I.7.3.2.a Introduction
Certains matériaux subissent des transformations
structurales lorsqu'ils sont soumis à des évolutions thermiques
particulières. C'est par exemple le cas des aciers faiblement
alliés au cours d'opérations de type soudage et traitement
thermiques. Ces transformations ont une influence plus ou moins forte sur les
évolutions thermique et mécanique. Les transformations
structurales s'accompagnent d'une modification des caractéristiques
thermiques (capacité calorifique, conductivité thermique) du
matériau qui les subit, ainsi que d'une production ou d'une absorption
d'énergie (chaleurs latentes de transformation)
[17]. Elles s'accompagnent aussi d'une modification
du comportement mécanique du matériau.
I.7.3.2.b Transformation de phase au refroidissement
Durant le refroidissement, on peut remarquer que la
décomposition de l'austénite donne en conditions anisothermes
selon la vitesse de refroidissement. Un mélange plus ou moins grossier
de ferrite et de cémentite, et de martensite pour les refroidissements
les plus rapides. Plus le refroidissement est rapide, plus les carbures sont
petits et plus le taux de carbone resté en solution augment: les
caractéristiques mécaniques de ces structures sont très
différentes.
Les transformations au refroidissement dépendent de
l'histoire thermique mais aussi de la composition en éléments
d'alliage: elle sont généralement différentes d'un acier
à l'autre. Très tôt des diagrammes expérimentaux ont
été tracés pour connaître l'influence des
traitements thermiques sur tel ou tel acier. Sur un graphe
temps-température les points de début et de fin de transformation
sont reportés, accompagnés généralement des points
à mi-transformations. Ces diagrammes sont de deux types. Les diagrammes
TTT (Transformation Temps Température) sont obtenus par refroidissement
très rapide de l'austénite puis maintien à une
température constante (figure I .10). Les transformations se font alors
de façon isotherme. Les diagrammes TRC (Transformation en
Refroidissement Continu) représentent les transformations obtenues par
un refroidissement à vitesse constante ou à vitesse
contrôlée (figure I.11)
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Chapitre I Recherches bibliographique.
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Figure I.10 Diagramme TTT de l'acier C90
[18]
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Figure I.11- Diagramme TRC d'un acier type
16MND5 [15]
Chapitre I Recherches bibliographique.
35
? Cinétique isotherme
Pour décrire les cinétiques de transformation
isotherme, la loi de Johnson-Mehl-Avrami est généralement
utilisée. Cette loi, proposée à l'origine par Johnson et
Mehl [15] puis étendue par Avrami [8 BM7758
] pour décrire l'évolution de la transformation perlitique est
également utilisée pour décrire la transformation
ferritique et la transformation bainitique. Elle s'écrit:
(5)
Avec
P proportion de phase formée après un
temps t,
P proportion de phase formée au bout d'un temps
infini, b, n deux paramètres.
La transformation martensitique est indépendante du
temps. La proportion de martensite formée PM ne dépend que de la
température et est bien décrite par la loi de
Koistinen-Marbürger [15] :
(6)
Avec
PA proportion d'austénite restant à
transformer, M S température de début de
transformation, K paramètre.
? Cinétique anisotherme
En pratique, les procédés de soudage font subir
au matériau des évolutions thermiques rapides au chauffage et au
refroidissement; conduisant à des transformations métallurgiques
en conditions fortement anisothermes.
La cinétique de décomposition de
l'austénite en conditions anisothermes a été
abordée par diverses approches. Certaines sont basées sur un
grand nombre de mesures et tentent de reproduire la cinétique à
l'aide de fonctions ajustées (modèles empiriques). D'autres
s'appuient sur une règle d'additivité permettant d'utiliser les
données isothermes (diagramme TTT) pour calculer les cinétiques
en refroidissement anisotherme [17].
Chapitre I Recherches bibliographique.
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En fait, les approches reposant sur des cinétiques
isothermes ont surtout été développées à
l'origine pour décrire des traitements thermiques. Pour les applications
de soudage, les conditions opératoires sont telles que l'on est
pratiquement toujours dans une situation, soit de chauffage rapide (application
de l'apport de chaleur), soit de refroidissement rapide. Dès lors, des
modèles s'appuyant sur les diagrammes TRC ont été
proposés. Ces modèles reposent généralement, dans
le cas d'une seule transformation, sur une équation
différentielle du type:
(7)
Avec P? proportion de phase
formée.
Leblond [15] propose d'utiliser une
simple équation différentielle du premier ordre:
|
(8)
|
|
|
Avec et ô(T ) paramètres, fonction de la
température à ajuster pour chaque
transformation pour retrouver le diagramme TRC.
Le modèle complet permet de calculer la taille de
grain austénitique puis d'en tenir compte sur les transformations au
refroidissement. Il a été étendu au cas de plusieurs
transformations entre plusieurs phases. Ce modèle a été le
premier modèle incorporé au logiciel SYSWELD. Une
généralisation de l'équation (9) a été
ensuite introduite de façon à retrouver la cinétique de
Johnson-Mehl- Avrami dans des conditions isothermes [13] [14] :
Chapitre I Recherches bibliographique.
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I.7.3.3 Modélisation mécanique
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