2.7.3.1. Action des pouvoirs
publics :
Les pouvoirs publics peuvent d'une part, mener un politique
budgétaire restrictive, et d'autre part agir directement sur le mode de
régulation du système économique.
- Par la politique budgétaire
: par le biais des prélèvements fiscaux, l'Etat
peut ponctionner une partie du pouvoir d'achat des agents économiques
qu'il ne réinjecte pas dans l'économie par le biais des
dépenses publiques. En conséquence, le solde du budget de l'Etat
sera excédentaire : on parle alors de politique monétaire
restrictive.
- Une action sur les prix : l'Etat peut
décider de contrôler directement l'évolution des prix en
mettant en place une politique de contrôle administratif des prix. Ce
contrôle peut soit encadrer la variation des prix, soit fixer de
manière autoritaire le prix de certains biens ou services. Ce type de
politique a été mené en France de nombreuses années
et ce n'est qu'au milieu des années 80 que le contrôle des prix a
été totalement supprimé en France.
- Une action directe ou indirecte sur les salaires
: l'Etat, premier employeur joue un rôle important dans
l'évolution des salaires. Pour lutter contre l'inflation, l'Etat peut
donc prendre un certain nombre de décisions propres à orienter
l'évolution des salaires.
- Une réforme des règles de fonctionnement des
marchés : l'inflation étant en partie due aux
rigidités de la fonction d'offre, l'Etat doit chercher à
accroître la flexibilité de certains marchés pour favoriser
les ajustements entre l'offre et la demande : l'introduction d'une plus grande
flexibilité sur le marché du travail permet aux entreprises
d'adapter plus rapidement leurs capacités de production aux
évolution de la demande (suppression de l'autorisation administrative de
licenciement...).
2.7.3.2. L'action des
autorités monétaires :
La Banque Centrale a comme priorité le maintien
de la valeur interne et externe de la monnaie dans le but de garantir la
stabilité des prix. Ce contrôle passe par
diverses actions :
- Mise en place d'une politique de franc fort
: les autorités monétaires cherchent à
maintenir le taux de change de la monnaie nationale afin de limiter les risques
d'inflation par les importations. Cette politique pousse de plus les
entreprises à accroître leurs efforts pour maintenir ou restaurer
leur compétitivité ce qui indirectement peut se traduire par une
baisse des prix de vente des biens et services nationaux.
- Maintien d'une politique monétaire restrictive
: le contrôle du crédit ayant été
progressivement abandonné par l'Etat, les autorités
monétaires mettent en place une politique de taux
d'intérêts élevés afin de freiner la croissance de
la masse monétaire en renchérissant le coût du
crédit.
- Une action via les réserves obligatoires : les
réserves obligatoires sont des réserves d'argent que les banques
de second rangs doivent confier aux autorités monétaires et qui
sont proportionnelles aux montants des crédits accordés. Ces
réserves n'étant pas rémunérées, elles
coûtent aux banques alors que celles-ci se financent sur les
marchés financiers à un coût déterminé par le
niveau des taux d'intérêt à court terme. Une hausse du
montant de ces réserves obligatoires incite donc les institutions de
crédit à limiter leurs encours de crédits.
2.7.4. Mesures de
stabilisation
Tout effort réel de lutte contre
l'inflation ne peut être que difficile, risqué et long, parce que
la rigueur tend à réduire la production réelle et l'emploi
avant même que son efficacité se manifeste, alors que les mesures
de relance budgétaire et monétaire commencent au contraire par
faire augmenter l'activité économique avant de faire monter les
prix.
Les efforts de stabilisation tentent d'annuler
les distorsions produites par l'inflation en restaurant une activité
économique normale. Pour être efficaces, ces efforts doivent
être soutenus et ne pas se limiter à des mesures d'ajustement
occasionnelles, qui souvent ne font qu'amplifier les variations cycliques. Une
condition essentielle de succès est une croissance stable de la monnaie
et du crédit ajustée à la croissance réelle et aux
besoins des marchés financiers.
La rigueur monétaire réduit la pression
inflationniste et les autorités monétaires ne peuvent restaurer
la stabilité économique de façon unilatérale si la
consommation et l'investissement privés provoquent des pressions
inflationnistes ou si d'autres mesures prises par le gouvernement ont un effet
opposé aux leurs.
Les dépenses publiques et la politique fiscale doivent
être cohérentes avec la politique monétaire pour parvenir
à créer la stabilité et éviter des revirements
exagérés dans la politique économique.
Pour être efficaces, les efforts de stabilisation
doivent comprendre des mesures monétaires et budgétaires
cohérentes et soutenues.
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