NOTE DE SYNTHESE
L'objectif de notre étude est d'analyser  les
pistes stratégiques pouvant  faciliter  la mise en oeuvre des projets au
titre du Mécanisme pour un Développement Propre (MDP) en  Afrique
subsaharien. 
Face aux   menaces des changements climatiques sur les
économies, la santé, l'environnement et l'avenir des
générations futures à l'échelle planétaire,
la communauté internationale a  adopté la Convention de  Rio en
1992 et le Protocole de Kyoto (PK) en 1997. L'objectif étant de 
« stabiliser la concentration  atmosphérique de gaz à
effet de serre  à un niveau qui empêche toute perturbation
anthropique dangereuse du  système climatique »  
Afin d'aider les pays industrialisés, principaux
responsables de cette situation   et  ayant pris l'engagement de limitation ou
de réduction de gaz à effet de serre (GES), à atteindre
leur cible à moindre coût ;  le PK introduit trois
mécanismes de flexibilité  parmi lesquels figure le  
Mécanisme pour un Développement Propre (MDP), appelé
à prendre à charge le binôme développement
durable-changement climatique dans sa globalité pour les pays  en
développement (PED). 
Le MDP incite donc les pays industrialisés 
à réaliser des projets permettant de réduire et/ou
d'éviter les émissions de GES sur le territoire d'un pays en
développement en retour de crédits carbone.  Le MDP est un 
mécanisme financier de marché  qui appuie le développement
économique des PED en adoptant des méthodes de production ou de
consommation  plus « propres » . 
 En  décembre 2008, Le MDP a enregistré plus
de 800 projets pouvant potentiellement dégager jusqu'à 1 milliard
de tonnes de gaz carbonique (CO2) d'ici à la fin de 2012. Au moins 1 800
autres projets, qui pourraient dégager plus de 1,5 milliard de tonnes
d'ici là sont en cours de certification. 
Au total, 8 milliards de dollars ont été
générés entre 2002 et  2006, mobilisant 16 milliards
d'investissement global depuis 2002. Ce sont les pays comme l'Inde, le
Brésil et la chine qui monopolisent presque les 2/3 de tous ces projets
enregistrés. l'Afrique étant restée largement absente avec
moins de 2 % des crédits vendus .Bien qu'étant 
considéré comme une aubaine de développement pour ce
continent en terme de transferts de capitaux et de technologies  indispensables
à la promotion des énergies, de transport, d'industrie, de
gestion des déchets  et autres, l'Afrique sub -saharienne peine donc 
à s'insérer dans  ce marché de crédits
carbone. 
Le faible nombre de projets enregistrés pour ce
continent reflète l'existence de plusieurs obstacles, tels que le manque
de capacités et de compétences locales, le manque de
planification, des lacunes  réglementaires et logistique, l'absence de
politiques en la matière dans certains gouvernements et le manque de
financements adéquats. 
Pourtant, en raison du nombre élevé de
vulnérabilités du continent  notamment  sa  variabilité
climatique accrue, couplée avec la très grande dépendance
des économies africaines à l'agriculture et la consommation
directe des ressources naturelles ; les changements climatiques en Afrique
 vont représenter un multiplicateur de menaces qui vont exacerber  les
tensions et l'instabilité existantes puis  imposer un coût
important pour l'économie, le développement humain et
l'environnement.  D'ailleurs, les changements climatiques pourraient
coûter à l'économie mondiale jusqu'à 5500 milliards
de dollars. Cela représentera environ  5 à 20% du PIB
mondial. 
Malgré, sa part encore insignifiante des
émissions anthropiques de GES (moins de 4%), l'Afrique sub-saharienne 
pourrait permettre d'éviter ou de stabiliser à l'avenir
l'émission de 740 millions de teqCO2 par an si ces obstacles
cités plus haut  sont levés. Le flux de ressources liés
à la mise en oeuvre du MDP  dépendra donc  de la capacité
des pays africains  à s'adapter aux conditions  concurrentielles du
marché.  
 |