PREMIERE PARTIE:
CADRE CONCEPTUEL ET
THEORIQUE DE L'ETUDE
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Mémoire de DESS_GPE 11 (2009/2010)
Présenté par KOUAKOU Armand
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Mémoire de DESS_GPE 11 (2009/2010)
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Impact de l'instabilité sociopolitique sur les
investissements publics et privés en Côte d'Ivoire
I. DEFINITIONS DE CONCEPTS
Cette section est consacrée aux définitions des
notions d'investissements, d'instabilité sociopolitique et d'impact,
employées dans ce travail.
1.1. Investissement
Dans le langage courant, la notion d'investissement
décrit une multitude d'opérations sous diverses formes :
investissement dans l'achat d'une nouvelle voiture, dans l'éducation des
enfants, dans l'acquisition d'un logement ou dans une nouvelle machine,
placement en bourse, etc. La définition économique est plus
précise : c'est l'acquisition de biens de production. En d'autres
termes, l'investissement est une opération qui consiste pour une
entreprise ou pour un pays à augmenter le stock de moyens de production
(machines, équipements de tous types, infrastructures, biens de tout
ordre, mais aussi acquisition de connaissance et formation des hommes), avec
pour perspective une production future. Il est brut ou net, selon qu'il prend
en compte ou non l'usure et l'entretien des biens durables qui interviennent
dans la production. Si l'investissement brut est inférieur à
cette usure, on dit alors qu'il y a désinvestissement (Guerrien,
2003).
De façon générale, la comptabilité
nationale assimile l'investissement à la FBCF : il s'agit de la valeur
des acquisitions d'actifs fixes corporels nouveaux (bâtiments,
ordinateurs, meubles, etc.) et incorporels (logiciels), utilisées dans
la production des biens et services (Arkwright, 2006). De cette
définition, découlent deux sortes d'investissements, en fonction
des agents économiques qui les réalisent : les investissements
privés et les investissements publics.
1.1.1. Investissements privés
Ce sont les investissements réalisés par les
ménages ou les entreprises privées. Ces investissements
répondent essentiellement au seul but de recherche de profits. Le
comportement d'investissement de ces agents économiques privés,
notamment les entreprises, fait l'objet d'un grand nombre de travaux
théoriques et empiriques avec pour but principal, l'identification des
déterminants de l'investissement des entreprises.
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Même si les travaux empiriques n'ont pas toujours abouti
aux mêmes résultats, du point de vue théorique,
l'investissement privé est fonction de quatre principaux
déterminants : la demande anticipée par les entreprises, le
coût des facteurs de production, les contraintes de financement et la
profitabilité6 des projets d'investissement
des entreprises. A partir de ces quatre déterminants, les
économistes ont formalisé plusieurs modèles permettant de
représenter et de prévoir le comportement d'investissement des
entreprises. Les modèles couramment utilisés sont le
modèle accélérateur-profit et le modèle Q de Tobin
(Kergueris, 2003). Dans le modèle accélérateur-profit,
l'investissement est fonction non seulement de la croissance des
débouchés, mais aussi d'une variable de profit et de coût
de l'investissement qui dépend des prix des biens d'équipement,
le taux d'intérêt réel, le taux d'amortissement et la
structure de l'impôt (Esmak et al. 2008).
Avec le modèle Q de Tobin (1969), les entreprises
fondent leurs décisions d'investissement sur le rapport, appelé
le Q de Tobin, suivant :
Q= valeur en bourse du capital existant/Coût de
remplacement du capital existant
Le numérateur du Q de Tobin est la valeur du stock de
capital de l'économie telle que le détermine le marché
boursier. Le dénominateur est le coût de ce capital s'il devait
être acheté aujourd'hui.
Selon Tobin, un Q supérieur à 1 signifie que
l'entreprise a intérêt à augmenter son stock de capital et
donc à investir davantage, car l'augmentation de la valeur
boursière sera supérieure au montant investi. A l'inverse, si le
Q est inferieur à l'unité, la bourse pense que le coût de
remplacement du capital installé est supérieur à sa valeur
contemporaine. Dans ce cas, les entreprises ne devraient pas remplacer leur
capital à mesure qu'il se déprécie (Mankiw, 1999).
6 L'effet de la profitabilité ne doit
pas être confondu avec celui du profit. Il fait référence
à une notion distincte de celle de la rentabilité de
l'investissement comparée au coût du capital. La
profitabilité du capital productif mesure l'écart entre le
rendement anticipé du capital physique et le rendement, en termes
réels, d'un placement sans risque, assimilé au niveau des taux
d'intérêt à long terme (Profitabilité = taux
de profit anticipé - taux d'intérêt
réel).
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