· B- Le parcours de certains leaders rebelles
Ce retour sur la trajectoire de certains leaders de groupes
rebelles a pour principal objectif de fournir quelques indications pouvant
aider à comprendre l'évolution de tel ou tel groupe armé.
Nous ne serons pas en mesure de donner des informations sur tous les leaders
des groupes rebelles présentés ci-dessus, mais seulement sur ceux
dont le parcours est pertinent pour notre analyse.
1- Abbas KOTY
CNR
Il est d'ethnie zaghawa du clan Kobé
et apparenté au clan bidéyat d'Idriss Deby par sa
grand-mère. Il était un ancien responsable militaire du
Gouvernement d'Union Nationale de 1978. Il se rallie à Hisseine
Habré en 1985. Il était avec Idriss Deby, Hassan Djamous et
Ibrahim Itno l'un des meneurs du coup d'Etat manqué du 1er
avril 1989. Il deviendra plus tard l'homme clé de la victoire du MPS en
1990. Après, la victoire du MPS, il fut successivement chef
d'état major général des armées, Ministre de la
défense avant de prendre la tête du ministère des travaux
publics. Il faut aussi observer qu'Abbas KOTY fut l'artificier qui stoppa la
progression des anciens partisans d'Hisseine Habré.
2- Mahamat Garfa du
FNR
Si Abbas Koty est considéré comme un
élément majeur de la victoire du MPS, Mahamat Garfa fait en
revanche partie des héros dans l'ombre. Fidèle lieutenant
d'Idriss Deby, Mahamat Garfa fut chef d'état major de l'Armée
Nationale Tchadienne et ministre des mines et de l'énergie
jusqu'à la fin de l'année 1994.
Après s'être rebellé, Garfa finit par
signer un accord sous l'égide du Gabon en 2001, où il rejoint son
compagnon il fut promu à plusieurs postes ministériels.
3- Ketté Nodji
Moïse, chef CSNPD
Originaire du sud, principalement du Logone Oriental,
Ketté est juriste de formation avant d'embrasser une carrière
militaire. Officier, il fut considéré comme l'instigateur de la
lettre ouverte écrite par les officiers sudistes et des
évènements qui s'en sont suivis.
Apres s'être retiré dans le sud du pays où
il crée son mouvement avec plusieurs autres officiers, il finit par
signer un accord de paix avec le gouvernement. Il devient à l'issu de
cet accord, directeur général de la sécurité
publique puis ministre de la sécurité publique.
Plus tard, il quitte la gestion publique pour tenter une
seconde fois sa chance dans le maquis. Il meurt lors de cette seconde
rébellion en 1999.
4- Youssouf Toigoimi chef
du MDJT
Originaire du Tibesti, Togoimi est Toubou. Ce magistrat
formé à l'école de la magistrature de Paris (section
internationale) est reconnu pour son franc parlé : il avait
notamment critiqué Hisseine Habré lorsqu'il était
procureur de la République en poste à Abéché. Avant
son entrée en rébellion, Toigoimi a occupé plusieurs
postes de responsabilités dans l'exercice de sa fonction de magistrat.
Sous Idriss Deby, il fut ministre de la justice (1990-1993),
ministre de la défense (1995-1997) puis, quelques mois plus tard,
ministre de l'intérieur. En 1997 il entre officiellement en
rébellion contre le régime d'Idriss Deby. Il est mort le 24
septembre 2002 en Libye dans des circonstances troubles.
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