I.3.2.3 La première moitié du
XXème siècle : Marshall et quelques pionniers
Cette période sera marquée par le poids
déterminant de l'économiste britannique Alfred Marshall
(1842-1946) en économie de l'éducation comme dans les autres
domaines traditionnels de la science économique.
La lecture des principes d'économie d'A. Marshall
repose sur ce qui suit :
> Il accepte la notion smithienne du capital humain,
intitulée ici richesse personnelle et qui est
constituée des énergies et facultés qui contribuent
directement à rendre les individus industriels efficients ;
> Il suppose que le motif « profit » joue dans
les décisions d'investissement humain comme dans celles de
l'investissement matériel ;
> Il met en valeur les bénéfices directs et
indirects liés à l'éducation comme l'avait fait Smith.
L'éducation stimule l'activité mentale,
elle rend l'homme plus intelligent, plus adaptable, plus loyal dans son
travail, elle permet la mobilité sociale,...
> Il ne s'oppose pas à ce que l'Etat subventionne
l'éducation dans la mesure où tout ce qui est
dépensé pendant les années qui permettent aux masses
d'accéder à l'éducation, a des chances d'être
récupéré par la mise en valeur intellectuelle d'un
génie. Cependant, Marshall va exclure le capital humain de sa
définition de la richesse. La justification précise de cette
éviction n'est pas très claire. Il semble qu'elle soit
fondée sur deux arguments :
Travail de Fin d'étude en Développement
Juillet 2013
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- L'éducation et l'apprentissage du travail ne
sont pas simplement fonction des perspectives de revenus puisque le travailleur
reste son propre propriétaire : ceux qui supportent les frais de son
éducation et de son apprentissage ne récupèrent qu'une
très petite partie des sommes qui rémunèrent
ultérieurement ses services. Ceci veut dire que si les parents d'un
côté, les entreprises de l'autre, jugent utile d'investir dans
l'éducation de leurs enfants et/ou de leurs salariés, ce n'est
pas pour réaliser un profit ; donc l'éducation n'est pas un
capital.
- Il n'existe pas de marché du capital humain dans
les sociétés non-esclavagistes, c'est-à-dire un
marché où l'on pourrait échanger des droits garantissant
un revenu futur, ou sur lequel la promesse de revenu futur pourrait être
utilisée comme caution en cas d'emprunt pour financer
l'éducation.
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