES, telles que Ateliers Centraux de
PANDA et les Laminoirs et câbleries de LUBUMBASHI est faisable à
très court terme. Ces derniers provoqueront immédiatement
l'éclosion de nombreuses Petites et Moyennes Entreprises et arriveront
ainsi à déclencher plusieurs effets en amont et en aval. Ainsi
le phénomène de la "goutte d'eau" sera
réalisée.
En résumé, la logique de notre
modèle est en effet la suivante : Il faut d'abord améliorer,
développer ce que l'on sait faire, (logique
d'expansion), mais cela est insuffisant pour atteindre les objectifs
du développement : l'entrée dans de nouveaux secteurs
s'avérera nécessaire (logique de
diversification).
Notons aussi que les critères de
sélection, ainsi que ceux du choix et de l'aménagement spatial
sont indispensables pour établir un équilibre soit horizontal
soit vertical entre toutes ces entreprises.
Nous pouvons dire sans peur d'être
contredit, "plus on est grand plus on est instable", mais " plus on est petit
ou moyen plus on est stable et on s'adapte mieux aux circonstances difficiles".