1.3
DEFINITION DES CONCEPTS
Un concept est une idée, c'est un mot ou un groupe de
mots permettant d'exprimer la façon théorique qu'on a de
percevoir un phénomène. Il est important ici de définir
certains concepts centraux de notre travail afin de faciliter la
compréhension de notre thème d'étude. Nous avons choisi
les concepts de ressource sol et de droit de propriété parce que
notre travail porte sur l'acquisition et la sécurisation des terres en
milieu urbain.
![](Modes-d-acces--l-espace-habite-et-insecurite-fonciere-dans-les-quartiers-Gambara-II-Burkina10.png)
Source : Image satellitale
de la ville de Ngaoundéré, 2009. LG-UN et levées de
terrain GPS, juillet 2010. Infographie : Petnga Nyamen
(août 2010)
Figure n°3 :
Caractérisation de l'espace habité des quartiers Gambara II,
Burkina et Jérusalem
La figure ci-dessus est la carte des principaux types
d'occupation du sol des quartiers Gambara II, Burkina et Jérusalem de la
ville de Ngaoundéré. Il ressort de son analyse que les sols de
cette zone sont occupés en grande partie par l'habitat et les
surélévations. Ces dernières introduisent dans le milieu
des contraintes naturelles physiques notamment celles de la vie en altitude et
des constructions sur des terres dont le relief est extrêmement
accidenté. Cette carte nous permet de dégager les
différents caractères distinctifs de l'espace habité de
notre zone d'étude.
1.3.1 Ressource sol
Le sol est le support de toutes les activités humaines
observables à la surface de la terre. C'est le lieu où l'homme
est destiné à vivre grâce à ses activités
diverses notamment l'agriculture, la chasse, la cueillette, la
pêche, la pâture, l'exploitation minière, le commerce et
d'autres qui ne sont pas directement liées à la terre telles que
l'administration, la technique et les politiques. La terre est
considérée comme un patrimoine culturel, symbole
d'héritage de génération en générations. Une
famille qui n'a pas hérité une terre de ses parents est
considérée comme non existante, étrangère et sans
arrières parents. Selon la tradition, il n'y a pas d'appropriation
privée de la terre et les ressources qui en dérivent. Les terres
sont des biens communs gérées par l'autorité
traditionnelle qui est le ``Lamido'' dans la partie septentrionale du
Cameroun. Il s'occupe de la distribution des terres par des allocations pour
usage par l'intermédiaire des ``Djaouro'' (chefs de quartier).
La propriété privée est ignorée dans la gestion des
terres par le droit coutumier traditionnel. Les populations villageoises ou ses
sujets n'ont qu'un droit d'usage sur les terres et les ressources qui
originellement n'appartiennent à personne et sont gérées
par les chefs traditionnels. Par conséquent, personne ne peut oser
prétendre à un titre de propriété privée sur
un bien qui ne lui appartient pas.
La terre est aussi vue comme un atelier avec tous les
matériels nécessaires de production, l'homme doit seulement les
exploiter, et celle-ci renferme tout pour la survie de l'homme, du
bétail et autres existences non visibles. Elle n'appartient à
personne, mais à la génération passée, actuelle et
à des milliers non encore nées. Ainsi conçu, des vastes
étendues de terres et des ressources abondantes aux limites peu
précises et potentialités peu précises et non
évaluées étaient toujours disponibles, la gestion de
l'espace et le renouvellement des ressources se faisaient de façon
naturelle et spontanée par simple déplacement des troupeaux des
zones déjà dégradées en ressources
fourragères vers celles encore abondantes, ou des champs agricoles
épuisés vers des nouveaux espaces ou ceux qui étaient en
jachère. L'homme est donc condamné à vivre en liaison
étroite avec la terre et son environnement. Un équilibre doit
être établi entre les besoins des populations et les ressources
offertes par le milieu naturel telles que : le sol, les forêts, les
mers, les océans, l'eau potable, l'air, les pierres précieuses
(le pétrole, l'or, le minerai, l'argent, le bronze, le natron, le
diamant), le bétail (domestique et faune) et plusieurs autres
éléments microscopiques nécessaires dans la
médecine (Timberlake, 1989).
Nous observons aujourd'hui qu'il y a une pression croissante
sur la terre, les villages s'agrandissent, les superficies cultivées,
pâturées s'étendent, la recherche des nouvelles ressources
entraîne une compétition sévère entre les acteurs
pour l'appropriation des meilleures terres, d'où le perpétuel
déséquilibre entre l'homme et son environnement. Les pressions
sur les terres sont nombreuses et se manifestent par l'urbanisation par
l'accroissement démographique des pays en développement qui est
entre 3,3% en milieu rural et 5,5% en milieu urbain et de 45% pour les jeunes
selon l'Atlas OBS (2003), et par le défrichement des nouvelles aires par
incinération pour l'agriculture, l'habitation et voies de communication
(Ahmadou, 2010).
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