· B- Les férus de Hisseine Habré.
Pour rappel, Idriss Deby fut pendant longtemps un haut
dignitaire du régime de Habré. Il a été son chef
d'état major et l'un de ses plus proches collaborateurs. C'est à
partir de l'action du 1er avril 1989, organisée par Hassane
Djamous, Ibrahim Itno et Idriss Deby Itno visant à renverser
Habré, qu'il entra en disgrâce. Dès lors, il
s'éloigne d'Hisseine Habré et se lance à la conquête
de la magistrature suprême qu'il obtient le 1er
décembre 1990 en chassant du pouvoir son mentor.
Par cette action, bien des dignitaires du régime
déchu de Hisseine Habré, surtout le milieu des officiers Goranes,
ethnie d'Hisseine Habré, estimèrent qu'Idriss Deby était
un traître qu'il fallait à tout prix abattre. Afin de parvenir
à cette fin, ces dignitaires du précédent régime
vont s'appuyer sur l'importante manne financière qu'ils avaient
accumulée durant leurs années de règne. Dans cette
logique, c'est le caractère clanique qui se trouve mis en exergue pour
venir à bout du régime d'Idriss Deby. C'est la logique
Gorane contre celle des Béri ou zaghawa. Pour
cette catégorie de rébellions, c'est la revanche qui
prédomine, même si d'autres griefs énoncés dans le
précédent paragraphe sont également avancés.
Ces justifications et légitimations n'expliquent pas
à elles seules les sources de la première vague des
rébellions à laquelle le pouvoir du MPS a eu à faire face.
La gestion du pouvoir constitue aussi pour le MPS un autre facteur pouvant
expliquer la naissance des foyers de tensions.
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