Dans le contexte de libéralisation des marchés,
de la mondialisation et de l'expansion de l'agro - alimentaire, les petits
agriculteurs risquent de rencontrer des difficultés à participer
pleinement à l'économie de marché.
En conséquence, l'exode des populations vers les zones
urbaines, observé presque partout, va se poursuivre.
Les efforts de développement des activités
« génératrices de revenus » pour les ruraux afin de
freiner cet exode, ne pourront être porteur tant que, en aval et en
amont, les agriculteurs et les entrepreneurs manqueront à la fois
d'intrants fiables et rentables tels que les services de vulgarisation, les
services de mécanisation, les semences, les engrais et le crédit,
ainsi que des marchés garantis et lucratifs pour leur production.
L'agriculture contractuelle, bien organisée,
semblerait offrir une possibilité importante de production commerciale
aux petits exploitants.
Elle est comprise comme étant « un accord entre
les agriculteurs et les sociétés agro - alimentaires ou de
commercialisation, ou les deux, portant sur la production et la fourniture des
produits agricoles selon les accords à terme, fréquemment
à des prix préétablis. »
Invariablement, l'accord engage aussi l'acheteur à
apporter, dans une certaine mesure, un soutien à la production par le
biais, par exemple, des fournitures d'intrants et des conseils techniques.
Ces accords se basent sur un engagement réciproque :
l'agriculteur fournit une denrée spécifique dans des
quantités et selon des normes de qualités
déterminées par l'acheteur ; la société soutient la
production de l'agriculteur et achète cette denrée.
L'intensité de l'accord contractuel varie selon
l'importance et la complexité des dispositions dans chacun des trois
domaines suivants :
· Les clauses relatives au marché : le producteur et
l'acheteur s'accordent sur les modalités de vente et de l'achat futur
d'une culture ou d'un produit animal ;
· Les clauses relatives aux ressources : conjointement
avec les accords de commercialisation, l'acheteur accepte de fournir des
intrants choisis, y compris parfois, la préparation de la terre et les
conseils techniques ;
· Les clauses relatives à la gestion : le
producteur accepte de suivre les méthodes de production
recommandées, les régimes d'intrants et les dispositions
relatives à la culture et à la récolte.
Le système de l'agriculture contractuelle devrait
être perçu comme un partenariat entre le secteur de l'agro -
industrie ou de commercialisation (représenté par les
multinationales, les petites sociétés, des organismes publics,
des coopératives
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agricoles ou des entrepreneurs individuels) et les
agriculteurs. Pour réussir, elle exige un engagement à long terme
de deux parties. Des accords non équitables auront probablement une
durée limitée et risqueront de compromettre les investissements
et voire l'engagement des agriculteurs.
Il sied de noter que le recours à cette formule est
une décision commerciale. Ce n'est pas un modèle de
développement à suivre par ceux qui offrent de l'aide parce que
les projets qui sont avant tout motivé par les considérations
d'ordre politique et social plutôt que par des réalités
économiques et techniques échoueront inévitablement.