1.1.2. Investissements publics
C'est l'ensemble des dépenses engagées par
l'Etat et les collectivités locales en équipements collectifs
(appelés infrastructures publiques), en recherche et en formation. Ces
investissements qui ne peuvent pas être assurés par le secteur
privé du fait de leur faible rentabilité à court terme
lié à leur coût élevé, sont pris en charge
par l'Etat.
L'investissement public obéit à des
déterminants qui sont, naturellement, fort différents de ceux de
l'investissement privé, et qui concernent plus l'analyse des choix
publics qu'avec l'analyse économique usuelle. La décision de
faire un investissement public relève donc rarement de la
rentabilité immédiate. En général, l'Etat raisonne
plutôt en termes d'intérêt général. Mais la
décision rentre aussi dans le cadre de la politique conjoncturelle de
l'Etat. Ainsi, dans le cadre d'une politique contra-cyclique d'inspiration
keynésienne, l'Etat connaissant les effets économiques des
investissements sur la croissance, peut décider d'utiliser les
investissements publics comme instrument pour relancer une croissance
jugée trop « molle » (Keho, 2005).
Les investissements publics en infrastructures,
appréhendés davantage comme un facteur d'amélioration des
performances productives et de l'investissement du secteur privé
(Veganzones, 2000), sont souvent qualifiés de biens collectifs mixtes.
Deux notions sous-tendent cette définition : celle des biens collectifs
ou des biens publics, et celle des facteurs productifs.
La notion des biens publics, définie par Samuelson
(1954) et Musgrave (1959) repose sur les critères de non rivalité
et de non exclusion. Un bien est qualifié de non rival si son
utilisation par un agent ne réduit pas la quantité disponible
pour les autres agents. La non rivalité s'accompagne, en fait, de
l'indivisibilité d'usage, c'est-à-dire d'une consommation en
totalité de ce bien qui ne pourra être partagé entre divers
utilisateurs. Les exemples traditionnels sont ceux de la justice, de la
sécurité ou de l'éclairage public. La non exclusion par le
mécanisme du marché caractérise, de son côté,
des biens dont aucun agent ne peut être exclu des
bénéfices. Celle-ci découle de l'impossibilité de
fractionner le service entre divers consommateurs. Ainsi, les
caractéristiques intrinsèques de ces biens justifient
l'intervention de l'Etat dans leur production ou leur réglementation. Il
y a également une forte notion de compétitivité
attachée à l'investissement public puisqu'en développant
ses infrastructures collectives, un pays aura beaucoup de chance d'attirer des
capitaux étrangers qui vont, à leur tour, contribuer à sa
croissance et à son développement économique.
Mémoire de DESS_GPE 11 (2009/2010)
Présenté par KOUAKOU Armand
10
Impact de l'instabilité sociopolitique sur les
investissements publics et privés en Côte d'Ivoire
Dans la présentation administrative du budget de l'Etat
en Côte d'Ivoire, les investissements publics sont les dépenses
exécutées sous forme de « projets d'investissement ».
Elles sont inscrites au titre 3 de la Loi de Finances.
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