Paragraphe I : Des raisons de la fragilisation de la
capacité de l'Etat à maîtriser le sens de l'action
publique.
L'exclusion est un phénomène visible et opaque,
c'est pourquoi il faudrait s'appesantir sur elle ; en outre, elle suscite
des prises de décision et des attitudes individuelles et collectives qui
peuvent mettre à mal la prise d'une décision rationnel dans un
secteur. C'est le cas dans le secteur pétrolier ou de manière
naturel ou exclu dans le processus d'élaboration ; ce qui nous
amène à penser que, l'exclusion est un phénomène
qui se situe au coeur de l'organisation structurelle des sociétés
contemporaines et de leur fonctionnement économique. Même si cette
notion est d'origine sociale, elle possède une dimension politique et
économique dont nous prendrions le soin d'examiner en notant une
marginalisation des acteurs concernés dans la phase d'élaboration
(A) et par la suite à travers une précarité technologique
dont font état non seulement nos populations mais également les
sociétés nationales pétrolières(B).
A- La marginalisation de
certains acteurs dans la phase de l'élaboration
Il faudrait considérer la décision comme un
processus, nous l'avons dit, mais qui ne devrait pas être établie
comme un acte isolé, mais au contraire comme un flux d'arrangements
ponctuels pris à différents niveaux et dans tous les
sous-secteurs. Dans le secteur pétrolier au Cameroun, les entrepreneurs
du secteur privé expriment chacun des sentiments d'exclusion par rapport
à la gestion associé, mais également dans la gestion des
grands projets structurants liés au domaine pétrolier ;
l'exemple ici est pris sur la plainte faite par plusieurs entrepreneurs et ONG
sur la gestion du projet d'oléoduc du Pipe line Tchad Cameroun
lancée en 2001, et en particulier leur absence dans le comité de
pilotage et de suivie du pipeline (CPSP) sous la direction de la
Société Nationale des Hydrocarbures. Le secteur privé
local se sent donc ignoré par le projet soit en l'absence d'une
communication viable et de confiance, soit parce que les exigences de
marché dépassent les capacités des opérateurs ou
encore parce qu'il n'existe pas de structure susceptible de leur fournir
l'appui institutionnel et financier nécessaire pour les rendre aptes
à les concurrencer.
La marginalisation de certains secteurs comme les
associations patronales est manifeste dans ce sens où ceux-ci ne sont
presque jamais consulté à la base ou au départ des grands
projets; le constat est que la Présidence de la République en
tant qu'institution, donne la logique et le grand axe non seulement des
réflexions mais aussi de décision, ce qui ne permet pas une
gestion rationnelle de la ressource et même du secteur pétrolier.
C'est d'ailleurs l'un des constats que le groupe International Consultatif fait
dans son rapport de mission au Cameroun et au Tchad du 19 juillet au 3
août 2001 sur projet d'exploitation pétrolier et d'oléoduc
Tchad Cameroun. De ce constat, il en ressort qu'il y a manque de concertation
entre le gouvernement du Cameroun et le patronat, et que concernant toujours le
projet, il existait une insuffisante concertation entre la COTCO, le
gouvernement et le patronat.
|