La dynamique de la petite et moyenne entreprise: moteur du développement économique du Katanga ( RDC).( Télécharger le fichier original )par Emile Christophe MOTA - NDONGO K Université de Lubumbashi RDC - Doctorat en sciences économiques 2000 |
02. HYPOTHESESLa notion de "Petite et Moyenne Entreprise" nous semble très ambiguë et controversée. Ceci pour de multiples raisons dont notamment : l'absence de définition universelle pour la caractériser et par conséquent, sa définition est fonction des critères spécifiques à chaque Pays et suivant certaines réalités. Notion nouvelle, la Petite et Moyenne Entreprise a fait son apparition dans le monde des affaires vers la fin de notre siècle. C'est autant dire que les P.M.E. connaissent une évolution différente selon les conditions dans lesquelles elles opèrent. Néanmoins, le seul point commun accepté par toute la cogitation intellectuelle est que la P.M.E. est, en général, l'affaire d'une seule personne, qui est à la fois chef d'entreprise, gestionnaire de la production courante, responsable de l'administration et assumant ,en un mot , toutes les fonctions telles que définies par FAYOL (6(*)). Les problèmes que rencontrent les P.M.E. du KATANGA sont de divers ordres, à savoir : administratif, financier, organisationnel, fiscal, etc. L'objet de notre étude est de faire une analyse introspective des facteurs qui empêchent la bonne évolution de la P.M.E. du KATANGA, Province qui, pourtant, est considérée avec la ville de KINSHASA, comme les entités les plus industrialisées du CONGO. C'est ainsi que nous allons faire un diagnostic sur le fonctionnement de cette catégorie d'entreprises dans son environnement sain, à savoir : * Le développement de l'économie du Katanga devrait être basée sur l'industrie du cuivre ou des Grandes Entreprises, tel que l'a développée le professeur Nyembo Shabani et le professeur Jean-Louis Lacroix. Dans le processus du développement et de la croissance, la grande firme exerce son influence par deux voies, celle de l'anticipation et celle del'innovation. Elle agit sur son milieu par l'une et l'autre de ces actions combinées (7).7(*) Or l'histoire nous a démontré que cette conception n'a pas été vérifiée au Katanga. L'effondrement des grandes entreprises a freiné le développement. En d'autres termes, le développement du Katanga par de grandes unités motrices, qui devraient servir de locomotive pour déclencher une multiplication de nombreuses entreprises en amont et en aval n'a pas été vérifié. Nous savons aussi que ces grandes unités de par leurs organisations et leurs structures n'ont pas pu provoquer une corrélation entre les Petites et Moyennes Entreprises qui ont existé au KATANGA. Conséquence, il faudrait mettre en place un modèle de développement économique de Petites et MoyennesEntreprises qui développeraient à leurs tours d'autres Petites et Moyennes Entreprises , afin d'atteindre une diversité et une expansion de ces dernières pour aboutir au développement économique de la province du Katanga et de toute la République. Nous exhortons les dirigeants politiques de notre pays, après avoir vu s'effondrer leurs rêves de croissance industrielle rapide grâce aux de grandes entreprises nationalisées, à reconnaître la nécessité d'encourager les Petites et Moyennes Entreprises; * L'existence concomitante de la Petite et Moyenne Entreprise avec les grandes unités productrices ne peut soutenir le développement économique, parce que cette cohabitation ne provoque que très peu ,voire même nulle, de corrélations et d'interactions entre-elles; * Le développement des Petites et Moyennes Entreprises pourrait provoquer entre- elles des interactions et des corrélations à telle enseigne qu'elles pourraient être à la base de la création d'autres Petites et Moyennes Entreprises. Pour ce faire, les pouvoirs publics doivent débureaucratiser les grandes unités, les privatiser soit par leurs morcellement afin de les rendre plus compétitive et plus performantes et provoquer ainsi une intégration économique et partant le développement économique de la Province. En outre, cette dynamique ne peut être intégrale que si le marché lui est favorable, à savoir : une demande potentielle croissante, une présentation des produits et des prix compétitifs aux consommateurs. Aussi, nous allons démontrer que les avantages prévus par la loi, et les différentes réglementations en la matière ne peuvent être que favorables à la croissance de la P.M.E. D'autre part, vu la vie éphémère qu'enregistraient les P.M.E., nous pouvons affirmer que le niveau d'instruction des promoteurs, en matière de gestion devrait être revalorisé, la vision futuriste des entrepreneurs dans la diversité et la capacité d'adaptation devrait être encouragée. Toutes les dispositions du code des investissements qui ne sont favorables, dans une large mesure, qu'aux promoteurs étrangers et difficillement aux promoteurs nationaux et qui sont largement dépassées et exigent une réforme de ce dernier pour encourager les entrepreneurs nationaux. * (6) FAYOL., cité par COZIAN M., in Précis de Fiscalité des Entreprises, 14è éd. LITEC, 27 place Dauphine, Paris,1990,pp.149-150. (7) NYEMBO SHABANI,.op cit , p 6. |
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