I.3.3 LES BENEFICIARES DE L'EDUCATION
Tout le monde, pour dire toute la société,
bénéficie de l'éducation :
- Les ménages,
c'est-à-dire l'individu en tant qu'élève ou
étudiant, mais aussi en tant qu'actif après son entrée sur
le marché de travail, incluant généralement sa famille en
tant qu'institution éducative ou variable d'environnement dans le
processus éducatif,
- L'entreprise en tant que
demandeuse de personnel possédant un certain niveau d'éducation
susceptible d'être mis en oeuvre dans le processus productif, mais aussi
comme participant à l'offre de formation, soit par
l'intermédiaire de l'expérience professionnelle que sa main-
d'oeuvre acquiert en son sein, soit par les diverses contributions qu'elle
apporte au système éducatif. A ce niveau nous parlons des
institutions qui emploient les étudiants avant, durant et pendant leurs
études, mais également de l'ISDR/Bukavu en tant qu'une
institution de formation.
- L'Etat en tant que fournisseur de
formation dans le cadre du système éducatif qu'il gère
et/ou qu'il contrôle et, plus généralement en tant
qu'acteur essentiel dans la définition de ce qu'il est convenu d'appeler
la politique éducative,
- Le reste du monde : les
étrangers sont aussi concernés par l'éducation nationale
lorsque nous sommes devant un système de territorialité double.
Mais ils sont frappés par une double somme de frais directe de
scolarité dans certaines institutions éducatives
(c'est-à-dire ils payent double) comme à l'ISDR/Bukavu et
même à l'ISP/Bukavu. Toutes ces parties constituent ce que nous
appelons au point II.2 l'environnement social de l'individu lorsque nous
soulignons que « les théories
Travail de Fin d'étude en Développement
Juillet 2013
- 22 -
sociocognitives proposent de fonder l'étude des
phénomènes humains sur l'interaction qui existe entre les
comportements d'une personne, ses caractéristiques individuelles et
l'environnement dans lequel il évolue ».
I.3.4. ASPECTS SOCIO-ECONOMIQUES DE L'EDUCATION
La théorie du capital humain relève que les
individus choisissent leur éducation en fonction des rendements qu'ils
anticipent. Dès lors qu'il existe une relation négative
entre risque de chômage et niveau d'éducation, l'insertion
professionnelle de plus éduqués devient plus aisée que
celle des moins éduqués (Becket 1964 et 1975).
« L'investissement dans l'éducation des
enfants est un des devoirs des parents ». Il constitue aussi pour bon
nombre des familles africaines une sorte de sécurité sociale,
mieux une assurance-vieillesse pour les parents dans la mesure où les
enfants ont été orientés vers les filières les plus
rentables à terme.
La rentabilité des études se mesure par la
richesse et le prestige liés à la profession qui sera le prestige
exercé plus tard dans les sociétés ainsi que par la
capacité à prendre en charge et subvenir aux besoins aussi bien
des parents que de certains membres de la famille élargie. C'est
l'efficacité externe d'un système éducatif,
c'est-à-dire l'adéquation de l'enseignement aux attentes
conjointes du système productif des étudiants et de leurs
familles. Lorsque la demande d'éducation est analysée, deux
interprétations sont faites : l'interprétation économique
et l'interprétation sociale qui a des rapports avec ce travail.
La première considère l'éducation
comme un investissement plutôt qu'une consommation ; c'est-à-dire
la théorie économique de la demande de l'éducation. Cette
théorie repose sur 2 raisonnements majeurs :
- Les années d'étude comportent pour
l'étudiant (ou sa famille) un coût bien supérieur à
la satisfaction immédiate qu'il en tire,
- L'étudiant agit rationnellement en supportant les
coûts de sa formation parce qu'il
espère en être plus que compensé un peu
plus tard par une position sociale honorable et des gains futurs qui ne peuvent
probablement être obtenus que grâce à la qualification ainsi
acquise.
Ainsi, la demande de l'éducation est fonction de
la rentabilité pécuniaire des études
et comme pour tout investissement, la décision de
s'inscrire à l'université par exemple, consiste en un arbitrage
entre le revenu présent et les rémunérations
futures.
Travail de Fin d'étude en Développement
Juillet 2013
- 23 -
L'interprétation sociologique ou sociale quant
à elle, considère l'éducation comme une quête
d'éligibilité au statut d'étudiant : dans ce cas
aussi, s'inscrire à l'université comporte un arbitrage entre
l'accès immédiat à la qualité de la vie et
l'accès futur à l'élite. Ce comportement de
l'étudiant individuellement rationnel s'analyse comme une quête
d'éligibilité à deux marchés (Levy Garboua,
1976).
D'une part, les marchés des élites
comprenant tous les biens futurs, réservés à la
consommation auxquels accèderont probablement les étudiants qui
parviendront à obtenir les diplômes. D'autre part le marché
de qualité de la vie, toutes les activités liées au statut
d'étudiant.
Les théories sur l'éducation sont légion
et nous n'espérons pas être exhaustif avec ces quelques lignes.
Néanmoins, ayant en tête l'idée de l'éducation dans
l'histoire de la pensée économique, nous avons d'emblée
une idée sur les raisons éventuelles qui peuvent justifier la
motivation d'un étudiant à s'inscrire à
l'université :
- On retient par exemple que la théorie du capital
humain relève que les individus choisissent leur éducation en
fonction des rendements qu'ils anticipent (Adam Smith).
- Ainsi, la demande de l'éducation est fonction de
la rentabilité pécuniaire des études et comme pour tout
investissement, la décision de s'inscrire à l'université
par exemple, consiste en un arbitrage entre le revenu présent et les
rémunérations futures (A. Marshall).
- Etc...
A travers la littérature ci-haut évoquée,
les raisons sont multiples. Mais pourquoi telle université plutôt
qu'une autre, c'est une question à laquelle nous allons trouver des
réponses dans le chapitre qui suit.
- 24 -
|