Pétrole et jeu des acteurs dans la fabrication des politiques publiques des hydrocarbures au Cameroun.( Télécharger le fichier original )par Yves Patrick MBANGUE NKOMBA Université de Yaoundé II (SOA) - Diplôme d'études approfondies en science politique 2006 |
B- Lieu d'interconnaissance des acteurs dans la construction d'un référentiel de compromisDans le secteur pétrolier, il y a une sorte de reconnaissance mutuelle des acteurs censés participer à la construction du compromis de la gestion du flux pétrolier ; c'est ainsi que lors de la mise en oeuvre des projets pétroliers à l'instar du pipeline Tchad/Cameroun, on retient un nombre important de Ministères engagés dans le comité de suivi43(*) ; ils sont aussi réunis au sein du secrétariat permanent et regroupant des industries des corps des ingénieurs en pétrochimie et environnement, des gestionnaires et administrateurs des domaines particuliers, l'attention se porte sur la présidence de ce conseil qui est assurée par l'Administrateur directeur général de la SNH ; ceci peut donc traduire la reconnaissance par ce fait d'une capacité mutuelle à pouvoir parler et à pouvoir gérer en toute rationalité les questions des affaires pétrolières au Cameroun. Au regard de cet exemple, il ne s'agit pas d'un pluralisme où chacun à partir d'une certaine ouverture tendrait à recueillir une part de gestion sur un bien national/produit national, encore moins d'un corporatisme gouvernemental qui ouvrirait la porte à certains départements ministériels et en fermerait à d'autres. Mais il s'agit ici de la reconnaissance interne et de manière effective de certains acteurs à travers un phénomène réel de fermeture de la représentation des intérêts dans un espace intégrant les acteurs publics et parapublics d'une part et les acteurs privés d'autre part ; à partir de cette logique, il est clair que l'écart entre les secteurs privé et public n'est plus grand, à la limite il ne se fait même plus remarquer. Dès lors on peut avoir dans une même société plusieurs espaces de ce genre bien que le secteur étant clos ; Massardier parle alors d'une prolifération d'espace où chacun ayant ses intérêts les poursuit en prenant en considération le collectif c'est pourquoi Heclo et Wildavski peuvent penser que "l'intérêt collectif" devient, comme son nom l'indique une collection d'intérêts44(*). L'ITIE peut être un autre exemple de reconnaissance des acteurs censé poser un regard sur les questions pétrolières au Cameroun ; il faudrait rentrer davantage dans la compréhension Massardiènne du réseau qui fixe au-delà du pluralisme le modèle explicatif par les relations groupes d'intérêts - gouvernement - Etat ; au détriment de la conception du Triangle de fer45(*). Ainsi au regard des parties prenantes de ce regroupement on fait état de ce que le Cameroun a opté pour une organisation tripartite et concertée faisant ainsi appel aux représentants du secteur public et parapublic, aux représentants du secteur privé, aux représentants de la société civile. * 43 PR, service du PM, MINEFI, MINMEE, MINUH, MINSANTE, MINTP, MINDEF, MINEF, MINPOSTEL, MINJUSTICE, MINIPAT, MINTRANSPORT, MINDIC. * 44 Huhg Hiclo et Wildavski, repris par Massardier dans « Politique et Action publique » * 45 Expression décrite par les politologues américains Lowi et Peters comme étant des « sous systèmes » où des relations symbiotiques entre représentants des groupes d'intérêts et agences d'Etat et le congrès dont les intérêts deviennent similaires. |
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